1-Prologue: Book II and The
Escape From The Dursleys 3.31
2-Fawkes The Phoenix 3.45
3-The Chamber Of Secrets 3.49
4-Gilderoy Lockhart 2.05
5-The Flying Car 4.08
6-Knockturn Alley 1.47
7-Introducing Colin 1.49
8-The Dueling Club 4.08
9-Dobby The House Elf 3.27
10-The Spiders 4.32
11-Moaning Myrtle 2.05
12-Meeting Aragog 3.18
13-Fawkes Is Reborn 3.19
14-Meeting Tom Riddle 3.38
15-Cornish Pixies 2.13
16-Polyjuice Potion 3.52
17-Cakes For Crabble
& Goyle 3.30
18-Dueling The Basilik 5.02
19-Reunion Of Friends 5.08
20-Harry's Wondrous World 5.02

Musique  composée par:

John Williams

Editeur:

Atlantic Records/Warner Sunset
7567-93159-2

Musique adaptée et conduite par:
William Ross
Album produit par:
John Williams
Monteur superviseur de la musique:
Peter Myles
Monteur de la musique:
Jim Harrison
Directeurs en charge de la
musique pour Warner Bros:
Gary LeMel, Doug Frank
Album business affairs pour
Warner Bros Pictures:
Keith Zajic, Lisa Margolis
Administration de la musique
pour Warner Bros Pictures:
Debi Streeter
Album business affairs
pour Atlantic Records:
Michael Kushner, Ariel B.Taitz
Manager de production
de l'album:
Chip Dorsch

Artwork and pictures (c) 2002 Warner Bros. All rights reserved.

Note: *****
HARRY POTTER AND
THE CHAMBER OF SECRETS
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by John Williams
Après un excellent premier épisode qui nous permit de découvrir l'univers magique et mystérieux d'Harry Potter, le très attendu « Harry Potter and the Chamber of Secret » nous replonge dans une nouvelle aventure à l'école des sorciers de Poudlard, une aventure incontestablement plus sombre et agitée que celle de « The Sorcerer's Stone ». Refusant d'écouter les avertissements et les mises en garde de Dobby l'elfe, Harry Potter (Daniel Radcliffe) et ses amis viennent le chercher chez les Dursleys à bord d’une voiture volante. De retour à Poudlard pour sa seconde année, Harry va retrouver tous ses amis, Ron (Rupert Grint), Hermione (Emma Watson) et les autres. Mais peu de temps après la rentrée des classes, des événements étranges commencent à se produire dans l'école : un chat est retrouvé pendu raide mort, une personne est retrouvée mystérieusement pétrifiée, Harry entend une étrange voix qui hante son esprit, une inscription sinistre est écrite contre un mur avec du sang, d'étranges petites araignées se faufilent toujours sur les lieux des crimes commis...bref, tout cela est très étrange et ces événements menacent désormais la sécurité de Poudlard et de ses occupants. L’énigmatique et légendaire Chambre des secrets cachée quelque part dans les coins obscurs de l'école a de nouveau été ouverte. L'histoire raconte que seul l’héritier de Salazar Serpentard est capable d'ouvrir la Chambre des secrets. Mais personne ne connaît l’identité du mystérieux descendant, d'autant que l'unique personne capable d'ouvrir cette chambre devra aussi être en mesure de parler le Fourchelang, la langue des serpents. Très vite, Harry va découvrir avec stupéfaction qu'il sait parler le Fourchelang sans même l'avoir jamais appris. Est-il l'héritier de Serpentard ? Si c'est le cas, pourquoi le Choixpeau magique l'a t il désigné pour aller à Gryffondor ? Et que signifient ces voix qu’il entend régulièrement dans sa tête ? Tous les mystères de cette énigmatique Chambre des secrets nous seront dévoilés dans la dernière demie heure du film, particulièrement sombre, tendue et captivante. Une fois encore, on ne peut que féliciter le travail du réalisateur Chris Columbus qui signe là une adaptation assez fidèle au livre de J.K. Rowling (et ce malgré quelques oublis), servi par une mise en scène captivante et de nombreux effets spéciaux bien plus réussis que sur le premier opus (la séquence du match de Quidditch est visuellement supérieure à celle de « The Sorcerer’s Stone »). Plus sombre et intriguant que le premier épisode, cette deuxième année à l'école de Poudlard s’avère donc être particulièrement divertissante et riche en rebondissements. On retrouve ici tout ce qui faisait le charme du premier épisode : le côté film d'aventure familial et magique mélangé à une bonne dose de frisson et de mystère qui rendent ce film nettement plus sombre qu’à l’accoutumée - « The Chamber of Secrets » a d'ailleurs été classé 'PG' aux Etats-Unis à cause de quelques scènes terrifiantes et la présence de créatures violentes. Une belle réussite !

John Williams signe la musique de ce second épisode pour lequel il a fait appel à l'orchestrateur/compositeur William Ross afin d'adapter ses différents thèmes dans le film. Effectivement, rappelons qu’en 2002, Williams avait une année très chargée, puisqu’il était en train d’achever les partitions de « Star Wars Episode II : Attack of the Clones » et « Minority Report » lorsqu’il fut engagé d’office par Spielberg sur son film suivant, « Catch Me If You Can ». Lorsque Williams réalisa que cet emploi du temps chargé risquait fort de compromettre sa participation à « Harry Potter and the Chamber of Secrets », il décida de faire appel à son complice de longue date, William Ross, pour adapter simplement la plupart de ses thèmes pour la musique qu’il était alors en train d’écrire pour le film de Chris Colombus. Contrairement à ce qui a été affirmé à plusieurs reprises à l’époque, William Ross n’a jamais écrit de musique additionnelle sur ce film : toutes les musiques de « Chamber of Secrets » sont bel et bien de John Williams, mais il est vrai que sans l’apport indispensable de William Ross, la partition n’aurait probablement jamais pu voir le film. Si l'écoute peut apparaître quelque peut décevante à la première écoute - on a parfois l'impression que Williams s'est contenté de reprendre tous ses thèmes du premier épisode - une écoute plus approfondie sur l'album nous révélera bien des surprises : le score de « The Chamber of Secrets » est constitué de nouveaux thèmes et petits motifs qui rendent cette partition beaucoup plus riche que celle du premier épisode. Evidemment, le superbe thème principal revient dès le début de « Prologue Book II & The Escape From The Dursleys » avec sa mélodie magique et mystérieuse à la fois énoncée au célesta (une marque de fabrique du compositeur) et repris ensuite par l'orchestre. Toujours interprétée par un London Symphony Orchestra en pleine forme, le score de « The Chamber of Secrets » est à l'image même du film : une partition mystérieuse, pleine d'énergie et de magie, mais une musique qui est elle aussi nettement plus sombre, plus effrayante et plus sinistre. Après ce mystérieux prologue qui nous permet de réentendre ce très célèbre thème de célesta indissociable des aventures magiques d'Harry Potter (« Hedwig’s Theme »), Williams développe un morceau plus léger pour la scène du début, lorsque Harry s’enfuit de chez les Dursleys avec la complicité de ses deux amis venus le chercher en voiture volante. On notera ici la reprise du thème de l’amitié à la fin du morceau, alors que les trois compères s'envolent en voiture en direction de chez les Weasley.

Parmi les nouveaux thèmes de cette partition, on ne pourra évidemment pas passer à côté du magnifique thème écrit pour Fumseck, le phoenix du professeur Dumbledore, un animal majestueux qui apportera un peu d'espoir dans cette sombre aventure où le héros devra affronter des épreuves difficiles. Ecrit sous la forme d'une petite valse majestueuse, le thème de Fumseck est absolument magnifique, décrivant avec lyrisme le caractère magique et merveilleux de cet animal (on l'entend la première fois dans le film pour la séquence où Harry le découvre dans le bureau de Dumbledore). Les apparitions du thème de Fumseck dans le film (« Fawkes » en V.O.) sont absolument remarquables, Williams apportant une très belle touche d'espoir et de 'lumière' au sein d’un score résolument plus sombre. On retrouve d’ailleurs ce thème dans sa version concert pour « Fawkes the Phoenix ». Parmi les nouveaux thèmes de la partition, on pourra apprécier le thème de Dobby, l’elfe de maison dans « Dobby The House Elf », thème plutôt léger en notes longues, qui n’apparaît qu’à deux ou trois reprises dans le film, soutenu par des orchestrations toujours très vivantes et colorées. On appréciera aussi le superbe thème de la Chambre des secrets (« The Chamber of Secrets »), thème menaçant, sombre et intriguant que John Williams développera tout au long du film, une sorte de valse sombre et mystérieuse écrite sur des rythmes de siciliennes similaires à ceux du « Hedwig’s Theme » (et qui, étonnamment, rappelle beaucoup un thème entendu dans « Superman The Movie » en 1978 !). Enfin, le maestro nous offre son dernier grand thème pour le professeur Gilderoy Lockhart (interprété par un Kenneth Branagh inattendu dans ce film), une sorte de scherzo malicieux exposé dans « Gilderoy Lockhart ». Ce thème de cordes à l’unisson soutenu par l’orchestre et un clavecin baroque évoque clairement la facette comique et grotesque de ce nouveau personnage qui n'apporte finalement pas grand chose à l'histoire même s'il s’agit pourtant du nouveau professeur de défense contre les forces du mal (cf. la scène avec les petits lutins de Cornouaille - « Cornish Pixies »). Ce thème plutôt amusant reposant sur un clavecin plein d'ironie ressemble étrangement au motif de cordes entendu dans le morceau « No Ticket » du score de « Indiana Jones & The Last Crusade » (1989). La ressemblance entre le morceau « Gilderoy Lockhart » et « No Ticket » est absolument flagrante et sans équivoque. Ceci étant dit, il n'empêche que le compositeur a trouvé là le thème idéal pour le personnage fanfaron interprété par Kenneth Branagh - une malice et un certain humour qui, grâce au savoir-faire du maestro, ne tombe jamais dans le ridicule ou de la niaiserie (comme ce sera malheureusement le cas avec Nicholas Hooper sur « Harry Potter and the Order of the Phoenix », et plus particulièrement avec le thème d’Ombrage !). Pour finir, on notera un petit motif mystérieux associé aux araignées dans « The Spiders » ou « Meeting Aragog », faisant intervenir une sonorité électronique plutôt discrète, incorporée à l’orchestre.

Curieusement, l’album est assez mal présenté, n’incluant quasiment que des versions concert des principaux thèmes tout en omettant une bonne partie de la musique telle qu’elle est entendue dans le film. Ainsi, la plupart des passages incluant le thème de la Chambre des secrets et le motif de 3 notes de la pierre philosophale (qui est de retour dans cette partition) sont totalement absents de l’album. A ce sujet, il est assez regrettable que l’énigmatique motif de la pierre philosophale, que John Williams a réutilisé et largement amplifié tout au long de cette nouvelle partition, ne soit pas plus présent sur l’album, alors que dans le film, le dit motif ne cessera de grandir tout au long de l’histoire, annonçant cette fois une nouvelle énigme bien plus sombre et inquiétante. Et curieusement, ce sont d’ailleurs toutes ces reprises du mystérieux motif de 3 notes qui apportent une atmosphère plus sombre et particulière au film de Chris Colombus. Constamment répété tout au long du film lorsqu’il s’agit du mystère de la Chambre des secrets ou des voix qu’Harry entend dans sa tête, ce motif fait office de véritable fil d’Ariane dans les passages plus mystérieux du film, une sorte de leitmotiv obsédant qui finit par devenir assez inquiétant. C’est d’ailleurs dans le superbe « Meeting Tom Riddle » que l’on entend le dit motif de 3 notes. « Meeting Tom Riddle » est de loin l'un des morceaux les plus sombres de l’album, John Williams créant une atmosphère sombre et pesante dans la scène où Harry rencontre dans un flashback le mystérieux Tom Elvis Jedusor (Tom Marvollo Riddle en V.O.). Le motif de 3 notes commence alors à apparaître progressivement dans le morceau jusqu'à exploser dans une impressionnante montée de cuivres finale pour la scène où Harry découvre le secret d’Hagrid et Aragog avant d’être éjecté du mystérieux livre ayant appartenu à Tom Jedusor, un ancien élève de Poudlard. Les cuivres, doublés ici par un choeur puissant, rendent ce motif extrêmement puissant et maléfique, jusqu'à au climax final du morceau et de la scène.

L’aventure débute dans « Knockturn Alley » qui reprend le petit motif de flûtes à bec médiévales déjà entendu au début du morceau « Diagon Alley & The Gringotts Vault » dans le premier score, pour la séquence de l’allée des embrumes. « The Flying Car » illustre quand à lui la séquence de l’envol de la voiture, lorsqu’Harry et Ron foncent tout droit en direction de Poudlard (séquence du train). Il s’agit du premier grand morceau d’action/aventure du score, « The Flying Car » s’articulant ainsi sur un petit motif ascendant que se partagent les cuivres et les cordes à tour de rôle pour évoquer le caractère magique et fantaisiste de la scène. Avec des orchestrations vivantes et pleines d'énergie (typiques du compositeur), Williams accompagne cette scène comme il se doit en évoquant le côté fantastique et aventureux de la scène, soutenu par un rythme d’action effréné. A noter la reprise du thème principal pour l'arrivée des deux héros à l'école, accompagné par un choeur grandiose - un passage repris là aussi de la première partition. Avec l'excellent « The Dueling Club », Williams nous refait entendre l'amusant thème de Gilderoy Lockhart avec ses cordes et ce clavecin baroque (auquel viennent s’ajouter brièvement un basson). Après un début plutôt léger et rythmé, le morceau se conclut de façon plus sombre alors qu’Harry découvre qu’il sait parler le Fourchelang aux serpents. Alors que l’histoire continue d’avancer, la musique nous plonge de plus en plus dans cette atmosphère résolument plus sombre, mystérieuse et obscure, qui finit par rendre dans le film cette nouvelle aventure d'Harry Potter extrêmement intrigante.

Avec « Polyjuice Potion », Williams crée une ambiance sinistre avec des sonorités sombres et pesantes (et même la présence très discrète d'un élément synthétique) dans la scène où Ron, Harry et Hermione boivent la potion de Polynectar afin de prendre l'apparence de Crabbe et Goyle, les deux compères de Malfoy, Harry et Ron espérant alors soutirer de précieuses informations à Malfoy en usant de cet habile subterfuge. Le morceau (qui commence sur un bref passage entendu au début de la séquence de l'allée des embrumes) s’articule sur un motif plus léger extrait d'une partie du thème principal d'Harry Potter (bien développé à la fin de « Harry's Wondrous World »). Entre mickey-mousing sautillant et passages plus sombres, « Polyjuice Potion » évoque très clairement ce climat d'intrigue pesant tout à fait représentatif de la musique de ce nouvel opus. Avec le sinistre « Meeting Aragog », Williams illustre de façon plus sombre et pesante la séquence où Harry et Ron rencontrent Aragog, l'immense chef des araignées. Le compositeur nous refait entendre ici son mystérieux motif descendant des araignées en soulignant toute la noirceur de la scène. La séquence se prolonge ensuite dans le terrifiant « The Spiders », lorsque Williams reprend le motif des araignées de façon plus inquiétante. Le morceau bascule très vite dans la terreur pure et l’action pour l’impressionnante poursuite avec les centaines d'araignées dans la forêt interdite. Très vite, la musique bascule dans l’atonal et les dissonances pures avec des sonorités graves et sinistres tandis que les araignées surgissent de partout, poursuivant alors Harry et Ron dans un morceau d'action intense et excitant, particulièrement agité, tout à fait typique du style action de John Williams, un véritable tour-de-force orchestral.

Après quelques passages tout aussi sombres et agités (pour la rencontre avec Tom Jedusor et le Basilic) mais malheureusement absents du CD, Harry se retrouve confronté au gigantesque et terrifiant monstre de la Chambre des secrets dans « Dueling The Basilik », dernier grand morceau d'action du score qui atteindra une certaine intensité et une violence rare chez le compositeur. A noter la reprise du thème de Fumseck alors que ce dernier apparaît soudainement pour venir crever les yeux du gigantesque serpent. Le magnifique thème du phoenix apporte ici une touche d'espoir grandiose dans ce morceau particulièrement brutal et très rythmé (un autre grand tour-de-force du compositeur). John Williams rend d’ailleurs cette ultime scène d'affrontement particulièrement intense, surtout lorsqu'il utilise des choeurs puissants pour amplifier la brutalité du combat, avec des cuivres déchaînés, des cordes virtuoses et tendues et des percussions brutales. Après une aventure aussi sombre et mouvementée, c’est sans surprise que l’on respire enfin avec « Reunion of Friends » qui conclut le film sur l'inévitable happy-end suivi de « Harry's Wondrous World » (directement repris de l'album du premier score). On retrouve le thème principal réexposé ici de manière fort paisible dans un final serein qui nous permet finalement de respirer. Une année vient de s'écouler à Poudlard et l'aventure d'Harry et ses amis touche désormais à sa fin. A noter une reprise du très beau thème familial qui était encore jusqu'ici absent de l'album mais qui apparaîtra finalement dans la seconde partie de « Reunion Of Friends », pour cette excellente coda paisible débouchant sur la suite symphonique du générique de fin.

Bilan plus que positif donc pour cette nouvelle grande partition de John Williams pour la seconde aventure d'Harry Potter à l'école des sorciers de Poudlard. Le maestro a su parfaitement renouveler ses idées thématiques et nous proposant une pléiade de nouveaux thèmes qui viennent enrichir cette superbe partition symphonique au classicisme d’écriture toujours très soutenu, tout en conservant une certaine unité par rapport au score du premier opus. John Williams a accouché d'une nouvelle grande oeuvre riche et complexe, pleine d'énergie, de magie, une grande partition symphonique aux orchestrations toujours aussi soignées et raffinées et une qualité d'écriture toujours aussi rafraîchissante. A 70 ans, John Williams est toujours en pleine forme et sa nouvelle partition pour « The Chamber of Secrets » est vraiment remarquable - et ce même si l’on a beaucoup reproché au compositeur d’avoir écrit un score beaucoup trop similaire à celui de « Harry Potter and the Sorcerer’s Stone ». Si vous avez adoré la partition du premier épisode, vous ne pourrez qu'apprécier celle de ce nouvel épisode. Reste à espérer une éventuelle édition 'complète' pour combler les manques de cet album qui omet étrangement de nombreux morceaux du score !



---Quentin Billard