1-The Ritual 1.40
2-Multiverse 3.20
3-Growing Stronger 2.26
4-The Light 5.33
5-Paulie's Member 5.01
6-Before The Start 2.20
7-Search For Yulaw 2.01
8-Sporadic Fire 5.41
9-The Will To Continue 4.16
10-Extreme Emotion 2.06
11-A New Coarse 1.12
12-Justification 2.11
13-Rompie's Cue 1.35
14-The Final Search 2.35

Musique  composée par:

Trevor Rabin

Editeur:

Varèse Sarabande
302 066 310 2

Produit par:
Trevor Rabin, Paul Linford
Producteur exécutif
pour Varèse Sarabande:
Robert Townson
Producteurs exécutifs de l'album:
Glen Morgan, James Wong

Artwork and pictures (c) 2001 Revolution Studios/Hard Eight Pictures. All rights reserved.

Note: **
THE ONE
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Trevor Rabin
Jet Li est décidément l'un des acteurs à la mode en ce moment dans tout ce qui concerne les films d'arts martiaux/karaté. Sa première incursion dans le cinéma américain c'est faite en 1998 avec le 'Lethal Weapon 4' de Richard Donner où l'acteur d'origine chinoise interprétait Wah Sing Ku, le méchant du film. On l'a ensuite vu dans 'Romeo Must Die' (2000) et 'Kiss of The Dragon' (2001). Avec 'The One' de James Wong (réalisateur de 'Final Destination' et de quelques épisodes de la série 'X-Files'), Jet Li se trouve cette fois ci au coeur d'une embrouille abracadabrante: nous sommes dans le futur, là où les hommes ont découverts qu'il existait une multitude d'univers (un 'multivers', en opposition à 'l'univers') tous reliés entre eux mais dont le passage de l'un à l'autre reste strictement réglementé par la MVA, une agence de police chargé de veiller à ce que personne n'enfreigne la loi. Gabriel Yulaw (Jet Li) est un de ses agents qui s'est mis en tête de tuer toutes les 'copies' de lui qui existent dans les autres univers afin d'acquérir leur puissance au fur et à mesure que son carnage va avancer. Après 122 meurtres commis dans différents univers (tous des copies de lui même), Yulaw est plus puissant que jamais et après avoir abattu l'avant-dernière 'copie' de lui même, Gabriel se retrouve alors confronté à sa dernière copie qui vit dans notre monde où il n'est qu'un simple shérif marié à une jeune et jolie vétérinaire (Carla Gugino, qui n'a pas l'air d'être à sa place dans tout ce bordel). Si Yulaw tue sa dernière version de lui même, il deviendra 'l'unique', l'être le plus puissant de tous les univers qui pourraient bien alors détruire tout le système et devenir invincible à tout jamais. Mais évidemment, un film avec un méchant ne serait rien sans un héros digne de ce nom, et le méchant Yulaw devra faire face au gentil Yulaw (qui s'appelle 'Gabe Law' dans ce monde) lui aussi expert en arts martiaux et qui commence à devenir de plus en plus puissant sans savoir pourquoi (lorsqu'une version d'un individu meurt, tous ses pouvoirs sont transmis à toutes ses autres versions qui vivent dans tous les autres univers. Vous suivez?). Aidé de deux agents de la MVA, Funsch (Jason Statham) et Roedecker (Delroy Lindo), Law va tenter de stopper Yulaw avant qu'il ne soit trop tard.

En fin de compte, le scénario délirant de ce véritable déluge (excessif!) d'effets spéciaux n'a qu'un seul et unique prétexte: accumuler les scènes de combat les unes à la suite des autres avec un montage hyper rapide très clip MTV. On est pas très loin ici du style Jerry Bruckheimer, même si le style Bruckheimer est un peu plus potable. Avec du metal/hard-rock à fond les gamelles, 'The One' maintient le rythme action du début jusqu'à la fin avec des effets spéciaux remarquables (il faut bien le reconnaître: on admirera la manière dont le réalisateur a transformé ici Jet Li en une sorte de 'Superman' chinois capable de tout faire, comme par exemple de soulever à mains nues deux motos et de s'en servir comme des armes contre ses adversaires. Pas crédible évidemment mais franchement très marrant! Dommage par contre que le réalisateur ait tendance à copier honteusement certains passages de 'The Matrix'). Le problème c'est qu'on ne croit pas une seule seconde à ce que le réalisateur essaie de nous montrer. Tout ca est très très gros, lourd et totalement surfait: le film va trop vite et tous les effets spéciaux et autres scènes de combats s'enchaînent de manière excessive et abrutissante, ce qui finit par faire de 'The One' une série-B d'action/science-fiction assez risible (surtout avec un final absolument ridicule et étonnant de bêtise). Certes, Jet Li est toujours convaincant dans le rôle du maître des arts-martiaux aussi à l'aise à mains nues qu'avec une arme, mais le scénario est hallucinant et ne cesse d'en faire des caisses, à tel point que l'on décroche très vite de cette histoire sans aucune once de crédibilité (on ne nous explique même pas comment les hommes ont découvert ces univers parallèles!). Incontestablement, 'The One' est une grosse bêtise cinématographique, un navet désastreux trop Hollywoodien et uniquement destiné à faire un bon 'lavage de cerveau' pendant 87 minutes d'action non-stop. Un conseil: évitez ce film, à moins que vous ne sachiez pas quoi faire et que vous décidiez de vous vider la tête devant votre télévision avec un bon film débile. Si c'est ce que vous voulez, 'The One' est fait pour vous.

Trevor Rabin enchaîne navet après navet. Il faut dire que lorsqu'on a commencé avec un 'The Glimmer Man' (L'ombre blanche) de triste mémoire, on ne peut pas prétendre à voler bien haut en enchaînant des films tels que 'The 6th Day' ou 'Gone In 60 Seconds'. Pour 'The One', Rabin s'est complètement lâché et a foncé tête baissé dans son genre de prédilection: le hard-rock bien bourrin. En ce sens, le score de 'The One' se rapproche fortement d'un 'Gone In 60 Seconds' avec la partie mélodique en moins. Ceux qui s'attendent à retrouver le Rabin mélodique et épique de 'Armageddon' ou 'Deep Blue Sea' seront très déçus. 'The One', c'est de l'action non-stop avant tout, et malgré la présence d'un seul et unique thème, il n'y a pas de place pour souffler ici: ca cartonne du début jusqu'à la fin (il y'a incontestablement trop de musique dans ce film qui en est complètement saturé, entre le score bourrin de Rabin et les morceaux de hard repiqués de certains groupes typiques du genre). Le thème est annoncé dès le premier morceau de l'album, 'The Ritual' qui témoigne ici du soin habituel apporté par le rocker à ces percussions diverses et ces samples de synthé bien hardos. Le thème se base sur une formule mélodique de 3 notes développé pour évoquer le combat et la détermination du héros face à lui même. 'The Ritual' évoque la scène des préparatifs où chacun des deux ennemis se préparent au combat en 'révisant' ses coups. Les cordes amplifient ensuite le thème pour le rendre plus puissant, mais on ne peut qu'être déçu à l'écoute de ce thème tout à fait quelconque et banal, loin de la qualité de certains thèmes accrocheurs écrit par le compositeur pour des scores tels que 'Deep Blue Sea', 'Enemy of The State' ou 'Armageddon'. Les percussions sont décidément très importantes tout au long du score car c'est elles qui vont créer l'ambiance action/rythmique du score. Avec une pluie de samplers aux sonorités techno de synthé, beaucoup de percussions et de nombreuses parties de guitare électrique bien hard (et quelques touches orchestrales ultra minimes), 'The One' se rapproche beaucoup dans le style et les sonorités de 'Gone In 60 Seconds' (ce qui est loin d'être une référence pour le compositeur). Rabin crée un climat musical un peu hard-rock/techno que l'on entend dans la majorité de ces morceaux, surtout dans les parties d'action (les parties plus atmosphériques et plus sombres étant nettement moins intéressantes comme c'est trop souvent le cas chez Rabin). Avec 'Growing Stronger', Rabin décrit la puissance grandissante de Yulaw et de ses attaques surhumaines. Morceau metal/hard-rock par excellence, 'Growing Stronger' se base sur une batterie et des guitares très rock pour créer cette ambiance 'hot' plus proche de 'Con Air' ou de 'Gone In 60 Seconds'. C'est ce style de morceau d'action que le compositeur affectionne depuis quelques années et c'est aussi le style qui lui permet de s'éloigner un peu du synthético-orchestral habituel cher aux compositeurs de Media-Ventures pour trouver sa propre voie (hélas, sans grand succès).

'Paulie's Member' reste dans le même ordre d'idée: partie d'action hardos et bien bourrin avec batterie/guitares électriques/samplers de synthé bien techno/metal/hard, ces passages d'action évoquant une fois encore la puissance et l'intensité des pouvoirs de Yulaw devenu un être surpuissant qui semble être impossible à arrêter quelque soit l'arme qu'on utilise contre lui. On trouve quelques moments plus sombres et plus calmes tels que 'Search for Yulow' (Rabin décrit le suspense d'une scène de traque contre Yulow) avec des cordes tendues et des samplers de synthé plus sombres. Notons une reprise plus lente du thème principal dans 'Sporadic Fire' (séquence du combat final dans l'usine) entendu ici aux cordes avec une rythmique de synthé plus proche de 'Enemy of The State'. Notons l'utilisation surprenante de voix féminines dans l'excitant 'Extreme Emotion' qui conserve toujours ce ton d'action bien hard et bourrin au maximum (on pourra reprocher au score le manque d'émotion et de passages plus calmes. L'ensemble est assez lourd en fin de compte, surtout avec le thème qui n'apporte aucun relief particulier à la 'sécheresse' du score). On finit sur le très rythmé 'The Final Search' et ces sonorités techno couverts de guitares électriques bien hard et des percussions diverses et sauvages pour une des séquences finales dans l'usine.

Bref, vous l'aurez compris, 'The One' ne fait pas dans la dentelle. Une fois de plus, Trevor Rabin n'a pas fait dans la finesse et a décidé d'aborder ce score dans son style metal/hard-rock/techno habituel avec sa pluie de percussions en tout genre et de sonorités électroniques/techno bien hardos. Au niveau des orchestrations, on pourra une fois de plus reprocher la quasi absence d'un véritable orchestre, Rabin utilisant à de très rares moments les cordes (et quelques samples de cuivres) à l'instar de scores tels que 'Enemy of The State' ou 'Gone In 60 Seconds'. Rien de bien fameux donc pour un score décevant dans la lignée des derniers scores bourrins écrit par le compositeur sur des productions d'action basiques de ce genre. Les détracteurs de Rabin vont encore prendre un malin plaisir à descendre le compositeur en flèche avec cette nouvelle grosse BO d'action bien hard, et quelque part, on ne peut que les comprendre. On espère que le compositeur saura trouver des projets plus stimulants à l'avenir afin de renouer avec l'exploit musical de 'Armageddon', sans aucun doute ce que Trevor Rabin a fait de mieux aujourd'hui. Très passable donc, à condition d'aimer ce style!


---Quentin Billard