1-Entrapment 2.20
2-Saints and Sinners 3.58
3-Fayeth In Fates 1.57
4-Bright Moments 2.20
5-The Dancing Jars 1.06
6-Blackmail 2.45
7-Who's Who? 3.03
8-Heist Society 3.35
9-A Certain Uncertainty 3.11
10-La Fleur De La Musique 1.58
11-Kuala Lumpur 1.19
12-Impossible, But Doable 1.36
13-Thieveing 4.12
14-Wondering Aloud 2.53
15-Silent Partner 1.31
16-The Empress Mask 7.22
17-Millenium Countdown 1.30
18-Alive Again 1.58
19-Try, Then Trust 2.11
20-Thank God 4.04

Musique  composée par:

Christopher Young

Editeur:

Restless Records
01877-73518-2

Musique produite par:
Christopher Young
Musique supervisée par
20th Century Fox par:
Robert Kraft, Matt Walker

Artwork and pictures (c) 1999 Twentieth Century Fox Film Corporation, Monarchy Entreprise BV & Regency Entertainment. All rights reserved.

Note: ***
ENTRAPMENT
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Christopher Young
Décidément, les films de casse/cambriolage sont particulièrement à la mode depuis quelques temps au cinéma. Si l'on met de côté des films comme 'Les Spécialistes' (1984) de Patrice Leconte ou 'Ocean's Eleven' (1960) de Lewis Milestone, dont le réalisateur Steven Soderbergh nous a proposé son remake en 2001, on pourra trouver des films plus récents tels que 'The Score' (2001) de Frank Oz ou 'The Thomas Crown Affair' (1999) de John McTiernan (remake du célèbre film de Norman Jewison en 1968). 'Entrapment' s'inscrit dans la lignée directe de ces films de cambriolage souvent très stéréotypés où il est toujours question d'un cambrioleur astucieux et sympathique (cf. le délirant 'Hudson Hawk' de Michael Lehmann avec un Bruce Willis déchaîné), de magouilles en tout genre et d'arnaque bien élaborée (on pourrait rapprocher le film de 'The Real McCoy' - 1993 - de Russell Mulcahy) avec des séquences de suspense souvent très efficaces bien qu'inévitables et totalement prévisibles la plupart du temps. 'Entrapment' c'est un peu tout ces éléments assemblés avec en plus une pointe de sensualité que nous amène la ravissante Catherine Zeta-Jones que le réalisateur Jon Amiel met particulièrement en valeur dans certaines scènes de cambriolage du film. Elle interprète ici Virginia 'Gin' Baker, employée d'une agence d'assurance envoyé par son chef pour traquer et faire arrêter Robert 'Mac' MacDougal (Sean Connery toujours aussi 'classe', dans le style de son rôle de gros dur expérimenté à la 'The Rock'), l'un des plus fameux cambrioleur du moment. Mais Gin joue en réalité double jeu, puisqu'elle est elle même cambrioleuse et doit mener à bien un contrat. Après sa rencontre avec Mac, les deux as de l'escroquerie vont monter petit à petit un plan visant à dérober le masque d'or chinois qui se trouve bien protégé au fond du musée du Bedford Palace. L'histoire se passe quelques semaines avant la fin de l'année 1999 et le début de l'an 2000 (le film essaie de nous faire croire comme beaucoup de monde que le nouveau millénaire commence en l'an 2000 alors qu'il commence en réalité en 2001) et les deux voleurs n'ont que peu de temps pour organiser leur coup qui devrait leur rapporter à peu près 40 millions de dollars. Mais après être sorti tout deux victorieux de ce casse admirablement bien préparé et exécuté (Gin a du apprendre la position exacte de chacun des rayons de sécurité qui protègent le masque tout en apprenant en même temps à exécuter une suite de mouvements quasi chorégraphiques pour éviter tous les rayons, ce qui lui demanda une agilité quasi extrême), c'est l'heure des rebondissements: Mac sait depuis le début que Gin joue double jeu et qu'elle bosse en réalité pour Hector Cruz (Will Patton, que Jon Amiel avait déjà dirigé dans 'Copycat' en 1995), son chef de l'agence d'assurance qui compte bien le mettre en prison. Gin n'a plus d'autre choix que de révéler la réalité en expliquant que son travail avec Cruz n'est qu'une couverture visant à mener une autre opération qui rapporterait environ 8 millions de dollars. Convaincu, Mac va la suivre dans cette dernière opération qui restera probablement le casse le plus périlleux de toute la carrière des deux cambrioleurs. Les dernières vingt minutes du film seront particulièrement spectaculaires avec un coup de théâtre final et l'inévitable et traditionnel happy-end. Evidemment, 'Entrapment' est un 'caper movie' traditionnel avec tous les stéréotypes du genre, et le film n'a été fait que pour mettre en avant le duo de stars Connery/Zeta-Jones. Jon Amiel dirige la ravissante Zeta-Jones telle une véritable ballerine jouant constamment à un jeux dangereux entre ses coups périlleux et les petites cachotteries d'un associé très rusé. Le coup de théâtre final est un peu gros et confus et le happy-end est assez ringard dans son genre. Ceci dit, le tandem Connery/Zeta-Jones fonctionne à merveille et évite les clichés amoureux habituels du genre (à la 'Thomas Crown Affair'), le réalisateur ayant décidé de filmer leur relation naissante avec beaucoup de pudeur et de retenue (et ce n'est plus mal après t
out). Si l'on passe les quelques erreurs ou incohérences du script, on pourra apprécier 'Entrapment' pour le suspense assez intense qui se dégage de la plupart des grandes scènes de cambriolage du film. Rien de plus, rien de moins.

Après sa participation à 'Copycat' (1995) et 'The Man Who Knew Too Little' (1997), Christopher Young retrouvait Jon Amiel en 1999 sur 'Entrapment' pour lequel il a écrit un score suspense/thriller sans surprise, avec quelques petites pointes de romantisme en plus. Le score se rapproche beaucoup du style suspense de 'Murder at 1600' et de 'Copycat' avec une touche électronique et une rythmique de synthé (un peu techno) en plus avec l'orchestres traditionnel et les percussions habituelles du compositeur. Dès le Main Title du film ('Entrapment'), Young nous plonge tout de suite dans le climat à la fois sombre et mystérieux de sa musique. Après une introduction lente avec quelques cordes mystérieuses et des cuivres puissants (8 cors, un peu comme dans 'Hellraiser II' et 'Hard Rain'), Young installe une rythmique de synthé assez tendue pour la scène d'introduction du cambriolage. Construit un peu sur le même principe du Main Title de 'Hard Rain', l'ouverture de 'Entrapment' nous plonge direct dans l'ambiance mystérieux et tendue du score, une atmosphère typique de ce que le compositeur écrit habituellement sur ce style de thriller (bien qu'ici, la terreur est loin d'être le mot d'ordre de la musique, évidemment...). Young a minimisé ici le côté thématique de sa partition au profit d'un travail d'ambiance qui convient nettement mieux au style suspense du film (et donc de sa musique). Néanmoins, le seul et unique thème du score est présent dans 'Fayeth In Fate', thème pour piano et cordes plutôt mélancolique et romantique qui illustre la tendresse naissante entre Gin et Mac. Néanmoins, on pourra reprocher au compositeur de s'être un peu trop inspiré ici de son thème pour piano mélancolique pour 'Copycat', puisque les deux thèmes sont ici très ressemblants l'un de l'autre. La première utilisation majeure de ce thème dans le film apparaît lors de la scène de l'entraînement dans le château de Mac avec les bobines imitant les lasers de sécurité. Il s'agit ici du passage le plus sensuel du film: complètement 'physique', cette partie ne s'attache pas vraiment à montrer les préparatifs du cambriolage mais bel et bien les formes gracieuses de Catherine Zeta-Jones que Mac observe d'un oeil attentif, à moitié étourdi par la beauté de ses gestes et la grâce de son corps en mouvement. Nul doute que le compositeur a du trouver cette séquence assez 'sexy' et a décidé d'utiliser ce petit 'Love Theme' mélancolique illustrant les sentiments que ressent Mac lorsqu'il observe Gin, et ce même s'il les cache profondément au fond de lui. Ce petit 'Love Theme' pour piano/cordes avec sa très belle courbe mélodique apporte un peu de tendresse au sein de ce score suspense assez sombre et offre un peu de relief à cette musique toujours très tendue et parfois plus rythmé. (comme dans l'excellent 'Saints & Sinners' où Young fait une utilisation remarquable des percussions)

Le compositeur nous apporte quelques brèves petites touches ethniques avec un passage comme 'The Dancing Jars' ou 'Kuala Lumpur'. Dans le premier morceau, Mac emmène Gin à son château écossais au bord de la mer (les paysages sont magnifiques) ce qui permet à Young d'utiliser une petit flûte irlandaise qui fait un peu cliché ici mais qui accomplit néanmoins son rôle en évoquant les décors de la scène (on pense déjà au style de musique qu'écrira le compositeur pour 'The Shipping News' de Fred Schepisi en 2001). Dans 'Kuala Lumpur', Young utilise quelques percussions exotiques et des instruments orientaux alors que les deux héros se rendent en Inde pour accomplir leur dernière mission. 'Blackmail' maintient quand à lui la tension avec ces percussions habituelles du compositeur et les touches synthé très stimulantes dans ce score (et dans le film), le synthé créant la rythmique et la tension parfaite dans les quelques rares passages d'action du score. 'A Certain Uncertainty' marque quand à lui le suspense intense dans une scène de cambriolage du film où Gin et Mac arrivent par la mer pour rentrer sous la pièce où se trouve le masque d'or chinois. Avec des touches de synthé à la Media-Ventures, Young maintient la tension grâce à ses cordes dissonantes et des orchestrations qui nous renvoient très clairement aux passages suspense de 'Copycat'. Même si le compositeur nous offre quelques moments plus intimes et tendres comme 'La Fleur De La Musique' (toujours dans l'idée de développer la relation lente et difficile entre Mac et Gin), c'est le suspense qui prédomine ce score où le compositeur tisse une atmosphère de tension omniprésente du début jusqu'à la fin du film. C'est la dernière vingtaine de minutes du film qui permet au compositeur de faire monter la tension jusqu'à faire exploser l'action dans la séquence de la traque finale. 'Millenium Countdown' est typique de Youg avec ses cordes dissonantes et cette rythmique qui installe la tension dans la séquence du compte-à-rebours du nouveau millénaire. L'action culmine dans 'Try, Then Trust' alors que Mac et Gin sont traqués par les agents de la sécurité et leur hélicoptère au sommet d'une tour, suspendus tout les deux dans le vide. (Young s'inspire très clairement ici du thème thriller de 'Copcyat' dans ce passage) Mais tout se termine bien et l'histoire trouve une conclusion heureuse avec le très beau 'Alive Again' (Mac et Gin se retrouvent à la gare) qui reprend le Love Theme sous une très belle variation orchestrale. Quand à 'Thank God', il s'agit d'un final heureux, particulièrement enjoué et plein de fraîcheur, qui nous fait clairement comprendre que tout est bel et bien terminé et que nos deux héros sont saints et saufs. (après un début s'ouvrant sur une reprise mélancolique et hésitante du Love Theme au piano)

'Entrapment' est au final une BO sympathique pour tout ceux qui apprécient le style suspense/thriller du compositeur. Sans la terreur froide de 'Copycat', Christopher Young crée l'ambiance parfaite pour le film même si l'ensemble manque cruellement d'originalité et d'inspiration (on peut sentir le poids écrasant des temp-tracks dans certains passages du score...). Young a bien fait son travail sans apporter aucun plus particulier à sa musique, si ce n'est un très joli Love Theme malheureusement assez banal et trop proche du thème piano/cordes de 'Copycat'. Young a néanmoins réussi à capter toute la tension du film en la retranscrivant avec son orchestre d'une centaine de musiciens et ses touches de synthé à la Media-Ventures pour la rythmique un peu 'techno' des parties d'action/suspense du score. En parlant d'action, 'Entrapment' possède très peu de véritables passages d'action (en tout cas moins que 'Murder at 1600' ou 'Hard Rain'). Le travail du compositeur s'est plutôt concentré autour de l'élaboration d'une atmosphère de tension omniprésente durant tout le film avec ces quelques passages romantiques souvent brefs mais néanmoins intéressants quoique très banals. En clair, du travail bien fait mais sans originalité particulière.


---Quentin Billard