1-Main Titles -
Sandra's Theme 2.44
2-Sandra Follows 1.25
3-The Gears Turn 1.46
4-Peggy's Story 0.36
5-Observations 0.54
6-Sex With An Olive 1.35
7-Victims 1.28
8-A Broken Heart 1.09
9-Rendezvous 1.01
10-Something Real 1.16
11-Goodbye, Ben 2.26
12-Crime Scene* 1.41
13-Protecting An Investment 2.06
14-Goodbye, Lover 1.32
15-Worried Widow 2.00
16-Don't Walk Away
From Me! 1.40
17-The Sins Begin 1.26
18-Scherzo Surprise 1.39
19-Plan A 2.15
20-Evidence Suite 1.39
21-Pompano Persuasion* 1.48
22-The Prescription 0.57
23-Sandra Screw 0.29
24-Being So Bad 0.51

*Contient "My Favorite Things"
Par Roger Hammerstein

Musique  composée par:

John Ottman

Editeur:

Milan Records
74321 67283-3

Musique produite par:
John Ottman
Score supervisé par:
Damon Intrabartolo
Editeur de la musique:
Amanda Goodpaster
Assistant de Mr.Ottman:
Terry Goldman
Producteurs exécutifs
de l'album chez Milan:
Emmanuel Chamboredon,
Toby Pieniek

Milan A&R direction:
Shari Saba

Artwork and pictures (c) 1999 Warner Bros/Milan Entertainment, Inc. All rights reserved.

Note: ***
GOODBYE LOVER
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by John Ottman
Après avoir réalisé les classiques que sont 'The Killing Fields' (La déchirure), 'The Mission', 'City of Joy' ou 'The Scarlett Letter' (les amants du nouveau monde), le réalisateur touche à tout Roland Joffé décide de s'attaquer au genre de la comédie/thriller à l'humour noir qui ne plaira pas forcément à tout le monde. 'Goodbye Lover' décrit les complots immoraux organisés par Sandra Dunmore (Patricia Arquette), une blonde chaude et séductrice qui va monter un coup son amant Ben Dunmore (Don Johnson) qui n'est autre que le frère de son propre époux, Jake (Dermot Mulroney). Mais l'histoire n'est pas si simple et nous réserve quelques rebondissement intéressants. Joffé nous livre ici le portrait de personnages hauts en couleurs: une femme fatale qui ne pense qu'à s'envoyer en l'air (gros cliché satirique de la salope blonde) , un mari jaloux et comploteur, un amant qui va se laisser berner, une Peggy Blane (Mary-Louise Parker) chaude mais trop innocente, une flic hautement cynique et froide, un détective bourbon enfermé dans sa spiritualité et naïf à mort (cf. sa réplique finale pleine d'humour), etc. Si vous êtes fans de ce genre de film avec des antihéros répugnants et malsains, le tout servi par un humour noir et un ton parfois très décalé, 'Goodbye Lover' est fait pour vous. Attention pour les autres: 'Goodbye Lover' risque fort de se montrer assez indigeste.

Voilà un film fait pour John Ottman. Grâce au ton décalé de l'histoire du film de 'Goodbye Lover', le compositeur John Ottman a pu se laisser aller à son goût pour l'expérimentation instrumentale et sonore. Parmi ses quelques dernières productions, 'Goodbye Lover' est de loin l'une de ses plus originales compositions, à défaut d'être son oeuvre la plus inspirée (on est très loin ici de la qualité d'un 'Usual Suspects' ou d'un 'Apt Pupil'). Le réalisateur explique dans le livret de l'album que le film nécessitait justement une musique un peu spéciale étant donné le sujet du film, rendant l'histoire à la fois amusante, intriguante et sombre en même temps. Ottman semble avoir apprécié sa participation au film de Joffé puisque le réalisateur lui a carrément donné carte blanche pour lui permettre de développer son style et d'expérimenter comme il le souhaitait. Comme le compositeur l'explique lui même dans une note de son site internet, travailler avec Roland Joffé était assez intimidant étant donné que le réalisateur avait déjà collaboré auparavant avec deux grandes pointures de la musique de film: Ennio Morricone ('The Mission') et John Barry ('The Scarlet Letter'). Le compositeur décrit alors sa musique pour 'Goodbye Lover' comme érotique, amusante, 'idiote' et Hitchcockienne à la fois, un parfait résumé du genre et du style employé par Ottman pour 'Goodbye Lover'.

Comme d'habitude, le score d'Ottman s'axe autour d'un unique thème principal, le 'Sandra's Theme' lié au personnage de la sale garce malicieuse interprétée par Patricia Arquette. Pour Ottman, il s'agissait de retranscrire à la fois le côté innocent et mauvais du personnage de Sandra. Le 'Main Titles' permet donc au compositeur d'asseoir son thème principal et de développer les différentes sonorités instrumentales qui parcourront sa partition. Avec une inventivité qui force le respect, Ottman utilise l'orchestre avec un piano, un glokenspiel, une harpe, un clavecin, du synthé, une guitare basse, des castagnettes, une petite batterie (discrète dans le 'Main Titles') et un saxophone évoquant le côté ironiquement sensuel de la musique. Le thème de Sandra est à la fois mélancolique, naïf et mystérieux suivant les différentes variations que le compositeur lui attribuera tout au long du film. On a beaucoup parlé avec 'Goodbye Lover' de la ressemblance avec le style fantaisiste du Danny Elfman des années 80 et en tant que grand passionné de musique de film, John Ottman s'est probablement influencé d'Elfman pour trouver le ton ironique et mystérieux de sa partition. 'Sandra Follows' est de loin l'un des morceaux les plus fantaisistes du score. Dans cette petite pièce inventive, (entendu vers le milieu du film, les morceaux étant comme d'habitude classés dans le désordre par rapport à leur ordre d'apparition dans le film) Ottman reprend quelques bribes de la tête du thème de Sandra bien développé tout au long du morceau auquel se rajoute une batterie et un choeur de femmes étonnement proche d'Elfman. Le morceau décrit la scène où Sandra suit Jake et Peggy en voiture avant qu'elle ne décide de les supprimer par jalousie. On retrouve ici tout le côté humour noir du score avec cette instrumentation toujours très inventive et quelques bonnes idées (ici la batterie et le choeur de femmes) qui piment un peu la musique d'Ottman.

L'ensemble de la musique d'Ottman va ainsi s'attacher à retranscrire le côté joueuse et chaude de Sandra et de ses mauvais plans. A noter l'utilisation de percussions dans 'Observations', autre passage rythmé avec tout l'attirail instrumental du compositeur pour une autre scène de filature. 'Sex With An Olive' décrit quand à lui une scène d'amour du film, Ottman étant même allé jusqu'à demander à ses musiciens de jouer de manière 'érotique'. On retrouve ici aussi le thème de Sandra au piano/glokenspiel (motif de 6 notes) avec les castagnettes qui donnent une couleur faussement hispanisante (une touche d'humour du compositeur) et le saxophone et son éternel côté sensuel (débridé). Alors que les morts commencent à se multiplier (dû à un mystérieux serial-killer qui sévit dans la région), 'Victims' nous fait entendre le côté plus mystérieux et sombre de l'histoire, Ottman mettant en avant ici le piano et des cordes plus mystérieuses à la 'Usual Suspects'. Dans 'A Broken Heart', Sandra découvre que son mari la trompe avec Peggy. Effondrée, la catin découvre alors ce que cela fait d'être trompée à son tour. Compatissant, Ottman lui attribue une brève reprise de son thème sous une forme plus mélancolique avec le piano, les cordes et le glokenspiel. A noter l'utilisation d'une guitare électrique avec percussions dans 'RendezVous' qui apporte une nouvelle touche d'humour noir à la musique d'Ottman.

'Goodbye Ben' décrit la scène du meurtre de Ben avec un côté nettement plus sombre surtout dans l'utilisation des cordes et d'un piano à la Christopher Young. Nous sommes une fois encore plus proche ici du côté thriller de la musique de 'Goodbye Lover'. A noter que le compositeur utilise des extraits de 'My Favorite Things' (extrait de son album 'The Sound Music' aussi entendu dans le film) de Roger Hammerstein dans 'Crime Scene' qui met en scène le personnage de Rita Pompano (Ellen DeGeneres), la flic cynique et froide qui enquête sur tous ces meurtres. 'Protecting An Investment' est le seul passage de terreur du score pour la scène où Pompano intervient au moment où Sandra va se faire assassiner par le tueur engagé par Jake. On retrouve une fois encore ici le style plus thriller à la Christopher Young, l'un des compositeurs fétiches de John Ottman. 'Pompano Persuassion' s'attache quand à lui à décrire la scène où Pompano et Sandra passent leur petit 'marché' ensemble, Ottman réutilisant ici aussi un extrait de 'My Favorite Things' de Hammerstein, 'Being So Bad' récapitulant quand à lui les différentes idées instrumentales et thématique du score.

Le thème de Sandra sera finalement omniprésent tout au long du score et développé sous différentes formes, la musique d'Ottman oscillant entre mystère, humour noir, intrigue et parfois même mélancolie (sans oublier un bref passage de terreur). Si vous êtes fans de John Ottman, 'Goodbye Lover' ne pourra que vous séduire de par son inventivité parfois très proche de Danny Elfman. Pour les autres, 'Goodbye Lover' risque fort de s'avérer plus difficile d'accès, nécessitant une certaine perméabilité au style de John Ottman. Sans atteindre le niveau d'un classique tel que 'Usual Suspects', 'Goodbye Lover' est un petit score somme tout assez sympathique et intéressant sans être franchement indispensable. Un album que l'on conseillera essentiellement aux fans d'Ottman.


---Quentin Billard