1-The Hider 18.27
2-A Place Like Home 1.54
3-Momentary Bliss 3.29
4-Invisible 7.24
5-Reversing Colors 4.42
6-At Peace 4.12

Musique  composée par:

Christopher Young

Editeur:

Intrada Records
MAF 7007D

Album produit par:
Christopher Young
Producteur exécutif:
Douglass Fake
Consultant créatif:
Ford A.Thaxton

Artwork and pictures (c) 1990 Vestron Pictures Inc. All rights reserved.

Note: ***1/2
HIDER IN THE HOUSE
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Christopher Young
'Hider in The House' (l'indésirable) est un téléfilm mettant en scène Gary Busey dans le rôle de Tom Sykes, un malade mental/psychopathe traumatisé par une enfance malheureuse, qui trouve alors refuge, quelques années après sa sortie de prison, dans le grenier d'une maison où habite un couple et ses deux enfants. Sykes commence à espionner en cachette Julie Dreyer (Mimi Rogers) et son mari Phil (Michael McKean). Du grenier, il a une vue sur l'extérieur et peut épier les moindres faits et gestes de toute la famille. Lorsqu'ils emménagent dans cette nouvelle maison, les Dreyer ignorent encore tout du cauchemar qui les attend. Petit à petit, Sykes va commencer à semer le trouble dans leur vie en provoquant par exemple la rupture entre Julie et Phil ou en tuant son chien ainsi que la meilleure amie de Julie. La tension devient de plus en plus forte, jusqu'à ce que Sykes décide enfin de sortir de sa cachette, obsédé par la femme qu'il convoite: Julie. Il va alors tout faire pour tenter d'être apprécié par elle, quitte à se montrer brutal s'il le faut. C'est le début d'une longue descente aux enfers pour le couple Dreyer.

Voilà un petit thriller tout à fait sympathique, crée directement pour la télévision par un réalisateur inconnu, Matthew Patrick. Evidemment, le film repose ici en grande partie sur la performance de Gary Busey, toujours aussi inspiré lorsqu'il s'agit de camper des rôles de cinglés et de psychopathes en tout genre. Le scénario du film (une intrigue somme toute assez originale) essaie de montrer le psychopathe sous un angle plus humain. Ici, Tom Sykes n'est pas qu'une simple représentation machinale du mal comme on en voit très (trop) souvent à Hollywood. Il est aussi un être humain tourmenté qui aime, qui souffre, qui vit avec un passé trop douloureux pour lui. Evidemment, le film aura tôt vite fait de faire de lui un monstre méprisable dans la dernière demi-heure du film. Reste que c'est Gary Busey qui porte le poids du film sur son épaule. A noter, face à lui, une excellente Mimi Rogers qui apporte un peu de charme à ce thriller qui a parfois tendance à traîner un peu trop en longueur. Un thriller psychologique au scénario intéressant, bourré de longueurs mais néanmoins captivant de bout en bout!

Avec 'Hider In The House', Christopher Young débute sa longue période de musiques de thriller après avoir mis en musique quelques films d'horreur tels que 'Hellraiser', 'Hellraiser 2', 'The Fly II', 'A Nightmare On Elm Street 2, etc. A noter que le réalisateur Matthew Patrick connaissait déjà Christopher Young puisqu'ils avaient été camarades de classe durant leurs études à l'université du Massachusetts, ce qui explique alors la participation de Young au premier téléfilm de Patrick. Avec 'Hider In The House', Young installe un style orchestral qu'il reprendra par la suite pour ses futures partitions thriller tels que 'Jennifer 8', 'Judicial Consent', 'Species', 'Copycat', etc. 'The Hider' ouvre le film de manière tout à fait inattendu, puisque Young nous fait entendre un magnifique choeur d'enfants a capella avec l'orchestre, une idée astucieuse du compositeur pour évoquer l'innocence perdue de Sykes (d'où ce côté religieux de la chorale), son enfance maltraitée et tourmentée. Le choeur donne ainsi une proportion plus humaine et dramatique au personnage du méchant du film, une excellente idée qui vient nous rappeler que dans la vie, rien n'est jamais tout noir ou tout blanc. Ce très beau thème de choeur est très vite noircit par des tenues de cordes sombres et dissonantes, qui viennent semer le trouble dans cette mélodie mélancolique et poignante (on est proche par moment de ce que Young fera pour le final de 'The Dark Half'). L'effet est immédiat: on sait que Sykes est un homme dérangé et dangereux (les cordes sombres et glaciales viendraient alors exprimer sa psychose). Sur le plan des orchestrations, Young va alors mettre en avant quelques couleurs instrumentales comme des cordes glaciales et un célesta omniprésent dans la plupart des morceaux de suspense du score. C'est dans ces moments là que l'on retrouve le grand Christopher Young des musiques de thriller!

La partition s'oriente ici vers de sinistres morceaux du suspense qui maintiennent la tension et imposent un climat de danger et de menace omniprésent tout au long du film. Young nous permet alors d'entendre un thème menaçant de 4 notes ascendantes confiées à un célesta sur fond de cordes glaciales dans les moments les plus inquiétants. C'est le cas notamment de cette scène où l'on voit Sykes descendre un soir dans la cuisine des Dreyer comme s'il était chez lui. On pourrait qualifier ces passages là de 'silence angoissant', Young maintenant un suspense avec des cordes glaciales captivantes à souhait. L'utilisation du célesta renforce le côté psychologique et froid de cette sinistre musique de suspense comme seul Christopher Young sait en faire. Le côté de 4 notes est, quant à lui, quasiment envoûtant. Pour un téléfilm aussi modeste, on ne peut qu'apprécier l'effort orchestral fourni ici par un Christopher Young en pleine forme! Un morceau comme 'Invisible' est parfaitement représentatif de ce climat de silence angoissant et pesant qui règne sur la musique du film. Ici, Young utilise des cloches, des effets de col legno et des tremolos stridents de cordes avec une masse de cordes graves pour créer LE son de la peur, de l'inquiétude angoissée, du suspense et du tourment psychologique pur et dur. L'impact sur les images du film est remarquable: la musique de Young arrive à nous faire oublier les longueurs du film et à nous captiver, preuve de l'importance de la musique dans ce style de production frissonnante.

La terreur pointe le bout de son nez dans le sinistre 'Reversing Colors' évoquant les méfaits de Sykes à la fin du film. On retrouve ici tout ce qui fera le charme des terrifiants 'Jennifer 8' ou 'Copycat'. Clusters de cordes stridentes et 'meurtrières', cuivres agressifs, percussions brutales, etc. Même 'The Hider' continue de développer d'autres moments du score comme ce superbe passage de terreur entendu pour la fin du film, lors de la confrontation finale entre le couple Dreyer et Sykes, un pur moment d'explosion de terreur, probablement l'un des passages les plus violents du score de 'Hider In The House' (le calme revient avec le thème de choeur de Sykes dans 'At Peace'). La partition est ainsi construite comme un formidable crescendo de tension et de suspense (comme le film, d'ailleurs) qui ne peut qu'aboutir à une inexorable explosion de terreur et de violence dans laquelle Christopher Young nous rappelle, une fois encore, qu'il est indiscutablement l'un des grands maîtres de la musique de thriller! En tout cas, si vous n'en êtes toujours pas convaincu, procurez-vous immédiatement l'album de 'Hider In The House', vous ne le regretterez pas!


---Quentin Billard