1-Logo & Prologue
(How The West Was Won)
composed by
Alfred Newman* 2.07
2-Main Title 2.34
3-Elaine 2.01
4-Ransacked Apartment 1.34
5-I'm In Trouble 1.44
6-Joan & Jack 1.07
7-The Gorge 4.55
8-Escape In The Little Mule 2.18
9-The Town 2.42
10-The Dance & The Kiss 4.39
11-Hotel Escape
12-The Stone Revealed 1.19
13-Mounties! 2.21
14-The Square 1.31
15-"Tregula" 1.33
16-Struggling For The Stone 5.55
17-So Long Jack 1.10
18-The Sailboat 1.18
19-End Titles 5.57

Bonus Tracks:

20-Piano Bar 4.56
21-End Titles (Alternate) 6.02

*How The West Was Won
Conduit par Alan Silvestri

Musique  composée par:

Alan Silvestri

Editeur:

Varèse Sarabande
VCL 0702 1012

Album produit par:
Nick Redman
Producteur exécutif:
Robert Townson
Directeur du soundtrack
pour 20th Century Fox:
Tom Cavanaugh
Montage musique:
Thomas Carlin, S.M.E.
Assistant monteur:
Kathy Bennett

Artwork and pictures (c) 1984 Twentieth Century Fox. All rights reserved.

Note: ***
ROMANCING THE STONE
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Alan Silvestri
Après deux courts-métrages dans les années 70 et deux petites comédies méconnues ('I Wanna Hold Your Hand' - 1978 et 'Used Cars' - 1980), Robert Zemeckis s'imposait avec une grosse production d'aventure à l'ancienne, 'Romancing The Stone' (A la poursuite du diamant vert), film calqué sur 'Indiana Jones' mais qui n'atteint malheureusement pas la qualité du film de Spielberg. Kathleen Turner incarne Joan Wilder (c'est son troisième film en 1984), une écrivaine spécialisée dans les romans d'amour bien ringard. Après avoir reçu un coup de téléphone lui annonçant que sa soeur Elaine a été kidnappé en échange d'une mystérieuse carte envoyé dans un colis, Joan doit se rendre en Colombie afin d'aller délivrer sa soeur et de faire l'échange avec la carte au trésor. Mais Elaine n'a jamais voyagé et a toujours été malade en avion, en bus ou en voiture. Pourtant, cette fois-ci, elle va devoir se surpasser. Sur la route, elle croise par hasard le chemin de Jack Colton (Michael Douglas), un aventurier qui vit en Colombie en effectuant quelques petits jobs peinard. Après l'avoir sauvé d'un mystérieux agresseur, l'aventurier un brin macho sur les bords va très vite s'attacher à Joan et va alors partager ses aventures le menant à un mystérieux diamant vert en suivant l'itinéraire tracé sur la carte. Mais le duo sera poursuivi et traqué par Ralph (Danny De Vito), le cousin du kidnappeur d'Elaine et Zolo, un chef de la police militaire du coin qui s'est lui aussi mis en tête de récupérer le diamant vert. Zemeckis nous ressort donc quelques vieux clichés de film d'aventure à la 'Indiana Jones' avec des personnages et des situations ultra stéréotypées. (n'oublions pas que Spielberg venait de réaliser 'Raiders of The Last Ark' en 1981. La même année que le film de Zemeckis, Spielberg tournait aussi 'Indiana Jones & The Temple of Doom') Evidemment, Zemeckis n'est pas encore très connu à l'époque et n'a pas encore fait ses preuves avec sa fabuleuse trilogie de 'Back To The Future'. Ceci dit, le film a été un succès au box-office et c'est ce qui explique probablement le fait que le réalisateur ait pu passé à un stade supérieur en réalisant son 'hit' suprême, 'Back To The Future' (1985). Bref, si ce genre de film d'aventure ringard et surfait vous plaît, 'Romancing The Stone' ne pourra pas vous décevoir, mais pour ceux qui adorent les grosses productions épiques de Spielberg, le film de Zemeckis fera pâle figure à côté.

Décidément, en dehors de toute considération critique, 'Romancing The Stone' aura été un film important, d'abord pour Zemeckis car le succès du film lui permettra de nous livrer certains chefs d'oeuvre que nous connaissons tous aujourd'hui, film aussi important pour Alan Silvestri qui marque sa toute première collaboration en 1984 avec Robert Zemeckis. 'Romancing The Stone' est aussi le premier grand score de Silvestri qui lui permit de sortir de l'ombre après avoir composé pour des séries et quelques petits films méconnus ('The Doberman Gang' en 1972, 'The Mack' en 1973, 'Las Vegas Lady' en 1975, 'The Amazing Dobermans' en 1976 et 'The Fifth Floor' en 1980). Pour 'Romancing The Stone', Silvestri a composé un score alliant aventure et romantisme mais avec beaucoup de synthé dans le style années 80. Le score repose sur un unique thème principal énoncé dès le 'Main Title' du score (après une introduction très brève et un prologue emprutant le thème de 'How The West Was Won' d'Alfred Newman - scène de western au début du film -). Le 'Main Title' décrit un thème plus romantique très premier degrés avec un saxophone qui sonne très cliché et un peu de piano-synthé un peu kitsch. On entend ce thème romantique alors que Joan est toute seule chez elle au début du film, en train d'écrire un nouveau roman d'amour (notez le gros cliché de la célibataire avec son chat dans son appartement - combien de fois a t'on vu ca dans un film?). Evidemment, la scène n'a rien de romantique mais le thème de sax avec synthé évoque plus ici l'âme romantique de cette femme qui recherche l'homme de ses rêves (et biensûr, la magie du cinéma aidant - ou la facilité - elle le trouvera très rapidement). Mais le ton de la musique change très rapidement avec 'Ransacked Apartment' où Silvestri nous fait entendre un motif de synthé basé sur des sinistres nappes de synthé dissonantes et stridentes évoquant la menace de Zoto qui traîne dans les parages et qui va traquer l'héroïne afin de mettre la main sur sa carte le menant au trésor. (on retrouvera souvent ce motif dissonant lié au grand méchant du film) Très vite, l'action se met en place avec la séquence de poursuite dans la jungle, Jack et Joan étant traqué par les hommes de Zoto. Silvestri utilise alors sa rythmique de synthé basé sur une série de percussions en ostinato avec une basse de synthé (on entendait déjà cela dans la séquence du kidnapping d'Elaine au début du film) et quelques petites touches exotiques (très présentes tout au long du score) sans oublier quelques petites parties orchestrales assez mineures au début mais néanmoins présentes (c'est la première fois que Silvestri doit écrire pour une partie d'orchestre mais on sent qu'il n'est pas encore très à l'aise dans ce genre étant donné le peu d'importance qu'il accord à l'orchestre dans son score, hormis dans la séquence de confrontation finale presque entièrement orchestrale). Ce sont surtout les cuivres et les cordes (avec quelques rares timbales) qui prédominent dans les parties d'orchestre pour donner plus de punch aux morceaux d'action/aventure du score. N'oublions pas qu'à l'origine, Zemeckis avait demandé à ce que Silvestri compose un score entièrement orchestral mais ce sont les producteurs du film qui ont tenu à ce que le compositeur écrive quelque chose de plus rythmé et de plus moderne en utilisant le synthé avec basse, percussions, etc...

Les rythmiques de synthé avec les percussions diverses et la basse donnent un côté assez cool au film, suivant avec simplicité les périples et les dangers auxquels doivent faire face Jack et Joan tout au long de leur aventure. L'un des meilleurs morceau d'action du score reste le très cool 'Escape In The Little Mule' lorsque nos deux héros sont poursuivis en voiture par les hommes de Zoto. Là, Silvestri base son morceau sur son rythme de batterie/percussions diverses de synthé avec la basse et une guitare électrique bien fun entouré d'une petite section de cuivres venant renforcer le côté cool du morceau. La guitare s'amuse aussi à reprendre un bout du thème principal développé ici sous une forme plus rythmé et plus fun. 'Escape In The Little Mule' reste aussi le morceau tout à fait représentatif du style de sa toute première partition écrite pour un film de Zemeckis. A noter aussi que le compositeur a contribué à la 'source music' du film puisque 'The Town' et 'The Dance & The Kiss' correspondent à des musiques entendues dans la scène du village et sur laquelle les gens dansent. (Silvestri s'est bien amusé à composer des petites pièces rythmées sur un rythme un peu exotique) A noter que 'The Dance' (Jack et Joan font leur petit danse un brin sensuelle) reprend le thème principal du score sous une variation plus légère avec une flûte et une série de diverses petites percussions. 'They Kiss' évoque la première scène de baiser entre Jack et Joan tombant alors amoureux l'un de l'autre ce qui permet finalement au compositeur de reprendre son thème principal avec des cordes très romantiques se concluant sur un piano-synthé très romantique (mais un brin kitsch sur les bords) dans la brève scène d'amour qui suit cette séquence.

L'action repart alors de plus belle après un 'Hotel Escape' agité où le compositeur réutilise les même formules à l'aide se ses rythmiques de synthé avec basse, percussions et quelques petites touches orchestrales. A noter un sombre et mystérieux 'The Stone Revealed' lorsque les deux héros découvrent le diamant vert au fond d'une grotte. Là, Silvestri utilise des cordes nettement plus sombres et laisse déjà entendre une partie orchestrale moins 'étouffée' par le synthé. Finalement, la confrontation finale permettra au compositeur d'atteindre un climax dans le très agité 'Struggling For The Stone' où Silvestri utilisera beaucoup l'orchestre dans une partie d'action déjà plus proche de ce que le compositeur fera plus tard par la suite (et ce même si l'on ne retrouve pas encore toutes ses formules orchestrales à la 'Back To The Future'). 'Struggling For The Stone' rend la scène de confrontation finale assez intense et soutenue, le synthé n'intervenant alors que pour souligner le rythme ou rende le morceau plus sombre. La conclusion bien romantique se fait finalement dans le nostalgique 'The Sailbot' (dans le même esprit que le 'Main Title') débouchant sur une très sympathique variation finale du thème principal entendu au saxophone dans le 'End Titles', le thème étant réexposé ici avec de la percussion exotique bien cool, une batterie, une basse et un piano légèrement jazzy sur les bords, un morceau bien cool qui termine le score de manière fort sympathique.

Evidemment, si la musique colle très bien au film, l'ensemble n'a rien d'un grand chef d'oeuvre et l'on sent très bien que le compositeur en est encore à ses débuts. Néanmoins, le score de 'Romancing The Stone' annonce déjà le talent du compositeur qui trouvera clairement sa voie avec 'Back To The Future', le succès de sa musique et du film l'aidant alors à aller vers des partitions plus symphoniques et parfois même plus jazzy ('Who Framed Roger Rabbit?'). Pour un début, 'Romancing The Stone' n'est pas si mal, même si l'on pourra regretter le côté un peu trop kitsch de certains passages du score.


---Quentin Billard