Musique  composée par:

Don Davis

Editeur:


Réalisateur:
Jamie Blanks
Genre:
Slasher-Movie
Avec:
Marley Shelton,
Denise Richards,
David Boreanaz,
Katherine Heigl,
Jessica Cauffiel.

(c) 2001 Warner Bros/Village Roadshow Pictures.

Note: ***
VALENTINE
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Don Davis
Dans la série 'chérie, fais-moi peur', voilà 'Valentine' (Mortelle Saint-Valentin), nouveau slasher-movie qui tente de renouer avec le succès (déjà un brin estompé) de la trilogie 'Scream' de Wes Craven. Le jeune Jamie Blanks nous avait déjà prouvé avant 'Valentine' qu'il savait mettre en scène des films de ce genre ('Urban Legend'), même si ce précédent film était tout sauf une réussite. Hélas, 'Valentine' n'échappe pas à la règle! Tout cela sent le manque d'inspiration à plein nez, Blanks nous déballant tous les clichés et toutes les formules habituelles de ce type de production horrifique pour ados en manque de sensations fortes. Cette fois-ci, l'histoire se passe à la Saint-Valentin. Page (Denise Richards), Kate (Marley Shelton), Lily (Jessica Cauffiel) et Shelley (Katherine Heigl) sont quatre copines qui se connaissent depuis le collège. Lors d'une soirée organisée en 1988 au gymnase du collège à l'occasion de la Saint-Valentin, un garçon timide nommé Jeremy Melton se voit rejeté par ces quatre filles avant de rencontrer Dorothy, la seule fille qui accepte de danser avec lui. Surpris ensemble en train de s'embrasser, Jeremy ne se doute pas encore de ce qu'il va lui arriver. Dorothy, honteuse, ment et feint de s'être fait agresser par Jeremy. Après s'être fait bastonner, Jeremy atterrira finalement dans un centre de redressement. L'histoire se passe alors plusieurs années plus tard, en 2001. Les quatre copines sont maintenant des adolescentes qui tentent de se construire une vie sentimentale. Un jour, après avoir reçu une mystérieuse carte pour la Saint-Valentin, Shelley se fait brutalement assassiner. C'est le début du cauchemar pour les quatre amies. Un mystérieux tueur masqué commence à les tuer les unes après les autres, et très vite, on finit par soupçonner Jeremy Melton, celui qu'elles ont humilié il y a plus de 13 ans. Les quatre amies recevront à leur tour une mystérieuse carte de la Saint-Valentin, qui préfigure la mort pour chacune d'entre elle.

Toutes les formules habituelles du slasher-movie sont passées ici en revue, sans exception: le coup du mystérieux tueur masqué hérité de 'Halloween', les nanas bien canons (ce genre de film touchant essentiellement un large public d'ados, à quoi s'attendre de plus?) qui courent et crient comme des dératées, la musique bien flippante, les soirées qui tournent au carnage (cf. 'Urban Legend'), les bruits dans les couloirs, les portes qui se referment ou les sempiternels 'il y a quelqu'un?' - les personnages ne savent donc pas qu'on ne leur répond jamais dans ce cas là? Ils s'attendent peut-être à ce que le tueur leur réponde: 'oui, c'est moi, je suis le tueur! Attention, je vais venir vous tuer!'. Le réalisateur tente de se rattraper en trouvant quelques idées inventives pour les séquences de meurtre (cf. scène avec l'arc), mais la pilule a tout de même du mal à passer. Niveau scénario, pas besoin d'être devin pour devenir qui est le véritable Jeremy Melton durant le film: si vous êtes suffisamment attentif, vous trouverez dès les premières secondes de l'apparition du personnage en question! Comme dans 'Urban Legend' et dans 99% des films de ce genre, 'Valentine' est un film ultra stéréotypé et téléphoné, le suspense étant sans cesse annihilé par des idées que l'on sent venir dix minutes avant. C'était déjà l'un des plus gros défauts de 'Urban Legend', mais avec 'Valentine', on touche carrément le fond! Dommage, d'autant que l'idée d'origine était assez intéressante en soi (une histoire de vengeance sur fond de Saint-Valentin).

Le score de Don Davis pour 'Valentine' n'a franchement rien de surprenant, puisqu'on retrouve le lot habituel de montées par paliers de dissonances (un 'tic' musical de Don Davis), de clusters massifs, d'effets de cordes macabres, de percussions électroniques, de suspense, de tension, etc. Le score tourne autour d'un mystérieux thème principal qui se trouve être une mélodie envoûtante confiée à un piano sur fond de cordes/synthé. Intrigant, le thème principal pourrait nous renvoyer de par son côté mélodique et vaguement mélancolique à l'univers de la Saint-Valentin, mais, à l'image de l'introduction du film, le thème s'obscurcit très vite, surtout lorsque le compositeur décide de l'entrecouper (dans le générique de début) par des tenues de nappes synthétique stridentes et particulièrement inquiétantes. Voilà une première bonne idée qui nous incite à en entendre davantage. Malgré cela, comme dit en introduction de ce paragraphe, ne vous attendez pas à quelque chose de bien original. 'Valentine' est une longue suite de pièces de suspense entrecoupées de grands moments de terreur dans lequel le compositeur expérimente ses mélanges cordes avec sonorités électroniques en tout genre. On pourra d'ailleurs regretter l'emploi un peu trop systématique du synthé, qui va même jusqu'à imiter l'orchestre. Peut-être est-ce dû ici à des questions de restriction budgétaire. Toujours est il que Don Davis a dû avoir largement recours aux synthétiseurs en mettant parfois l'orchestre en arrière-plan, ce qui est assez dommage d'un point de vue musical. Ceci étant dit, le synthé apporte une certaine froideur assez forte sur les images du film, surtout dans les moments de terreur.

Ne vous attendez pas ici à des gros morceaux d'action percussifs ans le style du 'Urban Legend' de Christopher Young. Evidemment, on retrouve les percussions meurtrières habituelles ou les gros cuivres hurleurs (samplés au synthé, donc nettement moins puissant que chez un Marco Beltrami) dans les passages de terreur, mais ce qui domine essentiellement ici, c'est un travail de sonorités électroniques/orchestrales qui fait monter la tension dans les moments de terreur. On ressentirait presque par moment une certaine forme de latence dans la musique de Davis, mais une latence trompeuse, qui ne demande qu'à éclater à la moindre occasion. La musique apporte donc son lot de tension, d'angoisse et de terreur aux images du film. Très convaincante, la macabre musique de Davis arrive à rendre ce spectacle ultra stéréotypé quelque peu captivant, à défaut d'être une grande réussite du genre. D'ailleurs, l'une des meilleures musiques de terreur de 'Valentine' est entendue dans la première séquence de meurtre, macabre à souhait (on appréciera les impressionnants effets de cordes qui se cachent derrière les sonorités électroniques en tout genre). Même si 'Valentine' est un score mineur dans la carrière de Don Davis, il n'en demeure pas moins une sympathique partition horrifique, mais qui n'arrive certainement pas à la cheville d'un 'Bound' ou d'un 'House on Haunted Hill'!


---Quentin Billard