1-Welcome To Alpine/
Amy's Theme 1.20
2-The Tower 5.04
3-It's Going To Be Ok/
Cold Night 1.19
4-Meeting Trevor 3.50
5-Puppy Chow 3.58
6-I Know A Good Story 1.20
7-Sandra's Missing 2.47
8-The Scoring Stage 7.25
9-The Gods Of Men 1.00
10-I Trusted You 4.06
11-The Way It Is 1.31
12-Disturbing Dailies 1.52
13-Tunnel Of Terror 3.33
14-Daydream 1.30
15-Midnight Scream 2.28
16-Mile High Club 3.28
17-Conjecture 1.27
18-The Grate 0.42
19-Hitchhiked 2.43
20-Final Showdown 7.20
21-Amy's Shoot 1.29
22-A Soulmate/Funeral March
Of The Marionnette* 2.58
23-Over It** 3.56
24-Wrong*** 3.41

*Interprété par Lalo Schifrin
& The San Diego Symphony Pops
Composé par Charles Gounod
**Musique et paroles de
Damon Intrabartolo,
Lead Vocal by Amanda Gonzales
***Musique et paroles de
Damon Intrabartolo,
Lead Vocal by John Torres

Musique  composée par:

John Ottman

Editeur:

Varèse Sarabande
VSD-6179

Produit par:
Robert Townson
Montage musique:
Amanda Goodpaster
Assistant de Mr.Ottman:
Shannon O'Bryan

"Over It"
Produit et arrangé par:
Deborah Lurie

"Wrong"
Produit et arrangé par:
Deborah Lurie

Artwork and pictures (c) 2000 Columbia Pictures Industries, Inc. All rights reserved.

Note: **1/2
URBAN LEGENDS: FINAL CUT
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by John Ottman
John Ottman est surtout connu pour ses quelques musiques de film comme 'Usual Suspects', 'Incognito', 'The Cable Guy' ou bien encore 'Apt Pupil'. Mais le musicien est aussi dorénavant un réalisateur puisqu'il s'est lancé dans la suite de 'Urban Legend', slasher-movie assez pitoyable. (n'oublions pas que le compositeur a eu une formation de cinéaste avant de se lancer dans la musique de film. Il a non seulement réalisé son premier long-métrage officiel avec 'Urban Legend 2' mais il est aussi monteur de sa propre musique et a assuré lui même ses propres orchestrations sur ce score) L'histoire d'Urban Legend 2' calque de manière assez honteuse le scénario de 'Scream 3' de Wes Craven: un tueur en série qui commet des meurtres sur le tournage d'un film d'horreur/thriller, la seule différence étant que 'Urban Legend 2' est un petit peu plus inventif que 'Scream 3'. L'histoire se passe dans une école de cinéma (un monde que le réalisateur/compositeur/monteur/orchestrateur connaît bien) où chaque élève travaille d'arrache-pied pour concocter son court-métrage de fin d'année qui permettra peut être de remporter le premier prix des 'Hitchcock Awards'. L'héroïne du film est Amy Mayfield (Jennifer Morrison), une jeune élève qui s'est mise en tête de tourner un film sur une histoire inspiré des fameuses 'légendes urbaines'. Les premières projections test du film sont assez catastrophiques jusqu'à ce que quelqu'un change les bandes lors de la projection et passe un film où l'on voit une des actrices du film se faire assassiner pour de vrai. Pour Amy, c'est le début de la terreur, alors que les autres n'ont pas encore saisi la gravité de la situation. Un mystérieux tueur masqué assassine tous les membres du tournage du film d'Amy les uns après les autres. Aidé de Trevor, le frère de Travis, l'une des victimes du tueur, Amy va tenter de découvrir la vérité sur ces meurtres. Le coupable se démasquera finalement lui même à la fin du film. Bref, rien de bien original sur ce petit slasher-movie quelconque qui s'inspire fortement de tout ce qui a déjà été fait auparavant dans ce domaine (notons un petit clin d'oeil ironique aux 'ficelles' des musiques suspense de ce style de film dans la scène où le tueur pianote quelques notes dans le grave d'un piano pour faire 'peur' à sa proie, petite touche d'ironie amusante et originale).

Pourtant, le film possède quelques bonnes idées qui auraient pu être beaucoup plus approfondies si le film ne tombait pas dans le ridicule surtout dans les dernières quinzaines de minutes du film. Par exemple, on trouvera quelques références et autres clins d'oeil à des films tels que 'La Nuit Américaine' de Truffaut (1973) dont le concept se rapproche un peu de celui de 'Urban Legend 2'. Une poursuite dans un souterrain rappelle étrangement certains passages à l'intérieur du Nostromo dans 'Alien' de Ridley Scott. A part les grosses allusions à 'Foxy Brown' (1974) avec Pam Grier, on trouvera aussi quelques brèves allusions à des films d'Hitchcock (on trouve aussi l'idée du 'faux' film dans le 'vrai' film). 'Urban Legend 2' s'amuse un peu à critiquer l'état d'esprit des productions Hollywoodiennes et de la compétition sauvage qui s'exerce entre les différents futurs réalisateurs déjà avides de gloire et de succès, mais malgré toutes les bonnes idées du film (pour un peu, nous repartions dans le côté second degrés de 'Scream'), 'Urban Legend 2' se plante finalement en beauté et n'arrive même pas à égaler l'unique modèle du genre: le premier 'Scream' de Wes Craven (malgré cela, on appréciera la petite touche d'humour du final qui fait apparaître brièvement le personnage de Rebecca Gayheart du premier 'Urban Legend' et qui se permet carrément de faire un gros clin d'oeil ironique au premier 'Urban Legend', suivi dans le générique de fin de la fameuse 'Marche funèbre d'une marionnette' de Charles Gounod, fameux morceau utilisé comme thème principal dans la série 'Alfred Hitchcock Presents' - ultime clin d'oeil ici au maître du suspense). Ceci dit, on appréciera les quelques bonnes idées de mise en scène d'un jeune réalisateur qui ne demande qu'à s'épanouir dans ce métier (Ottman a déjà réalisé quelques courts métrages avant de s'attaquer à cette grosse production Hollywoodienne), en espérant qu'il saura trouver sa voie sur des productions un peu moins douteuses.

En plus d'être réalisateur, John Ottman signe aussi la musique de son propre film. Passionné de musiques de film, Ottman suit les traces de Christopher Young qui composa un score assez quelconque mais tout à fait typique de ce genre de film sur le premier 'Urban Legend' (les 'maîtres' de Ottman sont Goldsmith, Williams, Young, Silvestri, etc.). Avec des orchestrations de qualité réalisé par le compositeur lui même, le score de 'Urban Legend 2' n'a qu'un seul but: susciter la terreur tout au long du film, et si la musique n'a franchement rien de bien original, l'objectif est parfaitement atteint (même si l'on regrette le manque flagrant d'inventivité sur cette composition tout à fait quelconque). La musique repose autour d'un seul thème principal, le thème d'Amy, héroïne innocente et naïve, typique de ce style de film. Introduit dans le joli 'Welcome To Alpine/Amy's Theme', le thème se distingue par son côté harmonique et la ligne mélodique facilement mémorisable. A noter aussi une brève utilisation de quelques voix de femmes qui évoquent clairement le personnage féminin principal. Ottman se basera sur ce thème pour construire une bonne partie de sa partition. Une pièce comme 'The Tower' nous introduit d'emblée dans le climat de terreur pure et dure du score avec de nombreux effets de cordes divers (dissonances stridentes, nuages de sons, gargouillis de pizzicati, etc. Bref, toutes les techniques instrumentales habituelles héritées de la musique 'contemporaine' du 20ème siècle et que des compositeurs comme Christopher Young ont su brillamment mettre en avant sur des musiques d'horreur/thriller), des cuivres agressifs, des percussions sauvages et des vents stridents. Le suspense est aussi au rendez-vous, Ottman se débrouillant pour installer très rapidement une atmosphère musicale à la fois étouffante et pesante dans son film. 'Meeting Trevor' est un bel exemple de pièce suspense qui joue à la fois sur le mystère, l'hésitation et un sentiment de peur toujours très fort dans la musique du compositeur. Les cordes sont toujours là pour remplir le morceau de leurs effets glauques avec un piano à la Christopher Young et un style à la fois sombre et mystérieux (Amy rencontre Trevor, le frère jumeaux de Travis, une des premières victimes du tueur). 'Puppy Chow' accentue quand à lui un fort sentiment de menace évoquant très clairement la présence du tueur dans les parages, prêt à faire une nouvelle victime.

'Disturbing Dailies' est un bel exemple de déchaînement orchestral dans lequel le compositeur montre tout ses talents d'orchestrateur à travers une pièce symphonique complètement chaotique et terrifiante. (le tueur commet une fois encore un de ses méfaits sanguinaires - on est très proche ici du style de 'Portrait of Terror' de Ottman) Ce sont les cuivres dissonants et agressifs qui rendent le morceau vraiment terrifiant, soutenu par une percussion barbare et une écriture de cordes particulièrement tendue. 'Tunnel Of Terror' est dans le même ordre d'idée (Amy s'enfuit dans un tunnel à la 'Alien', poursuivi par le tueur). On pense toujours ici à du Christopher Young avec ces cordes dissonantes, ces vents stridents et ces cuivres menaçants. 'Daydream' apporte une touche de mystère au sein de ce sombre score, musique pour la scène du rêve de la 'fausse scène d'amour' qui ferait presque penser (comme dans la musique) à du 'Basic Instinct' très Goldsmithien. 'Mile High Club' est un autre grand moment de terreur avec ces sonorités orchestrales menaçantes et une certaine inventivité dans la manière dont Ottman développe son écriture orchestrale au cours du morceau. Finalement, 'Amy's Shoot' nous permet de respirer un bon coup avec un retour bien développé du thème d'Amy, thème qui sonne ici de manière 'libérateur' après avoir traversé cette descente aux enfers.

En fin de compte, 'Urban Legends: Final Cut' n'a rien de franchement très original. Nous sommes ici dans la lignée directe des scores thriller/suspense typique du compositeur avec un petit côté à la Christopher Young assez flagrant. Maître de ses orchestrations, Ottman s'en tire quand même à bon compte même s'il est certain qu'au niveau de l'inspiration son propre film ne l'a pas plus inspiré que cela. Certes, les fans pur et dur d'Ottman apprécieront probablement cette BO suspense/thriller du compositeur, tandis que les autres préféreront se rabattre sur des oeuvres plus inspirées de ce jeune compositeur à l'avenir prometteur. Une fois encore, 'Urban Legends: The Final Cut' est ce style de film sanguinolent et totalement gratuit qui n'apporte même pas de réel plaisir à la vision et qui se contente d'être accompagné par une musique assez stéréotypée dont le style a déjà été entendu maintes et maintes fois auparavant (on pense à la trilogie des 'Scream' de Marco Beltrami, à 'I Know What You Did Last Summer' de John Debney, au 'Urban Legend' de Christopher Young, etc.). Bref, une oeuvre orchestrale réussie mais finalement assez passable. En tout cas, le but premier de la musique est atteint: crée un sentiment de terreur et de suspense dans le film. Mais sur le plan de l'inspiration, 'Urban Legends: Final Cut' risque d'être une grosse déception de la part d'un compositeur au potentiel musical pourtant énorme mais qui semble de plus en plus gâcher son talent sur des films de qualité douteuse. On espère donc que John Ottman saura trouver des projets un peu plus constructifs et originaux dans l'avenir.


---Quentin Billard