tr> |
1-Main Title 3.21
2-Break-In 2.20 3-Safe Living 4.08 4-I Can't Go 4.35 5-Helicopter Rescue 3.34 6-It's All A Game 3.00* 7-The Climber 2.29 8-It's God Will 3.03 9-Kaplan's Death 3.31 10-End Titles 1.48 *Ecrit par Jerry Goldsmith, Hal Sharper Interprété par Ann Turkel Musique composée par: Jerry Goldsmith Editeur: RCA OST 102 Produit par: Tony Hiller Coordinateur de production: Sergio Bassetti Artwork and pictures (c) 1977 RCA. All rights reserved. Note: ***1/2 |
THE CASSANDRA CROSSING
|
|
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
|
|
Music composed by Jerry Goldsmith
|
|
Troisième film du réalisateur italien George P.Cosmatos, 'The Cassandra Crossing' (Le pont de Cassandra) est un film d'action/thriller/catastrophe de grande qualité. En partant de la terrible histoire d'un virus mortel qui contamine un train entier et une bonne partie de ses passagers, Cosmatos arrive à tisser un suspense dramatique sur une intrigue qui a déjà fait recette plus d'une fois aujourd'hui (on pense à des films tels que 'Outbreak' ou 'Runaway Train'). Doté d'un casting de qualité (Sophia Loren, Richard Harris, Martin Sheen, O.J. Simpson, Ava Gardner, Burt Lancaster, etc.), 'The Cassandra Crossing' est un excellent film qui vous maintiendra en haleine du début jusqu'à la fin. Tout commence alors que deux terroristes tentent de faire sauter un laboratoire dans un bâtiment de l'OMS à Genève (Organisation Mondiale de la Santé). L'un d'eux est blessé par les gardes tandis que le second est aspergé par un produit hautement toxique, l'individu réussissant à prendre la fuite. Pendant que son complice est en train de mourir de manière atroce du au virus qui l'a contaminé, le fuyard part se réfugier dans un train Express en partance vers Stockholm. A bord du train se trouve (comme par hasard) le Docteur Jonathan Chamberlain (Richard Harris) et son ex-femme Jennifer (Sophia Loren) qui est venu le retrouver à bord du train. Très vite contacté par le colonel Mackenzie (Burt Lancaster) qui est chargé de diriger les opérations pour tenter de retrouver et de neutraliser le fuyard atteint du virus, Chamberlain va devoir tout faire pour tenter de sauver les malades qui vont se multiplier à une vitesse effrayante à bord du train, alors que le tiers des passagers a déjà été contaminé par le terrible virus. En demandant plus de moyens techniques, de médicaments et de scientifiques, Chamberlain va déclencher malgré lui une importante opération militaire menée par Mackenzie visant à stopper coûte que coûte la contamination du virus, et ce au péril de la vie des passagers du train. Pourtant, Chamberlain ne cesse de demander à ce que le train soit stoppé mais le colonel a reçu des ordres et refuse que le train soit arrêté. Arrivé à Nuremberg, l'équipe de scientifiques envoyé par l'armée arrivent et mettent le train en quarantaine (qui continue pourtant toujours de rouler) en ayant reçu l'ordre de tirer à vue si quelqu'un essayait de s'échapper. Mais les choses commencent à s'arranger alors que les malades guérissent mystérieusement. Pourtant, l'armée se refuse à stopper le train dont le sort a déjà été scellé par Mackenzie et ses supérieurs qui les envoient droit à une mort certaine en direction du fameux pont de Cassandra en Pologne, un pont réputé pour porter malheur et qui ne tiendra pas le choc si le train le traverse. Chamberlain et ses amis n'ont plus qu'une seule solution s'ils veulent sortirent d'ici vivant: s'emparer du train et en sortir le plus vite possible. Le train se transforme alors en vaste champ de bataille où chacun va tenter de s'entraider pour sortir de ce cauchemar. Mais il est trop tard: le train fonce droit sur le pont de Cassandra et l'issue de l'histoire sera inévitable. Action, suspense, drame, catastrophe, 'The Cassandra Crossing' est un joli mélange entre différents genres servi par des interprètes remarquables, un script de qualité et une mise en scène suffisamment réussie afin de capter notre attention durant les 128 minutes du film (même s'il y'a quelques longueurs, surtout dans la première partie du film). Probablement l'un des meilleurs films du réalisateur (ce qui est assez évident lorsqu'on compare ce film avec les autres célèbres navets du réalisateur - Rambo II, Leviathan, Cobra, etc.). Un excellent petit film spectaculaire et hautement conseillé!
Jerry Goldsmith signa là sa première partition pour un film de Cosmatos. Les deux hommes se retrouveront plus tard sur le gonflant 'Rambo II' en 1985 et le très sous-estimé 'Leviathan' en 1989. Pour 'The Cassandra Crossing', Goldsmith a signé là une excellente BO d'action mené à un rythme d'enfer, un score d'action excitant comme le compositeur sait si bien en faire. On est encore ici dans le style orchestral typique du Goldsmith de la fin des années 70, la différence étant que le compositeur commence déjà à cette période à utiliser l'élément électronique au sein de son matériau orchestral. 'The Cassandra Crossing' n'échappe donc pas à la règle: axé autour d'un superbe thème principal très mélodique et vaguement mélancolique (le thème évoquant le côté dramatique de l'histoire et la romance entre Jonathan et Jennifer), le score se compose de larges parties d'action/suspense orchestrales avec quelques éléments de synthétiseur qui viennent renforcer le côté sombre de la musique. Avec son superbe 'Main Title', Goldsmith nous énonce en ouverture du film son excellent thème principal entendu tout d'abord sur un clavecin, un instrument qui reviendra de temps en temps dans la partition et qui donne une couleur assez particulière à la musique. Ce sont les cordes qui reprendront ensuite ce thème pour lui donner plus d'ampleur et de lyrisme, un thème plutôt nostalgique d'esprit avec cette mélancolie cher au Goldsmith des films dramatiques. A noter que le morceau, qui commençait au son de quelques timbales (déjà annonciatrice du côté sombre de l'histoire) se finit avec d'étranges cordes aiguës plutôt inquiétantes alors que l'on voit un plan du bâtiment de l'OMS à Genève, à la fin du générique de début. Goldsmith nous plonge tout de suite au coeur de l'action avec 'Break-In' pour la séquence du début où les deux terroristes sont poursuivis par les gardes après avoir tenté de faire sauter un labo. Avec ses orchestrations typiques années 70 et une écriture orchestrale toujours très intense et soutenue (l'écriture des vents et certaines rythmiques évoquent parfois Stravinsky, un modèle pour le compositeur - cf. son score pour 'Outland' - 1980), Goldsmith souligne l'action en rendant cette première scène d'action particulièrement violente et puissante (on pense ici au style action tout droit sorti de 'The Sand Pebbles'). A noter que le compositeur fait une brève allusion au thème principal minorisé ici aux cordes alors que le terroriste contaminé a réussi à s'enfuir. Avec l'excitant 'Break-In', le maestro nous donne déjà un avant-goût de ce qui nous attend par la suite. Goldsmith va développer son très joli thème principal qui deviendra rapidement un Love Theme évoquant la romance (re)naissante entre Jonathan et son ex Jennifer, le thème étant aussi associé dans le film aux moments plus dramatiques pour Chamberlain et les passagers. Ce qui frappe dans un premier temps, c'est l'utilisation de ces étranges sons de synthé en écho (Goldsmith vient à peine de ressortir de ses expérimentations électroniques sur 'Logan's Run' - 1976- un score qui l'a incontestablement influencé ici dans son approche électronique/orchestrale). Ces éléments de synthé plutôt étranges et sombres sont très clairement liés dans le film à la menace quasi constante du virus qui va très vite contaminer une bonne partie des passagers du train. C'est pour cela que Goldsmith tient à souligner chaque plan nous montrant le fuyard malade caché dans le train en utilisant ce son de synthé très clairement menaçant. En renforçant le suspense de la première partie de son score, Goldsmith va progressivement faire monter la tension tout au long du film jusqu'à ce qu'il aboutisse à des parties d'action déchaînées et dissonantes où il pourra se laisser aller à ses orchestrations inventives typiques de son style années 70 (l'utilisation du clavecin est aussi très réussi et combiné avec la masse orchestrale, l'instrument dégage une sonorité particulière qui renforce le côté inventif des orchestrations). C'est avec l'excellent 'Helicopter Rescue' que Goldsmith atteint un sommet de l'action dans sa partition (il s'agit de la scène où l'hélicoptère vient chercher le malade vers le début du film en suspendant une petite nacelle près du train). Très intense, le morceau rend la scène particulièrement excitante tout en évoquant le danger lié à cette manoeuvre difficile. Dans 'The Climber' (Navarro s'agrippe tout le long du train pour tenter de rejoindre l'avant en allant détacher le wagon), Goldsmith continue ici aussi à développer son style action en évoquant le danger et la menace qui pèse sur les épaules des héros qui doivent lutter pour tenter de survivre et de sortir vivant de ce cauchemar, et ce par n'importe quel moyen (surtout en usant de la force, ce qui permet alors à Goldsmith de renforcer son matériau action alors que le film tourne justement à l'action pure et dure dans la dernière partie). A noter l'utilisation d'un autre élément de synthé sinistre qui évoque alors la menace lié au pont de Cassandra, Cosmatos nous glissant constamment quelques plans du pont pour nous faire comprendre que le train se rapproche dangereusement du pont synonyme d'une fin tragique pour les passagers si ces derniers n'arrivent pas à stopper le train juste avant d'arriver sur le pont maudit. Ce sinistre son de synthé évoque aussi la fatalité de la catastrophe qui semble être inévitable ce qui rend l'ensemble encore plus tendu et sombre. Avec 'Kaplan's Death' -suicide de Kaplan lorsque ce dernier fait sauter une partie du train-, Goldsmith continue à faire monter la tension en rendant cette dernière demie heure particulièrement intense et qui lui permet aussi de continuer à développer son thème qui réapparaît dans les moments plus tendres et plus dramatiques (notamment lorsque Jonathan et Jennifer se soutiennent mutuellement lors du combat final) comme c'est le cas pour 'It's God Will'. Finalement, cette sombre histoire trouve sa conclusion sur le 'End Titles' qui reprend le thème principal développé à l'orchestre comme au début du 'Main Title'. A noter que le compositeur a écrit une version pop de son thème dans un genre très seventies assez kitsch aujourd'hui (il s'agit du morceau 'It's All A Game'). La chanson n'apporte rien de plus au score et fait un peu tâche au milieu du score (d'autant que le morceau est totalement absent du film - Goldsmith nous avait déjà fait le même coup dans 'Logan's Run' qui possédait une version 'disco' du Love Theme). Au final, 'The Cassandra Crossing' est un très bon score d'action fait de puissance, d'orchestrations inventives, de rythmiques martelées et syncopées avec quelques petites touches électroniques proches de 'Logan's Run' (composé la même année), le tout encadré par un très beau thème principal difficile de s'ôter de la tête même après la première écoute, le thème venant apporter un peu de douceur et d'émotion au sein d'un score sombre et finalement très agité (les parties d'action sont nombreuses et rendent les scènes d'action du film particulièrement intenses). Le score est absolument parfait dans le film, Goldsmith ayant accompli une fois encore un travail de qualité pour cette grosse production d'action/catastrophe. Moins connu que d'autres grandes BO du Goldsmith des années 70 - 'The Omen', 'Logan's Run', 'Alien', 'Chinatown', 'Papillon', 'Patton', etc.-, 'The Cassandra Crossing' est un score d'action très sympa, un bon Goldsmith à découvrir parmi ses autres grandes oeuvres des années 70, probablement la période la plus intéressante du compositeur avec une bonne partie des années 80. ---Quentin Billard |