The Delta Force

1-The Delta Force Theme 4.25
2-Three American Soldies 4.10
3-The Selections 5.27
4-The Takeover 2.56
5-Saved 5.17
6-Undercover 3.27
7-The Landing 4.15
8-The Collection 2.11

King Solomon's Mines
(Score by Jerry Goldsmith)

9-Main Title 3.40
10-Upside Down People 4.51
11-The Crocodiles 3.07
12-Pot Luck 3.24
13-Forced Flight 5.22
14-Dancing Shots 3.38
15-Good Morning 2.33
16-No Pain 3.06
17-No Diamonds
Générique Fin 4.21

Musique  composée par:

Alan Silvestri

Editeur:

Milan Records
CD CH 290

Produit par:
Alan Silvestri
Programmation audio:
David Bifano
Interprété par:
Alan Silvestri

Artwork and pictures (c) 1986 Editions Cannon Music Ltd (U.K.). All rights reserved.

Note: **1/2
THE DELTA FORCE
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Alan Silvestri
Inspiré par le fameux détournement d'un avion de la TWA en Juin 1985, 'The Delta Force' est une honnête série-B d'action mettant en scène Chuck Norris dans la peau du Major Scott McCoy, un des membres du groupe de commando des forces spéciales américaines, les 'Delta Force'. Tout commence le jour où deux terroristes arabes détournent un 747 de la ligne Athènes-Rome-New York. Les terroristes demandent ensuite aux pilotes de les emmener à Beyrouth. Mais les choses se compliquent au moment où les terroristes découvrent qu'il y a des personnes d'origines juives parmi les passagers de l'avion. Arrivés à Beyrouth, les terroristes débarquent les otages juifs et les emmènent dans leur QG, menaçant de tuer un otage toutes les 5 minutes leurs exigences ne sont pas satisfaites. Le Pentagone contre-attaque en envoyant un groupe de 'Delta Force' à la rescousse. Dirigés par le Colonel Alexander (Lee Marvin) et le Major McCoy (Chuck Norris), le commando d'élite américain va devoir organiser un plan minutieux visant à supprimer tous les terroristes et à libérer les otages. Si la première partie du film commence de manière tout à fait réaliste (bien que le film date de 1986, on ne peut s'empêcher de penser aux récents événements du 11 Septembre 2001), la seconde partie tombe dans la facilité Hollywoodienne avec des scènes d'action spectaculaires et parfois grotesques, et je parle surtout ici des séquences avec Chuck Norris. Effectivement, ce dernier n'a jamais brillé de par sa subtilité et s'est très vite spécialisé dans les séries-B d'action merdiques. 'Delta Force' ne déroge pas à la règle: l'acteur y interprète le héros américain typique, qui fonce dans le tas et sort des vannes après avoir tué ses ennemis. A l'instar d'un Arnold Schwarzenegger dans 'Commando', Chuck Norris est ici le héros indestructible (il n'est jamais blessé une seule fois dans ce film) qui tue plus d'une trentaine d'ennemis à lui tout seul, avec une moto équipée de missiles et de mitraillettes (mais bien sûr!). Difficile d'accorder un tant soi peu de sérieux à son personnage, d'autant que l'acteur roule des mécaniques pendant tout le film et se la pète bien. Les invraisemblances commencent alors à s'accumuler, gâchant un film d'action pourtant très excitant et captivant. (les cascades pipeaux, les doublures de Chuck Norris que l'on voit à trois kilomètres, les soldats du commando qui ne sont jamais blessés hormis un, les armes qui se rechargent toutes seules - surtout les missiles sur la moto- sans oublier le pompon: un affrontement final contre deux voitures ennemies en moto, avant de réussir à embarquer à bord d'un avion en train de rouler sur une piste d'aéroport) On notera au passage un casting impressionnant qui réunit quelques grands noms du cinéma américain (Lee Marvin, George Kennedy, Shelley Winters, Robert Vaughn, Robert Forster, Joey Bishop, Lainie Kazan, etc.), malheureusement, cela ne sauve pas le film du ridicule de l'interprétation de Chuck Norris qui gâche tout le film, rien qu'à cause de lui. C'est le problème de ce genre de film sérieux qui tourne souvent à la farce lorsque les producteurs misent tout sur une star. Le réalisateur/producteur d'origine Israélienne Menahem Golan nous livre là son quatrième film américain (il a tourné beaucoup de film en Israël avant de venir à Hollywood où il continuera à produire certains de ses films aux côtés de son compatriote, Yoram Globus), un film qui est assez vite tombé dans l'oubli même si pour beaucoup, comparé aux autres navets dans lesquels Chuck Norris a joué, 'The Delta Force' est certainement son meilleur film.

Un an avant le succès retentissant de 'Back To The Future', Alan Silvestri signait pour 'The Delta Force' un score d'action entièrement écrit et interprété sur synthétiseur (Silvestri utilise son matériel fétiche, le 'Synclavier Digital Music System', qu'il utilisera beaucoup par la suite). Certes, on est ici en plein dans une musique électronique de série-B à petit budget, néanmoins, le compositeur déploie une telle énergie dans ce score que cela vaut vraiment la peine d'en parler, même s'il s'agit d'un score mineur du compositeur, très vite tombé dans l'oubli. Le score de 'The Delta Force', c'est avant tout un thème principal, totalement surutilisé dans le film. Effectivement, Menahem Golan semble être un partisan du 'plus y en a, mieux c'est bon' puisque la majeur partie de la musique entendue dans le film est constitué de reprises incessantes (et parfois non développées) de ce thème principal. Pour un film d'action, le score de Silvestri est finalement assez peu rythmé hormis trois ou quatre passages d'action inévitables. Si le film s'ouvre au son d'une rythmique de batterie et d'une basse (tout au synthé), le thème héroïque apparaît très vite, véritable leitmotiv des héros des 'Delta Force'. Ce thème plutôt cool de par sa rythmique entraînante et son côté mélodique facilement mémorisable déploie tout le côté action/héroïque de la musique de Silvestri dans le film. Le réalisateur a ainsi tenu à ne faire intervenir que ce thème lors des séquences d'action avec le commando d'élite américain, et c'est en ce sens l'un des défauts majeur de la musique dans le film, puisque ce 'Delta Force Theme' est complément surutilisé et donne un côté très répétitif et monotone au score électronique de Silvestri.

La séquence du détournement de l'avion au début du film est illustré par deux passages mélancoliques, ce qui est assez original puisqu'on se serait plutôt attendu à deux passages d'action tonitruants. 'Three American Soldiers' est ce premier passage qui utilise un thème plutôt dramatique et mélancolique pour évoquer la gravité et le drame de cette situation. On notera l'utilisation très caractéristique de cette basse de synthé à la fin du morceau, basse obsédante et répétitive qui fait monter la tension dans les moments plus sombres au début du film. On ne pourra pas passer à côté de 'The Selections', autre morceau mélancolique accompagnant la séquence de la sélection des passages juifs. Silvestri évoque ici tout le côté dramatique de la scène avec un joli thème plutôt résigné. Même si la musique de Silvestri est entièrement électronique (d'où le côté froid et monotone de sa musique), le compositeur arrive néanmoins à faire véhiculer l'émotion souhaitée dans cette scène plutôt tragique, probablement l'un des meilleurs passages de sa partition (le reste étant finalement assez plat).

'The Takeover' est associé quand à lui aux terroristes arabes puisqu'il s'agit de leur motif principal qui ne reviendra que deux fois tout au long du film. Evidemment, on retrouve ici le côté oriental dans le thème de Silvestri, mais un élément finalement très restreint par rapport à ce qu'on aurait pu s'attendre à entendre. Basé sur un ostinato de percussions et une basse obstinée et répétitive, le thème prend de plus en plus d'ampleur même si on est surpris du côté finalement peu menaçant de ce thème. (on l'entend lorsque les terroristes arrivent à Beyrouth avec les otages) Dans 'Saved', Silvestri nous dévoile enfin le côté action de son score avec une variation autour du thème principal, soutenu par la batterie et la rythmique électronique (scène où le commando américain part délivrer les otages à Beyrouth). On pourra tout de même regretter le manque de développement du thème que Silvestri se contente de répéter inlassablement tout au long du film, et ce malgré la présence de deux ou trois variations assez mineures.

'Undercover' nous fait entendre quand à lui le côté plus sombre et atmosphérique de la musique de Silvestri, surtout entendu lors de la scène de détournement vers le début du film ou lorsque les terroristes commettent leurs méfaits (à noter l'utilisation de certaines sonorités électroniques que l'on retrouvera plus tard dans 'The Abyss'). 'The Landing' reprend le style action de 'Saved' avec une rythmique de basse/percussions/batterie pour un nouvelle variante du thème principal, le film se concluant sur le retour du thème mélancolique de 'Three Americain Soldiers' dans 'The Collection' (mort du soldat à la fin du film). Si le score colle assez bien au film, on ne peut s'empêcher d'être déçu à l'écoute de ce score électronique pour un film d'action de seconde zone. On pourra par exemple regretter le manque de véritables morceaux d'action en dehors des reprises envahissantes du thème principal, autre gros défaut du score dans le film de Golan. On est loin ici du style habituel de Silvestri avec ce score qui sent un peu le manque d'inspiration et qui aurait mérité un peu plus de développement et de travail au niveau musical. Effectivement, la plupart des morceaux se contentent uniquement de répéter le même motif ou les mêmes éléments sonores pendant 4 ou 5 minutes parfois, ce qui gêne considérablement l'écoute du score en dehors du film et provoque chez l'auditeur cette sensation de monotonie et d'ennui. C'est tout cela qui fait finalement de 'The Delta Force' un score anecdotique et totalement mineur dans la carrière d'Alan Silvestri qui, depuis, est passé à des choses beaucoup plus intéressantes. Malgré quelques moments très sympathiques (le thème principal est cool), 'The Delta Force' est un score de synthé assez sympa mais que l'on oubliera hélas très rapidement.


---Quentin Billard