Petite fable pleine de tendresse, 'Paulie' raconte l'histoire d'un perroquet doué de parole et qui va vivre une jolie aventure à la recherche de Marie, sa jeune maîtresse avec qui il passa quelques années lors de sa jeunesse mais de qui il du très vite se séparer, les parents de Marie ne croyant pas à ses fameux dons de parole. Paulie se retrouva alors enfermé dans une cage d'un institut de recherche sur les animaux, condamné à ne plus jamais voler, jusqu'au jour où Misha (Tony Shalhoub) un type du service d'entretien rencontre Paulie et découvre qu'il sait parler. Une amitié va très vite se lier entre eux et après lui avoir raconté son histoire, Paulie va réussir à le convaincre de l'aider à retrouver Marie. Evidemment, qui dit comédie familiale dit sentiment et tendresse, et 'Paulie' n'en est pas dénué. Le film est surtout destiné aux enfants avec comme message l'idée qu'il est toujours important de savoir parler avec les autres et qu'il ne faut jamais remettre à demain ce qu'on peut faire le jour. Le film nous raconte donc la vie avec ses moments de bonheur et de tristesse vue sous les yeux d'un perroquet. Il vivra une série d'aventures (cf. séquence avec Gena Rowlands) avant de réussir à atteindre son but qu'il a bien mérité. Un film sympathique non dénué de charme et qui se laissera regarder pour peu que l'on ne soit pas insensible à ces petites comédies familiales sans prétention.

Décidément, John Debney est abonné aux comédies en tout genre. Après 'Hocus Pocus' (1993), 'Little Giants' (1994), 'Houseguest' (1995), 'Carpool' (1996) ou bien encore 'Liar Liar' (1997) revoilà Debney sur une jolie comédie familiale pour lequel il a écrit un petit score honnête et sans prétention. Ne vous attendez pas à quelque chose de très mémorable sur Paulie: Debney a fait ce qu'il avait à faire, point. Mais il continue à nous prouver qu'il est particulièrement à l'aise dans le registre des musiques de comédie et nous offre une musique pleine de charme et de tendresse pour le petit film de John Roberts. Ecrit pour une petite formation instrumentale avec un piano et l'utilisation plus discrète d'un harmonica (et même d'un accordéon dans un passage du score), la musique de 'Paulie' n'est certainement pas ce que le compositeur a fait de mieux dans le domaine mais pour peu que l'on se laisse prendre au jeu, la 'magie' opérera très vite. Le thème principal évoque très clairement Paulie le perroquet, véritable héros du film qui apporte un peu de fraîcheur là où il passe, le thème évoquant aussi la très belle amitié entre Marie et Paulie. C'est dans le très joli 'New Discoveries/Paulie & Cat' que le thème fera son apparition lors de la scène où Marie découvre le jeune Paulie pour la toute première fois. Le thème est alors entendu au violon soutenu par un piano et des cordes intimes et pleine de tendresse, toute en retenue. Evidemment, Debney n'évite le sempiternel exercice du mickeymousing et nous offre quelques moments plutôt léger et sautillant au début du film. La séquence avec le chat est un peu plus inventive (excellente écriture entre cordes, vents, piano et le violon soliste) et drôle à la fois et l'on sent très clairement à quel point le compositeur maîtrise son sujet. A propos de ces quelques passages plus amusants, on a souvent rapproche le style à certaines musiques de Danny Elfman. Sans vouloir pousser la comparaison trop loin, il est vrai que les passages plus humoristiques du score de 'Paulie' ont parfois tendance à rappeler certaines mimiques d'écriture du compositeur fétiche de Tim Burton.

'Ivy & Paulie Head Out' décrit la scène où Paulie arrive à convaincre Ivy (Gena Rowlands) de partir à l'aventure à bord de sa camionnette-camping. Avec quelques cordes chaleureuses et un piano, Debney arrive à nous faire ressentir toute l'excitation d'Ivy qui décide d'abandonner sa vie solitaire dans la roulotte pour partir aider Paulie à retrouver la petite Marie. C'est dans ces moments plus émouvants que la musique de Debney se fait mieux ressentir à l'écran. Dans 'The Bungled Burglar' (autre passage plus comique du score), on retrouve l'utilisation de l'harmonica dans un passage plus léger et amusant alors que Paulie rentre dans une maison pour voler des bijoux (il ne sait pas que c'est mal), 'The Bungled Burglar' apportant à son tour un certain contrepoint par rapport aux parties plus intimes et poétiques du reste du score. On retrouvera ce genre de passage plus inventif dans la séquence où Paulie aide Benny à voler de l'argent dans un distributeur. 'Misha's Memory' est un autre joli passage intime où Debney utilise un violoncelle soliste avec les cordes chaleureuses dans cette scène où Misha raconte à Paulie les souvenirs qu'il a de la toute première fille qu'il a aimé lorsqu'il était encore étudiant en Université. C'est dans cette très belle scène que Misha apprend au perroquet à quel point il est important de savoir parler aux gens.

Dans une scène clé du film, le jeune perroquet prend son envol pour la toute première fois, se mettant alors en quête de son but ultime: retrouver Marie. 'Paulie's Big Flight' nous permet alors de retrouver le thème principal dans une magnifique envolée orchestrale après un passage plus intime avec piano et cordes. Cette superbe reprise du thème principal sous une variante plus 'aérienne' rappelle par moment les envolées lyriques et triomphantes de 'Rudy' de Jerry Goldsmith. Ici, on ressent clairement l'espoir et la détermination (symbolisé quelque part par les timbales) du jeune perroquet qui vole alors qu'il craignait jusqu'alors de ne jamais y arriver. L'histoire trouvera sa conclusion sur l'inévitable happy-end, 'Reunion With Marie' où l'on retrouvera une nouvelle fois cette jolie écriture entre piano, vents et cordes. Si la musique n'a absolument rien d'original en soi (on ne pourra que critiquer une fois de plus le manque de personnalité de la musique du compositeur qui suit d'un peu trop près ici les traces de Marc Shaiman, Jerry Goldsmith et même un peu de Danny Elfman), on ne pourra qu'apprécier le charme de la musique de Debney qui fonctionne très bien dans le film. A noter un excellent 'Paulie Medley' qui récapitule les principales idées du score. Bref, si vous êtes fan des musiques de comédie de John Debney, 'Paulie' est fait pour vous. Pour les autres, on ne peut que leur demander de prêter au moins une fois attention à cette sympathique petite BO assez touchante à défaut d'être d'une grande originalité.


---Quentin Billard