1-Boo! 1.26
2-Main Titles 1.38
3-Night Attack 3.35
4-Vision of Doom 1.05
5-Pickpockets 2.43
6-Valley of The Dead 2.12
7-The Cave 3.38
8-Mathayus Arises 1.26
9-Balthazar's Camp 5.10
10-I Had A Vision 0.31
11-I've Come For
The Woman 2.36
12-Die Well Assassin 3.43
13-Balthazar Arrives 3.09
14-The Scorpion King 3.26

Musique  composée par:

John Debney

Editeur:

Varèse Sarabande
VSD-6362

Score produit par:
John Debney, Michael Mason
Producteur exécutif:
Robert Townson
Directeurs en charge de
la musique pour Universal Pictures:
Kathy Nelson, Harry Garfield
Montage de la musique:
Will Kaplan
Assistant montage:
Anna Wilborn
Music Business Affairs
for Universal Pictures:
Philip Cohen

American Federation of Musicians.

Artwork and pictures (c) 2002 Universal Studios. All rights reserved.

Note: ***
THE SCORPION KING
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by John Debney
Après deux 'The Mummy' de triste mémoire (réalisé par un Stephen Sommers toujours aussi adepte de la grosse production Hollywoodienne totalement nunuche), on n'espérait pas que les producteurs allaient rempiler de nouveau dans un troisième épisode. C'est pourtant ce qu'ils ont fait avec 'The Scorpion King', sorte de préquel de 'The Mummy Returns' qui revient sur l'histoire du Roi Scorpion, grand guerrier légendaire de l'Egypte Antique (personnage toujours incarné par le catcheur Dwayne Johnson alias 'The Rock'). Réalisé cette fois ci par Chuck Russel ('The Blob', 'The Mask', 'The Eraser', 'Bless The Child', etc...), 'The Scorpion King' place The Rock en tête d'affiche dans la peau du Mathayus, grand guerrier/assassin et dernier survivant de la race des Akkadiens. Le despote Memnon (Steven Brand) répand la terreur un peu partout dans la terre natale de Mathayus et de ses confrères, le tyran étant soutenu par la sorcière Cassandra (Kelly Hu) qui est capable de prédire l'avenir et d'assurer à coup sur toutes les futures victoires des troupes de Memnon. Quasiment maître de toutes les terres du pays, Memnon n'a désormais plus qu'un seul ennemi: Mathayus et deux de ses confrères qui sont envoyés chez le tyran afin de capturer et d'éliminer la sorcière/oracle qui vient en aide au despote sanguinaire. Mais la mission des trois assassins tourne mal et Mathayus se fait capturer après que ses deux compagnons aient été tués. L'aventure commence alors que le guerrier réussi à s'enfuir avec l'aide de Cassandra de qui il tombera finalement amoureux. Poursuivi jusque dans le désert par les sbires de Memnon, Mathayus préparera alors sa sombre vendetta pour venger la mort de son frère et éliminer définitivement le tyran. En accomplissant sa mission et après avoir reçu une flèche empoisonné par le venin d'un scorpion, Mathayus deviendra plus tard le grand Roi Scorpion tel qu'on le connaît déjà dans 'The Mummy Returns'. Bref, ne vous attendez pas à de la subtilité ici: 'The Scorpion King' est une grosse production d'aventure/action qui enchaîne combats spectaculaires à la 'Indiana Jones' et grand décors désertiques à la 'The Mummy'. The Rock est tout à fait convaincant dans le rôle de Mathayus qui semble parfois s'amuser à pasticher les gros héros guerrier bien bourrin de ce style de film. (genre Schwarzenegger dans 'Conan The Barbarian') La ravissante Kelly Hu apporte quand à elle une touche de sensualité et de féminité plutôt agréable dans le film (à noter que les femmes sont de la partie car elles se battent aussi valeureusement aux côtés du héros et de ses amis) tandis que l'impressionnant Michael Clarke Duncan vient former un duo de muscles impressionnant avec The Rock. En revanche, on se serait bien passé volontiers de l'irritant Arpid alias Grant Heslov (vu dans 'True Lies' aux côtés de Schwarzy en 1994), personnage pseudo-comique assez agaçant à l'instar du personnage de Jonathan interprété par John Hannah dans les deux 'The Mummy' de Stephen Sommers. Les réalisateurs sont persuadés que dans ce style de film il faut toujours un gag-man, un type soi-disant marrant qui fera rire bêtement le spectateur lambda, mais il serait temps qu'ils comprennent que ce type de procédé est lourd, surfait et totalement grotesque (pour ne pas dire débile). Mis à part ce mauvais point, 'The Scorpion King' est un petit film d'aventure basique, ultra stéréotypé et bourrin total, mais finalement très divertissant. Il n'y a rien à espérer de plus de la part de ce style de film idéal lorsque vous vous ennuyez un Dimanche soir.

Après les partitions épiques de Jerry Goldsmith et d'Alan Silvestri, c'est au tour du compositeur John Debney d'apporter sa contribution musicale à l'univers égyptien amorcé par Stephen Sommers (qui signe ici le scénario du film). Le score de 'The Scorpion King' n'a rien de très surprenant en soi mais nous prouve une fois de plus que le compositeur/chef d'orchestre sait écrire des partitions orchestrales solides et maîtrisées même s'il ses compositions ne brillent jamais par leur originalité. Entièrement orchestral, le score de 'The Scorpion King' se distingue aussi par l'utilisation de quelques passages dans le style rock avec batterie, basse et guitares électriques, un élément surprenant qui peut sembler anachronique par rapport à l'époque où se déroule l'histoire mais qui donne un certain punch, une certaine énergie au film (et au héros interprété par The Rock). Rassurez-vous, ces passages rock sont finalement peu présents tout au long de la musique mais on les entend surtout dans la première partie du score (et du film). Debney y a mis le paquet ici: grand orchestre, choeur épique impressionnant et même petit groupe instrumental de rock. Bref, une musique d'aventure épique dans la plus pure tradition du genre mais avec ce côté moderne apporté par les touches rock associé au côté puissant et cool du héros (l'ironie veut que l'acteur/catcheur se surnomme justement 'The Rock'). Afin de donner un axe thématique indispensable à sa partition, Debney utilise un thème principal assez ample et solide associé au héros Mathayus et évoquant clairement sa force et son courage. Avec 'Boo!' (prologue agité du film), on entre tout de suite dans le vif du sujet: après un début plutôt sombre avec l'orchestre et les choeurs (on voit des barbares se préparer à tuer des survivants dans une auberge), le héros fait son entrée et commence à défaire tous ses ennemis dans la pièce, alors armé jusqu'aux dents. Intervient alors le rock-band qui donne un certain punch au héros et à la scène rythmé au son de la batterie et des guitares électriques très 'stylies'. Pour une brève introduction, Debney nous plonge immédiatement dans l'ambiance sans passer par quatre chemins: c'est gros, c'est fort et ca cartonne! A vrai dire, le reste du score est un peu dans ce style là.

Le 'Main Titles' se base sur des percussions avec l'orchestre et un choeur épique plutôt sombre où le compositeur utilise quelques brèves sonorités évoquant le monde du désert (on trouve ici quelques brefs échos de duduk, instrument d'origine arménienne largement utilisé par Goldsmith dans 'The Russia House', Cmiral dans 'Ronin' ou Zimmer dans 'Gladiator', l'instrument étant associé ici au monde oriental du désert) mais c'est le puissant 'Night Attack' qui nous permet de rentrer dans le style action du score alors que Mathayus et ses deux compères attaquent le camp de Memnon la nuit (on retrouve aussi quelques touches rock toujours associé à la bravoure guerrière du héros). L'orchestre est enlevé, les sonorités se font plus sombres (avec quelques percussions style tambours exotiques) et Debney évoque déjà ici l'agressivité excitante du matériau d'action de sa partition. Avec 'Vision of Doom', Debney utilise les sonorités orientales d'un chanteur arabe alors que la sorcière a eu une autre vision cette fois ci très sombre à propos de l'avenir de Mathayus et de ses amis. Avec 'Pickpockets', Debney semble s'amuser à apporter une brève petite touche de légèreté dans l'univers rude et action de sa partition avec une brève reprise du thème de Mathayus alors que ce dernier poursuit des jeunes pickpockets dans la séquence du marché de Gomhore (le compositeur semble aborder cette séquence avec un certain humour, utilisant aussi quelques sonorités exotiques très 'couleurs locales'), mais c'est avec 'Valley of the Dead' que le compositeur nous propose une excellente reprise du thème de Mathayus avec des choeurs puissants dans la séquence où ce dernier revient à la vallée de la mort qui fut autrefois la terre de sa patrie. (les choeurs étant là pour souligner le côté épique et grandiose de l'histoire, comme dans les deux scores de Goldsmith et de Silvestri) Dans 'The Cave', la traque entre le héros et les sbires de Memnon commence alors, Debney illustrant cette scène (on pense à une scène de traque similaire dans 'Rambo III' avec Stallone) avec une sorte de jeux du chat et de la souris alternant sursauts orchestraux brutaux et ambiances orchestrales plus tendues.

Mais le héros est plus fort que tout et se relève même après avoir été blessé et après avoir affronté une tempête de sable. Ainsi, avec l'excellent 'Mathayus arises', Debney reprend le thème de Mathayus sous une forme puissante et épique avec des choeurs grandioses et des percussions qui posent le côté solide et fort du guerrier/assassin. Avec 'I had a vision', Debney évoque une fois encore le côté sombre et tragique des visions de Cassandra qui ne prédit que des mauvaises choses pour le héros et ses compagnons et c'est avec l'excitant 'I've come for the woman' que le compositeur nous introduit dans la dernière partie plus action du film et du score. C'est la bataille finale contre les troupes de Memnon qui se concrétisera par l'inévitable affrontement final entre Memnon et Mathayus. Avec un orchestre survolté, Debney retranscrit tout le côté excitant et épique de ces scènes de bataille finale, l'affrontement atteignant son paroxysme dans 'Die Well Assassin' où les choeurs viennent donner un côté épique à cette scène d'action soutenu par un rythme orchestral explosif et enlevé, le morceau étant alors suivi de l'excitant 'Balthazar arrives', et l'histoire trouve son inévitable et sempiternel happy-end au son de 'The Scorpion King' nous faisant réentendre une dernière reprise puissante du thème de Mathayus développé ici à l'orchestre et concluant la partition en beauté.

Score d'action/aventure épique par excellence, 'The Scorpion King' n'a pas le charme d'un 'The Mummy' ou la puissance d'un 'The Mummy Returns'. Le score n'en demeure pas moins un bel effort de la part du compositeur qui ne révolutionnera jamais l'art de la musique de film mais qui continuera toujours à écrire des scores de qualité pour des films souvent assez pitoyables. Amateurs de grande partition d'action tonitruantes, 'The Scorpion King' est fait pour vous!


---Quentin Billard