1-Little Giants Main Theme 1.02
2-Choosing Sides 3.57
3-The Tryouts 1.35
4-Not Chosen 1.57
5-The Go-Cart Chase 2.57
6-Forming Their Own Team 2.54
7-Becky & Junior 2.49
8-The 1st Practice 1.36
9-Learning The Plays 1.38
10-Becky's Dream/
Team Montage 3.27
11-The Race for Spike 2.00
12-Madden & The Big
Boyz Arrive 3.35
13-Training Montage 1.07
14-Spike Appears 1.02
15-Jake's March 1.32
16-Pep Talk To Victory 2.51
17-Second Half Kickoff 2.47
18-Jake's Run For Glory 1.22
19-Spike Gets Junior 0.32
20-Becky Goes In 4.46
21-Little Giants On Fire 4.06
22-The Big Win 4.33

Musique  composée par:

John Debney

Editeur:

Edition promotionnelle

Score produit par:
John Debney
Monteur de la musique:
Ken Wannberg

Artwork and pictures (c) 1994 Warner Bros/Amblin Production. All rights reserved.

Note: ****
LITTLE GIANTS
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by John Debney
'Little Giants' (Les petits géants) est sorti en pleine période des films de sport familiaux. Dans la même catégorie, on peut ainsi citer 'The Mighty Ducks' ('Little Giants' semble s'en inspirer massivement), 'Angels In The Outfield', 'The Sandlot', etc. Duwayne Dunham, réalisateur de 'Homeward Bound' (1993), signe là un film frais et amusant sur l'affrontement entre deux équipes junior de football américain dans la petite ville d'Urbania. Ex-star du football américain, Kevin O'Shea (Ed O'Neill) est tellement devenu populaire qu'il a vu son nom inscrit à l'entrée de la ville. Il entraîne une équipe junior de football nommé les 'Cow-boys', choisi afin de représenter la ville. Seulement voilà, Danny O'Shea (Rick Moranis), qui a toujours vécu dans l'ombre de son frère, a son mot à dire. Tout petit, c'est Kevin qui était le plus rapide, le plus fort et le plus populaire. C'est lui qui remportait toutes les victoires. Aujourd'hui, Danny est décidé à ne plus se laisser marcher sur les pieds et se lance dans un pari fou: former à son tour une équipe junior de football américain, capable de rivaliser avec celle de son frère, les 'Little Giants'. Problème: la ville ne peut être représentée que par une seule équipe et un seul coach. Pour savoir qui aura cet immense honneur, Kevin et Danny décident de faire s'affronter leurs équipes respectives lors d'un match décisif. Danny possède un point d'avance: sa fille Becky (Shawna Waldron), surnommée 'armoire à glace' - à cause de son physique de garçon manquée et de sa force redoutable - fait partie de son équipe. Becky va donner du fil à retordre à l'équipe adverse, qui peut à son tour compter sur la force et la rage de Spike Hammersmith (Sam Horrigan), le gros 'bestiau' de service. C'est au cours d'un véritable choc des titans que le vainqueur aura le privilège de représenter définitivement la ville d'Urbania.

Le scénario de 'Little Giants' est assez similaire à celui de 'The Mighty Ducks', où l'on voyait déjà un coach amateur former une équipe junior de hockey et affronter son rival au cours d'un match décisif. Le film de Dunham transpose cette intrigue dans l'univers du football américain pour les juniors. On suit avec intérêt cette histoire amusante, avec son lot de gags, de personnages attachants et de bonne humeur 'familiale'. Mais derrière cette simple histoire de football américain et d'équipe sportive se cache une petite fable sur le dépassement de soi et la détermination à surmonter tous les obstacles. L'adage de 'Little Giants' est sans aucun doute 'quand on veut, on peut!'. On y voit aussi se profiler discrètement une petite critique ironique envers les parents obstinés qui tiennent absolument à ce que leurs enfants gagnent coûte que coûte, en oubliant que l'essentiel, dans le sport, c'est de participer. Rick Moranis et Ed O'Neill forment un duo de frères rivaux très réussis, bien que l'on ait du mal à prendre Moranis au sérieux, au début. Niveau crédibilité, on a du mal à croire que l'équipe des 'Little Giants' soit capable de mettre la pâtée aux gros durs à cuire des 'Cow-Boys', bien plus fort et plus entraînés qu'eux, et surtout, on ne comprend pas pourquoi les 4 secondes de la fin du match s'éternisent et se transforment en 20 secondes (est-ce un 'trou' dans le scénario?). Quoiqu'il en soit, ne soyons pas trop mauvaise langue: malgré ses défauts, 'Little Giants' est sans aucun doute l'un des films les plus sympathiques sur le thème des enfants dans le sport, un agréable petit divertissement familial plein de bonne humeur et d'optimisme.

Toujours très à l'aise dans le registre de la comédie, John Debney nous offre avec 'Little Giants' l'un de ses meilleurs scores comédies, une partition orchestrale fraîche et pleine de vie, dont l'atout majeur est de posséder, à l'instar du film, une bonne humeur communicative. Constitué de deux thèmes principaux, l'un plutôt entraînant et enjoué (il évoque l'équipe des 'Little Giants' et de leur détermination), l'autre plus intime et mélodique (lié à Becky), le score de 'Little Giants' commence comme une partition de comédie habituelle et prend très vite une tournure plus épique inattendue. On sent par moment quelques prémisses du futur 'Cutthroat Island', que Debney composera un an après ce film. C'est cette dimension héroïque quasi épique qui fait de 'Little Giants' un savoureux cocktail entre aventure et comédie, et tout cela à partir d'une simple histoire de football américain. Comme souvent dans ce style de film, les valeurs invoquées sont celles du courage, de la loyauté, de l'esprit d'équipe, du dépassement de soi, de la détermination, etc. Debney transforme toutes ces valeurs en mouvements orchestraux quasi héroïques, mettant ainsi l'accent sur des cuivres héroïques, des cordes déterminées et énergiques et d'impressionnantes percussions martiales qui affirment le côté héroïque de la partition.

Le 'Little Giants Main Theme', qui sert de générique de début au film, est un vrai trésor de bonne humeur et d'énergie orchestrale. Le thème principal est ainsi amorcé par un bref rythme de caisse martiale, l'orchestre lançant alors un rythme plus sautillant et survitaminé. Aucun doute possible, on est ici en plein dans une musique de comédie où règne une bonne humeur franche et exaltante. Deux axes musicaux caractérisent ainsi la partition de 'Little Giants': une partie, martiale et héroïque, fait la part belle aux cuivres et aux percussions, tandis que l'autre partie, plus intime, évoque la romance fleurissante entre Becky et Junior et les appréhensions de 'armoire à glace', chacun de ses deux axes étant représenté par son propre thème. Après quelques moments énergiques dans la première séquence du match, 'The Go-Cart Chase' vient rappeler le côté enjoué de l'introduction avec des orchestrations fraîches et cette bonne humeur chère au compositeur, le morceau illustrant la poursuite de Becky en kart. 'Forming Their Own Team' se fonde sur un rythme martial entraînant, lorsque les enfants des 'Little Giants' construisent leur propre équipe. L'utilisation des percussions, des cuivres, des cordes et des vents se rapproche beaucoup par moment du style d'une fanfare, même si Debney tient toujours à garder une certaine légèreté nous rappelant que nous sommes là dans un spectacle familial frais et sans prétention.

'The 1st Practice' évoque à son tour la première séquence d'entraînement, où Danny découvre qu'il aura fort à faire s'il veut faire de ses 'nuls' des futurs joueurs de foot. On se croirait ici en plein dans le 'The Great Escape' d'Elmer Bernstein, avec sa fanfare sautillante et ses cuivres majestueux. Debney imite ce style parfois proche du 'Uncommon Valor' de James Horner (séquence d'entraînement militaire) ou du 'Von Ryan's Express' de Jerry Goldsmith, pour une idée déjà similaire à celle de 'The Great Escape'. Pour Debney, l'entraînement au foot ressemble comme deux gouttes d'eau à un entraînement de marines américains. Pour se faire, le compositeur nous propose, non sans humour, de suivre cet entraînement acharné sur un rythme martial et enjoué. La motivation progressive du groupe va de part avec notre plaisir à découvrir une musique enjouée et toujours aussi captivante, minute après minute. A noter que la partie intime permet de nuancer la partition, comme c'est le cas dans 'Becky's Dream/Team Montage', où Debney utilise le thème intime confié à un piano avec quelques cordes chaleureuses. L'une des plus belles utilisations de ce thème provient de la scène où Becky annonce à son père qu'elle ne participera finalement pas au match final. On sent ici toute l'appréhension de la fille et de son souci d'être aimée et appréciée par Junior, le tout soutenu par la justesse d'écriture et la franchise musicale du compositeur.

On retrouve un style très énergique et vivant pour 'The Race for Spike' (Kevin et Danny font la course pour trouver Spike en premier) et c'est 'Training Montage' (autre séquence d'entraînement avant le match décisif) qui vient rappeler le style épique du score, avec son rythme de caisse militaire et ses cuivres quelque peu inspirés du 'Robin Hood' de Michael Kamen. La musique de Debney peut alors paraître très martiale pour un sujet aussi léger, mais ce serait passer à côté de l'humour de la partition qui, malgré son côté orchestral parfois épique, n'en demeure pas moins une superbe partition de comédie, parfois légère et toujours très entraînante. Le style martial revient dans 'Jake's March' (style fanfare) lors de la séquence du match final, Debney multipliant ces envolées héroïques dans 'Pep Talk To Victory', 'Jake's Run for Glory' ou bien encore le superbe 'The Big Win', concluant la partition sur un sentiment de triomphe absolu.

Vous l'aurez compris, 'Little Giants' est une partition comédie pleine de bonne humeur et de sentiments, tout à l'image du sympathique film de Duwayne Dunham. John Debney, compositeur toujours très sous-estimé, continue de nous prouver qu'il sait écrire de très bonnes partitions symphoniques, et ce même si au niveau de la personnalité musicale, la plupart de ses partitions laissent parfois à désirer. Certes, sur ce sujet, le score de 'Little Giants' est loin d'être d'une originalité folle. Pourtant, on se laisse vite séduire par cette partition éclatante, à l'enthousiasme communicatif, entre tendresse et héroïsme. De quoi passer un très bon moment en compagnie de l'une des meilleures partitions comédie du compositeur!


---Quentin Billard