1-Closet Diving 2.49
2-Fix My Pipe 5.43
3-Rug Rangers Qu'est-ce
Que C'est 2.23
4-Hand It To Shelley 2.02
5-Ravine Cuisine 4.37
6-Yodelling In The Canyon 2.38
7-Girls Having Fun 2.39
8-Ceasar Gets Corked 1.42
9-Thelma and Louise
From Hell 1.26
10-Tang Bangers 5.21
11-Dying For His Money 0.21
12-I Am Gino
Marzzoni, Capice? 2.00
13-Chicago's Finest 2.10
14-Jail Bait 0.53
15-Curiosity Cops 1.16
16-Corky's Peephole 1.07
17-Ceasar Bizarro 3.02
18-Holy Mackeral 1.39
19-In Utero Morituri
Te Salutamus 1.21
20-Girl Talk 0.32
21-Bang The Bangers 2.03
22-Out Of The Closet
and Down The Stairs 6.41
23-Mambo Mamasita 3.03

Musique  composée par:

Don Davis

Editeur:

Super Tracks
DDCD 069

Edition promotionnelle
Interdite à la vente

Producteurs exécutifs de l'album:
John J.Alcantar III
Thomas C.Stewart

Album produit par:
Don Davis, Ford A.Thaxton
Montage de la musique:
Stan Jones

Artwork and pictures (c) 1996 Dino DeLaurentiis Co/1996 Spelling Films Inc, a subsidiary of Spelling Entertainment Group, Inc. All rights reserved.

Note: ***1/2
BOUND
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Don Davis
Premier film des frères Wachowski, 'Bound' reste une référence dans le domaine du thriller, une première grande réussite trois ans avant le succès mondial de 'The Matrix'. Avec un scénario diabolique écrit par les frères Wachowski eux mêmes, 'Bound' est un thriller claustrophobique qui se déroule entièrement dans un appartement sinistre et assez peu éclairé. C'est l'histoire de Corky (Gina Gershon) et Violet (Jennifer Tilly), deux lesbiennes qui vont tomber amoureuse l'une de l'autre et qui vont monter un coup très dangereux visant à voler deux millions de dollars, de l'argent sale de la Mafia. Le seul problème, c'est que Violet est la maîtresse de Ceasar (excellent Joe Pantoliano), un truand qui s'occupe de blanchir l'argent pour la Mafia et que c'est lui qui garde les deux millions de dollars qu'il doit remettre à Gino Marzzoni, un important membre d'une grande famille mafieuse. Corky va élaborer un plan diabolique et rusé consistant à faire croire que Johnnie Marzzoni (le fils de Gino) a volé l'argent et qu'il essaie de l'arnaquer. En découvrant que l'argent a disparu de la valise et qu'il a été remplacé par des journaux, Ceasar devient fou de rage et commence à péter dangereusement les plombs. S'ensuivra alors un violent règlement de compte où Caesar abattra Johnnie, Gino et son homme de main, et c'est le début de la descente aux enfers pour le trio Ceasar/Violet/Corky. Si 'Bound' est une véritable réussite (exceptionnelle pour un premier film), c'est avant tout grâce à la qualité incroyable de la mise en scène. Thriller ultra stylé, 'Bound' est un pur joyau pour tout fan de films noirs où le suspense et la tension sont les maîtres mots de l'histoire. En dehors de la relation amoureuse entre Corky et Violet (et une scène d'amour un peu 'hot' au début du film), le film maintient la tension du début jusqu'à la fin sans jamais se relâcher pendant un seul moment. Les deux réalisateurs enchaînent situation tendue sur situation tendue en adoptant des angles de caméra souvent fort astucieux et des effets de mise en scène toujours très bien choisis. C'est l'atmosphère que les deux réalisateurs créent dans le film qui rend cet effet si claustrophobique, cette impression que les deux héroïnes sont piégés dans cet appartement et qu'elles doivent tout faire pour que le violent Ceasar ne découvre pas leur supercherie. Joe Pantoliano est absolument convaincant dans ce rôle de truand impulsif et brutal, un homme manipulé qui ne s'apercevra qu'à la fin que sa maîtresse et sa complice l'ont roulés depuis le début de cette sombre histoire. La tension montera ainsi crescendo jusqu'à la dizaine de minutes de final, véritable coda explosive de cette histoire où le suspense n'a jamais été aussi bien dosé et maîtrisé (on est pas loin de la qualité d'un grand thriller à la Hitchcock ici). En clair, si aujourd'hui on ne parle que de 'The Matrix' et de ses deux épisodes prévus d'ici 2003 et 2004, il serait fort injuste d'oublier 'Bound', premier film des frères Wachowski qui nous prouvent ici qu'ils sont de grands amateurs de films noirs et qu'ils connaissent parfaitement toutes les ficelles de ce genre de film. Une surprise de l'année 96, une révélation de deux cinéastes encore inconnus à cette époque!

Don Davis débutait sa collaboration avec les frères Wachowsky en 1996 avec son terrifiant score pour 'Bound', musique sombre et sinistre qui renforce à merveille l'ambiance sombre et tendue du film. Avec 'Bound', Don Davis signait une de ses premières grandes compositions pour le cinéma après avoir mis en musique quelques téléfilms et autres petites productions de seconde zone (genre 'Hyperspace', sans parler de quelques musiques additionnelles pour 'When a Man Loves a Woman' - 1994 ou 'A Goofy Movie' - 1995 plus quelques musiques pour des séries TV). Avec 'Bound', Davis nous montre sa passion pour la musique orchestrale atonale un brin expérimentale, dans le style de ce qu'il fera sur 'The Matrix'. Maître de son orchestre (il ne faut surtout pas oublier qu'avant de composer de la musique de film, Don Davis était un orchestrateur pour certains compositeurs tels que James Horner ou Randy Newman tout en écrivant quelques pièces pour des séries TV), Davis a signé là une BO qui restera une référence certaine dans sa carrière, et ce bien avant l'aboutissement musical que représente le fabuleux 'The Matrix'. Dans une interview récente pour le magasine 'Dreams to Dream...s', Davis évoquait le problème du travail avec les deux réalisateurs, Andy et Larry Wachowsky. Il expliquait par exemple qu'Andy n'envisageait à la base aucune thématique pour la partition tandis que Larry voyait au contraire tout cela sur un aspect purement structurel mais sans forme mélodique. En clair, si les deux frères étaient sûrs de leurs idées de mise en scène, il n'en était rien sur le plan musical où le compositeur nageait totalement dans le flou sans vraiment réussir à comprendre leurs exigences. Mais grâce à un travail remarquable et passionné, Davis a su convaincre les deux frères réalisateurs d'adopter un autre point de vue de la musique dans leur film. Petit à petit, Davis a su élaborer une partition orchestrale sombre et remarquable dans l'impact qu'elle crée à l'images. Et finalement, contrairement à ce que les deux frères avaient prévus au départ, 'Bound' contient bien quelques thèmes, au moins deux thèmes importants, le premier (le thème principal) étant entendu dès l'ouverture du film dans 'Closet Diving'. Le second thème est nettement plus subtil et adopte une forme mélodique quasi sérielle puisque le compositeur utilise une dizaine de notes différentes énoncées les unes à la suite des autres (un hommage à la musique orchestrale sérielle du 20ème siècle façon Arnold Schoenberg? Le compositeur n'en a jamais vraiment parlé mais on peut être tenté par faire le rapprochement), ce second thème étant surtout entendu dans la deuxième partie du film, thème associé au personnage de Ceasar et au suspense des situations les plus tendues dans cette seconde partie.

Le film s'ouvre avec 'Closet Diving' qui nous introduit d'entrée le thème principal associé à un motif inquiétant de 5 notes. Confié à des trombones funèbres et des cordes froides (avec cloche et timbales pour renforcer aux percussions le côté inéluctable du thème), le thème évoque le côté inéluctable de cette histoire, le côté inexorable de cette machination où aucun des personnages du film n'aura la possibilité de faire demi tour. C'est réellement ce que l'on pourrait appeler le thème de 'non-retour'. Pas vraiment très mélodique, ce thème n'accrochera pas vraiment l'attention à la première écoute d'autant qu'il reste banal et assez quelconque. Très vite, Davis crée un sentiment de malaise et de trouble avec des sonorités synthétiques dissonantes et sinistres et une texture orchestrale atonale jouant elle aussi sur les effets de dissonance. Un élément instrumental caractéristique du score reste les effets de trémolos au piano, un élément quasiment omniprésent dans toute la première partie du film (et du score) et qui contribue lui aussi à élaborer une texture orchestrale savamment dosée à l'écran. Une petite touche jazzy apparaît soudainement dans la deuxième partie du morceau alors que Corky et Violet se rencontrent la première fois dans un ascenseur. Avec une walking bass typique et une batterie jazz, Davis apporte une brève petite touche d'humour pour donner un côté vaguement sensuel à ces deux femmes qui vont être très vite attirées l'une de l'autre. Davis s'amuse aussi à faire un petit clin d'oeil aux musiques jazzy des vieux films noirs des années 40/50 où il était souvent de mise d'associer une musique jazzy sensuelle à la femme fatale, véritable héroïne des vieux polars à l'ancienne (et que Verhoeven a littéralement magnifié dans son fameux 'Basic Instinct' en 1992). On retrouve cette ambiance jazzy assez mystérieuse dans 'Fix My Pipe', morceau qui semble tenir en suspend avec ces notes pédales un peu aiguë dans la séquence où Violet séduit Corky tandis que cette dernière répare la tuyauterie de son lavabo. On retrouve la walking bass de la fin de 'Closing Diving' avec quelques notes de piano qui semblent flotter dans l'air, le tout soutenu par une légère batterie jazzy et cette tenue de synthé/cordes un peu mystérieuse dans l'aiguë. Petit à petit, le morceau prend une tournure moins froide, moins distante, les sonorités semblent se rapprocher à l'instar de ces deux femmes qui semblent alors se livrer à un jeu érotique violemment passionné. Pour ne pas rompre avec le climat sombre de sa musique, Davis illustre leur passion avec un côté assez froid. C'est ainsi qu'il choisi d'utiliser de la percussion du synthé pour leur première brève scène d'amour avec ces étranges trémolos de piano qui semblent s'amplifier ici. Les deux femmes concrétisent alors cette passion dans la scène d'amour du film avec un morceau au titre étrange ('Rug Rangers Qu'est-ce que C'est') où on retrouve l'ambiance froide de 'Fix my Pipe' avec ces percussions du synthé, ces trémolos de piano avec des cordes sombres et distantes (Andy Wachowsky avait demandé à Davis de comprendre toute la violence sournoise voire de vicieuse pour cette scène d'amour, d'où l'idée d'utiliser de la percussion de synthé et des sonorités un peu froides pour une scène qui est très chaude, au contraire). Sans vouloir rentrer dans des détails racoleurs, on admirera la manière dont le compositeur évoque l'orgasme de Corky lors de cette impressionnante montée orgasmique de la musique qui traduit très bien cette scène sans en faire de trop par rapport aux images.

Mais avec 'Hand It To Shelley', on rentre dans la partie suspense/sombre du film. Avec des cordes sombres et des trombones toujours aussi funèbres (sur un motif chromatique ascendant), Davis reprend son thème principal du 'non-retour' alors que Corky voit Shelley arriver à l'appartement entouré des sbires de Marzzoni. Elle comprend qu'il va passer un mauvais quart d'heure et que les mafieux vont lui faire la peau. Dans la seconde partie du score, Davis crée une atmosphère de tension avec des sursauts de percussion brutale alors que Corky entend le choc des coups que reçoit Shelley dans une pièce voisine. 'Yodelling In The Canyon' crée lui aussi une ambiance sombre et pesante avec l'utilisation du piano au sein de l'orchestre (cordes principalement, un peu comme dans certaines BO thriller de Bernard Herrmann, qui, plus que jamais, reste la référence absolue dans le domaine de la musique de thriller) plus quelques cuivres (à noter la quasi absence des vents - on trouve surtout un hautbois - ce qui rend la musique clairement plus 'dure'). Dans 'Yodelling In The Canyon', les deux femmes préparent leur stratégie pour arnaquer Ceasar et partir d'ici avec les deux millions. Le morceau est à la fois mystérieux en alternant avec des moments plus tendus, comme dans 'Girls Having Fun' où on retrouve exactement la même ambiance. (certains ont notés le fait que le compositeur faisait quelques sous-entendus à connotation sexuelle dans le titre de certains de ses morceaux. Davis se serait-il amusé à trouver des titres aussi farfelu que celui de la piste 3? Cela rappelle alors ce que fait parfois Christopher Young dans les titres des morceaux de certains de ses albums) On passe un cran au dessus avec 'Caesar Gets Corked' où les percussions interviennent à nouveau (comme dans 'Rug Rangers Qu'est-ce Que C'est) alors que le compositeur renforce la tension de sa musique qui nous fait clairement comprendre tout le danger de la situation pour les deux femmes qui élabore ce plan diabolique mais ultra risqué (d'où peut être la présence des percussions dans la séquence importante où Corky dérobe l'argent dans la valise de Ceasar). Et c'est avec le terrifiant 'Thelma and Louise From Hell' que la descente aux enfers commence pour le trio. En commençant sur des cordes sombres, le morceau crée une ambiance de plus en plus pesante alors que le plan des deux héroïnes commencent à porter ses fruits: d'une manière fort habile, Davis prépare une sinistre montée de tension jusqu'à la scène où Ceasar ouvre la valise pour s'apercevoir que l'argent a disparu. Avec un mouvement de caméra troublant, on comprend clairement que Caesar va péter un boulon et devenir fou furieux après avoir fait cette terrible découverte. Le morceau finit donc sur un sursaut de terreur exprimant la gravité de la situation de Caesar qui doit absolument retrouver l'argent s'il ne veut pas que Marzzoni lui fasse la peau. Avec ce premier moment de terreur (à noter l'écriture très avant-gardiste des cordes avec ces glissendi terrifiants à la Ligeti et ces sonorités synthétiques sinistres), Davis nous fait clairement comprendre qu'il est désormais impossible pour les trois protagonistes principaux du film de faire marche arrière. 'Tang Bangers' prolonge l'ambiance de malaise qu'installe très vite le compositeur dans sa musique. Jusqu'à présent, le plan des deux héroïnes se passe à merveille mais Violet est terrifié par le comportement de Ceasar qui perd complètement les pédales et est prêt à tout pour retrouver l'argent. C'est dans cette ambiance de peur et de crainte que Davis nous fait entendre une première esquisse du thème de Ceasar (ou thème de suspense - très inspiré d'un thème similaire entendu dans 'North by Northwest' de Bernard Herrmann) avec des cordes en trémolos. Les dissonances s'emparent très vite des textures orchestrales de cette pièce atonale très sombre avec des cordes particulièrement tendues alors que Violet veut foutre le camp d'ici. Mais Ceasar l'en empêche en la menaçant (bref retour du motif chromatique ascendant de 'Hand It To Shelley') et ce sont des cordes gr
aves qui prennent le relais pour renforcer le climat pesant et sombre de la musique. (à noter une petite astuce de la part du compositeur lors de la séquence où Ceasar verse de l'alcool dans son verre, les gargouillis de pizzicatos des violons - effet très utilisé dans la musique orchestrale contemporaine du 20ème siècle, surtout dans les années 60/70 - évoquent le bruit du liquide tombant dans le verre) Et c'est le retour des trombones funèbres du thème principal (soutenu par l'inquiétant motif de 5 notes) qui illustre l'arrivée de Marzzoni et de ses sbires, nous faisant une fois de plus comprendre que les héros ont atteints ici le point de non-retour absolu.

'I'm Gino Marzzoni, Capice?' fait monter la tension d'une manière terrifiante. Avec ces glissendi de cordes, ses clusters de piano (sans oublier ces sonorités électroniques glauques à souhait) et son amas de dissonances à l'orchestre, le morceau traduit la folie de Ceasar qui va devoir tuer Marzzoni, son garde du corps et son fils Johnnie. Le retour du thème principal avec ses trombones sinistres évoque une fois encore le côté inéluctable de cette histoire: la terrible descente aux enfers pour les trois protagonistes principaux de cette histoire. Davis fait monter la tension d'un cran avec 'Chicago's Finest' pour la séquence où les policiers arrivent à l'appartement, alors que quelqu'un les a alerté après avoir entendu les coups de feu, le morceau s'enchaînant dans le film avec 'Jail Bait', au moment où les flics sortent de l'ascenseur et arrivent à l'appartement de Ceasar. Quand à 'Curiosity Cops', il continue lui aussi à décrire la tension/suspense de la scène alors que les flics sont cette fois dans l'appartement de Ceasar. C'est l'excellent 'Ceasar Bizarro' qui développe quand à lui le sinistre thème de Ceasar alors que ce dernier s'est rendu à l'appartement de Johnnie pour chercher où ce dernier pourrait avoir caché l'argent. Ceasar devient fou de rage et commence à tout casser. C'est la terreur qui reprend ici le dessus pour évoquer la folie du personnage avec des effets orchestraux terrifiants mais brefs. En tout cas, le résultat est impeccable à l'écran: on ressent bien la folie furieuse et terrifiante de Ceasar vraiment prêt à tout pour retrouver l'argent, ce qui fait justement craindre le pire à Violet qui prie pour qu'il ne découvre jamais leur arnaque.

Les deux amantes se téléphonent dans 'Holy Mackeral' (scène touchante où elles posent toutes les deux leur main contre le mur) mais c'est malheureusement à ce moment là que Caesar débarque et découvre leur supercherie. La séquence est illustrée à ce moment par des percussions métalliques brutales qui nous fait clairement comprendre que les deux héroïnes sont dans les ennuis jusqu'au cou. Davis illustre alors la violence de Caesar dans le superbe mais court 'In Utero Morituri Te Salutamus' (toujours des titres de piste bizarre. Ici, Don Davis fait un clin d'oeil ironique à 'Jules César', puisque le personnage de Joe Pantoliano s'appelle Ceasar) avec des cordes brutales et froides pour un premier morceau plus action/terreur du score. On retrouve cette ambiance brutale et sombre dans 'Bang The Bangers' (où Davis redéveloppe à nouveau le sinistre thème de Ceasar, toujours aux cordes) alors que la traque commence et que Caesar va tout faire pour faire dire à Corky où se trouve l'argent qu'elle a caché. L'ambiance devient de plus en plus étouffante et pesante avec le thème de Ceasar qui devient plus menaçant que jamais, surtout sur les cordes graves. Quand à 'Out of The Closet and Down The Stairs', il s'agit de la traque et de la confrontation finale avec Ceasar. L'action prédomine alors dans cette scène où Ceasar poursuit Violet dans les ascenseurs. Le morceau augmente en intensité avec ces traits de cordes et ces cuivres toujours aussi sombres. La percussion fait monter la tension d'un cran avec une écriture de cordes toujours très réussie et une certaine intensité qui monte crescendo jusqu'à l'inexorable issue de l'histoire. (qui se fait au son du sombre thème principal qui revient ici une dernière fois)

'Bound' est une BO thriller au suspense redoutable, qui crée une atmosphère de peur et de tension quasi omniprésente du début jusqu'à la fin du film. La musique apporte un impact impressionnant sur les images du film, et pour une de ses premières grande partition orchestrale pour un film, Don Davis a fait très fort - tout en s'inspirant pour l'occasion de Bernard Herrmann et plus particulièrement ici de 'North by Northwest'. On sent déjà quelques prémisses du chef d'oeuvre que sera 'The Matrix'. (surtout au niveau des orchestrations et de l'écriture atonale de certains passages, écriture totalement maîtrisé d'ailleurs!) Totalement maître de son sujet, Davis a écrit une partition sombre au suspense redoutable proche du style thriller de Herrmann dans l'écriture torturée des cordes. 'Bound' n'est pas du tout ce style de musique que l'on apprécie à la première écoute, qui risquera de laisser froid. Mais la partition de Davis est teinté de subtilités en tout genre et crée une ambiance tellement forte dans le film qu'il serait dommage de ne pas réussir à apprécier ce score à sa juste valeur. Fan de 'The Matrix' ou de 'House on Haunted Hill', le sinistre 'Bound' ne pourra que vous ravir!


---Quentin Billard