1-Main Title 2.57
2-Jack's Death 3.44
3-Leaving Birch Ridge 2.29
4-The Race Begins 2.09
5-Pushing Onward 1.47
6-Gus Rescues Will 2.53
7-Devil's Slide 2.23
8-The Final Day 3.43
9-Race To The Finish 2.22
10-Crossing The Line 3.14
11-End Credits 3.05

Musique  composée par:

Joel McNeely

Editeur:

Varèse Sarabande
VSD-5467

Produit par:
Joel McNeely
Producteur exécutif:
Robert Townson
Monteur de la musique:
Curtis Roush
Préparation de la musique:
Domenic Fidelibus

Artwork and pictures (c) 1994 The Walt Disney Company. All rights reserved.

Note: ***1/2
IRON WILL
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Joel McNeely
Petite production Disney sympathique, 'Iron Will' (L'enfer blanc) nous narre l'histoire de Will Stoneman, un jeune homme qui après la mort accidentelle de son père s'est mis en tête de gagner une course de chiens de traîneau afin de remporter l'argent pour aider sa mère à garder sa ferme et à se payer ses études au Lycée. Will est le plus jeune concurrent de la course ce qui lui vaut déjà les critiques des mauvaises langues qui ne lui donnent pas plus de 2 jours à tenir. Pourtant, le jeune homme est déterminé à gagner (afin de servir une bonne cause ne fin de compte) et ne se laissera pas faire. Will rencontre Harry Kingsley (Kevin Spacey, totalement inattendu dans ce film), un journaliste ambitieux qui va tout faire pour récupérer son bureau en comptant sur la médiatisation massive du jeune Will. Kinglsey va finalement se débrouiller pour transformer Will en véritable héros de l'Amérique en cette période de troubles où le pays est période de Guerre et où les gens ont besoin d'un modèle d'héroïsme et de détermination. Devenu héros après avoir sauvé l'un des hommes de la course, Will se montrera finalement beaucoup plus tenace et tiendra jusqu'au bout, décidé à ne pas se laisser marcher sur les pieds (il doit faire face au grand méchant de l'histoire - il faut toujours un méchant dans ce genre de film - Borg Guillarson, concurrent malhonnête qui va tout faire pour tenter de décourager Will et de le neutraliser dans sa course). Evidemment, 'Iron Will' porte un message clair envers les enfants: (principal public visé par le film malgré quelques petits passages plus durs et assez violents pour un Disney) il faut croire en ses rêves et ne jamais se laisser décourager pour atteindre le but qu'on s'est fixé dans notre vie. Le film nous parle aussi de détermination, de courage, d'héroïsme (avec un certain patriotisme américain qui risquera d'en agacer plus d'un) et de bravoure. Bref, à l'instar du fameux 'White Fang' (autre film de chiens de traîneau produit par Disney), 'Iron Will' est une petite production familiale somme toute assez sympathique même si le film est bourré de clichés maintes et maintes fois déjà vu (le gentil héros qui se bat pour une noble cause, le méchant malhonnête et cruel qui perdra inévitablement, etc.). Au final: un petit film pas mal sans plus, mais une belle leçon sur le courage et la détermination.

Joel McNeely composait en 1994 l'une de ses premières grandes BO pour le cinéma après avoir travaillé sur quelques téléfilms et sur deux séries (le fameux 'Tiny Toons Adventures' produit par Spielberg et 'The Young Indiana Jones Chronicles' - à noter que plusieurs grands compositeurs ont collaboré à 'Tiny Toons Adventures', parmi eux John Debney, Don Davis, Dennis McCarthy, Fred Steiner, Morton Stevens, William Ross, sans oublier Bruce Broughton qui a aussi composé le thème principal de la série). Après la comédie 'Samantha' (1992) et la version américaine de 'Supercop' de Stanley Tong (film d'action avec Jackie Chan et Michelle Yeoh), McNeely arrivait finalement sur 'Iron Will' pour lequel le compositeur signa une partition symphonique de qualité, un score d'aventure à la fois épique, héroïque et dramatique. Bien évidemment, qui dit 'film Disney' dit musique 'formatée' d'ambiance film d'aventure/familial, la référence incontestable pour McNeely restant bien évidemment ici John Williams, avec quelques allusions diverses à des grandes partitions d'aventures de Williams, surtout 'Indiana Jones & The Last Crusade' (on pense aussi à des partitions symphoniques du même genre de Bruce Broughton - l'un des mentors du jeune McNeely - John Debney ou de James Horner - 'Journey of Natty Gann' par exemple, composé pour une autre production Disney datant de 1985). Evidemment, McNeely est encore jeune et peu connu à l'époque, il n'a donc pas le choix d'adopter un style d'écriture qui n'est pas forcément des plus personnel, ce qui ne veut pas dire que le compositeur n'a pas fait un travail honnête, bien au contraire. Basé sur un excellent thème principal, le score de McNeely va développer le côté héroïque et brave du héros du film, qui en partant avec l'espoir de sauver la ferme de sa mère et de se payer ses études finira en héros américain ayant mené son rêve jusqu'au bout, symbole de courage et de détermination pour un peuple alors en quête de modèle d'héroïsme. C'est l'excellent 'Main Title' qui introduit très rapidement le thème principal mélodique et facilement mémorisable, un thème qui saura devenir tour à tour épique, héroïque ou tendre suivant le contexte. A noter le cor qui ouvre le score au son d'une version lente de la tête du thème secondé par une petite flûte qui joue un bref motif de 4 notes qui sera en fait entendu tout au long du film puisqu'il s'agira en réalité du motif que sifflera Will sur sa petite flûte pour faire avancer ses chiens. Le rythme s'emballe alors et part dans un petit scherzo enjoué que l'on a très vite rapproché au style 'aventure' de Williams (genre 'Raiders of The Lost Ark', 'Indiana Jones & The Last Crusade' ou certains passages plus enjoués de 'Home Alone'). Ce sont les cordes et les cuivres qui développent pour la première fois ce thème héroïque et mélodique alors que l'on voit le jeune héros foncer avec ses chiens de traîneau en faisant la course avec un train (le thème est ensuite développé de manière ample et rythmé par les cordes et les vents). D'entrée, McNeely impose un ton enjoué et jovial avec un 'Main Title' énergique, majestueux et entraînant pour cette toute première séquence de course en ouverture du film. Le reste qui suit s'annonce tout aussi bon même si l'ensemble manque cruellement d'originalité.

Avec 'Jack's Death', McNeely nous fait entendre le côté plus dramatique de l'histoire pour la séquence de la mort du père de Will (qui se noie dans une rivière). Les orchestrations se veulent nettement plus sombres ici à l'instar des harmonies qui s'obscurcissent soudainement en évoquant le côté sombre et tragique de la scène qui marquera le point de départ de l'aventure de Will Stoneman alias 'Iron Will'. Après un 'Leaving Birch Ridge' un peu plus nostalgique et tendre, la course commence au son de 'The Race Begins' qui nous permet d'entendre une reprise héroïque du thème principal lorsque Will et les autres concurrents débutent la course. Avec 'Gus Rescues Will', on retrouve un autre passage plus sombre évoquant le danger de la situation pour le héros (le chien Gus sauve Will en train de s'endormir dans le froid, complètement exténué) mais l'action culmine dans 'The Race Begins' et surtout avec le déchaîné 'Devil's Slide', scène de course avec Will et le sinistre Borg où McNeely adopte une rythmique plus frénétique avec une certaine violence orchestrale assez étonnante pour un score d'aventure familial d'une production Disney. 'Devil's Slide' nous prouve à quel point le compositeur est à l'aise dans le registre de l'action avec des orchestrations de qualité (n'oublions pas que McNeely est aussi chef d'orchestre et qu'il a assuré lui même ses propres orchestrations sur cette partition aux côtés de David Slonaker). Bref, un morceau comme 'Devil's Slide' (évoquant tout le danger de la scène et la frénésie de la course) permet d'apporter un peu de relief à cette partition d'aventure héroïque qui oscille véritablement entre les moments épiques et les passages nettement plus sombres et largement moins optimistes (l'idée est d'évoquer les divers obstacles et dangers que rencontre Will et ses chiens lors de cette longue et périlleuse course).

Au fur et à mesure que la popularité de Will Stoneman augmente, la musique de McNeely se fait de plus en plus épique et triomphante. Ainsi, une séquence où l'on voit Will faire la course après être devenu un héros permet au compositeur d'utiliser des cuivres triomphants avec un petit thème héroïque à la Williams servi par de très belles harmonies et un style qui donne véritablement envie d'aller de l'avant. Ce sont ces moments là qui font tout le charme de cette petite partition symphonique très réussi mais un peu trop dans l'esprit du John Williams des grandes partitions d'aventure à la 'Indiana Jones'. Dans 'The Final Day', le héros se rapproche de son objectif avec ce côté action toujours présent et une certaine énergie orchestrale qui donne du punch au film. C'est avec 'Race To The Finish' et 'Crossing The Line' que la partition atteint son paroxysme de la tension débouchant sur un 'Crossing The Line' absolument triomphant après un passage en suspend assez tendu et très intense pour la scène finale. 'Crossing The Line' libère finalement l'auditeur de la tension de cette séquence finale pour conclure le film en beauté, dans le triomphe le plus total, le générique de fin se déroulant alors au son d'une reprise du scherzo entraînant qui ouvrait le film dans le 'End Credits', reprenant alors l'excellent thème principal héroïque et majestueux, symbole du courage et de la détermination de 'Iron' Will Stoneman.

Comme d'habitude, on ne pourra que regretter le fait qu'il manque énormément de bons passages du score sur ce CD de Varèse Sarabande (on pense au passages plus héroïques vers le milieu du film, évoquant la populartié grandissante du héros, ou des parties plus de style suspense comme dans la séquence de la forêt ou Gus est attaqué par un chien de Borg, McNeely, etc.). Néanmoins, la partie sélectionnée témoigne de la qualité de cette partition symphonique très réussie. Au final, 'Iron Will' n'a rien d'un score très surprenant mais reste une première grande partition assez incontournable dans la carrière de McNeely, même si l'on pourra regretter le manque de personnalité de cette musique un peu trop tourné vers Williams ou Broughton. Mais pour un premier grand effort (après le score de 'Samantha'), 'Iron Will' ne déçoit pas et annonce déjà le futur McNeely de 'Star Wars: Shadows of The Empire'. Une BO somme toute très sympathique sans être d'une grande originalité!


---Quentin Billard