Pour la suite des aventures de Lara Croft, la plus célèbre héroïne de l'histoire des jeux vidéo, c'est Jan De Bont qui reprend le flambeau après un premier épisode pas vraiment indispensable. Ce second opus permet à Angelina Jolie de retrouver le rôle de la célèbre aventurière en quête de trésors mythiques. Après avoir découvert les ruines d'un temple construit autrefois par Alexandre le Grand en Grèce, Croft s'embarque pour une nouvelle aventure où elle devra retrouver une mystérieuse boule de cristal magique qui se trouve être la carte indiquant l'emplacement de la boîte de Pandore, un coffre mythique censé renfermer le secret de la vie, caché dans un endroit que l'on surnomme 'le berceau de la vie', la où l'humanité a vu le jour. Pour se faire, Croft va s'associer avec son ancien compagnon, Terry Sheridan (Gerard Butler), afin de retrouver la trace de la boule de cristal détenue par les bandits Shay Ling. Seulement voilà, le sinistre Jonathan Reiss (Ciaran Hinds, vu récemment dans le rôle du président russe de 'The Sum of All Fears') poursuit la boîte de Pandore avec la ferme intention de s'en servir comme arme et de la vendre à prix fort pour anéantir l'humanité. La boule le menant à la boîte de Pandore est détenue par les bandits Shay Ling de Chen Lo; Reiss va donc devoir négocier avec eux afin de récupérer cette carte le menant jusqu'au berceau de la vie. Une fois la boule récupérée, Reiss va tenter de déchiffrer l'énigme de cette boule de cristal et de découvrir l'emplacement exact du lieu où se cache l'objet mythique tant convoité. Seulement Croft et Sheridan sont à ses trousses et vont tout faire pour s'en emparer à leur tour et rejoindre le berceau de la vie avant Reiss et ses sbires. S'en suivra alors une confrontation finale entre les deux camps ennemis dans le lieu maudit où se cache la boîte mythique. Si vous avez détesté le premier opus, vous aurez de forte chance d'être encore déçu par cette suite.

'Tomb Raider: The Cradle of Life' n'est certainement pas LE grand film de l'été, mais il n'en demeure pas moins un solide divertissement estival, idéal pour se détendre un peu en cette dure fin d'août. Angelina Jolie est plus athlétique que jamais dans le rôle de cette aventurière que rien n'arrête et qui sert déjà de modèle pour les féministes du monde entier. Seulement voilà, elle a parfois tendance à en faire un peu trop: rejoindre une voiture en sautant en parachute alors qu'il est plus simple de monter dedans à pieds, ce n'est pas assez pour elle: il faut aussi qu'elle se sente obliger, pour remonter à la surface de l'eau au début du film, de coller son poing dans la gueule d'un requin, chose que probablement personne ne pourrait réussir à faire étant donné la taille, la vitesse et la force d'un requin de cet acabit. C'est ce genre de balivernes qui gâchent considérablement un bon film d'aventure pourtant bien ficelé, servi par un flot impressionnant de cascades en tout genre (spectaculaire séquence du saut en parachute au-dessus d'une ville, réalisé sans faire appel aux effets spéciaux) et une suite quasi ininterrompue de séquences d'action bien chorégraphiées. Aucun doute possible, Jan de Bont sait filmer des scènes d'action, même si son usage des ralentis n'est pas toujours du meilleur goût; d'autre part, on voyage beaucoup tout au long du film, beaucoup plus que dans le premier opus qui ne se passait que dans 2 ou 3 pays du monde: ici, on va de la Grèce à l'Angleterre en passant par la Chine (Shanghai) jusqu'en Afrique (le film pourrait presque servir de modèle pour toute bonne agence touristique digne de ce nom!). Ce nouveau 'Tomb Raider' n'est pas sans rappeler les bons moments du célèbre 'Raiders Of The Lost Ark', et ce même si Jan de Bont n'est pas Spielberg! La dernière demi-heure du film est la plus impressionnante, mais, paradoxalement, la plus décevante question effets spéciaux (genre, la mort du méchant, sorte de version maladroite de la mort du T-1000 à la fin de 'Terminator 2'). Conclusion, voilà un film fort sympathique mais qui ne restera pas très long dans nos mémoires. Un honnête spectacle de divertissement sans plus.

Après Graeme Revell, c'est au tour d'Alan Silvestri de mettre en musique la suite des aventures de la plus célèbre héroïne des jeux-vidéo. Pour se faire, Silvestri a eu à sa disposition un très grand orchestre de 100 musiciens avec une chorale de 40 chanteurs et le flot habituel de sonorités électroniques high-tech. Avec 'Tomb Raider: The Cradle of Life', ne vous attendez pas à un score follement original, Silvestri a fait son job, un point c'est tout. On commence donc dès le début du film sur une exposition à l'orchestre du thème principal, thème d'aventure assez quelconque et finalement très décevant lorsqu'on sait que Silvestri est capable d'écrire de très grands thèmes ('Back To The Future', 'The Mummy Returns', 'Predator', 'Judge Dredd', etc.). Très vite, Silvestri met en place ses mélanges orchestre/synthé, la partie orchestrale étant continuellement soutenue par une rythmique électronique un brin techno, servant à accentuer les différentes scènes d'action du film. 'The Luna Temple' (séquence du temple grec au début du film) impose ainsi le ton action du score avec un orchestre puissant, quelques choeurs et la partie électronique. 'Shark Attack' poursuit dans cette direction lors de la scène du requin (les percussions étant toujours très présentes, surtout dans la partie électronique).

Très vite, le voyage en Chine permet à Silvestri d'utiliser des sonorités plus asiatiques avec le lot habituel de flûte de pan et une flûte exotique mystérieuse souvent associé aux bandits Shay Ling. Silvestri se permet même une petite touche d'humour lors de la séquence où Lara Croft affronte Chen Lo avec un fusil à baïonnette. Le compositeur utilise à ce moment de la percussion martiale tendance musique de la révolution française, une petite idée étonnante qui renforce le côté déjà bien énergique de cette musique d'action. On retrouve par moment le style action du Silvestri de 'Long Kiss Goodnight' ou 'Eraser', autrement dit les BO d'action les plus décevantes de Silvestri, car, hélas, ce nouveau score de 'Tomb Raider' n'a rien de franchement mémorable malgré sa grande efficacité à l'écran. 'Flower Pagoda Battle' est la musique d'action illustrant la confrontation à Shanghai avec l'hélicoptère de Reiss, Silvestri maintenant ses rythmiques électroniques et une écriture orchestrale plus imposante que celle de Revell pour le premier opus. La partie chorale est assez peu présente, sauf dans les moments les plus grandioses du film, en revanche, le thème principal revient fréquemment, souvent confié aux cuivres ou aux cordes. A noter une excellente reprise de ce thème dans la séquence du saut en parachute de 'Skydive Getaway', là où le thème revient de manière énergique et entraînante.

'Orb Transmission' est une pièce plus lumineuse, Silvestri utilisant choeurs et orchestre dans un style proche de 'The Abyss' lorsque Lara déchiffre la carte de la boule. Ce passage plus féerique d'esprit annonce déjà la partie finale à venir, introduite par un 'Journey To The Cradle of Life' plus énergique, dominé par des percussions africaines mélangées à l'orchestre. 'The Cradle of Life' est nettement plus sombre d'esprit, évoquant le passage des gardiens de la nuit et le sinistre mystère entourant ce lieu maudit. Le film trouvera sa conclusion sur le superbe 'Pandora's Box', passage plus lyrique et dramatique où Silvestri laisse éclater son orchestre dans un thème final de toute beauté, évoquant le trésor mythique et la bonne résolution de Lara. Après une légère touche de mélancolie dans " Not Meant To Be Found ", Silvestri conclut sa partition par une dernière reprise du thème principal dans 'Lara Croft - Tomb Raider'.

On est un peu déçu par le manque d'originalité d'un score qui, finalement, ne rend pas hommage au talent de Silvestri. Ces mélanges de sonorités électroniques avec orchestre tendent parfois à rappeler les musiques écrites par Mark Mancina sur les deux 'Speed' de Jan de Bont, et ce même si le résultat à l'écran est impeccable (Silvestri renforce l'ambiance d'action/aventure du film avec brio). Malgré tout, le score de 'Tomb Raider: The Cradle Of Life' n'a rien de vraiment marquant. Il s'agit d'une composition assez passe-partout mais suffisamment intéressante pour susciter un certain intérêt d'écoute. On aurait simplement souhaité entendre un Silvestri plus inspiré par son sujet. Sympa, sans plus, donc!


---Quentin Billard