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1-Swordfish 6.31*
2-Hydra 4.50 3-Morgue Music 2.48 4-The Insane Piano 2.33 5-Vernon Encrypted Network 3.12* 6-Digital Footprints 3.53 7-Shark River 4.11 8-Music For Violence and Orchestra 3.18* 9-Crater Lies 2.12 10-Helga and The Trojan Horse 3.32 11-Wrapped In C-4 5.41 12-Swan Song 3.43 13-Black Ops 5.01 14-Descartes In a Bar 1.58 15-Bombs At A Discount 4.09 16-Previncial Illusions 2.08 17-The Problem With Hollywood 2.39 *Composé par Christopher Young et Paul Oakenfold. Musique composée par: Christopher Young Editeur: Edition promotionnelle CD 96010 Album produit par: Flavio Motalla, Christopher Young Artwork and pictures (c) 2001 Intrada Records. All rights reserved. Note: *** |
SWORDFISH
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ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
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Music composed by Christopher Young
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Après un 'Gone In 60 Seconds' de triste mémoire, Dominic Sena revient en pleine forme sur 'Swordfish' (Opération Espadon), thriller se déroulant dans le milieu des hackers informatiques. Hugh Jackman y campe le rôle de Stanley Jobson, un hacker récemment libéré de prison et placé en conditionnelle. Les termes de sa conditionnelle sont clairs: il ne devra plus jamais toucher à un seul ordinateur. Hélas, un mystérieux espion excentrique du nom de Gabriel Shear (John Travolta) fait appel à lui et va le convaincre de reprendre du service pour l'aider à pirater un système informatique pour récupérer plus de 9 millions de dollars appartenant à une caisse noire secrète servant à financer des opérations anti-terroristes aux USA, et dont le nom de code est 'espadon'. Pour se faire, Stanley doit mettre au point un ver informatique, un 'trojan' qui lui permettra de s'infiltrer dans le réseau et de passer à travers les différents systèmes de protection. Mais les choses commencent alors à se compliquer. Stanley pensait participer à un simple braquage, mais il était loin de s'imaginer que tout cela allait prendre de telles proportions. Il sait que Gabriel ne lui dit pas tout et lorsque tout cela se transforme en fusillades et courses poursuites, Stanely sait qu'il a mis les pieds dans un sacré bordel. Les réelles motivations de Gabriel sont en réalité nettement plus complexes, l'espion travaillant en secret pour le compte d'un sénateur américain. Gabriel a besoin de récupérer cet argent pour financer l'armée secrète servant à lutter contre le terrorisme à travers tout le pays. Mais les flics sont alors sur les traces de Gabriel et la tension ne cesse de monter alors que Stanley se retrouve pris au piège et qu'il ne peut plus faire demi tour.
Film d'action survitaminé, 'Swordfish' est aussi un thriller où suspense et tension sont les maîtres mots du récit. Soutenu par une mise en scène captivante mais sans originalité particulière, le film de Dominic Sena s'affiche un peu au dessus des productions Hollywoodiennes standards de par la qualité du scénario et la complexité de certains personnages. Gabriel Shear joue sur plusieurs terrains à la fois. On le prend tout d'abord pour un milliardaire excentrique qui ne se refuse rien. On pense ensuite à un terroriste dangereux pour finalement découvrir qu'il est un espion travaillant en secret pour le gouvernement américain. Gabriel agit par patriotisme, pour venir en aide à son pays (peu lui importe de supprimer la vie de milliers de gens, pour peu que son pays et ses 'valeurs' soient saines et sauves). As de l'illusion, Gabriel va tout faire bluffer ses poursuivants à la fin du film. C'est le type de personnage que rien ne semble pouvoir arrêter et dont l'intelligence dépasse les situations les plus explosives. Quand au personnage de Ginger interprété par Halle Berry, difficile de cerner ses réelles motivations: est-elle vraiment au compte de Gabriel ou est-ce une agent des stups comme elle tente de le faire croire à Stanley? Evidemment, le coup de théâtre final nous donnera la réponse. A noter une introduction fort intéressante centrée sur le monologue de Gabriel à propos du 'problème avec Hollywood': effectivement, ce dernier affirme qu'Hollywood ne produit que de la merde et que le gros problème vient du manque de réalisme des films. Cette réplique cinglante s'affirme être doublement ironique par rapport au film en lui même qui correspond pourtant à tout ce que Gabriel dénonce: manque de réalisme de certains passages (le coup du bus suspendu dans le vide: un peu 'gros' quand même), happy end conventionnel, etc. On appréciera cette brillante touche d'humour assez originale qui en dit déjà long concernant le personnage de Travolta (toujours en pleine forme dans ce genre de rôle). Pour le reste, on ne pourra que regretter une fois de plus le manque de crédibilité de certains effets spéciaux et en particulier lors de la séquence d'ouverture de l'explosion où la production de Joel Silver a de nouveau fait appel au procédé du 'Bullet Time' crée pour 'The Matrix' (1999), hélas, sans la qualité visuelle des effets de 'Matrix'. Ici, le plan s'avère être particulièrement complexe, décortiquant de l'intérieur les dégâts d'une explosion à travers extérieur/intérieur. Le problème vient du fait que les responsables des effets spéciaux de ce film ont voulu voir trop 'gros' une fois de plus, la séquence s'en tirant finalement de manière assez limite puisqu'on a clairement l'impression d'assister à une mauvaise scène de cinématique issue d'un jeu de Playstation 2. Difficile de prendre ce genre de plan au sérieux, et ce malgré l'effort fourni par les artisans des effets spéciaux du film. Même chose pour certaines séquences d'explosion du film qui sentent l'image de synthèse bâclé. (plan de l'hélicoptère qui explose vers la fin du film par exemple) On appréciera la manière dont le réalisateur démarre son récit par la fin et revient au début (4 jours plus tôt) pour nous faire comprendre comment tout cela a pu arriver. La tension ne cesse de monter tout au long du film, entre poursuite, traque, fusillades et coups de théâtre. Voilà un spectacle Hollywoodien tout à fait captivant qui nous fera oublier le 'mauvais pas' de 'Gone In 60 Seconds', auquel le film fait ironiquement allusion (lors de son premier test, Stanley doit trouver un code d'accès informatique en moins de 60 secondes). Divertissant! Christopher Young continue de nous prouver qu'il est bel et bien le grand maître de la musique de thriller. Son travail effectué sur 'Swordfish' ne contient aucune originalité particulière mais s'inscrit néanmoins dans la droite lignée de partitions telles que 'Hush', 'Hard Rain' et surtout 'Urban Legend', un score qui semble avoir particulièrement inspiré Young sur ce film. On pourrait presque considérer le score de 'Swordfish' comme une sorte d'Urban Legend bis, mais avec de la techno en plus. Effectivement, Young s'est associé pour l'occasion avec Paul Oakenfold qui nous livre ici une composition plus dans l'esprit techno/pop, associé au matériau orchestral de Young. L'apport de Oakenfold sur ce score est loin de s'avérer essentiel, le musicien ayant reçu comme mot d'ordre de 'pimenter' la partition orchestrale de Young par quelques pièces techno/pop énergiques pour les principales séquences d'action du score (la poursuite entre Stanely et les flics - scène visiblement inspirée d'une séquence similaire dans 'Point Break' de Kathryn Bigelow -, l'affrontement en voiture dans la rue avec le coup du double flingue, etc.). Le film s'ouvre au son d'un 'Main Title' particulièrement sombre où des cordes tendues laissent vie la place à la bonne idée du score: l'utilisation dissonante de trompettes en sourdine, une sonorité assez particulière qui parcourt toute la partition avec brio. Très sombre, la musique de Young crée dès le début du film un certain malaise: on sent que la tension est omniprésente même si on ne sait pas encore pourquoi. La thématique n'est pas le mot d'ordre du compositeur car hormis un petit thème de piano/cordes plus intime pour évoquer Stanley et sa fille Holly, le reste ne contient pas vraiment de motif mémorable. Young consacre sa partition au suspense, à la tension et à l'action, car entre deux morceaux électroniques signés Paul Oakenfold, Young ne cesse de faire monter la tension avec ses couleurs orchestrales habituelles (cf. séquence de la jeune fille qui explose vers le début du film - la tension que déploie la musique de Young à l'écran est fort intéressante et captivante). On retrouve le style action violent de 'Urban Legend' avec ses rythmiques habituelles (toujours le fameux 'clic' orchestral comme rythme quasi ostinato dans la plupart de ses grands morceaux d'action - cf. l'excellent morceau d'action très 'Hard Rain' pour la poursuite finale du bus suspendu dans le vide). Rajoutons à cela cette excellente utilisation des trompettes en sourdine, et on obtiendra un score sombre et tendu, à la fois violent et excitant. Etant donné le contexte technologique de l'histoire du film, il est assez intéressant de constater à quel point le compositeur a tenu à se centrer autour d'un matériau orchestral plutôt que de tomber dans le piège de la facilité de la musique électronique bien moderne comme c'est le cas de la partie de Oakenfold. On retrouve les orchestrations habituelles du compositeur avec son lot de dissonances orchestrales traditionnelles, de cordes tendues, de cuivres agressifs, de percussions martelés à la 'Urban Legend'/'Hard Rain', etc. Rien de bien original en soi, mais un score d'action/suspense particulièrement sombre et aussi captivant que le film en lui même. Young a parfaitement su retranscrire toute la tension du film et sa musique se caractérise sous la forme d'un long compte à rebours inexorable. Pas très original donc, mais néanmoins très réussi! ---Quentin Billard |