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1-Jack and The Ripper 3.47
2-Danny 4.24 3-Jack Hamlet 1.13 4-River Chase 2.48 5-Benedict 2.46 6-Practice 4.18 7-Leo The Fart 4.32 8-Benedict Gets The Ticket 3.20 9-The Real World 3.43 10-Premiere 3.20 11-Saving Danny 1.39 12-Big Mistake 4.50 Musique composée par: Michael Kamen Editeur: Columbia/ Sony Music Soundtrax CK 57393 Album produit par: Michael Kamen, Stephen McLaughlin, Christopher Brooks Préparation de la musique: Joel Franklin Montage de la musique: Eric Reasoner, Segue Music, Inc. "Jack & The Ripper" Ecrit par: Michael Kamen, Buckethead "Danny" Ecrit par: Michael Kamen, Buckethead Inclu: Original Music by Sir William Walton From "Hamlet" "The Real World" Inclu extrait de "The Real World" Ecrit par: Michael Kamen, Queensrÿche Produit par: Queensrÿche, James 'Jimbo' Barton, Michael Kamen Artwork and pictures (c) 1993 Columbia Pictures Industries, Inc/Sony Music Entertainment, Inc. All rights reserved. Note: *** |
LAST ACTION HERO
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ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
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Music composed by Michael Kamen
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Arnold Schwarzenegger dans un film d'action de John McTiernan ? Rien de bien original en somme. Et pourtant, 'Last Action Hero' est un film très particulier dans la carrière de McTiernan (spécialiste incontesté du film d'action qui donna ses lettres de noblesse à ce genre avec son célèbre 'Die Hard' en 1988) ainsi que dans celle de Schwarzenegger. Effectivement, le réalisateur s'est fixé ici l'objectif de faire une grande parodie de film d'action en évoquant l'histoire de Danny, un jeune garçon fan d'une star des films d'action, 'Jack Slater' (Schwarzenegger, qui joue aussi son propre rôle dans le film). 'Last Action Hero' joue ainsi volontairement sur les ficelles et autres ingrédients propres aux films d'action en s'amusant à pasticher les invraisemblances de ces films et les divers clichés qui parsèment ce genre de grosse production typiquement hollywoodienne. On retrouve donc ici tous les stéréotypes habituels qui sont passés en revue : le super-héros policier invincible qui n'a jamais une seule égratignure et qui est capable d'accomplir des exploits parfois surréalistes (conduire une voiture sans toucher le volant en tirant derrière lui), alignant les répliques cultes à un rythme effréné (Schwarzy, qui est aussi producteur exécutif sur le film, s’est amusé à se parodier lui-même en multipliant par exemple les clins d'oeil à 'Terminator' avec sa fameux réplique culte, « I’ll be back ! »), le méchant bien stéréotypé, orgueilleux, trop sûr de lui et qui ne fait que parler (cf. la scène hilarante avec le personnage de Practice alias F.Murray Abraham - « celui qui a tué Mozart dans 'Amadeus »), les filles bien canons qui traînent un peu partout dans les décors alors qu'il n'y en a pas une seule 'normale' comme dans la réalité, les cascades invraisemblables effectuées par le héros qui s'en tire toujours sans la moindre égratignure, le chef du héros qui ne fait qu’hurler comme un sourd (on pense à 'Lethal Weapon' ou des films de ce genre), etc.
Tous les ingrédients des films d’actions habituels ont été réunis ici dans un cocktail d’humour et de dérision tout bonnement jouissif à souhait, ou quand le cinéma d’action se moque du cinéma d’action ! Arnold Schwarzenegger semble avoir pris un malin plaisir à se parodier lui même ce qui ne manquera pas de faire sourire ses fans ainsi que ceux qui connaissent bien son univers. Ainsi, 'Last Action Hero' est aussi parsemé d'une multitude de clins d'oeil à différents films tels que 'E.T' (scène amusante du vélo de Danny qui passe devant la lune), 'Basic Instinct' (on voit Sharon Stone dans son rôle de Catherine Tramell sortir du commissariat de police), 'Terminator 2' (on voit Robert Patrick dans le rôle du T1000 sortir lui aussi du commissariat, de même que l'on voit aussi un poster du film avec la tête de Sylvester Stallone à la place de celle de Schwarzenegger!!!), 'Die Hard' (McTiernan se permet une petite référence à son célèbre film lorsque Danny mentionne le film à Jack Slater en parlant du fait qu'à la fin de ‘Die Hard’, le méchant se relève alors qu'on le croyait mort - et si vous écoutez bien la musique de Michael Kamen dans cette scène, vous pourrez même entendre une très brève allusion au thème principal du score de 'Die Hard' !), 'Amadeus' (il y'a des allusions constantes au film à cause du personne de F.Murray Abraham qui jouait le rôle d'Antonio Salieri dans le célèbre film de Milos Forman où il était question du meurtre -hypothétique- de Mozart à la fin du film), 'Hamlet' de Laurence Olivier (pastiché ironiquement dans la version hollywoodienne introductive) sans oublier une allusion à la plupart des films de McTiernan dont on peut voir les jaquettes des films dans la séquence (hilarante) du vidéoclub. On peut ainsi apercevoir les jaquettes de 'Medicine Man', 'The Hunt for The Red October', 'Die Hard', etc. N'oublions pas non plus une allusion au téléfilm 'Christmas In Connecticut' réalisé par Schwarzenegger lui même et qui est diffusé sur un écran télé lors de la séquence du vidéoclub. Bref, 'Last Action Hero' regorge d'une centaine d'astuces et d’une multitude de clins d'oeil amusants et ironiques, le tout servi par un humour percutant et une autodérision constante (on rit lorsqu'on entend Schwarzenegger alias Jack Slater sortir ses répliques cultes « années 80 » bien stéréotypées à souhait, comme par exemple au début du film lorsqu'il bastonne un type : « t'aimes les omelettes ? Alors j'te casse les œufs ! »'. McTiernan pousse même le vice plus loin puisqu'il s'amuse aussi à critiquer la violence de la société américaine lorsque l'on voit Benedict - Charles Dance - dans la dernière partie du film tuant un type sans que personne ne réagisse dans la rue - aucun cri, aucune sirène de police, comme dans le cinéma où les policiers arrivent toujours bien après le meurtre. Le problème reste que le film a été un énorme échec au box-office à sa sortie en salle et qu’il est vraiment très regrettable que le public n'ait pas suivi les délires de John McTiernan et d’Arnold Schwarzenegger sur ce film, les deux compères semblant s'être pourtant amusés comme des petits fous sur ce film totalement hilarant. Bref, si vous êtes un fan de Schwarzenegger, ce film ne pourra que vous ravir, mais si vous en avez un peu marre de la plupart de ces gros films d'action stéréotypés, 'Last Action Hero' sera une surprise totale pour vous. Un film très original et rafraîchissant, à l’humour totalement irrésistible, hautement conseillé ! Michael Kamen retrouve finalement John McTiernan avec qui il avait déjà composé la musique de 'Die Hard' en 1988. Si le score de 'Die Hard' reflétait bon nombre de petites touches d'humour qui rendait la musique assez originale pour un film d'action de ce genre, le score de 'Last Action Hero' est beaucoup plus sérieux même si l'on retrouve ici aussi quelques petites touches d'humour plus discrètes. Le score est écrit pour orchestre avec un ensemble de style rock qui apporte un côté 'fun' au film (n'oublions pas non plus que Kamen vient du monde du rock), Kamen ayant collaboré ici avec le guitariste rock excentrique Buckethead (de son vrai nom Brian Carroll, parfois surnommé aussi 'Death Cube K'). Ne vous attendez pas ici à de grands thèmes ou des passages très mémorables. L'ensemble est dominé par l'action avec des passages plus tendus et plus sombres. Au niveau de la thématique, le compositeur nous offre un petit thème assez héroïque associé au personnage de Jack Slater (on l'entend bien vers le début de 'Jack Hamlet') et un motif descendant associé à Benedict, le grand méchant de service. On rentre immédiatement dans le feu de l'action avec l'excellent 'Jack and The Ripper' pour la séquence d'introduction du film avec un bout du troisième épisode des aventures de Jack Slater. 'Jack and The Ripper' développe un côté à la fois sombre dans un style qui rappelle fortement ce que Kamen a déjà fait sur 'Die Hard' et 'Lethal Weapon', mais avec la batterie/basse/guitares/guitare électrique rock, la guitare étant entendue pour la toute première apparition de Jack Slater afin de lui donner un côté cool style 'super-héros' moderne. Le Los Angeles Rock and Roll Ensemble s'associe à l'orchestre de Kamen et au guitariste Buckethead pour nous livrer un morceau illustrant à la fois le héros de l'histoire et le suspense de l'affrontement sur le toit entre Jack et l'éventreur (Tom Noonan), le morceau aboutissant à un style action plus rock avec percussion, basse et guitares diverses bien fun (à noter la performance assez remarquable de Buckethead à la guitare) pour l'affrontement entre les deux adversaires. Dans 'Danny', pièce orchestrale plus douce, on entend au début du morceau le petit thème associé au héros mais qui est d'abord attaché dans un premier temps au personnage du jeune Danny Madigan (Austin O'Brien). Le morceau décrit dans un premier temps la séquence de l'agression avec le cambrioleur. La première partie de 'Danny' est assez sombre voire assez atmosphérique. Danny est encore dans la réalité loin des aventures folles qu'il va partager avec son héros préféré (à noter que l'on entend déjà ici une petite allusion au thème de Benedict, de même que Kamen nous fait entendre quelques variations plus sombres et minorisées du motif principal). Avec 'Jack Hamlet', Kamen s'amuse à accompagner la séquence du remake de 'Hamlet' version Schwarzy avec un côté héroïque au début du morceau utilisant le thème principal entendu à la guitare électrique pour retranscrire le côté moderne de ce 'Hamlet' nouvelle version (encore un côté ironique du film). On plonge alors au cœur de l'action dans 'River Chase', morceau d'action excitant marquant l'arrivée de Danny dans l'univers action de son héros fétiche, Jack Slater. Kamen et son groupe de rock décrivent la séquence de la poursuite en voiture avec un style rock fait de guitares électriques bien cool, d'une batterie avec basse (à noter l'utilisation typique d'un petit orgue hammond pour renforcer le son 'rock' du morceau) pour renforcer le côté 'fun' de cette séquence d'action. 'Benedict' nous réserve un petit développement du petit thème de Benedict avant une pastiche ironique du fameux adagio de la célèbre 'Sonate au clair de lune' de Beethoven pour une scène où l'on voit justement les deux héros marcher un soir par un magnifique clair de lune (une autre petite touche d'humour du compositeur). La seconde partie est centrée sur le personnage de Benedict en développant son intrigue petit thème descendant alors que ce dernier découvre le ticket magique, celui qui lui permettra de rejoindre le monde 'réel'. (dommage que le CD omette quelques morceaux cool comme la séquence de l'attaque de Benedict et de ses hommes dans la maison de Slater et sa fille - morceau d'action assez long et excitant malheureusement absent du CD et qui développait bien lui aussi le thème de Benedict) Dans 'Practice', Kamen s'amuse à faire un astucieux petit clin d'oeil à Mozart en parodiant brièvement le fameux thème du premier mouvement de la 40ème Symphonie de Mozart. La petite allusion ironique à Mozart est ici justifié par la présence du personnage de Practice interprété par F.Murray Abraham qui jouait justement le rôle d'Antonio Salieri dans le film 'Amadeus' (très bon film sur la vie et l'oeuvre de Mozart, bien qu'un peu trop romancé par moment) auquel Danny fait brièvement référence dans la scène. Le morceau développe le côté à la fois suspense et action de cette scène où Jack et Danny vont semer leurs poursuivants pour aller 'désamorcer' le gros bonhomme piégé avec du gaz toxique. Kamen développe un peu cette scène avec une série de ruptures qui font un peu penser à du mickeymousing. A noter le travail des cordes qui semble s'amuser à pasticher ironiquement ici un certain classicisme d'écriture (à noter aussi la présence du clavecin associé au personnage du méchant Vivaldi - une autre petite touche d'humour du compositeur qui associe le nom de Vivaldi - le compositeur - à un clavecin baroqueux, instrument typique de l'époque du célèbre compositeur italien, l'instrument étant associé dans le film au personnage du méchant mafieux). La seconde partie du morceau se conclut sur un excellent passage d'action très cuivré. Cette partie d'action se prolonge dans l'excellent 'Leo The Fart' alors que Jack et Danny vont tout faire pour aller 'désamorcer' le gros bonhomme bourré de gaz toxique qui se déclenchera dans quelques minutes. Pour rendre la séquence d'action encore plus intense, Kamen utilise une guitare électrique hystérique. Dans la seconde partie du morceau, Kamen nous ressort ses gros cuivres action déchaînés typiques de ses musiques d'action façon 'Die Hard' voire 'Robin Hood'. Dans 'Benedict Gets The Ticket', on retrouve une fois encore le thème de Benedict développé et rendu plutôt sombre et menaçant ici. Le morceau développe la traque des deux héros contre Benedict alors que ces derniers viennent d'arriver dans le monde réel de Danny. (à noter un bref passage action assez excitant où Kamen utilise une rythmique d'enclumes à la 'Die Hard') 'Real World' développe lui aussi le thème de Benedict alors que ce dernier profite de sa présence dans le monde réel pour commettre de nouveaux méfaits à l'aide du ticket magique de Danny. Mais le ton du morceau est ici plus sombre et plus lent (voire plus dramatique). Slater va vite découvrir qu'il est en réalité un personnage joué par un acteur de cinéma et que toute sa vie a été inventé. La déception est d'autant plus forte que le héros découvre qu'il est totalement vulnérable dans le monde réel comme n'importe quelle autre personne normale. 'Premiere' est une brillante montée de tension pour la scène où Slater va traquer l'éventreur qui est parti se réfugier dans la salle de l'avant-première du nouveau film de Jack Slater et qui va tout faire pour tenter de tuer Arnold Schwarzenegger afin que Slater disparaisse à jamais des écrans de cinéma. Kamen fait monter inexorablement la tension jusqu'à l'inévitable affrontement dans un style orchestral plus action. Le thème de Benedict est toujours plus ou moins présent pour évoquer les méfaits du méchant, le compositeur réussissant à rendre la tension de cette scène assez intense, et c'est l'affrontement contre l'éventreur sur le toit d'un immeuble dans 'Saving Danny'. Ici aussi, Kamen installe un climat de tension à l'aide de ses cordes tendues dans ce bref passage assez sombre et action à la fois. C'est finalement 'Big Mistake' qui conclut le film d'abord sur la défaite finale de Benedict puis par un final plus heureux où Slater va retourner dans son monde à lui. Le morceau se veut nettement plus paisible et chaleureux où l'on retrouve d'ailleurs le thème principal exposé sous une forme plus triomphante. Kamen finit le film (et le score) de manière fort paisible et tendre, Danny jurant à son héros fétiche de ne jamais l'oublier (ce qui permet au compositeur de développer le thème du héros exposé ici de manière plus tendre). 'Last Action Hero' apparaît au final comme un score sans grosse surprise particulière mais avec un certain fun typique des musiques d'action du compositeur. On appréciera les petites touches 'rock' de certains passages d'action ainsi que les quelques petites touches d'humour de la musique renvoyant clairement aux petites touches d'humour du score. Une fois encore, on ne pourra que regretter l'absence sur l'album de nombreux autres bons passages de la musique, et notamment les parties où Kamen s'amuse à faire un clin d'oeil au thème de 'Die Hard', sans oublier une très brève pastiche du thème d'E.T. de Williams et une partie d'action excitante pour la séquence d'affrontement dans la maison de Slater avec les sbires de Benedict dans la première partie du film. Quoiqu'il en soit, l'essentiel est présent sur l'album même si le côté cool de certains passages nous donnerait envie d'en écouter plus. Avec 'Last Action Hero', Kamen n'a pas égalé la qualité de son excellente composition pour 'Die Hard'. Il nous prouve néanmoins qu'il est un maître de la musique d'action avec un style orchestral très personnel (avec une écriture souvent très dense, en particulier dans l'écriture des cordes...). Un score finalement assez sympa, sans prétention particulière...juste un peu de fun! ---Quentin Billard |