1-Main Theme 3.08
2-Claudia Arrives 2.58
3-Lilly's Birth 3.07
4-The Apple 5.16
5-The Dress 0.44
6-Freaks of Nature 4.32
7-Mirror, Mirror 3.32
8-The Awakening 2.36
9-Traitor 2.29
10-Company for Christ 2.20
11-The Celebration 2.47
12-Fatal Glance 2.01
13-The Locket 0.25
14-Seduction/About Will 4.46
15-The Spell 1.15
16-She Lurks 2.50
17-Reflections 2.00
18-The Outcasts 1.59
19-Claudia's Lair 4.09
20-Taking The Seed 1.51
21-What Have You
Done To Me! 2.52
22-Resolution 1.50

Musique  composée par:

John Ottman

Editeur:

Citadel Records STC 77116

Album produit par:
John Ottman
Producteur associé:
Damon Intrabartolo
Montage de la musique:
Sharon Smith
Assistant montge:
Brian Kirk
Préparation de la musique:
Robert Puff

Artwork and pictures (c) 1997 Polygram Filmed Entertainment/Interscope Communications. All rights reserved.

Note: ***
SNOW WHITE: A TALE OF TERROR
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by John Ottman
Une version plus horrifiante de l'histoire de Blanche Neige? L'idée peut surprendre et pourtant, le résultat est étonnant, sans être génial. Loin du conte de fée enfantin de Disney (Blanche Neige et les 7 Nains), 'Snow White: A Tale of Terror' (rebaptisé tout simplement 'Blanche Neige' en V.F.) est un film audacieux qui reprend les grandes lignes du conte en les assombrissant considérablement. On retrouve donc l'intrigue majeure du conte, l'histoire d'une jeune princesse détesté par sa belle-mère qui va tout faire pour tenter de la supprimer (cf. fameuse scène de la pomme empoisonnée). Sigourney Weaver interprète une Lady Claudia Hoffman particulièrement étonnante. Cantonnée pendant très longtemps aux rôles d'héroïne traquée (et ce depuis le succès d'Alien en 1979), Weaver nous montre ici une autre facette de son talent en campant une méchante particulièrement sombre et torturée qui parle avec son miroir magique et apprend à maîtriser la magie noire. C'est la jeune et ravissante Monica Keena qui interprète l'héroïne, Lilliana Hoffman, fille de Lord Friedrich Hoffman (Sam Neill). C'est dès sa première rencontre avec Claudia que la jeune Lilliana s'est mise à mépriser sa belle-mère et des années plus tard, un accident tragique fera basculer dans la jeune fille dans le cauchemar: la mort du bébé de Claudia. C'est à ce moment là que cette dernière va tout tenter pour éliminer la jeune gamine de son époux. En tentant de s'échapper dans la forêt, Lilliana rencontrera une bande de mineurs un peu rustres qui décideront de la garder avec eux pendant quelque temps. (et contrairement au film de Disney, ce ne sont pas des nains avec des chapeaux sur la tête!) Lilliana sentira très bien qu'elle et eux viennent de deux mondes très différents. L'histoire s'enfoncera de plus en plus dans le cauchemar et risquera de surprendre ceux qui ne connaissent que la version de Disney. Comme le dit la tagline du film: 'le conte de fée est fini'. Un film audacieux mais pas génial, servi par des interprètes remarquables, menés par une Sigourney Weaver étonnante.

Après avoir composé son fameux 'Usual Suspects' et 'The Cable Guy' (toujours inédit), John Ottman revient dans un registre qui lui est plus familier: le thriller/horreur. (genre dans lequel il va très vite se laisser enfermer malheureusement, à l'instar de 'jeunes' compositeurs tels que Elia Cmiral ou Marco Beltrami) 'Snow White: A Tale of Terror' n'est certainement pas ce qu'Ottman a fait de mieux au cours de sa carrière et ne restera certainement pas dans les mémoires. Pourtant, on sent réellement l'effort que déploie le compositeur tout au long du film pour réussir à créer une ambiance lourde, pesante, sinistre et glauque. Visiblement inspiré par la performance remarquable de Sigourney Weaver, Ottman a fait appel comme d'habitude à ses techniques d'écriture parfois très inventives pour créer une partition symphonique sombre, parfois chaotique et souvent assez intense dans le film. Pour renforcer le côté fantastique et terrifiant de certains passages, Ottman a fait appel à un choeur qui renforce l'aspect ténébreux du score. Le film s'ouvre au son du 'Main Theme' attribué en fait au personnage de l'héroïne principale du film. Le thème de Lilliana n'est pas le petit thème gentillet comme on aurait pu s'y attendre. Pour respecter le ton résolument sombre du film, le compositeur privilégie les harmonies ambiguës et sombre, même pour les passages plus calmes avec l'héroïne. A noter l'utilisation discrète d'une guitare et d'un clavecin au sein de l'orchestre dans ce thème principal qu'Ottman s'amuse à développer entre cordes et vents. Grâce à un contrepoint toujours assez dense et des textures orchestrales très travaillées, le morceau privilégie l'ambiguïté sur une ambiance plus enfantine et féerique, ce qui est loin d'être le propos du compositeur. L'arrivée de Claudia au début du film nous permet d'entendre un petit thème à trois temps attribué au personnage de Claudia, petit thème qui évoque quelque part le style de mélodie médiévale de l'époque où se déroule l'histoire (à noter l'utilisation discrète du clavecin en arrière-fond). Ce thème nous décrit dans un premier temps le côté sympathique du personnage sans évoquer encore la facette plus maléfique du personnage de Claudia. 'Lily's Birth' nous permet de rentrer dans la terreur avec les effets instrumentaux chers au compositeur et une certaine densité d'écriture qui se répercute pleinement sur le film. La séquence de la pomme empoisonnée est parfaitement retranscrite dans 'The Apple', pièce sombre avec une masse chorale ténébreuse et des cordes torturées et particulièrement dissonantes.

'Freaks of Nature' permet à Ottman d'utiliser de manière remarquable un choeur (évoquant les maléfices de Claudia). A noter l'utilisation d'une chanteuse soliste sur fond de cordes sombres et d'effets électroniques particulièrement inquiétants dans ce qui reste incontestablement le meilleur morceau de terreur du score (l'utilisation de chuchotements du choeur rend le morceau encore plus inquiétant) avec le clavecin et les différents effets instrumentaux du morceau, 'Freaks of Nature' étant probablement le morceau le plus inventif à ce niveau là (et aussi le plus terrifiant), la pièce évoquant une nouvelle fois la traque de Claudia contre Lilly dans la forêt. Dans 'The Awakening', Ottman réutilise le thème de Lilly lorsque cette dernière se réveille après être passé pour morte. On retrouve ici aussi une excellente utilisation du choeur de femmes pour quelques variantes plus lyriques du thème de Lilly aux cordes avec un piano. 'Mirror, Mirror' est un autre morceau plus sombre où Ottman utilise le clavecin avec des cordes glauques (effets de tremolos en glissendi, parfaitement associé à la menace de Claudia) et différents effets instrumentaux retranscrivant ici le côté maléfique de ce miroir aux pouvoirs magiques. Dans 'Traitor', Claudia se débarrasse de son frère muet qui l'a trahi. On retrouve ici aussi le style terrifiant de 'Lilly's Birth' ou de 'Freaks Of Nature', Ottman continuant à faire preuve d'une grande inventivité dans l'agencement de ses différents effets instrumentaux et électroniques. Plus l'histoire avance, plus la musique s'enfonce dans la terreur et le cauchemar. On ressent parfaitement la progression de la musique tout au long du film.

'Claudia's Lair' permet à l'auditeur/spectateur de rentrer dans la dernière partie du score et du film. Ottman crée ici un climat d'inquiétude alors que Lilly s'introduit dans le château de Claudia, suivie de son nouveau prétendant et de Peter Guttenberg (personnage qui ne sert pas vraiment à grand chose dans le film), la confrontation finale ayant finalement lieu lors d'un 'What Have You Done To Me!' particulièrement chaotique. Ottman nous fait ici un très beau résumé de toutes ses idées instrumentales pour un dernier passage de terreur retranscrivant toute l'intensité de la scène, le film se concluant sur un 'Resolution' pour calme avec un retour du thème de Lilly comme dans le 'Main Theme'. Si John Ottman cite souvent 'Snow White: A Tale of Terror' comme l'un de ses scores préféré, on ne pourra tout de même pas prétendre qu'il s'agit là de son chef d'oeuvre ultime. Néanmoins, le compositeur fait preuve ici d'une certaine inventivité sans vraiment révolutionner le genre du thriller avec son lot habituel de suspense et de terreur. On pourra peut être regretter le fait que les thèmes ne soient pas très marquants à la première écoute (voilà bien l'exemple même du score que l'on ne pourra qu'apprécier réellement au bout de plusieurs écoutes) mais le résultat dans le film est très satisfaisant. Ottman a composé la musique parfaite pour le film de Michael Cohn et même si l'ensemble n'est pas extrêmement mémorable, le score saura ravir les fans du genre et les fans du compositeur.


---Quentin Billard