1-The Mummy 3.44
2-Nabil 3.51
3-Into The Cavern 3.39
4-Stream of Black Mist 2.17
5-The Search 5.54
6-From Dusk Till Dawn 4.03
7-The Seventh Floor Hallway 1.56
8-Planetary Alignment 3.39
9-Innervisions 2.53
10-Back To Nefriama 4.11
11-Detective Riley 1.54
12-The Hunt 3.30
13-Transformation 2.43
14-An Ancient Curse 1.49

Musique  composée par:

Stefano Mainetti

Editeur:

Beat Records
CDF 079

Musique conduite par:
Stefano Mainetti
Orchestrations:
Riccardo Biseo
Monteur musique:
Tod Holcomb
Monteur musique (USA):
Michael Bauer

Artwork and pictures (c) 1998 Beat Records. All rights reserved.

Note: ***
TALOS THE MUMMY
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Stefano Mainetti
Russell Mulcahy continue de multiplier les projets catastrophiques à une vitesse impressionnante. Ce réalisateur spécialisé dans les navets et les séries-B en tout genre c'est cette fois-çi mis en tête de dépoussiérer le film de momie et d'en faire un film d'horreur tout à fait quelconque. Que l'on ne s'y trompe pas, 'Talos The Mummy' (NDLR: le film s'appelle aussi 'Tale of The Mummy' aux USA) a été tourné un an avant le médiocre 'The Mummy' de Stephen Sommers. A la différence de ce dernier, le film de Mulcahy est loin d'être édulcoré et tout public, bien au contraire, mais aussi impressionnant que ce soit ce film, il ne restera certainement pas dans les annales du genre. Tout commence le jour où un archéologue anglais, Sir Richard Turkel (Christopher Lee) découvre la tombe d'une momie, au cours d'une fouille en Egypte. Il s'agit de la chambre mortuaire contenant les restes de Talos, un prince grec qui vécu il y a des siècles en Egypte et sur lequel repose une terrible malédiction. En tentant d'ouvrir la chambre mortuaire, Turkel et ses proches libèrent la malédiction. Avant de mourir, l'archéologue a eu le temps d'écrire un livre relatant ses découvertes. Des années plus tard, sa fille Samantha (Louise Lombard) découvre à son tour la tombe de Talos et libère la malédiction pour de bon. Après s'être échappé d'un musée, Talos commence à commettre des meurtres de plus en plus atroces dans Londres. C'est là qu'intervient un inspecteur américain nommé Riley (Jason Scott Lee), bien décidé à découvrir toute la vérité et à mettre un terme aux agissements du mystérieux tueur. Pour cela, il devra d'abord être convaincu qu'il ne pourchasse pas un humain mais une terrifiante momie qui tente de reprendre forme humaine en s'emparant des organes vitaux de ses victimes.

L'histoire est on ne peut plus classique. Le film reprend le schéma de 'The Curse of The Mummy's Tomb' de Michael Carreras (1964) et 'The Mummy' de Karl Freund (1932), deux films dans lesquels il était justement question d'archéologues qui libèrent la malédiction d'une terrifiante momie sanguinaire. 'Talos The Mummy' reprend tous les clichés de ce style de production horrifique et nous propose un suspense assez haletant bien qu'hyper conventionnel. L'intérêt du film provient essentiellement de son ambiance noire et macabre, à des années lumières du ridicule 'The Mummy' de Stephen Sommers. Les effets spéciaux signés KNB, sont loin d'être d'une très grande qualité, mais conviennent à peu près pour cette série-B horrifique routinière. Mulcahy s'entoure de quelques stars comme Christopher Lee, Jason Scott Lee, Lysette Anthony, Michael Lerner, Shelley Duvall ou Gerard Butler pour produire un film qui repose essentiellement sur le suspense et la terreur, aboutissant à un final plutôt inattendu et surprenant - à vrai dire, la fin rattrape un peu la qualité médiocre du film. Dans l'ensemble, le film traîne en longueur, il met du temps à démarrer, certaines scènes sont inutiles, d'autres sont maladroites, etc. De toute façon, on n'en attendait pas moins de la part de Russell Mulcahy!

Niveau musical, 'Talos The Mummy' est bien plus intéressant, puisque le réalisateur a fait appel à un excellent compositeur italien nommé Stefano Mainetti, avec qui il avait déjà collaboré sur 'Silent Trigger' en 1996. Pour 'Talos The Mummy', Mainetti nous dévoile ses talents de compositeur de musique symphonique en alliant le Bulgarian Symphony Orchestra avec une chorale (5 contraltos, 5 basses, 5 ténors et 5 sopranos) évoquant la malédiction de Talos. La partition orchestrale de Mainetti crée un climat de terreur envoûtant à l'écran. Même si l'on sent ici un certain manque de personnalité dans la composition, la partition n'en demeure pas moins efficace à l'écran, Mainetti accentuant cette atmosphère de malédiction, de suspense macabre, de terreur pure. L'introduction du film nous plonge d'emblée dans le mystère et la terreur avant que le générique de début ne fasse intervenir une impressionnante chorale psalmodiant des textes sous la forme d'un rituel satanique. A noter que les paroles du choeur répètent de manière obstinée le nom de 'Talos'. Les voix serviraient alors à évoquer le souvenir des compagnons défunts du prince maudit. Ces choeurs soutiennent un orchestre qui crée un climat envoûtant et mystérieux dans l'excellent générique de début du film (un peu fait à l'ancienne - reprenant la tradition des grandes 'ouvertures' des grosses productions hollywoodiens des années 40/50). C'est aussi l'occasion pour le compositeur de nous dévoiler son thème principal, motif mystérieux et inquiétant confié à des cuivres venant s'ajouter à la psalmodie du choeur, évoquant la puissance de la malédiction de Talos.

Très vite, Mainetti installe un certain malaise dans le film. On sent se profiler à l'horizon une certaine menace, une idée déjà bien représentée dans la séquence où Talos s'échappe du musée en tuant un gardien. Le compositeur insiste alors sur les cordes graves (avec un pupitre de 10 violoncelles et de 6 contrebasses, ce qui n'est pas rien!), sans oublier les voix, des voix fantomatiques qui reviennent dans la séquence de Turkel et du tombeau an tout début du film (avec quelques sonorités orientales et quelques petites touches d'électroniques). Mainetti installe une ambiance macabre et pesante, qui semble surgir des profondeurs, une musique synonyme de menace. Dès les premières attaques de Talos, Mainetti met l'accent sur des cordes stridentes, dissonantes, des jeux sur les quarts de ton, les glissendi, les clusters, etc. Bref, tout ce que la science d'écriture de la musique orchestrale d'aujourd'hui nous permet d'obtenir dans le domaine des musiques de suspense et de terreur. En bon professionnel qui connaît son métier, Stefano Mainetti met en avant les formules habituelles du genre sans jamais vraiment les dépasser. Certes, le résultat est absolument captivant à l'écran, mais l'ensemble manque d'originalité. On regrettera aussi l'absence d'une thématique forte, en dehors du thème principale de Talos dans l'introduction du film et lors de la conclusion (reprenant les terrifiants choeurs sataniques).

Les moments de suspense sont très captivants et nous maintiennent constamment en haleine tout au long du film. Les moments de terreur sont du même ordre, que ce soit pour les attaques de Talos ou un final extrêmement macabre et noir. La poursuite finale entre Samantha et Talos permet même au compositeur de nous délivrer quelques excellents morceaux d'action survoltés, au rythme trépidant ('The Hunt'). Mainetti utilise quelques fois des percussions exotiques avec des voix orientales, du synthé et le reste de l'orchestre. Ces percussions exotiques sont extrêmement discrètes dans le score, mais elles tendent à nous rappeler les origines du monstre et de sa malédiction sanguinaire. Enfin, pour finir, 'An Ancient Curse' conclura le film sur une touche sombre et envoûtante à la fois, preuve que Stefano Mainetti est un bon compositeur, même si cette composition manque cruellement d'originalité et de personnalité. Un bon score d'horreur dans la plus pure tradition du genre (NDLR: la partition a remporté le prix de la meilleure bande originale au Fantafestival en 1998), une sympathique partition symphonique à recommander à tous ceux qui s'intéressent aux travaux ce compositeur italien quasiment méconnu!


---Quentin Billard