1-My Favorite Martian
Medley 5.17*
2-Uncle Martin Appears 1.25
3-Tim Comes Home/
Martin Sneaks In 2.11
4-Operation Deadhead 2.25
5-Tim Fights Zoot 1.25
6-What's a Lizzie 1.08
7-Lizzie Kiss/SETI Operation 2.40
8-Spaceship Crash Landing 2.39
9-The Ship Expands 1.29
10-Followed on The Pier 1.34
11-Mrs.Brown 1.04
12-Martin & Tim/
Brace Discovery 1.27
13-Zoot in Love 1.36
14-Zipper Trouble 2.01
15-Lizzie & Tim Kiss 0.53
16-Martian Depression 2.32
17-Zoot Reacts 0.35
18-Dr.Coleye's Plan 2.27
19-Tim & Lizzie 1.22
20-Lizzie Reduced 2.12
21-Martin Becomes Brace 2.29
22-The Newscast 2.05
23-Mrs.Brown Takes The Ship 0.40
24-Into The Sewer 1.14
25-The Sewer Chase 1.46
26-Toilet Trouble 1.17
27-Kiss From a Martian 0.31
28-Martian Gets a Dart 1.24
29-Captured and Analyzed 2.14
30-Lizzie Transforms 2.18
31-Martin Resurrected 2.09
32-Escape/Saying Goodbye 2.03
33-The Original Martian/
Coleye Gets It 3.44
34-Uncle Martin Returns 2.46
35-Martian Mambo 1.32

*Theme composé par:
Danny Elfman.

Musique  composée par:

John Debney

Editeur:

Edition promotionelle

Musique produite par:
John Debney

(c) 1999 Edition promotionnelle.

Note: ***1/2
MY FAVORITE MARTIAN
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by John Debney
'My Favorite Martian' est une série TV américaine de 1963 racontant les aventures d'un martien sarcastique qui vit sur terre avec un certain Tim O'Hara, devenu son ami au fil des années. O'Hara doit passer la majeure partie de son existence à cacher le fait que son 'oncle Martin' n'est rien d'autre qu'un extra-terrestre ayant pris une apparence humaine. 36 ans plus tard, les producteurs de chez Disney se lancent dans une adaptation cinématographique de cette célèbre série, avec l'artisan Donald Petrie aux commandes du projet. Le réalisateur de 'Grumpy Old Men' et 'Richie Rich' n'a pas particulièrement brillé sur cette grosse production familiale boursouflée d'effets spéciaux invraisemblables. Le très sous-estimé Jeff Daniels interprète Tim O'Hara, un journaliste qui a beaucoup de mal à s'imposer dans son métier, incessamment malmené par Brace Channing (Elizabeth Hurley), la fille de son patron. Sur le chemin du retour, O'Hara est le témoin d'une scène bien étrange: un vaisseau spatial s'écrase au bord d'une plage, derrière un rocher. L'extra terrestre a juste eu le temps de miniaturiser son vaisseau pour pouvoir le transporter par la suite. Il a aussi eu le temps de prendre une apparence humaine (sous les traits de l'acteur Christopher Lloyd). Tim prend le vaisseau miniaturisé et l'embarque dans sa voiture. L'extra terrestre décide alors de le suivre jusque chez lui, afin de récupérer son engin. Malheureusement, l'accélérateur à électron de son engin est détruit. L'E.T. doit dorénavant chercher des pièces de rechange s'il veut espérer repartir sur sa planète d'origine. Tim fera alors très vite la connaissance de l'extra terrestre qu'il appellera dorénavant 'oncle Martin'. Ce dernier se montre très sarcastique et n'a de cesse de critiquer la primarité de l'existence humaine. Les choses se compliquent avec l'arrivée de Lizzie (Daryl Hannah), la caméraman qui travaille avec Tim et qui finit par tomber amoureuse du journaliste, et comme si ça ne suffisait pas, les scientifiques du SETI (Search for Extra Terrestrial Intelligence) se sont mis en tête de retrouver l'extra terrestre et de la capturer vivant pour le soumettre à toutes sortes d'analyse. Tim et Martin doivent obtenir d'urgence une pièce de rechange pour l'appareil de l'extra terrestre, qui possède un système d'autodestruction qui le détruira dans moins de quatre heures s'il n'est pas de retour dans l'espace.

'My Favorite Martian' témoigne de ce manque flagrant d'imagination chez les artisans hollywoodiens, décidément en panne de projets sérieux. Certes, 'My Favorite Martian' s'adresse avant tout à un jeune public, les autres risquant fort de s'ennuyer ferme devant un tel navet. Evidemment, tout tourne ici autour de l'oncle Martin et de Zoot, sa combinaison parlante un brin déjantée. Seulement voilà, Donald Petrie et sa bande en ont fait des tonnes. Après quelques gags un peu limite (Tim se retrouve collé au plafond pendant quelques secondes, etc.), on finit par tomber dans le ridicule absolu lors de la scène où le vaisseau sort de la cuvette des toilettes, sur fond de la musique du 'Ainsi parlait Zarathoustra' de Strauss, Petrie parodiant -maladroitement- au passage '2001' de Stanley Kubrick. Et que dire de cette scène stupide où Martin se décompense suite à une déprime, ou lorsque Tim avale la gomme magique de Martin et commence à se transformer en extra terrestre (et nous ne vous parlons même pas d'une scène similaire avec Lizzie vers la fin du film). Film familial totalement édulcoré avec son lot d'effets spéciaux très 'gros' et de gags pour les gosses de moins de 10 ans (avec une happy-end mièvre à la clé), 'My Favorite Martian' est décidément un gros navet totalement insipide, qui est très vite tombé dans l'oubli, faute d'avoir réussi à capter l'attention d'un public quelconque. Une goutte d'eau dans l'océan des nanars hollywoodiens!

John Debney, qui travailla autrefois avec les producteurs de chez Disney, nous livre là un score orchestral vivant et énergique. Entre action, aventure et moments plus légers, le score de 'My Favorite Martian' nous permet de retrouver le meilleur de ce que le compositeur a à nous offrir. A noter, pour commencer, que c'est Danny Elfman qui écrit le thème principal du score, que l'on peut retrouver au début de 'My Favorite Martian Medley', entendu dans le générique de fin du film. Le thème d'Elfman possède ce côté un peu fantaisiste et enjoué qui n'est pas sans rappeler le célèbre thème que le compositeur avait écrit pour la série 'The Simpsons'. L'orchestre, en pleine forme, est accompagné de petites percussions et de quelques samples de guitare électrique très discrets mais que l'on retrouvera dans certains passages plus 'action' du score. On ressent dès les premières notes de ce joyeux 'Medley' tout le côté fantaisiste et mouvementé du film de Donald Petrie. Après cette introduction du thème d'Elfman, Debney nous permet d'entendre un petit thème de saxophone plus sympa sur fond d'une rythmique style mambo jazzy pour le personnage de Tim O'Hara, un passage que l'on entend lors de la scène où il quitte son boulot. On entend ensuite le sympathique 'Love Theme' du score au piano et aux cordes, le genre de joli thème que Debney écrit régulièrement pour les comédies romantiques/familiales. Le thème évoque la romance entre Tim et Lizzie. Pour finir, le 'My Favorite Martian Theme' de la série d'origine, composé par George Greeley (entendu ici sous la forme d'une petite fanfare majestueuse de 5 notes) annonce le côté plus 'spatial' du film, avant que la pièce finisse sur une reprise du thème de la série TV de Greeley sous une amusante variante jazzy du plus bel effet. Il est dommage que l'on soit néanmoins obligé d'attendre la fin du film pour pouvoir entendre cette excellente pièce. Ceci étant dit, il est agréable de constater que Debney a eu la bonne idée de reprendre le thème original de George Greeley pour conserver le lien avec la série TV d'origine.

'Uncle Martin Appears' annonce l'arrivée de l'extra terrestre avec des sonorités électroniques un peu kitsch évoquant le son traditionnel des robots extra terrestres futuristes. L'orchestre se fait ici très discret, avant d'entendre le thème mambo du héros. Après un début plutôt nostalgique et paisible, 'Tim Comes Home/Martin Sneaks In' replonge dans un style plus mickey-mousing lorsque Martin se dévoile et propulse Tim au plafond. On retrouve une ambiance sautillante similaire dans 'Operation Deadhead', qui finit sur un style plus martial lors de l'arrivée des scientifiques du SETI, qui suivent les traces de l'extra terrestre. A noter un passage légèrement plus agressif dans l'agité 'Tim Fights Zoot', lorsque la combinaison maltraite Tim. Ce premier morceau d'action s'inscrit dans la lignée de ce que Debney a écrit la même année sur 'Inspector Gadget', une partition assez similaire à celle de 'My Favorite Martian'. 'Lizzie Kiss/SETI Operation' nous permet d'entendre le style martial et massif évoquant les préparatifs de l'opération du SETI. A noter que, pour renforcer le style plus 'musclé' et agressif de ces passages martiaux, Debney utilise ces espèces de samples de sons de guitare électrique saturée. 'Spaceship Crash Landing' reflète le côté plus fantaisiste de la partition de Debney, alternant différentes ruptures d'ambiance comme dans la plupart des partitions habituelles de mickey-mousing, fantaisiste qui reflète aussi le côté farfelu du film. A noter un amusant passage pseudo-romantique dans 'Mrs.Brown' où Debney utilise un accordéon sur une petite valse lente très brève, pour évoquer les talents de charmeur de Martin avec Mrs.Brown, une petite touche d'humour de la part du compositeur, toujours en pleine forme malgré un manque flagrant d'originalité dans sa composition, un peu trop proche de son travail sur 'Inspector Gadget'.

L'amusant 'Zoot In Love' évoque les délires de la combinaison de Martin, sur un ton toujours très mickey-mousing. A noter l'utilisation de sons électroniques bizarres au début du morceau (on dirait le son d'une goutte d'eau déformé), avant de finir sur une sorte de petit mambo enjoué évoquant les délires de Zoot. A noter un autre passage plus amusant dans 'Zipper Trouble', évoquant les facéties de Tim dans la scène de la cabine d'essayage du magasin, où ce dernier teste la gomme magique de Martin. Debney prolonge ce style mickey-mousing amusant et enjoué avec tout ces effets de rupture (à noter ici l'utilisation de petites percussions avec des cuivres à la Danny Elfman - scène où Tim se transforme en extra terrestre). Le 'Love Theme' apparaît dans le sympathique 'Lizzie & Tim Kiss', qui apporte une touche de romantisme et d'intimité dans ce score d'aventure très mickey-mousing. Après le sautillant 'Martian Depression' et son amusant violon larmoyant lors de la scène de la déprime/décomposition de Martin (l'utilisation de saxophones et de petites percussions renforcent une fois encore le côté fantaisiste de la musique de Debney), 'Dr.Coleye's Plan' vient rompre l'ambiance sautillante du score en amorçant le ton plus martial que l'on entendra surtout dans la dernière partie du film. A noter ici l'utilisation de cuivres plus menaçants avec la percussion martiale et quelques éléments électroniques plus rythmiques, Debney évoquant de manière assez manichéenne le Dr.Coleye (Wallace Shawn), le méchant du film qui veut absolument mettre la main sur Martin. Ceci étant dit, le mickey-mousing sautillant revient quasiment continuellement afin de nuancer la partition de Debney et de jouer systématiquement sur les ruptures de ton.

Après le joli 'Love Theme' de piano dans 'Tim & Lizzie', qui nous prouve à quel point John Debney sait trouver des petits thèmes mélodiques très charmants, 'Lizzie Reduced' évoque la scène où Lizzie se fait rétrécir avec Zoot dans le vaisseau spatial de Martin. L'orchestre se fait ici plus agressif, plus sombre. On sent par moment pointer l'influence du style action/aventure d'Alan Silvestri, un style que l'on retrouve surtout dans l'écriture rythmique des cuivres, dans un style proche de 'Back To The Future' ou de 'The Abyss'. Ceci est particulièrement flagrant dans 'The Newscast' que l'on croirait issu de 'Back To The Future' (à noter un amusant passage jazzy à la fin de la pièce). Pire encore, 'Into The Sewer' pourrait même avoir été composé par Silvestri lui-même, tant on retrouve tout ce qui fait les tics habituels des compositions de Silvestri. Ce travail de style nous rappelle malheureusement à quel point John Debney manque cruellement de personnalité dans ses compositions. On pourrait probablement soupçonner aussi l'influence des temp-tracks du film. A ce sujet, n'oublions pas d'ailleurs que le réalisateur Donald Petrie a collaboré à deux reprises avec Silvestri sur ses films précédents ('Richie Rich' et 'Grumpy Old Men'). Ceci étant dit, on ne pourra qu'apprécier le côté excitant et percutant d'une pièce d'action comme 'Into The Sewer' ou le prenant et très sérieux 'The Sewer Chase' (poursuite dans les égouts). On ne pourra d'ailleurs qu'être surpris par le côté massif et agressif de ces morceaux d'action, qui contrastent quelque peu avec le côté plus enjoué, sautillant et mickey-mousing du reste du score. A noter l'amusante utilisation du célèbre 'Ainsi parlait Zarathoustra' de Strauss dans 'Toilet Trouble' lorsque le vaisseau de Martin remonte à la surface des toilettes. 'Martian Gets a Dart' évoque à nouveau la menace du Dr.Coleye et de ses sbires et nous fait plonger de nouveau dans un style plus sombre et agité. 'Captured and Analyzed' témoigne une fois de plus d'une très nette influence d'Alan Silvestri et nous plonge dans de la musique d'action frénétique, avec son lot de percussions violentes, de cuivres survoltés et de cordes déchaînées. Le morceau évoque l'affrontement contre les gardes dans le laboratoire. Une fois encore, on est surpris ici par le côté massif et agressif du traitement orchestral de ces passages d'action, qui paraissent quelque peu disproportionnés par rapport au reste du score. On notera l'utilisation toujours très présente de ces samples de guitares électriques dans les passages d'action (ils donnent un côté plus 'musclé' à la musique de Debney).

Cette ambiance d'action atteint son apogée dans le brutal 'Lizzie Transforms', lorsque la dulcinée de Tim se transforme en un monstre verdâtre gigantesque. Ici, c'est l'aspect dissonant des cuivres et des cordes qui prédominent, dans un flot de percussions et de rythmes martelés à la Silvestri. Debney semble vouloir immédiatement nous rassurer en revenant à un style nettement plus léger et sautillant, lorsque Lizzie retourne à son état normal. Les héros s'échappent du complexe scientifique dans 'Escape/Saying Goodbye' pour un nouveau morceau d'action rythmé avec des percussions martiales, des cuivres sombres et des samples de guitare électrique. La dernière partie du morceau, plus légère, évoque les adieux entre Martin et ses deux amis terrestres, avant que cette ambiance plus intime soit brutalement interrompue par les rythmiques plus menaçantes de Dr.Coleye, qui fait encore des siennes dans l'agité et massif 'The Original Martian/Coleye Gets In'. A noter ici une reprise du thème de George Greeley, une des rares utilisations du thème tout au long du score - un gros défaut de la partition de 'My Favorite Martian' ! Effectivement, pourquoi le compositeur n'a pas plus souvent utilisé le thème de la série ainsi que celui de Danny Elfman?

Le 'Love Theme' de piano revient au début de 'Uncle Martin Returns', qui nous permet aussi d'entendre une nouvelle et dernière reprise du thème de la série TV pour le retour de l'oncle Martin sur terre avec le traditionnel happy-end enjoué. Debney fait aussi une très brève allusion au thème d'Elfman, injustement absent du score de Debney durant le film. Finalement, 'Martin Mambo' conclut le score sur une touche plus distrayante et humoristique pour le mambo final (on pense ici au 'Flubber' de Danny Elfman) de Zoot, Debney reprenant au passage le thème de la série d'origine, sous une forme plus dansante. Au final, 'My Favorite Martian' est un score fantaisiste plein de bonnes idées, avec une grande variété de styles et des petites touches d'humour, et ce même si l'originalité de la composition de John Debney laisse cruellement à désirer. Ce mix entre pièces mickey-mousing à la 'Inspector Gadget', pièces d'action à la Silvestri et passages fantaisistes à la Danny Elfman permet à Debney d'accoucher d'une partition parfaitement ancré dans l'univers de 'My Favorite Martian', une partition qui rend un bien bel hommage à la célèbre série américaine de 1963. Seulement voilà, la musique de Debney serait nettement plus appréciable si le compositeur s'attachait à suivre un style plus personnel, loin de toutes ces influences qui se font ici clairement ressentir. Mais ne boudons pas notre plaisir, 'My Favorite Martian' est sans aucun doute l'une des plus sympathiques partitions qu'il nous ait été donné d'entendre de la part du compositeur dans le registre de la comédie d'aventure.


---Quentin Billard