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1-The Victim 2.29
2-The Body 3.21 3-Start Remembering 1.30 4-About Last Night 1.24 5-The Closet 2.29 6-The Garden Pavilion 3.15 7-The Drive 1.13 8-Avenger 1.13 9-The Game 2.12 10-The Clinic 2.12 11-Poor Ben 4.37 12-Hostage 0.46 13-Burnout 1.13 14-End Title 2.44 Musique composée par: Jerry Goldsmith Editeur: Varèse Sarabande VSD-5210 Album produit par: Jerry Goldsmith, Tom Null, Richard Kraft Monté par: Kenneth Hall Artwork and pictures (c) 1988 Hemdale Film Corporation. All rights reserved. Note: **1/2 |
CRIMINAL LAW
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ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
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Music composed by Jerry Goldsmith
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"Quiconque lutte contre des monstres devrait prendre garde, dans le combat, à ne pas devenir monstre lui-même. Et quant à celui qui scrute le fond de l'abysse, l'abysse le scrute à son tour". Le thriller de Martin Campbell s'ouvre ainsi sur cette célèbre citation de Nietzsche extraite de 'Par-delà le Bien et le Mal'. En deux phrases, toute l'intrigue du film est résumée. Ben Chase (Gary Oldman) est un avocat talentueux qui vient à peine de réussir à faire innocenter son client Martin Thiel (Kevin Bacon) en triomphant dans un procès mémorable. Quelques jours après cette 'grande' victoire, Ben reçoit un coup de fil de Martin qui lui donne rendez-vous un soir dans un parc. Sur place, Ben y fait une découverte macabre: il tombe sur le corps calciné et atrocement mutilé d'une jeune femme et court alerter immédiatement la police. C'est le détective Stillwell (Tess Harper) qui mène alors l'enquête, mais sans piste sérieuse, le détective étant convaincu que Ben lui cache des choses et ne lui dit pas tout ce qu'il sait (par exemple: pourquoi était-il au parc ce soir là?). En réalité, Ben sait qui est le coupable: c'est Martin lui même. Pour la première fois dans sa carrière, Ben Chase découvre les limites du métier d'avocat: il sait qu'il a réussi à faire innocenter un dangereux psychopathe et maintenant que ce dernier est de nouveau en liberté, les crimes vont recommencer de plus belle. C'est une prise de conscience soudaine chez Ben: en redevenant à nouveau l'avocat officiel de Martin, notre héros va devoir jouer double jeu avec le dangereux psychopathe pour tenter de lui faire cracher le morceau afin de le coincer lui même et réparer ainsi son 'erreur'. Mais le jeu s'avère plus dangereux que prévu et Martin semble être particulièrement tenace et extrêmement peu loquace. Ben glisse sur une pente dangereuse à tel point que cela va devenir une véritable obsession chez lui: hanté par cette envie dévorante de stopper le tueur coûte que coûte en le faisant se 'démasquer' lui même, Ben devra aller jusqu'au bout quitte à en payer le prix. C'est sur cette sombre intrigue que la fameuse phrase de Nietzsche prend tout son sens, surtout dans la scène finale à l'intérieur du tribunal. Malheureusement, ce qui s'avérait être une intrigue intéressante à la base est finalement plombé par des clichés et autres stéréotypes en tout genre, ce qui nous laisse donc avec la panoplie habituelle d'inévitables séquences de suspense et de sursauts totalement gratuits, des portes qui s'ouvrent doucement, un tueur menaçant qui arrive dans le dos des autres, etc...et que dire de cette fin bâclée qui conclut le film comme une véritable série-B du Dimanche soir? Bref, voilà bien une fois encore l'exemple même d'un film qui aurait pu être nettement plus intéressant si le scénario avait été mieux exploité et si le réalisateur ne se perdait pas en chemin en accumulant cliché après cliché. Une déception de plus à rajouter dans l'univers des thrillers stéréotypés et typiquement Hollywoodiens.
Grâce à 'Criminal Law', Jerry Goldsmith a enfin l'occasion de revisiter le score 100% électronique comme il avait pu le faire sur le 'Runaway' (1984) de Michael Crichton. Entièrement confié aux synthétiseurs, le score de Goldsmith crée une atmosphère sinistre et pesante tout au long du film. Comme d'habitude, l'intérêt principal d'un tel score réside bien entendu dans l'élaboration des différentes textures électroniques, un atout majeur dans les partitions plus synthétiques du compositeur. 'Criminal Law' se résume ainsi en une série de différentes plages sonores organisées sur différentes textures synthétiques avec une série de sonorités parfaitement choisies pour renforcer l'atmosphère de suspense et de tension que le compositeur développe parfaitement tout au long du film. Ceux qui connaissent bien le score de 'Leviathan' (1989) seront surpris de s'apercevoir à quel point le compositeur a pu reprendre certaines de ses sonorités dans le score du film de George P. Cosmatos. Le point faible de la partition réside surtout dans le caractère assez anecdotique de la partition: il n'y a pratiquement aucun repère thématique auquel se rattacher et même si l'on trouve un semblant de thème au début et dans le 'End Title' du film, l'ensemble s'avère être assez faible à ce niveau là. (Difficile donc de pouvoir apprécier correctement ce score en dehors du film à moins d'être - comme moi - fan des scores atmosphériques et tendu) Le film s'ouvre au son d'un 'The Victim' plutôt sinistre avec des nappes de synthé dissonantes et une petite rythmique menaçante alors qu'une nouvelle victime du tueur est retrouvée dans une rue de la ville. Ce premier morceau est une très belle entrée en la matière avec ces sonorités dissonantes qui créent dès le début du film une ambiance glauque à souhaite et extrêmement pesante. Le choix de l'utilisation du synthé renforce à merveille le côté sombre, noir et 'froid' du film à l'instar d'une production comme 'Runaway' (dont l'atmosphère sinistre devait beaucoup à la musique électronique de Goldsmith). En tout cas, 'The Victim' est un bon petit hors-d'oeuvre pour bien commencer l'écoute de cette sinistre partition électronique. Ce qui suit reste dans le même ordre d'idée mais sans originalité particulière dans le genre. On y retrouve les 'mimiques' habituelles du compositeur dans le domaine des sons électroniques, en particulier cet emploi répété et insistant de sons en écho ou de sonorités plutôt lourdes et parfois métalliques, un élément majeur du 'son' de ce score. 'The Body' traduit à merveille cette ambiance de tension et de suspense lors de la découverte du corps atrocement mutilé dans le parc. A son sens très pointu de la rythmique, Goldsmith va parfaitement faire monter la tension en élaborant ses différentes textures électroniques et quelques rythmiques plus insistantes ou menaçantes, souvent à base d'ostinatos et de sonorités métalliques inquiétantes (et par moment plus agressives). 'Start Remembering' nous fait entendre une bribe de ce qui semble être le thème principal, plus paisible mais aussi plus mystérieux à la fois (et assez froid et monotone, reconnaissable grâce à l'utilisation de ces arpèges descendants) pour une scène où Ben est chez lui au calme, en train de se reposer, une petite pause avant de repartir en plein cauchemar. 'About Last Night' installe déjà une certaine tension pour une séquence de dialogue entre Martin et Ben après la terrible nuit que ce dernier a passé au parc. Si Martin a l'air calme et serein dans cette séquence, la musique de Goldsmith est là pour suggérer que quelque chose de sombre se profile à l'horizon: effectivement, c'est à ce moment là que Ben demande à Martin de l'engager pour être de nouveau son avocat. Les jeux sont fait, Ben ne peut plus reculer désormais. 'The Garden Pavilion', 'The Drive' ou 'The Game' sont autant de passages de suspense dans lesquels Goldsmith déploie tout son attirail de sonorités électroniques en tout genre pour créer une atmosphère de tension parfaite dans le film, mais sans originalité particulière. La séquence où Martin poursuit Ellen dans la clinique est le premier morceau de terreur/action du score, où l'on retrouve le style action typique de Goldsmith mais transposé ici dans le domaine des synthétiseurs. Les percussions et les différentes rythmiques sont aussi typiques du compositeur avec des sons menaçants en tout genre pour faire monter la tension, des sons souvent répétés ou en écho, froids et envoûtants. Finalement, le 'End Title' nous ramène à la paix et au calme avec un retour de ce thème d'arpèges plutôt quelconque et pas vraiment très intéressant en soi. le score de 'Criminal Law' fait partie des rares scores du compositeur à être systématiquement incendiés par les critiques qui ne voient là qu'une déception surprenante de la part d'un compositeur pourtant plus inspiré en temps normal. Sans vraiment pencher vers cet avis bien sévère, je dirai simplement que si vous n'aimez pas les scores électroniques et atmosphériques du compositeur, vous ne pourrez pas aimer 'Criminal Law'. Maintenant, c'est à vous de voir. La musique de Goldsmith colle parfaitement au film, mais si vous espérez entendre un score de suspense/thriller inspiré, vous risquerez fort d'être déçu. Il est clair que l'on sent très bien un manque d'inspiration évident ici, Goldsmith ayant fournir le minimum syndical sans chercher à creuse plus profond sa musique. Sans être le score 'affreux' que certains se plaisent ainsi à dénoncer, 'Criminal Law' est un petit score de suspense/thriller somme toute assez sympa même si l'ensemble n'a rien de follement mémorable. Un score finalement très anecdotique dans la carrière de Jerry Goldsmith mais qui mérite au moins qu'on lui laisse une petite chance avant de l'enterrer tout de suite! ---Quentin Billard |