1-Code Red/Semper Fidelis 2.11
2-Kaffe 2.16
3-Facts & Figures 1.56
4-Guantanamo Bay 2.48
5-Hound Dog 2.51*
6-Plea Bargain 2.18
7-Trial & Error 3.33
8-Pep Talk 3.17
9-Honor 3.48
10-Stars & Stripes Forever 2.07**

*Interprété par
Big Mama Thornton
**Composé par
John Philip Sousa

Musique  composée par:

Marc Shaiman

Editeur:

Columbia Records
CK 53391

Produit par:
Marc Shaiman, Hummie Mann

Artwork and pictures (c) 1992 Columbia Pictures. All right reserved.

Note: **
A FEW GOOD MEN
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Marc Shaiman
Après son inoubliable 'Misery' (1990), Rob Reiner revenait au sujet sérieux avec 'A Few Good Men' (Des hommes d'honneur), film de procès comme on en voit tellement à Hollywood depuis la fin des années 80. Tout commence un soir à la base militaire de Guantanamo à Cuba. Deux marines américains, le caporal Downey et le caporal Dawson agressent un de leur camarade, William T.Santiago. Ce dernier décédera quelques heures plus tard à l'hôpital. Accusé de meurtre, les deux jeunes marines prétendent qu'on leur avait donné l'ordre d'infliger à Santiago un 'code rouge' à la suite d'un grave manquement à son devoir. Le 'code rouge' est un blâme infligé à un marines par ses propres camarades lorsque ce dernier failli à sa tâche. C'est le lieutenant Daniel Kaffee (Tom Cruise), un jeune avocat de la Navy qui est engagé pour défendre les deux hommes à la cour. Kaffee s'adjoint les services de son assistant, le lieutenant Sam Weinberg (Kevin Pollak) et se retrouve associé au commandant Galloway (Demi Moore) chargée par la tante de Downey de représenter ce dernier au tribunal. Kaffee est un jeune avocat talentueux mais aussi très frimeur, et ce dossier sera l'occasion pour lui de prouver qu'il a l'étoffe d'un vrai avocat. Malgré son côté je-m'en-foutiste, Kaffee ne va pas tarder à s'intéresser d'un peu plus près à ce dossier et va mener sa propre enquête pour connaître enfin toute la vérité. Le procès ne sera pas facile, d'autant qu'il devra affronter le colonel Nathan R.Jessep (Jack Nicholson), un vétéran de l'armée qui, selon les dires des deux accusés, leur aurait ordonné de tuer Santiago alors qu'il avait officiellement interdit qu'on lève la main sur lui. Cette simple histoire de procès se déroulant dans le milieu militaire n'a rien de neuf. Mais Rob Reiner (qui emprunte ici l'histoire de la pièce de théâtre d'Aaron Sorkin) s'en tire à bon compte en nous livrant une mise en scène particulièrement tendue et captivante malgré quelques longueurs. Le casting est aussi particulièrement impressionnant puisqu'il réunit quelques stars telles que Tom Cruise, Kevin Bacon, Jack Nicholson, Kiefer Sutherland, Kevin Pollak, Demi Moore (à noter une apparition éclair de Cuba Gooding Jr.), néanmoins, l'ensemble n'a rien de franchement mémorable si ce n'est certains dialogues bien cinglants ou les touches d'humour du personnage de Tom Cruise ainsi que la performance de Jack Nicholson, toujours aussi épatant. Un film de procès très routinier, sympa sans plus!

Marc Shaiman débutait sa collaboration avec Rob Reiner en 1989 avec le fameux 'When Harry Met Sally' suivi du superbe 'Misery' (1990). Pour leur troisième collaboration, 'A Few Good Men' s'avère être une solide déception. Effectivement, la musique de Shaiman semble stagner tout au long du film, finissant par provoquer un certain ennui chez l'auditeur/spectateur qui finit par se questionner sur la réelle utilité de cette musique dans un film qui, finalement, aurait presque pu s'en passer. Ecrit pour orchestre avec un peu de synthé, le score de 'A Few Good Men' n'a rien de franchement mémorable. Le compositeur axe sa partition autour d'un petit thème de piano électrique qui ouvre le film dans 'Code Red/Semper Fidelis' lors de la scène du meurtre où Shaiman utilise ses nappes de synthé sombre, ce motif de piano et des percussions électroniques plus sombres. Shaiman nous fait entendre une facette plus dramatique avec le thème de 'Kaffe' où dominent une trompette avec quelques cuivres et quelques cordes plus mélancoliques, un bon penchant émotionnel au thème principal qui n'a rien d'un motif marquant, même après plusieurs écoutes.

La musique de Shaiman s'obstine tout au long du film à développer cette ambiance d'intrigue, évoquant les hésitations et les doutes de Kaffee quand à l'issue du procès. 'Facts & Figure' évoque avec énergie les préparatifs du procès où il étudie sa stratégie en compagnie de ses deux amis. Shaiman réutilise ici le piano avec l'orchestre (cordes et vent principalement) évoquant la détermination du personnage et l'avancée du procès. 'Guantanamo Bay' reprend la trompette et les cuivres solitaires de 'Kaffe' pour évoquer la tragédie qui est à l'origine du procès. Arrivé à la moitié du score, on remarque déjà le côté statique et ennuyeux d'une musique qui semble ne jamais évoluer si ce n'est dans un morceau comme 'Facts and Figures'. Le hautbois de 'Plea Bargain' prolonge l'ambiance lente et mélancolique du score mais n'apporte rien de neuf au reste de la partition, et après un 'Trial And Error' (reprise du thème principal au piano synthé) plus sombre évoquant une première déconvenue pour Kaffee et ses amis, 'Pep Talk' reprend le thème mélancolique de Kaffee avant que le fin ne se conclut sur 'Honor', le seul véritable morceau intéressant de toute la partition de Shaiman. Il est d'ailleurs fort regrettable de devoir attendre la fin du film pour entendre un bon morceau digne de ce nom. 'Honor' reprend le thème de Kaffee et se conclut de façon solennelle, évoquant le triomphe de la justice.

Vous l'aurez donc compris, 'A Few Good Men' est une partition tout à fait quelconque et sans histoire. Les films de procès n'ont jamais eu des partitions très mémorables comme c'est le cas pour 'Presumed Innocent' (John Williams), 'Ghosts of Mississipi' (Marc Shaiman), 'Class Action' (James Horner) ou 'The Rainmaker' (Elmer Bernstein). Il faut croire que ce genre cinématographique n'arrive pas à inspirer les compositeurs qui écrivent pour ce style de film. En tout cas, 'A Few Good Men' ne déroge pas à la règle, hélas. Probablement l'une des BO les plus inintéressantes que Marc Shaiman ait pu écrire pour un film de Rob Reiner!


---Quentin Billard