1-Main Titles 1.17
2-Max Meets Allison 2.01
3-Halloween 0.37
4-To The Witches'
House We Go 1.39
5-Max Lights The
Enchanted Candle 1.44
6-Escape From Witches' Lair 2.04
7-Brother/Sister Theme 1.52
8-Witches on a Rampage 1.21
9-Graveyard Attack 3.01
10-Witches on Holiday 1.46
11-Who Stole The Brooms? 1.01
12-Witches Tricked/
Safe Again? 2.44
13-Winnie's Lament/
The Capture 3.55
14-Setting The Trap/Scherzo 2.51
15-Brother/Sister Talk 1.21
16-Winnie Flies/
Zombie Speaks 2.12
17-Witch Attack 4.45
18-Conflagration/
Resurrection 4.50
19-End Titles 1.35

Musique  composée par:

John Debney

Editeur:

Edition promotionelle

Album produit par:
John Debney
Musique montée par:
Nancy Fogarty

Artwork and pictures (c) 1993 Walt Disney Pictures. All rights reserved.

Note: ***
HOCUS POCUS
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by John Debney
Dans cette production Disney assez débile, trois sorcières de la ville de Salem en 1693 kidnappent la jeune Emily Binx et s'emparent de sa source de vie afin de rajeunir. Thackery, son jeune frère, se lance alors à sa poursuite et tente de la sauver des griffes des sorcières. Mais ces dernières lui jettent un sort qui le condamne à prendre l'apparence d'un chat noir pour l'éternité. Les villageois s'emparent alors des trois soeurs et les pendent. Hélas, un sort a été jeté: si un individu vierge rallume la bougie à flamme noire durant une nuit de pleine lune, les trois sorcières reviendront à la vie et continueront de s'emparer de la vie des jeunes enfants. 300 ans plus tard, en 1993, c'est le jeune Max Dennison (Omri Katz) qui rallume cette bougie. Et voilà les trois sorcières de retour pour commettre de nouveaux méfaits dans une époque qui n'est plus la leur. Max devra alors tout faire pour tenter de les arrêter, en compagnie de sa soeur Dani (Thora Birch, seulement âgée de 11 ans à l'époque), de Allison (Vinessa Shaw), sa nouvelle fiancée, ainsi que de Binx le chat, qui a survécu lui aussi aux 300 ans à cause du sort des sorcières.

'Hocus Pocus' aborde le sujet d'Halloween sur le ton de l'aventure et de la fantaisie, avec quelques stéréotypes des films de sorcières volant sur des balais ou des potions magiques qui transforment les gens. L'ensemble demeure néanmoins assez gros. Les effets spéciaux ne sont pas toujours très crédibles (on voit clairement que les trois actrices incarnant les sorcières sont accrochées à des câbles), hormis peut être l'animation du chat Binx, assez réussie. Reste le jeu d'acteur du trio star du film, Bette Midler, Sarah Jessica Parker et Kathy Najimy. On sent clairement que les trois actrices se sont éclatées sur ce film, Bette Midler et ses deux compagnes en profitant même pour pousser la chansonnette à l'occasion d'une scène amusante mais ridicule en même temps. Bref, voilà un film de sorcières très divertissant mais pas vraiment indispensable.

John Debney a vraiment débuté sa carrière de compositeur pour le cinéma grâce à 'Hocus Pocus'. Ses précédents projets étaient passés jusqu'ici inaperçus (séries et téléfilms principalement), mais grâce à 'Hocus Pocus', Debney va enfin avoir l'occasion de se lancer dans le milieu de la musique de film. Debney a donc écrit pour ce film une partition symphonique sympathique et sans prétention. Le compositeur annonce immédiatement la couleur avec le 'Main Titles' où il utilise le thème principal, sorte de petit scherzo dansant évoquant le côté espiègle et maléfique des trois sorcières de Salem. Debney utilise aussi un choeur pour renforcer le côté magique de l'histoire. Le thème du 'Main Titles' résume à lui tout seul tout l'esprit du film, Debney étant décidément assez fort lorsqu'il s'agit de trouver des thèmes parfaitement ancrés dans une partition. 'Max Meets Allison' est plus nostalgique et tendre d'esprit, Debney renouant avec son style des musiques de comédie avec piano et orchestre pour un petit thème plus tendre évoquant la romance entre Max et Allison. Le morceau accompagne ses premiers pas dans sa nouvelle école, sur un ton assez enjoué qui n'est pas sans rappeler par moment le style orchestral de John Williams, un compositeur qui semble avoir quelque peu influencé Debney dans certains passages du score. N'oublions pas que Williams lui-même avait déjà mit en musique les aventures d'un autre trio de sorcière dans 'The Witches of Eastwick' (1987).

'Halloween' pose le ton plus léger du score pour évoquer le début des festivités pour la soirée d'Halloween. 'To The Witches' House We Go' nous replonge à son tour dans l'univers mystérieux et sombre des sorcières. Avec des orchestrations très soignées et quelques parties de chorale mystérieuse, Debney évoque le côté sombre et maléfique des sorcières avec un côté toujours assez fantaisiste, nous rappelant que nous sommes quand même dans une production Disney. Les sorcières reviennent dans 'Max Lights The Enchanted Candle' où Debney s'amuse à pasticher quelque peu le célèbre 'Apprenti sorcier' de Paul Dukas, un élément qui reviendra quelque fois tout au long du score. On retrouve ici le style un peu mickey-mousing plus typique de ce que Debney écrit habituellement pour les productions Disney. A noter que le thème des sorcières revient ici sous une forme à la fois plus sombres et plus légères. 'Escape From Witches' Lair' évoque la menace des sorcières sur un ton toujours assez fantaisiste, dans la veine du mickey-mousing de rigueur pour ce style production. Il s'agit ici du premier morceau d'action permettant à Debney de donner un côté plus énergique et mouvementé à son écriture orchestrale, parfois proche d'un Williams ou d'un Horner.

Debney nous fait entendre son deuxième thème dans le joli 'Brother/Sister Theme', motif très mélodique associé à Max et sa soeur Dani. Confié à quelques cordes amples et lyriques, le thème nous permet d'entendre la facette plus tendre du compositeur, toujours très à l'aise dans ce style de musique. Le 'Brother/Sister Theme' apporte aussi une bonne touche d'émotion au sein d'un score finalement assez agité et très linéaire. Les sorcières se déchaînent dans l'amusant 'Witches On A Rampage', le thème des trois soeurs étant repris sur un rythme à la fois dansant et agité, évoquant à merveille l'univers des sorcières maléfiques et des sortilèges comme Paul Dukas a pu les décrire dans son poème symphonique de 'L'apprenti sorcier', oeuvre de référence dans le domaine (on pense aussi à 'Uranus' des 'Planètes' de Gustav Holst), l'ensemble manquant juste un petit peu d'originalité par moment.

L'action repart de plus belle pour l'énergique 'Graveyard Attack' et la poursuite dans le cimetière. Debney continue de développer le thème des sorcières sur un ton toujours très mouvementé, privilégiant ses orchestrations étoffées et un rythme fort agité. Les choeurs reviennent à plusieurs reprises pour évoquer l'univers magique de cette aventure, parfois accompagné d'un célesta qui rappelle un peu John Williams dans son utilisation de l'instrument. Le compositeur nous propose une variante plus amusante du thème des sorcières dans 'Witches on Holiday' où Debney pastiche de nouveau 'L'apprenti sorcier' de Dukas lors de la scène où les sorcières réveillent le mort dans sa tombe, une chose que l'on retrouvera plus nettement dans le sautillant 'Who Stole The Brooms?'.

Debney décrit par la suite la confrontation entre les trois sorcières et Max et ses amis. On notera un 'Winnie's Lament' plus amusant, là où Debney reprend le thème des sorcières sous la forme d'une petite valse confié à quelques solistes avec l'orchestre, flûte à bec, violon, violoncelle, clavecin. C'est une petite idée amusante et distrayante mais qui nous fait presque regretter le fait que Debney ne se lâche pas un peu plus souvent dans ce genre de passages fantaisistes. 'The Capture' est nettement plus intense et évoque une fois encore les méfaits des trois frangines lors du kidnapping de la petite Dani. A noter ici une utilisation plus violente des percussions plus dans l'esprit d'un Jerry Goldsmith, le thème des sorcières devenant nettement plus menaçant à ce moment là.

'Brother/Sister Talk' nous permet de réentendre le thème de Max et Dani confié ici à un piano et quelques cordes chaleureuses, le temps d'une petite pause après que les trois sorcières se soient retrouvées brûlées vives dans l'école. Les frangines sont de retour dans 'Winne Flies/Zombie Speaks' et c'est la confrontation finale dans le violent 'Witch Attack'. Debney garde son morceau le plus énergique pour la fin, un dernier déchaînement orchestral agité pour souligner la fureur des sorcières et leur détermination à accomplir leur mission. L'affrontement trouve alors sa conclusion sur l'excitant 'Conflagration'. 'Resurrection' accompagne avec émotion la mort du chat (scène triste) et le départ de l'âme de Binx, libéré de son enveloppe charnelle, le thème de 'Brother/Sister' concluant l'histoire sur une touche d'émotion libératrice.

'Hocus Pocus' est une BO d'aventure assez sympathique, preuve que le compositeur est toujours à l'aise sur ce style de production familiale. La partition de Debney pour 'Hocus Pocus' est à la fois amusante, entraînante, sombre et énergique. Son principal défaut est un manque flagrant d'originalité (Debney, fidèle à son style plus artisanal, reprend toutes les recettes du genre sans jamais réussir à les dépasser) et une trop grande linéarité qui lasse un peu à l'écoute. Reste que sa partition est parfaitement ancrée dans le film, sans être pour autant inoubliable. Un score finalement assez sympa et sans prétention particulière.


---Quentin Billard