1-Prelude 1.39
2-Main Title 1.55
3-Special Delivery/
Bottle Party 0.44
4-Man In Shadow/
Stratman's Abduction 1.23
5-The Night People/
The New Doctor 2.58
6-The Whole Truth/
Too Many Women 2.24
7-The Phone Call/Cab Fire 2.28
8-Man Hunt 3.34
9-Silent Treatment/
No Friends 1.17
10-Craig's Proposition 2.30
11-Inger's Theme 2.29
12-The Hospital 1.55
13-Hot Light 1.49
14-The Escape Act 2.07
15-Return From Bare 2.14
16-Rejected Suitor/Free Ride 1.58
17-The Wrong Blonde 1.30
18-The Facts/Stake Out/
Boarding Party 4.12
19-A Hole In The Head 1.05
20-Three Lost People/
Escape From The Dock/
The Getaway 2.20
21-Shock Treatment 1.19
22-The Blade/The Last Act/
Daranyi's Exit 2.50
23-End Titles 0.57

Source Music

24-Juke Box (André Previn) 2.54
25-Just You (R.Klages &
J.Greer) 2.00
26-How About You
(B.Lane & R.Freed) 2.05
27-On Green Dolphin Street
(B.Kaper & N.Washington) 2.03
28-Winter Garden
(Harold Gelman) 2.24
29-The Villa (Harold Gelman) 1.00
30-Fashion Show
(André Previn) 2.50
31-Breakfast, Part 2
(André Previn) 2.39
32-King's Song/Prize Fanfare/
Nobel March (traditional/
H.Gelman/G.F.Haendel) 1.15

LP Tracks

33-Theme From The Prize 2.10
34-Manhunt 2.44
35-The Night People 1.58
36-The Courier 1.32

Musique  composée par:

Jerry Goldsmith

Editeur:

FSM CD Vol. 5 No. 16

Musique produite par:
Jerry Goldsmith
Album produit par:
Lukas Kendall, Nick Redman,
Jeff Bond.

Artwork and pictures (c) 2002 FSM. All rights reserved.

Note: ***1/2
THE PRIZE
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Jerry Goldsmith
'The Prize' (Pas de lauriers pour les tueurs - V.F.) est un sympathique thriller mystérieux auquel se rajoute une facette plus comédie. Le réalisateur adopte très clairement ici le style d'Hitchcock pour un film qui rappellera incontestablement quelques grands classiques du maître du suspense ('North by Northwest', 'Vertigo' et surtout 'The Man Who Know Too Much'). L'histoire se déroule à Stockholm lors de la remise des fameux prix Nobel. Plusieurs grandes personnalités de divers pays sont venues pour recevoir le prix. Parmi ces personnes se trouvent le Dr.Max Statman (Edward G.Robinson), le Dr.Claude Marceau (Gérard Oury dans un de ses rares rôles pour le cinéma américain) accompagné de son étrange femme Denise (Micheline Presle), sans oublier le Dr.Carlo Farelli (Sergio Fantoni) ou le D.John Garrett (Kevin McCarthy). C'est l'écrivain Andrew Craig incarné par un Paul Newman en pleine forme qui sera véritablement au centre de cette histoire, un jeune écrivain plus attiré par les femmes et l'alcool que par la littérature en général. Accompagné par son assistante Inger Lisa Andersen (Elke Sommer), Craig va commencer à trouver que le Dr.Stratman a un comportement étrange. Il semble ne plus être le même. Piqué par la curiosité, Craig va décider d'en savoir un peu plus et en suivant la trace d'un mystérieux individu, il va très vite découvrir que quelqu'un a kidnappé le véritable Dr.Stratman et que derrière tout ca se cache un complot qu'il va tenter de déjouer le temps d'une longue journée mouvementée. On appréciera les quelques touches d'humour qui viennent détendre l'atmosphère entre deux moments de suspense très Hitchcockien (cf. scène hilarante où Craig ressort d'un club de nudiste suédois où il a du se cacher pour échapper aux tueurs. Lorsqu'il ressort de là avec deux policiers, ses vêtements ont disparus et il doit se rendre tout nu à son hôtel. Je vous laisse imaginer la situation). L'histoire met un peu de temps à se mettre en place et on pourra peut être trouver que le film traîne un peu en longueur durant les 30 premières minutes. Heureusement et grâce à un scénario très réussi, l'histoire est suffisamment captivante pour nous faire passer un bon moment durant les quelques 129 minutes du film. Un thriller très 'Hitchcockien' pas vraiment indispensable mais somme toute très sympathique!

En 1963, Jerry Goldsmith en est encore au début de sa carrière. Goldsmith venait de rentrer dans le milieu du cinéma à la fin des années 50 avec des BO telles que 'Black Patch' (1957), 'City of Fear' (1959), 'Face of a Fugitive' (1959), 'Studs Lonigan' (1960), sans oublier deux BO remarquables en 1962, 'Freud' pour l'excellent film méconnu de John Huston et 'Lonely Are The Brave' pour le petit western 'modernisé' avec Kirk Douglas. 'The Prize' permet au compositeur de développer son style thriller/suspense avec une certaine inventivité sur le plan instrumentale et quelques bonnes idées qui font du score de 'The Prize' une agréable petite surprise. Grâce à la récente réédition de FSM (en édition limitée à 3000 exemplaires), les béophiles peuvent enfin redécouvrir ce petit score sympathique que nous livre un jeune Goldsmith dont l'écriture orchestrale sent encore le côté inventif de sa période des années 60. Le film s'axe autour de trois thèmes, le thème plus majestueux des lauréats (qui sert de 'Prelude' au score), l'inévitable petit 'Love Theme' entre Craig et Andersen sans oublier un sombre petit motif de glissando descendant lié aux tueurs. C'est le thème des lauréats qui ouvrent le film, confié à des cordes avec quelques vents et cuivres, soutenu par une importante partie de percussions incluant timbales, tambours et tambourin, la percussion étant l'un des éléments majeurs du score et que Goldsmith accentuera considérablement tout au long du score. 'Prelude' ouvre donc le film au son de ce petit thème majestueux repris ensuite dans le 'Main Title' avec un côté plus jazzy.

Le mystère va très vite s'installer au sein du score à travers des pièces telles que 'Man In Shadow/Stratman's Abduction' ou 'The Night People/The New Doctor', des morceaux à travers lesquels Goldsmith va continuer de développer l'aspect rythmique de sa partition. Pour se faire, le maestro va tourner autour d'un astucieux mélange entre timbales, tambours, caisse, petites percussions en bois et xylophone. Cette importante partie rythmique (on pense à ses musiques d'espionnage de l'époque comme 'The Man from U.N.C.L.E' ou les deux volets des 'Flint') donnera un certain punch, une certaine énergie à la musique dans le film. Avec l'intrigue lié aux tueurs, Goldmsith va aussi commencer à développer le motif menaçant lié aux tueurs. Sur le plan orchestral, Goldsmith reste toujours inventif avec ses orchestrations recherchés typique de son style années 60. Après quelques passages de suspense plus mystérieux et intriguants, 'Man Hunt' est le premier grand morceau d'action du score entendu lors de la scène où Craig est poursuivi par le tueur. On trouvera ici le motif du tueur avec un attirail instrumental très inventif entre l'inévitable piano 'thriller', les percussions avec l'importante partie de xylophone, des pizzicati, des cordes, des vents et une rythmique typique du style action façon sixties du compositeur (on pense par moment à certaines idées instrumentales que l'on retrouvera plus tard dans 'Planet of The Apes', surtout au niveau des percussions). En 3 minutes 30, Goldsmith arrive à maintenir à merveille la tension tout au long de cette séquence de poursuite qui nous permet de faire un pas de plus vers la sombre intrigue du film, le motif du tueur restant toujours omniprésent jusqu'à la chute finale de Craig que le tueur balance dans l'eau (excellente montée de tension finale du morceau pour la chute - une petite astuce qui consiste à faire monter la tension alors que le personnage tombe au contraire).

Le 'Love Theme' apparaît dans 'Craig's Proposition', une sorte de petit slow jazzy au piano avec quelques cordes sentimentales et un léger rythme de batterie. Assez sensuel et romantique, ce joli petit 'Love Theme' très 'romantisme façon années 60' apporte un peu de relief dans un score plein de bonnes idées et même si ce thème est loin d'être l'attraction majeur du score, il n'en reste pas moins un élément sympathique du score (le morceau finissant sur une petite touche d'humour jazzy alors que Craig est en train de séduire Andersen dans sa chambre d'hôtel avant que cette dernière se souvienne subitement qu'ils sont attendus ailleurs - on trouve déjà ici quelques traces du style plus 'comédie' du film et par conséquent de la musique de Goldsmith). On retrouve l'aspect mystérieux dans 'The Hospital' sans oublier une nouvelle séquence de poursuite très rythmée dans 'The Escape Act', Goldsmith utilisant même un violon soliste à la Stravinsky dans ces passages où le compositeur se montre toujours très inventif (le violon donne un côté un peu fantaisiste au sein de la masse instrumentale de ces excellents passages d'action). Le côté plus 'comédie' du score atteint un sommet dans l'amusant 'Return from Bare' pour la séquence où Craig revient à l'hôtel tout nu. Goldsmith utilise ici quelques vents et cuivres (bassons, clarinette flûte, tuba, xylophone) avec d'autres instruments qui s'en donnent à coeur joie pour renforcer l'humour de cette séquence dans un sytle étonnamment proche du mickeymousing plus typique des musiques légères de dessin animé (la contrebasse soliste donne elle aussi un côté très amusant au morceau, nous dévoilant tout le côté plus humoristique d'un compositeur qui apprécie toujours de se livrer à ce genre de petites blagues lorsque l'occasion s'en présente - on a déjà souligner à maintes reprises l'humour du compositeur lorsque ce dernier s'amenait par exemple dans un concert déguisé avec un masque de clown).

'The Facts/Stake Out/Boarding Party' nous enfonce de plus en plus dans le mystère, l'intrigue et le suspense. Goldsmith pose ici un certain climat de tension évoquant le fait que Craig se rapproche de plus en plus de la vérité. Dans cette scène, notre héros suit la trace des kidnappeurs et arrive dans un port où se trouve un bateau dans lequel il pense que se trouve Stratman et Andersen. On retrouve ici aussi le style action du compositeur avec la percussions importantes et ce côté un peu 'musique d'espionnage façon années 60' avec des sonorités toujours très furtives et énergiques (et, faut il encore le répéter, une grande inventivité orchestrale doublée d'une importante fluidité entre les différents instruments). Le morceau décrit à merveille le suspense alors que Craig s'introduit discrètement dans le bateau afin d'aller délivrer ses deux amis et de déjouer le complot. Le motif des tueurs réapparaît pour rappeler une fois encore que la menace est toujours bien présente. Les trois fugitifs s'enfuient alors dans 'Three Lost People/Escape From the Dock/The Getaway' où Goldsmith met en place une excellente rythmique avec ses percussions (à noter ici aussi l'utilisation fantaisiste du violon) alors que les trois individus s'enfuient à bord d'une voiture, quittant le port à toute vitesse. Ici aussi, le maestro fait monter la tension avec brio (à noter cette excellente partie rythmique au piano). Après un 'Shock Treatment' apportant un peu d'espoir, nous annonçant une fin plus heureuse, c'est 'The Blade/The Last Act/Daranyi's Exit' qui va conclure cette histoire sur un dernier morceau d'action pour la confrontation finale avec le tueur. Le sombre thème du tueur est toujours présent et parfaitement développé dans le morceau où Goldsmith va laisser éclater une dernière fois tout le côté rythmique et énergique de se partition, le film se concluant alors avec une reprise triomphante du thème des lauréats.

Vous l'aurez donc compris, 'The Prize' est une sympathique BO suspense/action de Goldsmith, teintée d'un peu d'humour et de quelques passages plus romantiques. Très inventif sur le plan orchestral, cette BO nous prouvait déjà dès 1963 que Goldsmith était décidément un compositeur inspiré qui allait devenir l'un des futurs grands maîtres de la musique de film américaine. Sans atteindre la qualité de certains chefs d'oeuvre du Goldsmith des années 60, 'The Prize' n'en demeure pas moins un score attachant qui s'apprécie facilement. A noter que le CD de FSM inclut aussi les 4 pistes enregistrées à l'origine par Goldsmith pour le LP du score. Une petite surprise à découvrir grâce à cette excellente réédition exemplaire!


---Quentin Billard