1-I'm Still Here
(Jim's Theme) 4.13*
2-Always You Know
Where You Are 3.17**
3-12 Years Later 2.44
4-To The Spaceport 1.56
5-Rooftop 2.32
6-Billy Bones 2.25
7-The Map 0.58
8-Silver 2.39
9-The Launch 2.42
10-Silver Conforts Jim 3.23
11-Jim Chases Morph 3.17
12-Ben 2.30
13-Silver Bargains 2.59
14-The Back Door 4.18
15-The Portal 5.04
16-Jim Saves The Crew 4.37
17-Silver Leaves 5.11

*Interprété par John Rzeznik
Ecrit par John Rzeznik
**Interprété par BBMak
Ecrit par John Rzeznik

Musique  composée par:

James Newton Howard

Editeur:

Walt Disney Records
5050466-1381-2-5

"I'm Still Here (Jim's Theme)"
(c) 2002 Walt Disney Company
(ASCAP). All rights reserved.
Produit par:
Rob Cavallo
Coordinateur de production:
Cheryl Jenets

"Always Know Where You Are"
(c) 2002 Walt Disney Company
(ASCAP). All rights reserved.
Produit par:
Rob Cavallo
Producteur associé:
Jon Lind
Coordinateur de production:
Cheryl Jenets

"Silver Leaves"
Ecrit par:
James Newton Howard,
Alasdair Fraser

Score produit par:
James Newton Howard,
Jim Weidman

Score électronique produit par:
James T.Hill
Producteur exécutif de l'album:
Chris Montan
Monteur superviseur de la musique:
Jim Weidman
Monteur de la musique:
David Olson
Superviseur de production:
Tom MacDougall
Manager de production:
Andrew Page
Coordinateur de production:
Deniece Hall
Assistant de production:
John Berke
Music Marketing/Creative pour
The Buena Vista Motion
Pictures Group:
Glen Lajeski

Artwork and pictures (c) 2003 Disney Enterprises, Inc./Walt Disney Records. All rights reserved.

Note: ***
TREASURE PLANET
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by James Newton Howard
Remake modernisée du célèbre roman de Robert Louis Stevenson, 'Treasure Island' (l'île aux trésor), 'Treasure Planet' (La planète au trésor) est la nouvelle grosse production de chez Disney. Les réalisateurs Ron Clements et John Musker nous livre là un film d'aventure à l'ancienne, avec sa flopée de héros très gentils et de méchants très méchants, sauf que, cette fois ci, le méchant possède un bon fond et n'est pas forcément celui que l'on croit, une bonne idée qui apporte un peu d'originalité au sein d'une production finalement très stéréotypée au possible. L'histoire se centre autour d'un jeune adolescent un peu rebelle et mal dans sa peau, Jim 'Jimbo' Hawkins, une jeune garçon qui a été abandonné par son père. Embarqué dans une folle aventure à la recherche d'un trésor sur une planète futuriste, Jim fait la connaissance de John Silver, le cuisiner cyborg du navire spatial sur lequel il va embarquer en compagnie de l'équipage de la séduisante capitaine Amelia. Malgré son aspect finalement très imposant, Silver va très vite sympathiser avec son nouveau compagnon, Jim. En réalité, Silver prépare une mutinerie avec ses sbires pour s'emparer du navire et partir lui même à la recherche du trésor indiquée sur la carte soigneusement cachée par Jim et le capitaine Amelia. Le pirate va faire face à l'ingéniosité et au courage d'un Jim qui va apprendre à découvrir sa force et son potentiel au cours de cette aventure qui lui redonnera finalement confiance en lui et forgera sa personnalité pour de bon.

Sympathique mais pas indispensable, cette nouvelle production Disney est visuellement grandiose, surtout dans la dernière partie qui se déroule sur la planète au trésor. On regrettera une fois encore que les producteurs aient recours à des personnages pseudo-comiques irritants comme celui du robot BEN ('Bio-Electronic-Navigator'), personnage qui n'apporte finalement rien au film et qui -au contraire- a tendance à gâcher le spectacle de par sa stupidité et son humour qui ne fera probablement sourire que les enfants de moins de 10 ans. En revanche, le point fort du film reste la très belle relation d'amitié ambiguë entre Silver et Jim, une relation parfaitement développé tout au long du film, Silver étant pris entre sa sympathie qu'il ressent pour Jim et son obsédante quête au trésor. Pour ne pas se décrédibiliser devant son équipage, Silver va tout faire pour tenter de cacher son affection pour Jim ce qui va amener une certaine complexité très humaine à ce qui semble finalement être le personnage le plus attachant du film alors que le début de l'histoire l'annonçait comme un gros méchant menaçant. Pour résumer, 'Treasure Planet' prolonge l'univers d'aventure de 'Atlantis' avec un graphisme encore plus évolué et des personnages encore plus attachants. Mais on ne criera sûrement pas au chef-d'oeuvre. A noter que certaines scènes pourront peut être impressionner des jeunes enfants, qui deviennent de plus en plus peu impressionnables, il faut bien l'avouer!

'Treasure Planet' marque la troisième collaboration de James Newton Howard à un film de Disney. Après nous avoir livré un score grandiose pour 'Dinosaur' et un score malheureusement moins inspiré pour 'Atlantis', 'Treasure Planet' nous prouve le talent du compositeur pour élaborer des partitions symphoniques puissantes avec des grands thèmes. Malheureusement, si 'Atlantis' témoignait d'un manque évident d'originalité et d'imagination (malgré de très bons moments), 'Treasure Planet' ne viendra pas contredire cette affirmation: James Newton Howard est de moins en moins inspiré sur les films Disney. Ceci est d'autant plus étonnant que le succès du récent 'Signs' nous a prouvé à quel point le musicien était plus que jamais au sommet de son inspiration, 'Signs' se résumant alors comme une véritable source d'idées qui firent très vite sa réputation dès la sortie du film en salle. Pour 'Treasure Planet', nous sommes très clairement dans la composition dite 'de commande' (terme à prendre au second degrés puisque toute participation à un film provenant inévitablement d'une commande de la part d'un réalisateur ou d'un studio de production). Le score de ce nouveau film signé Disney est pêche une fois encore par son manque d'originalité doublé d'un manque d'inspiration évident et flagrant. Néanmoins, nul ne pourra nier la qualité d'écriture orchestrale que dépolit une fois encore James Newton Howard tout au long de sa partition.

Le score utilise deux thèmes principaux, le premier étant exposé dès le début du film, entendu sur un violon celtique qui décrit l'univers musical (inventé) des pirates et offre un côté un peu 'dépaysant' à la musique. Entendu au début de '12 Years Later', ce thème nostalgique et rêveur évoque le côté plus intime du film et de la musique d'Howard, avec ses cordes chaleureuses habituelles. Un bref élan de l'orchestre nous permet d'arriver au premier grand morceau du score pour la scène spectaculaire du space-surf au début du film, séquence qui nous introduit avec brio le personnage de Jim Hawkins. Howard utilise de manière surprenante une guitare électrique pour évoquer (de manière très cliché) le côté jeune ado rebelle du héros. On retrouve les choeurs habituels du compositeur avec des cuivres héroïques, le morceau finissant sur le deuxième grand thème du score, le thème héroïque très proche de celui de 'Atlantis'. 'To The Spaceport' nous annonce l'arrivée du héros au port spatial pour son départ vers une grande aventure, Howard reprenant de manière puissante le thème héroïque avec des orchestrations toujours aussi amples et majestueuses, le morceau nous annonçant déjà l'excitation du départ à l'aventure que l'on retrouvera très clairement dans 'The Launch'.

A noter l'utilisation de synthé dans 'Rooftop' pour un passage plus intime, Howard utilisant quelques éléments folkloriques celtiques/irlandais dans les passages plus calmes, et notamment un violon, un whistle et même une cornemuse. Mais la fin de 'Rooftop' évoque très clairement la menace des sbires de Silver avec le méchant Scroop, le pirate à forme d'araignée. Après un passage très sombre à la fin de 'Rooftop', 'Billy Bones' décrit avec fracas l'arrivée de Billy Bones, dernier survivant d'un groupe de pirates qui détient la mystérieuse carte au trésor que recherchent Silver et sa bande. Bones confie alors sa carte à Jim en lui demandant de la protéger. Les pirates attaquent alors l'auberge où travaille sa mère, Howard utilisant ici son premier morceau d'action tonitruant, un mélange entre le style action de 'Atlantis' et la puissance épique de 'Waterworld' (à noter une brève reprise épique du thème triomphant aux cuivres, un thème que le compositeur saura bien développer tout au long de cette grande aventure). Une fois de plus, les fans des anciennes BO Disney de Alan Menken seront sûrement déconcertés par le côté parfois un peu trop sérieux de la musique d'Howard qui suit très clairement ici les traces de ses précédentes compositions épiques pour 'Dinosaur' et 'Atlantis'. On y retrouve donc les percussions habituelles du compositeur, ses cuivres tonitruants et ses cordes déterminées, tout ce qui fait les ingrédients habituels de ses musiques d'action/aventure. Howard nous introduit au personnage de John Silver avec l'inévitable 'Silver' où le compositeur s'amuse à nous faire entendre un passage folklorique celtique/irlandais pour évoquer l'univers musical -souvent codifié de manière imaginaire- des pirates. C'est ainsi que l'on trouvera un bref passage dansant sous forme de gigue avec whistle, fiddles et tambourin, suivi d'une petite partie de l'inévitable mickeymousing, un autre élément essentiel du score de 'Treasure Planet' et qui apporte un peu de légèreté et d'humour au sein d'un score finalement très (ou trop?) sérieux.

L'aventure commence véritablement avec un inévitable 'The Launch' qui évoque très clairement l'excitation du départ à l'aventure pour le décollage du navire spatial du capitaine Amelia. On retrouve une fois encore les cuivres épiques de Howard, ses percussions très 'aventures' (cymbales, caisse parfois d'esprit martial et timbales) et ses cordes énergiques. Le thème héroïque refait une superbe apparition pour le décollage du navire, Howard se permettant même une brève reprise du thème au whistle irlandais. A ce sujet, on pourra regretter que le compositeur n'ait pas plus développé que cela l'aspect folklorique qui aurait permit d'apporter un peu plus de relief au sein d'un score finalement assez uniforme. On ne pourra pas passer à côté du très beau 'Silver Conforts Jim' où l'on retrouve l'ambiance nostalgique et rêveuse du début de '12 Years Later' avec les cordes intimes typiques du compositeur et l'utilisation d'éléments folkloriques avec ce whistle irlandais qui semble flotter légèrement dans l'air et même une cornemuse qui ouvre discrètement le morceau. On retrouve ici le petit thème irlandais du début de '12 Years Later' apparemment associé à l'amitié entre Silver et Jim, Howard développant ce thème entre le whistle, le violon et quelques cordes nostalgiques. Le morceau décrit une scène intime où Silver vient réconforter Jim sur le pont du navire. 'Jim Chases Morph' permet au compositeur de développer l'aspect mickeymousing de sa partition, une facette plus légère de son score dans la lignée de ce que le compositeur a déjà fait sur 'Space Jam' (mais en moins fantaisiste). Jim poursuit l'étrange Morph, la petite bestiole étrange de Silver, et c'est à ce moment là que Jim découvre que Silver joue en fait un double jeu avec lui et le capitaine Amelia, d'où le côté finalement plus sombre de la fin du morceau (séquence où Jim se cache dans un tonneau). A noter une reprise plus mélancolique du thème de Silver à la fin du morceau, évoquant en quelque sorte la 'trahison' de Silver.

'Ben' décrit quand à lui la séquence où Jim rencontre le robot BEN. Pour se faire, Howard utilise à nouveau un passage de mickeymousing sautillant avec un petit son électronique (genre thérémin) évoquant le robot-navigateur irritant. 'Ben' est probablement le seul passage vraiment inventif du score même si l'utilisation de ces petits sons électroniques sont finalement très brefs, trop même. A parti du milieu du film, Jim se retrouve confronté à Silver et son équipage. Dans 'Silver Bargains', le pirate tente de négocier avec Jim pour qu'il accepte de lui céder la carte le menant au trésor. On retrouve une fois encore le thème de Silver au violon celtique, le morceau évoquant dans la seconde partie la détermination de Jim qui jure de tout faire pour s'opposer à lui. Le côté plus menaçant et dissonant de la dernière partie évoque clairement la menace d'un Silver qui en a assez d'utiliser la manière douce avec Jim et est prêt à contre-attaquer s'il le faut. Dans 'The Back Door', on pourra trouver l'un des plus excitants passages d'action du score pour une nouvelle séquence d'affrontement entre Jim et les sbires de Silver à bord du navire qu'ils ont pris sous leur contrôle. Pour cette séquence d'action, Howard laisse son orchestre se déchaîner avec des cuivres agressifs et dissonants et de la percussion tonitruante. On retrouve ici le style brutal des morceaux d'action de 'Dinosaur', et malgré quelques passages de mickeymousing, le morceau est somme toute très sombre, chaotique et particulièrement enlevé, illustrant la frénésie de cette excitante poursuite entre Jim, Silver et ses hommes de main. L'aventure se prolonge alors dans 'The Portal' pour la découverte du portail spatial menant les aventuriers au fabuleux trésor tant convoité.

'Jim Saves The Crew' est le dernier grand morceau d'action/aventure du score. Jim va devoir tout faire pour sauver l'équipage et sortir de cette planète sur le point d'exploser. On retrouve une fois encore ici les cuivres chaotiques d'Howard et un passage d'action excitant évoquant tout le danger et l'urgence de cette grande séquence d'action finale. Le thème héroïque revient sous une forme toujours aussi épique pour évoquer les exploits de Jim. A noter que la guitare électrique refait son apparition à la fin du morceau reprenant le style héroïque de '12 Years Later', le morceau finissant de manière triomphante sur une excellente reprise du thème héroïque, l'histoire trouvant alors sa conclusion sur un très beau 'Silver Leaves' marquant le départ de Silver qui fait alors ses adieux à Jim en lui souhaitant bonne chance pour son avenir. Ce passage permet alors au compositeur de reprendre une dernière fois le thème nostalgique de Silver (à noter l'utilisation d'un petit accordéon qui reprend le thème au début du morceau), thème qui semble finalement exprimer la sympathie du personnage et son amitié avec Jim, le thème trouvant une conclusion particulièrement belle et noble aux cordes avec un bref passage folklorique sous forme de gigue celtique de 'pirates' (il semblerait que cette partie ait été co-composée avec un certain Alasdair Fraser) avant que le thème héroïque vienne conclure la partition comme il se doit dans un final plutôt enjoué et festif sous forme de danse irlandaise avec guitares, fiddle, whistle, tambourin et orchestre.

'Treasure Planet' est donc un savant mélange entre action, émotion, aventure, héroïsme et le sempiternel mickeymousing toujours lié aux musiques de dessin animé. Beaucoup se sont plein du manque d'inventivité de James Newton Howard sur une partition qui aurait mérité plus de développements et plus d'originalité. Le problème est que le film en lui manque est une pluie incessante de clichés et malgré la bonne idée entourant la psychologie du personnage de John Silver, on ne peut pas dire que le film en lui même soit particulièrement original. Cela a malheureusement du influer sur la musique d'Howard qui n'a pas su se renouveler comme il a pu le faire auparavant sur certaines de ses précédentes partitions. Ceci est d'autant plus regrettable que le score de 'Treasure Planet' possède quelques grands moments qui méritent vraiment le détour (la poursuite dans 'The Back Door', le surf spatial dans '12 Years Later', le final sous forme de fête irlandaise dans 'Silver Leaves', etc.). Bref, après le succès de 'Dinosaur' et le moyen mais néanmoins grandiose 'Atlantis', 'Treasure Planet' est une semi déception qui se rattrape fort heureusement par la puissance orchestrale et la qualité de nombreux passages d'action/aventure en plus de quelques passages intimes très touchants et nostalgiques. On espère maintenant que le compositeur saura trouver un sujet plus intéressant et original la prochaine fois.


---Quentin Billard