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1-La Stanza Del Figlio 4.05
2-La Corsa 3.41 3-La Lettera Di Arianna 2.23 4-Viaggio Nella Notte 1.32 5-Soli 2.31 6-Se Quel Giorno 1.40 7-Andrea 2.30 8-La Traduzione 3.30 9-Domenica 4.00 10-Scarabocchi 2.50 11-Lungo Il Porto 2.32 12-Ritorno In Città 1.21 Bonus Track 13-Brian Eno-By This River 3.03* Caro Diaro 14-Caro Diaro 2.00 15-Il Campo Di Pallone 2.56 Palombella Rossa 16-Palombella Rossa 2.56 17-Le Mamme Ci Asciugavano I Capelli 2.36 La Messa è Finita 18-La Messa è Finita 1.43 19-Il Valzer Della Cioccolata 2.22 *Eno-Roedelius-Moebius (p) et (c) 1977 Virgin EG Records Ltd. Musique composée par: Nicola Piovani Editeur: Virgin Records 7243 8 10040 2 9 Productions: Piero Colasanti Artwork and pictures (c) 2001 Emergency Music Italy Srl/BAC Diffusion. All rights reserved. Note: *** |
LA STANZA DEL FIGLIO
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ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
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Music composed by Nicola Piovani
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Palme d'or au Festival de Cannes en 2001, 'La Stanza del figlio' (La chambre du fils) est la dixième réalisation de l'italien Nanni Moretti. Pour ce film, le réalisateur/acteur a choisi de traiter un sujet difficile: la vie dans une famille unie après la mort tragique et soudaine d'un fils. L'histoire se passe à Ancône, un petit port au Nord de l'Italie. Giovanni (Moretti) et sa femme Paola (Laura Morante, très touchante dans ce film en mère abattue qui tente de surmonter difficilement sa douleur) forment un couple heureux et paisible avec leur fille Irene et leur fils Andréa. Giovanni est psychanalyste et mène son travail avec beaucoup de professionnalisme. Il pratique régulièrement son jogging et partage quelques moments paisibles avec ses enfants. Mais un Dimanche, un de ses patients lui téléphone et lui demande de venir d'urgence chez lui. Giovanni avait pourtant prévu de faire un jogging avec son fils, mais l'appel quasi désespéré de son patient l'empêche de refuser et il se rend alors chez son patient. Pendant ce temps, son fils part faire de la plongée sous-marine avec des amis où il mourra tragiquement à la suite d'un accident. Complètement abattu, Giovanni rentre annoncer la douloureuse mauvaise nouvelle à sa famille. Et c'est le début de 'l'enfer' pour le couple et leur fille qui vont tenter de surmonter ensemble ce problème, entre les larmes de Paola et la colère de Giovanni qui s'en veut à mort d'être allé chez ce patient ce jour là au lieu de rester chez lui avec son fils. Toute la seconde partie du film développera ainsi cette relation de souffrance avec ces personnages qui n'arrivent plus à contenir leur douleur. Giovanni ne peut plus continuer son travail de psychanalyste, n'arrivant même plus à écouter ce que ses patients lui disent. Quand à Irene, elle se cache pour pleurer en secret, tentant malgré tout de ne jamais montrer ses larmes. La tension s'installe aussi au sein du couple jusqu'au jour où Paola reçoit une lettre d'une certaine Arianna, une ancienne amie d'Andréa. Ce dernier n'avait jamais parlé de son amie à ses parents et c'est la surprise totale pour la famille. Paola décide alors de téléphoner à Arianna pour lui annoncer la nouvelle tragique et finalement, c'est la rencontre avec cette mystérieuse amie de leur fils perdu qui permettra au couple de repartir de l'avant dans leur vie (cf. séquence finale où on voit Giovanni et Paola rigoler pour la première fois, devant la frontière française). Incontestablement, 'La stanza del figlio' est un très beau film, dur et tendre à la fois, un film intime et modeste qui ne joue nullement sur aucun effet de mise en scène mais qui nous propose une peinture à la fois délicate et dramatique de cette famille abattue par la mort du fils. Ni trop long, ni trop court, le film n'en fait jamais de trop et évite les écueils larmoyants habituels en favorisant un jeu d'acteur sincère et honnête (Moretti est superbe dans le rôle de ce psy hanté par les souvenirs de son fils et qui fini par se culpabiliser lui même, n'ayant plus la capacité de mener à bien son métier). Bref, voilà un joli film dur et tendre, émouvant, honnête et sans prétention.
Le compositeur italien Nicola Piovani a déjà collaboré auparavant sur quelques films de Nanni Moretti (qui travailla dans un premier temps avec le compositeur Franco Piersanti sur ses premiers films). Citons 'La Messa è finita' (1985), 'Palombella Rossa' (1989) et 'Caro Diario' (1994). 'La stanza del figlio' marque donc leur quatrième collaboration ensemble, Piovani signant ici une partition orchestrale intime touchante, simple et modeste. Avec quelques cordes, un piano, une clarinette, une guitare, une harpe, un accordéon et un saxophone, Piovani arrive à retranscrire à merveille le côté à la fois intime et dramatique du film. Le film s'ouvre au son d'un petit thème mélodique très simple avec une guitare et un piano/harpe/clarinette qui décrit une ligne mélodique touchante de simplicité. On retrouve ici le style mélodique frais de 'La Vita è bella' (1997) d'autant que le compositeur réutilise ce piano aux sonorités un peu 'vieillottes' comme dans le score pour le très beau film de Roberto Benigni. On sent ici aussi l'âme mélodique italienne du compositeur qui utilise toujours à merveille des petites combinaisons instrumentales pleine de délicatesse afin de retranscrire toute l'émotion du film (point de cuivres, de flûte ou de hautbois ici. Les instruments sont utilisés avec parcimonie tout au long de la partition du compositeur). On sent dès l'introduction du premier morceau une certaine nostalgie intime et tendre dans la musique de Piovani, décrivant au début du film les jours heureux pour la famille de Giovanni. 'Corsa' développe ainsi ce thème de piano plutôt léger et nostalgique alors que Giovanni débute le film en faisant son petit jogging dans la ville. 'Stanza del Figlio' ouvre en réalité l'album sur le thème principal du score, thème lié au fils. Ce petit thème souvent confié au piano ou à la clarinette restitue quand à lui un esprit de nostalgie poignante, du souvenir d'un fils disparu tragiquement mais avec qui la famille passe des jours heureux. Parfois plus mélancolique, le thème (très développé par le compositeur tout au long du film) sait s'adapter aux différents moments du film suivant les situations plus ou moins dramatiques. Dans 'Soli', le thème du fils est confié au piano soutenu par quelques cordes chaleureuses et sa ligne mélodique toujours très simple et touchante retranscrit le côté plus mélancolique du thème pour une des scènes où le couple pleure son fils perdu chacun de son côté. Si la musique possède ce côté très nostalgique, intime et paisible dans la première partie du film, c'est après la mort d'Andréa que le score de Piovani devient incontestablement plus sombre. Un exemple comme 'La Traduzione' décrit encore la tranquillité harmonieuse qui règne dans cette famille lors de la scène où Irène est avec son petit-ami qui l'aide à traduire un exercice de latin pour l'école. La clarinette est lié ici avec un petit piano électrique soutenu par un accordéon discret et quelques accords de piano. L'harmonie du morceau est dépouillée et très claire, et le résultat est impeccable à l'écran. C'est 'Domenica' qui décrit la scène clée du film où André part à la plongée sous-marine sans savoir qu'il vit son dernier jour, pendant que son père est parti voir un de ses patients. Accompagné par un motif de piano assez sombre (on trouve même la présence d'une petite partie de synthétiseur avec un saxophone: l'instrumentation du score a beau être restreinte, Piovani s'arrange toujours pour trouver des combinaisons instrumentales intéressantes afin de rendre son score plus attrayant à l'écran), c'est la clarinette qui apporte la touche plus dramatique ici, une clarinette qui sonne de manière résignée, comme si la musique tentait de nous faire comprendre à l'avance l'issue dramatique et inévitable de cette séquence. (on retrouve exactement le même motif de piano et la même ambiance résignée dans le mélancolique 'Se Quel Giorno') Finalement, après quelques reprises et développements intéressants du thème du fils, ce sont 'La Lettera Di Arianna', 'Viaggio Nella Notte' et 'Ritorno In Citta' qui concluent le film en douceur. 'Viaggio Nella Notte' apporte une touche plus tendre lors du voyage en voiture la nuit pour ramener Arianna et son ami en France. On sent ici une petite touche d'espoir avec ce piano léger soutenu par un violoncelle plus doux, de même que 'Ritorno In Citta' conclut l'histoire sur une touche intime et tendre. Bref, 'La Stanza del figlio' reste typique du style intime/dramatique du compositeur dans cette BO où l'on retrouve ici certains échos de ses oeuvres précédentes (par exemple, l'utilisation du piano rappelle beaucoup 'Caro Diaro'). Si le film traite d'un sujet tragique et poignant, la musique évite totalement de tomber dans la facilité dramatique et larmoyante pour se concentrer autour de petites pièces modestes et tendres, ce qui n'empêche la musique de sonner de manière plus sombre par moment. Très restreint sur le plan du matériau instrumental, la musique est aussi restreinte sur la façon dont elle s'exprime dans le film, Nanni Moretti ayant alloué une place honorable au score de Piovani tout au long de son film (sans en mettre de trop). Evidemment, le score pourra paraître légèrement anecdotique étant donné le côté très (trop?) modeste de la partition de Nicola Piovani, mais le résultat est là et l'émotion est au rendez-vous. Au final: une BO assez touchante. ---Quentin Billard |