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1-Arrivals 5.19
2-Cash 7.28 3-The Set-Up 3.21 4-Dust 4.16 5-Identities 1.48 6-Extreme Prejudice 2.13 7-The Plan 9.22 8-To Mexico 3.05 9-No Friendlies 2.40 10-They Didn't Care 3.39 11-The Funeral 2.07 12-A Deal 4.41 Musique composée par: Jerry Goldsmith Editeur: Intrada Records MAF 7001 D Produit par: Jerry Goldsmith Musique montée par: Ken Hall Artwork and pictures (c) 1987 Carolco. All rights reserved. Note: *** |
EXTREME PREJUDICE
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ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
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Music composed by Jerry Goldsmith
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'Extreme Prejudice' est le film d'action typiquement hollywoodien, avec son lot de fusillades, d'explosion, de violence et de méchants sans scrupules. Walter Hill, passé maître dans le cinéma d'action ('48 Hours', 'Red Heat', etc.), applique toutes les recettes du genre, en s'appuyant sur un scénario un peu plus poussé que la moyenne. Nick Nolte interprète Jack Benteen, shérif texan qui se retrouve confronté à Cash Bailey (Powers Boothe), important baron de la drogue au Mexique. Le problème, c'est que Cash est un vieil ami, aimant la même femme, Sarita Cisneros (Maria Conchita Alonso). Sarita vit avec Jack, mais depuis quelque temps, leur couple bat de l'aile, à tel point que Sarita est sur le point d'accepter les avances de son ancien amant, Cash. Jack est un dur à cuir, prêt à tout pour mener à bien sa mission contre Cash et son empire de la drogue. Pendant qu'il mène sa propre enquête, un groupe de militaires d'une mission gouvernementale ultra-secrète prépare le hold-up d'une banque. Il s'agit en fait d'une diversion qui va permettre à ces hommes de s'emparer de documents secrets compromettants et appartenant à Cash Bailey. C'est le major Paul Hackett (Michael Ironside) qui dirige cette équipe. Les préparatifs vont bon train et le hold-up se déroule comme prévu, jusqu'au moment où l'un d'entre eux, le sergent Luther Fry (Dan Tullis Jr.) est abattu à la sortie de la banque. Les hommes du commando digèrent mal la mort de leur ami, mais ils doivent poursuivre la mission malgré tout. Très vite, Hackett va croiser le chemin de Jack. Ensemble, ils vont s'associer afin d'éliminer l'empire de la drogue de Cash.
'Extreme Prejudice' rend un hommage évident aux westerns de Sam Peckinpah, et plus particulièrement au célèbre 'The Wild Bunch' (La horde sauvage). Walter Hill va même jusqu'à reproduire les effets d'impacts sanglants qui ont fait toute la réputation (parfois négative) du film de Peckinpah, à sa sortie en 1969. En réalité, la longue séquence de la fusillade finale de 'Extreme Prejudice' montre là une tentative hasardeuse de reproduire de manière assez flagrante le final sanglant de 'The Wild Bunch'. 'Extreme Prejudice' est donc une sorte de western moderne dans lequel les voitures ont remplacé les chevaux. Pour le reste, le film est très proche de l'esthétique de ces films: décors mexicains, shérif texan-dur à cuir à la gâchette facile, grand méchant avec sa troupe de mercenaires mexicains, duel final comme dans les westerns à l'ancienne, etc. on ne pourra pas passer à côté de l'interprétation solide de Nick Nolte dans le rôle de ce shérif qui ne sourit presque pas une seule fois durant tout le film, un gros dur à la gâchette facile, digne d'un Clint Eastwood ou d'un John Wayne (à mon souvenir, Jack ne se fait pas toucher une seule fois durant tout le film, et pourtant, ce n'est pas faute de se faire constamment tirer dessus). Walter Hill orchestre ainsi une longue plongée dans la violence en accentuant, comme le fit Peckinpah à son époque, les impacts de sang, parfois assez saisissants. Ici, pas de place à la réflexion: il s'agit d'un film bourrin à 100%! Le mélange des deux intrigues (celle de Jack/Cash et celle du commando du major Hackett) vient ajouter un peu de piments à un film d'action assez sympa, bien que très stéréotypé et sans surprise particulière. Jerry Goldmsith poursuit sur sa lignée de scores d'action avec accompagnement électronique typique de ses partitions des années 80. 'Extreme Prejudice' n'a rien d'un chef-d'oeuvre mais confirme néanmoins le talent du compositeur sur les scores d'action. Jerry Goldsmith utilise le Hungarian State Opera Orchestra, mixé avec ses sempiternels synthétiseurs très 'eighties' pour fournir un score d'action dans la plus pure tradition du genre. 'Arrivals' donne le ton dès le début du film. Avec des cuivres, des tenues de cordes et une rythmique électronique omniprésente, le morceau décrit avec énergie l'arrivée des hommes du commando de Hackett au début du film. Goldsmith en profite ainsi pour développer lors du générique de début le motif de 4 notes descendant (souvent confié aux synthés ou aux xylophones, comme dans la 6ème pièce, 'Extreme Prejudice'), que l'on retrouvera dans certains passages plus 'musclés' du score. La partie rythmique de 'Arrivals' devient de plus en plus importante, jusqu'à installer une rythmique électronique excitante et plus rapide (importance des percussions électroniques dans ce score), lors du générique de début. La partie orchestrale nous renvoie très clairement ici à certains scores d'action années 80 du compositeur, et plus particulièrement à 'Rambo II'. Après cette introduction assez excitante, qui résume bien tout l'esprit musclé et brutal du film, 'Cash' nous permet d'entendre le thème de Cash Bailey, confié à un synthé plus aigu, très facile à identifier à cause de sa sonorité particulière. Ce thème possède une certaine ambiguïté, peut-être en vu de représenter ainsi l'ambiguïté de la relation entre Jack et Cash (des anciens amis qui se retrouvent confrontés l'un à l'autre aujourd'hui). Certes, certains sons de synthé utilisés sont parfois assez bizarres, mais le résultat est là. En l'espace de deux morceaux, Goldsmith arrive déjà à capter tout l'esprit du film, comme il sait si bien le faire. Une pièce comme 'The Set-Up' est ainsi très représentative du côté électronique et rythmique du score de 'Extreme Prejudice', avec cette partie orchestrale toujours très présente malgré tout. 'Dust' est un de ces passages atmosphériques évoquant la tension du film avec quelques percussions électroniques qui rappellent beaucoup les sonorités de 'Link'. C'est donc dans le morceau 'Extreme Prejudice' que Goldsmith développe le thème rythmique, renforcé ici par la percussion électronique, quelques cuivres déterminés (cors et trombones principalement), le tout dans un style plus action représentant la séquence où les hommes de Hackett font exploser un camion rempli d'hydrogène sur un hangar déserté. Très vite, et ce dès le début du film, la musique de Goldmsith nous fait clairement comprendre que quelque chose de grave va arriver prochainement, et qui débouchera sur la fameuse séquence finale de la fusillade au Q.G. de Cash Bailey. Dans 'The Plan', Goldsmith maintient la tension avec quelques percussions électroniques et un orchestre plus tendu, oscillant entre des tenues de vents, des cordes et quelques cuivres. Le morceau accompagne les préparatifs de l'attaque finale sur le Q.G. de Cash, au Mexique. C'est dans ce long morceau de plus de 9 minutes que le compositeur développe un thème (joué ici par une sorte de flûte de pan samplée au synthé) qu'il reprendra lors du générique de fin (l'excellent 'A Deal'). 'No Friendlies' reprend l'excellent thème plus mélodique, annoncé dans 'The Plan', avec cette espèce de flûte de pan samplée, et soutenu par quelques percussions électroniques, toujours omniprésentes. Le superbe thème de 'No Friendlies', typique de Goldsmith, nous renvoie aussi aux anciennes partitions western du compositeur, surtout dans la façon dont le compositeur accompagne son thème avec quelques sons discrets de castagnettes (on pense aussi au thème de 'Under Fire', avec des sonorités électroniques assez similaires dans le traitement sonore). Ajoutons à cela le fait que le thème intervient peu de temps avant que Cash et Jack se provoquent en duel, comme dans les bons vieux westerns à l'ancienne. On sent ici une très discrète mais réelle envie d'évoquer le côté plus 'western' du score, avec le style de mélodie ample et nostalgique que le compositeur avait l'habitude d'écrire pour certains de ses westerns. 'They Didn't Care' nous permet de retrouver le thème de Cash, toujours joué par ce son de synthé assez bizarre, sur un glissando qui évoquerait presque les glissendi d'harmonica - version synthé un peu 'cheap' - du 'C'era una volta il west' d'Ennio Morricone, ce qui confirmerait alors, la thèse de l'allusion musicale au côté western du film. Ce qui est certain, c'est que la partie hispanique est réellement présente, surtout dans la scène où Jack arrive avec les hommes de Hackett au Q.G. de Cash, au Mexique. Le thème de Cash est repris une dernière fois dans 'The Funeral' (on pense une fois de plus à 'Under Fire' ici), avant que le score trouve sa conclusion sur l'excellent 'A Deal', superbe reprise du thème hispanique de 'No Friendlies', sous une forme plus ample et majestueuse, entendu lors du générique de fin. 'A Deal' est la fin parfaite pour une partition de ce genre, Goldsmith concluant sa musique en beauté, à défaut d'avoir particulièrement innové dans le traitement de l'électronique mixé à l'orchestre (c'est quelque chose qu'il fait fréquemment depuis le début des années 80). Bref, pour ceux qui connaissent bien le style action de Jerry Goldsmith, 'Extreme Prejudice' s'avèrera certainement être un score sans surprise particulière. Néanmoins, le score confirme le talent du compositeur dans le domaine des musiques d'action et son habileté à manier les textures électroniques mixées à l'orchestre. 'Extreme Prejudice' apporte ainsi une dose d'énergie supplémentaire au film de Walter Hill, et confirme le fait que le compositeur californien est décidément très doué lorsqu'il s'agit de retransmettre l'esprit d'un film dans une musique. Un score d'action années 80 très sympa, à défaut d'être particulièrement marquant. ---Quentin Billard |