1-A Day In The Life 3.41
2-Hooked On Multiphonics 1.48
3-Blonde Behind The Wheel 2.08
4-JC Theme 3.35
5-Starting T1 1.51
6-Hearse Rent A Car 1.49
7-TX's Hot Tail 3.40
8-Graveyard Shootout 1.32
9-More Deep Thoughts 0.59
10-Dual Terminator 0.51
11-Kicked In The Can 2.03
12-Magnetic Personality 4.36
13-Termina-Tricks 2.13
14-Flying Lessons 0.57
15-What Do You Want
On Your Tombstone? 1.20
16-Terminato Tangle 3.21
17-Radio 2.21
18-T3 3.15
19-The Terminator* 2.17

Bonus Tracks:

20-Open To Me** 3.48
21-I Told You*** 3.12

*Composé par Brad Fiedel
**Composé par Marco Beltrami
Interprété par Dillon Dixon
Paroles de Dillon Dixon
***Interprété par Mia Julia
Composé par Mia Julia Schettino
Produit par:
Greg Wood, Maurizio Moricci

Musique  composée par:

Marco Beltrami

Editeur:

Varèse Sarabande
302 066 481 2

Album produit par:
Marco Beltrami
Producteurs exécutifs de l'album:
Joel Sill, Jonathan Mostow,
Robert Townson

Monteur de la musique:
Bill Abbott

Artwork and pictures (c) 2003 IMF Internationale Medien und Film GmbH & Co Produktions KG. All rights reserved.

Note: ***
TERMINATOR 3: RISE OF THE MACHINES
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Marco Beltrami
'Terminator 3: Rise of The Machines' est incontestablement l'événement cinématographique de l'été 2003. Pourquoi? Parce que le 'Terminator 2' de James Cameron fait partie des films cultes du cinéma américain des années 90, parce qu'il fut à son époque l'un des films les plus chers de l'histoire du cinéma et parce que les effets spéciaux de ce film repoussait toutes les limites du genre à l'époque. Il aura finalement fallu attendre plus de 10 ans avant qu'un troisième épisode voit enfin le jour. Réalisé cette fois-ci par Jonathan Mostow, artisan Hollywoodien tout à fait quelconque, déjà responsable de 'Breakdown' et 'U-571', ce 'Terminator 3' n'arrive malheureusement pas à la cheville du légendaire 'T-2'. La faute à une pluie d'effets spéciaux en non-stop, à un scénario minime qui lorgne du côté de 'T-2' et à un manque d'humanité, chose qui faisait pourtant le charme de 'T-2' où l'on ressentait parfaitement les tourments de chacun des personnages et la confrontation des valeurs humaines contre la froideur de la machine.

Ceci étant dit, 'Terminator 3' n'en reste pas moins un bon divertissement estival. Côté scénario, ce n'est pas vraiment génial: par exemple, on ne comprend pas quel est l'argument utilisé pour faire revenir les terminators et Skynet, le réseau informatique responsable du 'jugement dernier'. A la fin de 'T-2', les terminators étaient censés être mis hors d'état de nuire après la destruction de la puce qui servirait à développer cette technologie cybernétique. Sans aucune explication apparente, on nous apprend simplement que le jugement dernier n'a pas été évité mais qu'il a simplement été retardé. On est en droit de se poser des questions quand à la crédibilité d'un tel raccourci scénaristique qui sent l'argument de bas étage amenant ce troisième épisode. Ceci étant dit, on rempile pour une nouvelle aventure violente et mouvementée, un choc des titans où vont s'affronter le T-800 (Arnold Schwarzenegger) revenu dans le passé et le T-X (Kristanna Loken), une nouvelle forme de terminator appelé 'Terminatrix' et qui prend l'apparence d'une belle femme. Mais qu'on ne s'y trompe pas, le T-X est une machine de combat redoutable capable de prendre l'apparence des êtres qu'il touche et quasiment insensible aux coups.

La mission du T-X est simple: supprimer John Connor (Nick Stahl) devenu adulte et éliminer sa future femme, Kate Brewster (Claire Danes). Dans le futur, John et Kate seront deux atouts majeurs de la résistance humaines contre les machines. Le schéma est donc toujours le même: un terminator envoyé du futur retourne dans le passé pour tuer des membres importants de la future résistance humaine, et à ce terminator s'opposera un autre terminator qui sera chargé de protéger la vie de John et Kate et de combattre le terminator ennemi. Pendant ce temps, la technologie de Skynet continue à se développer jusqu'à ce qu'un mystérieux virus commence à s'emparer de tous les réseaux informatiques du pays. Les responsables du développement de cette technologie ne savent pas encore qu'ils vont provoquer la fin du monde, et c'est ce que John Connor va tenter d'empêcher, avec l'aide de ses amis. Mais le T-X est un obstacle redoutable qui ne reculera devant rien pour les empêcher d'atteindre leurs missions et de permettre le soulèvement des machines. Explosions, fusillades, combats titanesques, cascades et courses poursuites ahurissantes, tout est fait pour rendre l'action encore plus spectaculaire que dans le second opus. Au niveau de l'interprétation, on ne pourra en dire que du bon: Schwarzenegger reste égal à lui même, et bien qu'il s'avère être vieillissant (56 ans), il est toujours aussi bon dans ce rôle. Claire Danes et Nick Stahl forment un joli couple même si Claire Danes était assez inattendu sur ce coup (on aurait cependant préféré retrouver Edward Furlong pour le rôle de John Connor). Mais c'est incontestablement la jolie Kristanna Loken qui tire son épingle du jeu et qui, grâce à ce rôle de terminatrix surpuissante, s'est déjà imposé dans la cour des grands. Seulement voilà, Jonathan Mostow n'est pas James Cameron et ce 'Terminator 3' s'en fait grandement ressentir. Certains avaient des à priori au sujet de cette suite, la plupart craignant que ce film trahisse l'esprit de l'incontournable 'T-2'.

Si l'on ne peut pas vraiment parler d'une 'trahison', on ne pourra pas vraiment dire que 'T-3' est pour autant la suite parfaite. 'Terminator 3' accumule une fois encore tous les défauts des principales suites du cinéma Hollywoodien d'aujourd'hui: trop d'effets spéciaux, une envie incontrôlable d'en faire toujours plus et ce au profit d'un bon scénario digne de ce nom, etc. comme dans le récent 'Matrix Reloaded', 'Terminator 3' est une avalanche ahurissante d'effets spéciaux en tout genre. Les excès de cette véritable furie visuelle ne nous feront malheureusement pas oublier que le film se contente de singer maladroitement 'T-2' (scène du bar au début, confrontation avec un terminator ennemi surpuissant qui possède les mêmes pouvoirs que le T-1000 du deuxième opus, affrontement avec des flics, retour clin d'oeil du Dr.Silberman, etc.) sans jamais réussir à l'égaler. Cameron avait compris qu'il ne suffisait pas d'enchaîner des effets spéciaux et des séquences spectaculaires en tout genre pour réussir à faire un bon film. Mostow et son équipe sont allés dans la direction opposé en tombant dans la facilité exaspérante de la surenchère visuelle et sonore (si par malheur votre cinéma met le son à fond, vos oreilles vont véritablement souffrir dans certaines séquences d'action!). Certes, les scènes d'action sont assez hallucinantes et parfaitement maîtrisées, certes, les effets spéciaux sont de très grande qualité et on ne s'ennuiera pas une seule seconde (le film semble un peu court, on aurait souhaité en savoir un peu plus sur la guerre contre les machines après le jugement dernier), mais l'ensemble n'a franchement pas la qualité du second épisode et nous prouve que le 'toujours plus' n'est décidément pas un gage de réussite.

Après les deux célèbres scores électroniques signés Brad Fiedel, la production a décidé de changer de cap sur le plan musical et de confier le travail à Marco Beltrami. Après ses travaux exemplaires sur la trilogie 'Scream', 'Mimic', 'The Faculty' ou bien encore 'Blade 2', Beltrami revient dans l'action et le suspense avec ce puissant 'Terminator 3' pour lequel il a écrit un grand score orchestral mixé avec quelques touche d'électronique et une chorale imposante. La production a donc décidé de laisser tomber la voie du 100% électronique pour offrir un souffle nouveau à ce vaste film d'action tonitruant. Totalement inattendu sur cette production, Beltrami nous livre un score plein de bruit et de fureur, tout à l'image du film. On retrouve le style orchestral typique du compositeur dans un mélange entre la noirceur de 'Scream' et la puissance de 'Blade 2'. Evidemment, tout 'Terminator' est indissociable du célèbre thème composé par Brad Fiedel en 1984 (et repris dans la suite en 1991). Malheureusement, ceux qui s'attendaient à le retrouver tout au long du film seront vite déçu car ce n'est pas le cas. Il faudra attendre le générique de fin pour entendre une assez bonne reprise orchestrale inédite de ce superbe thème.

Le score de 'Terminator 3' repose sur un nouveau thème principal. Il s'agit en réalité du thème de John Connor, thème plus dramatique, lent et mélancolique et qui évoque le destin de John Connor, un avenir qu'il ne veut pas accepter mais qu'il doit affronter malgré tout. Beltrami nous en propose une jolie variante dans le 'JC Theme' qui n'est pas sans rappeler par moment le lyrisme de 'The Thin Red Line' de Hans Zimmer. Des cordes lyriques dominent ce thème mélancolique et nous rappelle que Beltrami n'est pas que le compositeur des films d'horreur et autres slasher-movie et qu'il sait faire preuve de sensibilité lorsqu'on lui en donne l'occasion. (le magnifique thème de Sidney dans 'Scream' n'était-il pas suffisamment révélateur?) 'A Day In The Life' ouvre le film de manière sombre avec quelques tenues orchestrales et des sonorités électroniques assez sinistres. Très vite, la chorale vient se joindre à l'orchestre alors que le prologue nous résume brièvement la situation de l'humanité dans le futur et les tourments de John Connor devenu un marginal vagabond errant seul sur les routes. Le compositeur fait déjà ici une brève allusion à son thème principal entendu aux cordes mais c'est le côté terrifiant qui va vite prendre le dessus.

Dans 'Hooked On Multiphonics', Beltrami utilise quelques rythmiques électroniques modernes tendance techno et annonce déjà le côté chaotique de sa partition. Le T-X commet ses premiers méfaits dans 'Blonde Behind The Wheel' où l'on retrouve des cordes stridentes à la 'Scream' et des cuivres hurleurs à la 'The Faculty'. Premier gros morceau d'action/terreur du score, 'Blonde Behind The Wheel' permet à Beltrami de mettre en avant le côté dangereux et surpuissant du T-X, la puissance orchestrale du morceau retranscrivant celle du personnage. 'Starting T1' (titre ironique?) nous permet d'accéder au côté plus atmosphérique de la partition de Beltrami. Avec un excellent travail autour des sonorités électroniques et des effets orchestraux en tout genre, Beltrami retranscrit à merveilleux la menace inspirée par le T-X. En ménageant ainsi le suspense, le compositeur fait monter la tension d'un cran et nous propose d'entendre quelques moments particulièrement sinistres associés au grand méchant du film.

'Hearse Rent A Car' est un nouveau morceau d'action chaotique mettant en avant les percussions électroniques et les sonorités orchestrales proche de 'The Faculty' ou 'Blade 2'. On pourra reprocher le manque d'originalité du score, mais le résultat est au rendez-vous. Le morceau décrit une séquence de course poursuite sur la route. Le reste du score va ainsi suivre son chemin en oscillant entre pièces d'action tonitruantes, suspense atmosphérique particulièrement tendues et quelques moments plus calmes. 'More Deep Throughts' fait justement partie de ces passages plus calmes où le compositeur a recours au thème principal associé à John Connor. Il évoque une fois de plus les tourments du héros et l'avenir qui pèse sur ses épaules. 'Kicked In The Can' est un nouveau passage d'action particulièrement excitant évoquant l'affrontement entre le T-800 et le T-X dans la séquence des toilettes. La puissance des percussions/rythmiques électroniques (atout majeur des passages d'action de ce score) alliés à l'orchestre rend la scène encore plus intense, et on retrouve le même genre d'ambiance dans l'excellent 'Magnetic Personality' est ses cordes à la 'Scream'. (scène où T-X se retrouve piégé par le champ magnétique) Les choeurs ne sont pas omniprésents mais on les retrouve dans le sombre 'What Do You Want On Your Tombstone?'. On aurait simplement souhaiter les entendre un peu plus. 'Radio' conclut le film avec une touche d'émotion et une variante transformée du thème de John Connor associé à une chorale de femmes quasi angélique. Enfin, le compositeur nous permet d'entendre une version complète de son nouveau thème dans 'T3' qui offre un peu d'émotion à un ensemble finalement assez sombre, noir, menaçant et chaotique. Quand à 'The Terminator', il nous permet de réentendre le célèbre thème de Brad Fiedel orchestré par Beltrami et son équipe.

Si vous êtes un fan pur et dur des deux premiers scores de Brad Fiedel, il est certain que le nouveau score de Beltrami pour 'Terminator 3' risquera de vous surprendre quelque peu. Pour tous les autres, le passage de l'électronique à l'orchestral s'avérera être salutaire, bien que les deux scores électroniques de Fiedel apportaient néanmoins un petit plus qui a disparu ici avec le score de Beltrami. Effectivement, le côté synthétique des deux premiers scores de Fiedel renforçaient l'aspect froid et futuriste des deux premiers films, mais ici, on sent nettement le côté plus moderne des scores d'action/suspense d'aujourd'hui et leur côté malheureusement plus quelconque voire 'standard'. Ceci étant dit, 'Terminator 3' est un bon score fait d'action intense et de suspense glauque et qui, à défaut d'être inoubliable, s'avère être un bel effort de la part du jeune Marco Beltrami. Espérons qu'à partir de maintenant, Beltrami ira un peu plus vers des films plus intimistes et dramatiques, comme il l'avait déjà fait avec 'I Am Dina', 'Angel Eyes' ou 'The Minus Man'.


---Quentin Billard