1-Main Title 3.39
2-Blood Brothers 3.11
3-Adventure With A Moose 3.46
4-Leona The Owl 1.28
5-Hunting Aligators 3.38
6-The Mysterious Hunter 2.36
7-On The Firing Range 4.38
8-Bow Hunting 2.04
9-Adventure Montage 4.09
10-The Bear Lady 1.32
11-Marshall Flies The Skybolt 7.28
12-Finding The Cave 1.49
13-The Cave Of A
Thousand Sleeping Bears 4.01
14-Epilogue 1.00

Musique  composée par:

Joel McNeely

Editeur:

Prometheus Records
PCD 147

Album produit par:
Joel McNeely
Monteurs de la musique:
Tom Vilano, Jeanette Surga
Producteur exécutif pour
Prometheus Records:
Luc Van De Ven
Producteur exécutif pour
Morgan Creek:
James G.Robinson
Producteur exécutif de la
musique pour Morgan Creek:
Mark Berger

Artwork and pictures (c) 1997 Morgan Creek Production, Inc. All rights reserved.

Note: ***1/2
WILD AMERICA
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Joel McNeely
'Wild America' raconte l'histoire de trois jeunes frères qui quittent prématurément la maison familiale pour partir filmer des animaux dans l'Amérique sauvage. Le film s'inspire de l'histoire vraie de Marshall, Marty et Mark Stouffer, leur rêve étant de filmer les animaux sauvages dans leur environnement. Grâce à l'argent de leurs parents, les trois frères peuvent s'acheter une bonne caméra pour mener à bien leur projet. Evidemment, leurs parents se montrent assez hostile à l'annonce de ce départ inattendu pour une aventure périlleuse. En fait, leur mère semble les soutenir malgré tout, mais c'est leur père qui refuse de voir partir ses trois fils, considérant que leur rôle est de tenir l'entreprise familiale. Avec un peu de ténacité, Mark (Devon Sawa) et Marty (Scott Bairstow) arrivent à convaincre leurs parents. Ils embarquent alors pour l'aventure, caméra à la main. Marshall, le plus jeune des trois frères, les rejoint en cachette, sans même avoir averti ses parents. Inquiétés, Mark et Marty ne vont pas tarder à découvrir que Marshall est débrouillard et qu'il leur sera fort utile pour leur voyage. Au final, les trois frangins reviendront avec une pellicule contenant leurs 'exploits' filmiques, parfois réalisés dans des conditions extrêmes et périlleuses. Ils auront finalement accompli leur rêve.

'Wild America' reprend le nom de la fameuse série de documentaires animaliers réalisés par le vrai Marty Stouffer à partir de 1982. Le film de William Dear nous transporte dans la jeunesse de Marty et de ses deux frères, dans les années 70. L'idée est assez originale en soi: évoquer la jeunesse aventureuse d'un futur réalisateur de documentaires animaliers, où comment un jeune garçon et ses frères nourrirent un rêve bien particulier, à partir de leur passion commune: l'art cinématographique. Le message du film est on ne peut plus clair: il faut croire en ses rêves. Evidemment, 'Wild America' nous transporte dans des paysages sauvages magnifiques, peuplés d'une faune animale diverse et riche. Cependant, quelques problèmes restent à relever: tout d'abord, l'utilisation des effets d'animatronics. Entendons-nous bien: les plans difficiles tournés avec les animaux sauvages ont fait appel la plupart du temps aux techniques d'animatronics, ce qui gâche le réalisme de ces scènes puisque la qualité des ces marionnettes animées laissent fermement à désirer. Ainsi, difficile de croire que Marshall se fait réellement poursuivre par un ours affamé dans la séquence de la grotte, puisque l'on voit très clairement que le visage de l'ours n'est rien d'autre qu'une maquette animée. Et que dire de la séquence du serpent sortant de la neige, puisque l'on voit très clairement qu'il s'agit là aussi d'un faux serpent en plastique? On ne peut que râler devant la qualité passable de ces effets spéciaux qui gâchent des séquences 'animalières' pourtant très impressionnantes. Autre problème: la fin du film. Bien loin de moi l'idée de vouloir détailler le final de 'Wild America,' mais le fait est que le réalisateur s'est arrangé pour conclure cette histoire sur un happy-end ringard et ridicule, typiquement hollywoodien. On a aussi du mal à croire que certains plans que l'on voit dans le montage final aient pu être filmé sous l'angle qu'on nous les montre. Par exemple, comment Marty a put filmer d'aussi près la scène où Marshall est sur les cornes de l'élan alors qu'il se trouvait à une centaine de mètres de l'animal et que le plan nous fait clairement comprendre que la caméra est posée sur l'élan? On arrive finalement à la conclusion suivante: le réalisateur n'a pas sut pleinement maîtriser l'aspect technique de son film, ce qui est bien dommage, étant donné la qualité de cette histoire. Au final, 'Wild America' est un film intéressant, loin d'être inoubliable, mais qui possède pour une fois un sujet assez original, traité sous la forme d'un petit road-movie sans prétention aucune.

Joel McNeely signe avec 'Wild America' un excellent score d'aventure dans la plus pure tradition du genre - on pense par exemple à son score pour 'Gold Diggers'. Comme d'habitude, McNeely nous prouve avec 'Wild America' qu'il est décidément très à l'aise dans le registre symphonique. Le compositeur utilise aussi un banjo et un fiddle pour renforcer l'ambiance 'americana' du score, évoquant les grands espaces de l'Amérique sauvage. A noter que, après le renvoi du compositeur d'origine par la production du film, McNeely n'a eu en tout que trois semaines pour préparer et boucler sa partition pour 'Wild America'. McNeely semble avoir l'habitude, puisqu'il lui est arrivé la même chose sur 'The Avengers', de même que pour 'Virus', il dût refaire une bonne partie de sa musique en laissant de côté son projet d'origine, sans oublier sa participation express à l'Air Force One de Jerry Goldsmith. 'Wild America' est un score symphonique basé autour de deux sympathiques thèmes, dans un style qui rappelle certaines partitions aventure de John Williams. L'ombre de Jerry Goldsmith plane aussi sur la plupart des grands morceaux d'action du score.

Le 'Main Title' annonce le premier thème du score, exposé par un violon lors de la scène où l'on voit les frères parler de leur rêve, au début du film. Ce thème majestueux style 'western' plutôt nostalgique exprime les ambitions et les rêves des trois frangins. La première partie du score baigne ainsi dans une ambiance plutôt intime et rêveuse, McNeely privilégiant les vents et les cordes. Mais lorsque les frangins partent à l'aventure, la partition prend une tournure plus 'americana' et plus majestueuse. McNeely utilise guitare et fiddle pour le côté 'country' de sa partition, et commence à utiliser son deuxième thème, partagé entre cordes amples et cuivres plus majestueux. Ce second thème évoque la beauté des paysages sauvages et de la faune. 'Adventure With A Moose' prend une tournure plus action, avec quelques éléments sautillants apportant un peu d'humour à la scène avec l'élan. On retrouve ce style action très efficace sur 'Hunting Aligators', pièce plus sombre dans la séquence du marais de l'alligator. Ces passages d'action sont l'atout majeur de cette partition symphonique dans la lignée de ce que le compositeur a déjà fait sur 'Iron Will' (1994) et 'Gold Diggers' (1995).

On notera l'utilisation de flûte exotique et de percussions dans 'Bow Hunting', évoquant l'esprit de la chasse. L'action culmine dans l'excitant 'The Cave Of A Thousand Sleeping Bears', un petit déchaînement orchestral typique de ce que McNeely nous offre régulièrement pour ce style de film d'aventure (à noter ici une petite allusion détournée au fameux thème de 'Vertigo' de Bernard Herrmann, déjà cité par McNeely dans 'Radioland Murders' en 1994). La partition prend une proportion quasiment épique dans 'Marshall Flies The Sybolt' pour la séquence finale où Marshall pilote l'avion. C'est là qu'intervient un choeur d'enfants majestueux accentuant ce final épique et héroïque, dans la lignée du grand final triomphant de 'Iron Will'. Le compositeur en profite aussi pour reprendre ses thèmes principaux dans une brillante conclusion, suivi d'un sympathique 'Epilogue'. A noter pour finir, un petit hymne à l'aventure dans l'excellent 'Adventure Montage'.

Il n'y a pas grand chose à rajouter à propos de ce score. On en a vite fait le tour. 'Wild America' est donc un score d'aventure sympathique, avec quelques passages héroïques captivants et d'excellents morceaux d'action enlevés. Joel McNeely continue de nous prouver qu'il est décidément un bon artisan hollywoodien, signant régulièrement de bons travaux (pas toujours très inspirés, hélas...) entre deux séances d'interprétations des grands scores du 'Golden Age' Hollywoodien. (McNeely a dirigé les réenregistrements de 'The Day The Earth Stood Still', 'Vertigo', 'Psycho', 'Rebecca', 'Out of Africa', 'Sunset Boulevard', 'Citizen Kane', etc.). Score mineur dans la carrière du compositeur, 'Wild America' reste tout de même une honnête partition d'aventure signé par un compositeur qui se maintient, à qui on devrait laisser plus souvent sa chance!


---Quentin Billard