1-Main Title 3.01
2-P.C.H 1.03
3-First Score 2.17
4-Lone Score 1.20
5-Love Theme 1.40
6-Chase 5.30
7-Porsche Power 0.39
8-Drive My Car? 2.15
9-Ann Buttons 1.16
10-Payoff 3.29
11-Showtime 4.21
12-End Credits 3.01

Musique  composée par:

Basil Poledouris

Editeur:

Varèse Sarabande
VCD 47352

Album produit par:
Basil Poledouris
Supervision de la musique:
Ken Kushnick,
David Passick

Producteurs exécutifs:
Richard Kraft, Tom Null

Artwork and pictures (c) 1987 Orion Pictures Corporations. All rights reserved.

Note: **1/2
NO MAN'S LAND
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Basil Poledouris
A l'instar de 'Gone In 60 Seconds' (1974), 'No Man's Land' (260 Chrono) nous plonge dans l'univers des voleurs de voitures, entre poursuite, traque et trahison. Le film de Peter Werner commence ainsi comme un polar tout à fait conventionnel et se transforme très vite en film dramatique. D.B. Sweeney y campe le rôle de Benjy Taylor, jeune flic engagé par le lieutenant Bracey (Randy Quaid) pour démanteler un gang de voleurs de voiture en se liant d'amitié avec l'un d'entre eux, Ted Varrick (Charlie Sheen) et en s'assurant que ce dernier lui accorde toute sa confiance. Une fois qu'il aura la preuve de sa culpabilité, il devra l'arrêter et le livrer aux autorités. Jeune flic qui débute dans le métier, Taylor va devoir repousser ses limites et jouer un jeu dangereux avec Varrick et ses compagnons. Mais tout se complique lorsque notre jeune héros tombe amoureux de Ann (Lara Harris), la soeur de Ted. Désormais, Taylor doit mentir à la fois à Ted et à Ann. Mais tout va trop loin, et Taylor finit par se retrouver piégé par ses propres mensonges, ne sachant plus comment se sortir de ce pétrin. Effectivement, le jeune flic finit par se lier réellement d'amitié avec Varrick et n'a absolument aucune envie de l'arrêter. Au contraire, il finit même par apprécier la vie de luxe que mène Ted et goûte aux 'joies' du vol de voitures. Seulement voilà, le lieutenant Bracey est là pour le mettre constamment en garde contre ses dérapages, mais, un jour ou l'autre, Varrick finira par découvrir la vérité, et pour Taylor, il sera peut-être trop tard. C'est cette intrigue dramatique sur fond de polar qui fait tout l'intérêt de 'No Man's Land', loin d'être une simple série-B d'action années 80 comme le film a l'air de l'être. D.B. Sweeney excelle dans le rôle de ce jeune flic qui joue double jeu et qui ne peut désormais plus reculer. Tout l'intérêt du film repose ainsi sur sa relation amicale ambiguë avec Ted Varrick, le malfrat qu'il doit coffrer. Pour le reste, 'No Man's Land' est typique de l'esthétique des polars des années 80, avec une touche dramatique non négligeable, preuve que ce style de film peut être tout aussi intéressant sans le lot de violence gratuite habituelle et bien trop souvent coutumière de ce genre de production.

Le score de Basil Poledouris pour 'No Man's Land' est tout à fait caractéristique des musiques électroniques de série-B d'action des années 80. Ne vous attendez pas ici à retrouver le Poledouris de 'Robocop' ou de 'Conan The Barbarian', on en est loin! Le score s'articule autour d'une solide rythmique rock/électro avec grosse batterie omniprésente, basse, synthé et même quelques parties de guitare électrique bien 'cool'. A noter que le choix de l'électronique tient plutôt du fait que les producteurs d'Orion (avec qui Poledouris avait déjà collaboré la même année pour 'Robocop' de Paul Verhoeven) n'ont donné que 4 semaines au compositeur pour écrire la musique de ce film. Hélas, l'ensemble sent cruellement le manque d'inspiration, mais le résultat à l'écran reste malgré tout assez satisfaisant, bien que Poledouris aurait certainement fait mieux si on lui avait laissé un peu plus de temps. Le 'Main Title' annonce d'emblée le ton du score: Poledouris amorce sa rythmique de batterie rock très 'film d'action des années 80' avec un environnement électronique omniprésent tout au long du film. On sent ici l'influence d'un Harold Faltermeyer (cf. 'The Running Man') voire d'un James Horner, le score de 'No Man's Land' se rapprochant par moment de 'Commando' ou '48 Hours'.

Très 'action', le 'Main Title' annonce le ton sombre et 'musclé' du score, ainsi que le côté polar/filature du film. Hélas, par la suite, on s'ennuie ferme, faute d'un certain manque de relief dans la musique. Effectivement, on aurait aimé entendre un motif principal ou deux (en dehors du motif rythmique du 'Main Title', guère convaincant en soi), de même qu'une partie orchestrale n'aurait certainement pas été de trop ici - on excusera Poledouris à ce sujet, étant donné le délai très court que lui ont laissé les producteurs de 'No Man's Land'. A l'instar du film de Peter Werner, la musique de Poledouris nous offre ici une vision sombre de cette histoire d'amitié, de mensonge et de trahison, vu exclusivement ici sous l'angle du polar. Effectivement, le score de 'No Man's Land' délaisse tout aspect psychologique et se concentre sur une atmosphère de type action/suspense, typique des scores électroniques 'eighties' de l'époque. Ici, pas de place à la subtilité; Poledouris maintient constamment sa rythmique de batterie rock entraînante, que ce soit pour la première scène où Taylor teste la voiture de Varrick, la poursuite dans la rue après que Taylor ait tenté de voler une voiture ou la spectaculaire poursuite en voiture au milieu du film. La guitare électrique intervient dans la scène de poursuite dans la rue et donne un côté plutôt cool à cette séquence d'action. Poledouris fait ainsi une brève incursion dans l'univers rock par le biais de ces quelques parties de guitare et ces sympathiques rythmiques de batterie tout à fait caractéristiques du score de 'No Man's Land'.

Le 'Love Theme' intervient quand à lui assez tardivement, pour évoquer la relation amoureuse naissante entre Taylor et Ann. Aussi étrange que cela puisse paraître, le 'Love Theme' n'a rien de vraiment romantique en soi, et reste même assez sombre et mystérieux d'esprit. Il évoque plutôt la situation extrêmement inconfortable de Taylor, obligé de mentir même à la femme qu'il aime. Evidemment, Poledouris aurait put tomber dans les clichés des musiques romantiques avec saxophone, comme on a trop souvent tendance à en entendre à cette époque dans ce style de film. Le ton sombre du film impliquait ainsi que la musique conserve cette tension et ce suspense du début jusqu'à la fin du film, et ce quelque soit la situation de l'histoire. C'est ce que Poledouris a compris et a directement appliqué dans sa partition électronique. Ceci étant dit, le 'Love Theme' n'a rien de franchement mémorable et s'effacera très vite de notre mémoire. Ceci vient ainsi rejoindre notre critique concernant le manque de thématique d'un score électronique finalement peu inspiré. Au final, 'No Man's Land' faite partie de ces scores méconnus du compositeur, tombés dans l'oubli parce qu'ils n'ont pas sut se hisser au rang des 'mastodontes' orchestraux du compositeur que sont 'Robocop', 'Conan The Barbarian', 'Flesh + Blood', etc. En clair: une grosse déception!


---Quentin Billard