1-Timecop 2.20
2-Melissa 2.41
3-Blow Up 2.12
4-Lasers and Tasers 4.23
5-Polaroid 6.10
6-Rooftop 6.16
7-C4 2.37
8-Rescue and Return 3.22

Musique  composée par:

Mark Isham

Editeur:

Varèse Sarabande
VSD-5532

Musique produite par:
Mark Isham
Producteur exécutif:
Robert Townson
Monteur de la musique:
Tom Carlson

Artwork and pictures (c) 1994 Universal Pictures. All rights reserved.

Note: **1/2
TIMECOP
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Mark Isham
Avec 'Timecop', Peter Hyams décide de s'attaquer au film d'action futuriste avec la vedette du moment: Jean-Claude 'aware' Van Damme, avec qui il fera son prochain film, 'Sudden Death' (Mort subite) en 1995. En se basant sur un comic américain de Mike Richardson et Mark Verheiden, Hyams aborde le thème du voyage dans le temps sous la forme d'un film d'action pur et dur dans lequel JCVD nous prouve...euh...qu'il sait faire le grand écart. Le script est intéressant, car il évoque les effets pervers du voyage dans le temps, placé entre les mains d'un individu sans scrupule. Afin de contrôler les voyages temporels, le gouvernement américain a crée la TEC, une police spéciale chargée de réguler et de punir les crimes liés aux voyages dans le temps. Max Walker (Jean-Claude Van Damme) est un des agents les plus efficaces de la TEC. Tout bascule pour lui le jour où des criminels tuent sa femme Melissa (Mia Sara) en faisant sauter sa maison. Dix ans plus tard, Walker, toujours de service, découvre les agissements louches de McComb (Ron Silver), un sénateur corrompu qui s'est mis en tête d'utiliser la technologie des voyages temporels à son avantage, afin de s'enrichir et de devenir le nouveau président des Etats-Unis. Walker se met alors en tête de s'attaquer au puissant McComb, responsable du meurtre de sa femme, dix ans auparavant. Devenu gênant pour McComb, Walker devra alors affronter les sbires du sénateur corrompu. Avec l'aide sa nouvelle coéquipière, Fielding (Gloria Reuben), Walker va remonter dans le passé et affrontera McComb, en train de manipuler son 'double' passé. Ce sera alors pour lui l'occasion de changer le cours des choses en empêchant McComb et ses hommes de tuer Melissa.

'Timecop' part donc d'une idée simple: si vous aviez le pouvoir de changer le cours des évènements en revenant dans le passé, que feriez-vous? Evidemment, le sujet a déjà été traité à maintes reprises (on pense surtout à 'Back To The Future' et à d'autres), mais cette fois-ci, Hyams nous délivre la formule habituelle des voyages temporels sous la forme d'un film d'action explosif. Le scénario, qui tend à se complexifier au fur et à mesure du dévoilement de l'intrigue, est un bon prétexte à quelques scènes d'action sympathiques comme la fameuse séquence du grand écart de JCVD ou de l'hilarante séquence du début où, la jambe tendue, il menace un voleur de lui imprimer la semelle de sa chaussure en pleine figure. Evidemment, Van Damme dévoile ici ses talents de karatéka, et ce même si ces scènes sont parfois un peu gratuites, uniquement faites pour mettre Van Damme en valeur. Reste que, comme d'habitude, le héros est ici un type indestructible et bien bourrin, qui, apparemment, est le seul à éviter une règle absolue dans le temps: si notre double 'passé' prend un coup dans la figure par exemple, la même blessure apparaît sur notre propre visage. Il semblerait pourtant que ce ne soit pas le cas pour Walker, puisque son 'double' se fait rosser de coups vers la fin du film, tandis que le vrai Walker continue de se déplacer et de se battre comme si de rien n'était. Les scénaristes auraient-ils oublié ce 'léger' détail? L'autre problème vient du fait que l'on se demande toujours pourquoi les personnages n'ont jamais l'air surpris de voir leur double. Si le script s'avère prometteur durant le premier quart d'heure du film, il tombe très vite dans les niaiseries habituelles de ce type de production: le gentil est invulnérable et va tuer le méchant, un point c'est tout! Pour un film censé parler du voyage dans le passé et des possibilités infinies qui s'offre à celui qui exploite cette technologie futuriste, 'Timecop' est assez léger. Malgré tout, la réalisation est satisfaisante et l'histoire nous maintient suffisamment en haleine jusqu'au final. En clair, une série-B d'action sympa sans plus, mais peut-être ce que Van Damme a fait de mieux dans sa carrière (c'est peu dire!).

Le moins que l'on puisse dire, c'est que la participation du trompettiste/jazzman Mark Isham sur 'Timecop' est assez surprenante en soi. Il faut dire que le compositeur n'a pas souvent été engagé pour mettre en musique des films d'action de cette envergure (on peut néanmoins citer 'Nowhere To Run' ou 'Point Break'). Sur le film de Peter Hyams, Isham s'en tire tout juste avec les honneurs sans révolutionner le genre. Ici, exit le Isham atmosphérique et intime de 'Hitcher' ou 'Nell'. 'Timecop' est un gros score d'action symphonique, dans la plus pure tradition du genre. La partition d'Isham fait appel à un gros orchestre dominé par des cuivres particulièrement agressifs (surtout dans les morceaux d'action) et des cordes sombres, plus souvent atmosphériques. Rajoutons à cela quelques touches électroniques et des percussions diverses (à la fois acoustiques et électroniques) avec un thème principal énoncé dès le générique de début, et vous avez un très bref résumé de ce dont à quoi ressemble le score de 'Timecop'. Quelques brefs coups de percussions annoncent l'entrée du thème principal au début de 'Timecop', le générique de début du film. Confié à des cordes à la fois sombres et quelque peu dramatiques, le thème évoque le côté sombre du film sans vraiment chercher à se faire particulièrement remarquer. Il est même à parier qu'après la première écoute dans le film, le spectateur/auditeur aura certainement beaucoup de mal à se souvenir de ce thème tout à fait quelconque. Quoiqu'il en soit, le thème est exposé dès le début, avec son rythme martelé par des contrebasses et des cordes sombres, quelques coups de percussions avec des cuivres discrets amplifiant la mélodie, et quelques notes de piano qui semblent flotter par-dessus le thème.

Cette introduction somme toute très quelconque nous permet de changer radicalement de registre avec 'Melissa', où Isham utilise un thème de saxophone plutôt mélancolique et romantique, lié aux souvenirs de Walker pour sa femme Melissa. Avec des cordes résignées et quelques notes de piano, le saxophone de Steve Tavaglion apporte une touche plus émotionnelle (et surtout, plus romantique) au sein d'un score finalement très sombre et très agressif. Malheureusement, comme pour le thème d'ouverture, cette pièce pour saxophone est assez quelconque et ne retiendra certainement pas notre attention, d'autant que l'utilisation du saxophone fait ici un peu 'cliché' (surtout dans la scène d'amour au début du film). Après ces deux premières pièces encore calmes, et après quelques morceaux plus atmosphériques, le score s'emballe pour de bon avec le violent 'Blow Up' évoquant la séquence de l'explosion de la maison de Walker au début du film. On notera ici l'utilisation de percussions métalliques brutales avec des cuivres martelés sous la forme d'une écriture plutôt rythmique, faite d'à-coups violents de la part de la partie orchestrale. A noter, pour finir, cette façon qu'a Isham de faire monter le pupitre des trompettes dans un registre aigu pas toujours très aisé pour les instrumentistes (Rappelons au passage que le compositeur est trompettiste et qu'il connaît très bien cet instrument). C'est vers cette écriture 'action' que va très vite s'orienter la musique d'Isham, créant une certaine violence très perceptible à l'écran (et ce même si la violence de ce film est somme toute très édulcorée comparé à d'autres films de ce genre). On retrouve presque par moment le style de 'Point Break', mais en nettement plus percutant.

On retrouve le même principe d'écriture rythmique brutale dans 'Lasers and Tasers', écrit pour la fameuse scène du grand-écart (Walker se fait agresser un soir chez lui par deux sbires de McComb). Si les percussions sont très souvent dominées par l'électronique, Isham accentue aussi l'utilisation des timbales avec ces coups orchestraux des cuivres et des cordes. Il y a dans cette musique une certaine agressivité rare chez le compositeur, preuve que Mark Isham peut aussi écrire de bonnes musiques d'action, même si, dans le cas de 'Timecop', il n y a rien de follement mémorable à retenir de tout cela. 'Polaroid' est plus atmosphérique, avec ses cordes et son piano mélancolique, Walker se souvenant de Melissa en regardant une photo d'elle (la seconde partie du morceau bascule dans de la musique d'action pure et dure). Ces quelques rares passages plus calmes sont loin d'être les morceaux les plus intéressants, l'atout du score résidant ici dans des pièces survoltées telles que 'Rooftop' ou 'C4', derniers morceaux d'action explosifs évoquant la confrontation finale entre Walker et McComb dans le passé, le thème revenant de façon plus paisible et détendue au cours d'un final heureux, 'Rescue and Return'.

Si vous aimez les scores action de Mark Isham, 'Timecop' devrait certainement vous plaire sans pour autant réellement vous marquer, même après plusieurs écoutes. Isham fait preuve ici d'un étonnant savoir-faire dans ses parties orchestrales et son écriture rythmique, à des années lumières de ses premières expériences électroniques pour le cinéma au début des années 80. Sa musique apporte une certaine force aux scènes d'action, et parviendrait même à rendre cette histoire parfaitement crédible, et ce malgré les quelques grosses invraisemblances du film. On aurait simplement aimé entendre quelque chose d'un peu plus marquant, le score manquant finalement de ce petit 'plus' indicible que l'on retrouvera, fort heureusement, dans le captivant 'Kiss The Girls' (1997). Peut-être est-ce ici un certain manque d'originalité ou bien un certain manque de conviction dans la thématique très timide du compositeur (pas franchement mémorable)? Malgré tout, tout n'est pas à jeter dans cette sympathique musique d'action que l'on pourra apprécier pour ses qualités rythmiques, mais qui ne restera certainement pas dans les annales du genre!


---Quentin Billard