1-Rapid Fire 3.04
2-Da-Daiko 1.28
3-Be Or Not 1.56
4-Witness To A Murder 3.37
5-Together Alone 2.51
6-Mousetrap 2.54
7-Good Humor 1.58
8-Glory Trail 3.10
9-Fed Funk Muck 3.54
10-Slim Princess 1.11
11-Free Fire 4.14
12-Say 2.58
13-Kix 1.50
14-Kaper Kut 5.40
15-Wish You Wish 1.34

Musique  composée par:

Christopher Young

Editeur:

Varèse Sarabande
VSD-5388

Producteur exécutif:
Robert Townson
Coordinateur de la musique:
Carol Sue Baker
Montage musique:
Tom Milano
Assistant de production:
Tom Null

Artwork and pictures (c) 1992 Twentieth Century Fox Film Corporation. All rights reserved.

Note: **
RAPID FIRE
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Christopher Young
Après son nullissime 'Marked for Death' (Désigné pour mourir) avec un Steven Seagal toujours aussi bourrin, le réalisateur Dwight H.Little refait une fois encore dans la grosse série-B d'action à la 'Hollywood Night' avec 'Rapid Fire', film d'action quelconque et avant-dernier film de Brandon Lee avant que ce dernier ne meure sur le tournage de 'The Crow' (1994) à cause d'une balle de revolver qui était vraiment chargé. 'Rapid Fire' est l'archétype même du film d'action typiquement Hollywoodien: une suite de bagarres toujours plus rapides et explosives, un scénario pourri et inexistant, des personnages vides et un happy-end traditionnel après l'inévitable affrontement contre le méchant. Bref, la grosse routine habituelle quoi. Alors il n'y a pas grand chose à dire sur ce film, si ce n'est que l'on a du mal à comprendre pourquoi ce film a eu tant de succès à sa sortie en salle en 1992. Brandon Lee reste égal à lui même dans le rôle de Jake Lo, un étudiant en art plastique expert en arts martiaux (grâce aux leçons de son père) qui est l'unique témoin d'un meurtre et poursuivi par les hommes de main d'Antonio Serrano (Nick Mancuso, autre habitué des séries-B d'action puisque l'on trouvait déjà dans 'Under Siege' 1 et 2 avec Steven 'tire la gueule' Seagal) un trafiquant de drogue américain qui travaille avec les chinois. Avec la protection de Mace Ryan (Powers Boothe) et de ses agents de la police, Jake va affronter Antonio et ses hommes avant que ce dernier ne se fasse arrêter et tuer en prison par les hommes d'un autre trafiquant de drogue chinois, Kinman Tau. Et c'est parti pour une deuxième série de bastons et de séquences d'arts martiaux tout à fait quelconques. Little a adopté le style des films d'arts martiaux Hong-Kongais servi par une chorégraphie signée Brandon Lee lui même, mais le tout enveloppé dans le style typiquement américain et d'une platitude désespérante: une pure série-B tout à fait inintéressante et que l'on oubliera très vite.

Christopher Young arrive là où on l'attend le moins sur 'Rapid Fire'. Spécialiste des musiques de thriller et de films d'horreur (sans parler des quelques drames qu'il a mis en musique dans les années 90 comme 'Murder In The First' ou 'Bright Angel'), Young n'avait pas vraiment encore mis en musique des films d'action, et l'on sent très clairement ici que ce n'est pas du tout son truc. Le score de 'Rapid Fire' adopte toutes les touches asiatiques typiques des films d'action Honk-Kongais avec une série de percussions et de rythmiques de synthétiseur, sans oublier quelques très rares touches orchestrales et quelques instruments acoustiques (et notamment un saxophone, un harmonica, une guitare basse et une guitare électrique). L'ouverture du film se déroule en Chine dans le domaine de Tau et permet à Young d'utiliser toutes ses touches asiatiques, en particulier avec l'utilisation d'une shakuhachi japonaise très présente tout au long du film (on pense beaucoup à Horner ici, surtout dans la manière dont Young combine cette flûte japonaise avec ses percussions action et ses rythmiques de synthé), une petite cithare et même la présence d'une voix féminine asiatique (sans oublier quelques petites percussions exotiques), bref, toutes les sonorités très 'couleurs locales' pour restituer l'ambiance des décors du film et de l'histoire. (et pour donner aussi ce côté musique de films Honk-Kongais au score) Young nous fait entendre vers le début du film l'unique thème principal, thème attaché au héros du film, Jake Lo.

Avec 'Da-Daiko', Young continue de développer ce style de musique d'arts martiaux avec une série de percussions exotiques en bois qui sonnent très clichés dans ce genre de film. Mais le côté plus action série-B apparaît très clairement dans 'Be Or Not' où le compositeur développe l'utilisation de la batterie et des percussions du synthé avec une guitare électrique et l'utilisation de la flûte japonaise pour rappeler le côté arts martiaux du film. Le tout sonne de manière incroyablement kitsch: on croirait ce score sorti tout droit d'une série-B d'action des années 80 (nous sommes pourtant en 1992). Pour comprendre le style de ce score, on pourrait faire le rapprochement avec le style de score tels que '48 Hours' ou 'Commando' de James Horner, des scores d'action qui adoptent eux aussi le même principe instrumental à quelque chose près (surtout dans l'utilisation de la batterie avec le synthé et le saxophone). En clair, difficile ici de reconnaître le style de Christopher Young tant le compositeur n'a jamais vraiment composé de score dans ce style là (d'autant que l'on sent très bien ici que le compositeur ne s'est pas senti inspiré par le sujet).

'Witness To A Murder' marque la première grande scène d'action du score avec la rythmique du synthé, les percussions, la flûte japonaise et la présence d'un sax à la façon du James Horner de '48 Hours'. Young évoque l'action des scènes sans aucune originalité particulière puisque l'on a l'impression d'entendre ici ce style de score synthé stéréotypé que l'on trouve la plupart du temps dans toutes les séries-B d'action de ce genre. 'Together Alone' apporte quand à lui une touche un peu plus calme avec l'utilisation du saxophone et de la batterie avec un côté très pop/rock, surtout dans 'Good Humor' pour la séquence où Jake arrive au bâtiment où des agents du FBI sont censés le protéger, Young reprenant le thème de Jake avec une guitare électrique assez cool et un harmonica sur une rythmique de batterie pop/rock avec la guitare basse, une petite variation instrumentale sur le thème principal qui est finalement assez peu présent tout au long du film. (ce style souligne aussi bien le côté urbain du film) On retrouve un peu ce style là dans 'Fed Funk Muck' où Young fait une utilisation assez bizarre du saxophone (un peu psychédélique ici) dans un autre passage un peu action du film.

On trouve encore un passage un peu intime dans 'Slim Princess' évoquant la relation entre Jake et Kate avec le cliché de la guitare électrique sensuelle ici, mais après ces passages souvent très brefs, on repart toujours de plus belle vers l'action, notamment avec 'Free Fire' avec les sonorités sombres du synthé, la shakuhachi, le sax et les percussions dans la dernière partie d'action du film. 'Kix' reste quand à lui l'un des meilleurs morceaux du score (c'est peu dire) avec une excellente reprise du thème de Jake qui sonne assez épique dans ce morceau aux couleurs asiatiques, lors d'une séquence de combat contre un chinois de Tau dans l'entrepôt de ce dernier, et c'est 'Kaper Kut' qui illustre le combat final contre Tau sur la rame de métro. Au final, il n'y a rien de particulièrement intéressant dans ce score de série-B d'action qui manque totalement d'inspiration et qui lorgne d'un peu trop près au style de 'Another 48 Hrs.' de James Horner. Une déception étonnante de la part d'un compositeur pourtant encore très inspiré à cette époque là.


---Quentin Billard