1-Theme From Dying Young 4.03*
2-Driving North/Moving In 4.16**
3-The Clock 1.24
4-Love Montage 2.57
5-The Maze 2.39
6-All The Way 3.33***
7-Hilary's Theme 3.12**
8-Victor Teaches Art 1.23
9-The Bluff 0.59
10-San Francisco 2.05
11-Victor 1.40
12-All The Way 5.31+
13-I'll Never Leave You
(Love Theme) 2.55**

*Interprété par Kenny G
**Interprété par Kenny G
et James Newton Howard
***Interprété par
Jeffrey Osborne.
+Inteprété par King Curtis.

Musique  composée par:

James Newton Howard

Editeur:

Arista Records 18692-2

Produit par:
James Newton Howard
Co-producteurs:
Michael Mason, Shawn Murphy
Columbia Stage Managers:
Greg Dennan, Mark Eshelman

"Theme From Dying Young"
Produit par:
Kenny G

"All The Way"
Inteprété par:
Jeffrey Osborne
Produit par:
Narada Michael Walden
pour Perfection Light Productin
Coordinateurs de production:
Janice Lee, Kelly McCrea,
Cynthia Shiloh


"All The Way"
Interprété par:
King Curtis
Produit par:
Ozzie Cadena

Producteurs exécutifs:
Clive Davis, Joel Schumacher
Musique supervisée pour la
20th Century Fox par:
Elliot Lurie

Artwork and pictures (c) 1991 Twentieth Century Fox Film Corporation/Arista Records. All rights reserved.

Note: ***1/2
DYING YOUNG
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by James Newton Howard
Réalisateur assez versatile, Joel Schumacher nous a récemment prouvé avec 'Phone Booth' qu'il était toujours un grand metteur en scène, même s'il a accumulé au fil des dernières années un bon nombre de navets. Le début des années 90 pourrait être considéré pour Schumacher comme les 'années drames'. En effet, après 'Flatliners' (L'expérience interdite - 1990), Schumacher retrouve Julia Roberts dans 'Dying Young' (Le choix d'aimer). C'est l'histoire d'une jeune femme nommée Hilary O'Neil (Julia Roberts), qui se fait engager par un jeune homme atteint d'une leucémie, Victor Gaddes (Campbell Scott), pour s'occuper de lui et le soigner. Très attiré par le charme d'Hilary, Victor va petit à petit trouver du réconfort auprès d'elle. Mais sa chimiothérapie devient de plus en plus violente et insupportable. Bien décidé à changer de vie, Victor choisi de quitter la luxueuse maison de son père pour partir habiter au bord de la mer avec Hilary, prétextant que sa chimiothérapie est terminée. Petit à petit, Hilary va tomber amoureuse de Victor et réciproquement. Au contact de sa bien aimée, Victor se sent enfin renaître. Grâce à elle, il va réapprendre à vivre, loin de ses études, de ses livres et surtout, de l'hôpital. Mais la supercherie ne durera qu'un temps, le jour où Victor va faire une rechute, obligé de s'injecter régulièrement de la morphine pour calmer sa douleur. Victor sait qu'il va mourir, mais Hilary, bouleversée, veut croire à son rétablissement. Leur amour ne tient plus qu'à un fil, celui de l'espoir.

'Dying Young' est un drame poignant, filmé dans la plus pure tradition des mélodrames du genre. Certes, on pourra parfois reprocher le côté un peu facilement larmoyant du film, mais quiconque possède un coeur ne pourra s'empêcher d'être ému par cette histoire d'amour poignante et tourmentée. Le script nous propose une très intéressante mise en parallèle de l'histoire d'Hilary et de Victor avec des peintures de Gustav Klimt, célèbre peintre viennois impressionniste de la fin du 19ème siècle. Son oeuvre 'Adam et Eve' (peint entre 1917 et 1918) est une allégorie évidente du couple forme à l'écran par Julia Roberts/Campbell Scott. Ses mises en parallèle confirment le talent de metteur en scène de Schumacher qui montre ce détail de manière toujours très subtile et non prétentieuse, un détail que l'on ne pourra qu'apprécier. Pour le reste, 'Dying Young' possède quelques longueurs, mais malgré tout, on reste captivé de bout en bout par cette histoire d'amour bouleversante et émouvante. Si Julia Robert est remarquable dans ce film, la palme revient surtout à Campbell Scott (fils du grand George C.Scott), qui prouve ici ses talents d'acteur en interprétant cet homme rongé par la maladie, et qui apprend à revivre au contact d'une femme épanouie et aimante. Un très beau film, assurément!

Après son excellente partition restée inédite pour 'Flatliners' (L'expérience interdite), James Newton Howard revient en pleine forme sur sa seconde collaboration avec Joel Schumacher. 'Dying Young' évoque le style plus intimiste et romantique de James Newton Howard qui, en 1991, signait avec 'Dying Young' sa seconde partition orchestrale romantique après le sympathique 'Pretty Woman' en 1990 (resté, hélas, encore inédit jusqu'à ce jour). La même année, Howard écrivait aussi la musique des excellents 'The Prince of Tides', 'My Girl' et le très acclamé 'The Man In The Moon'. 'Dying Young' constitue l'un des plus beaux efforts du compositeur, encore à l'aube de son talent à cette époque. Pour le très beau drame de Schumacher, James Newton Howard nous livre une magnifique partition orchestrale qui repose essentiellement autour d'un orchestre avec quelques solistes, dont une partie de saxophone interprétée par le célèbre saxophoniste Kenny G (de son vrai nom: Kenny Gorelick), quelques très belle parties de guitare, un piano, une batterie, une basse et une harpe. Le superbe 'Theme from Dying Young' est l'attraction majeure du score, un magnifique thème poignant qui évoque cette très belle histoire d'amour sur fond de cancer et de souffrance. Ici, c'est le saxophone de Kenny G qui s'empare du thème (avec James Newton Howard au piano) pour le générique de fin du film. Evidemment, le 'Theme From Dying Young' sera au coeur même de la partition d'Howard pour le film de Schumacher. Avec une aussi belle mélodie, le compositeur a trouvé là toute l'âme du film, la résumant à travers toutes les notes de son thème (probablement l'un de ses plus beaux thèmes en ce début des années 90, avec le 'Love Theme' de 'The Prince of Tides' ou le thème de 'The Man In The Moon'). Le deuxième thème du score, qui ouvre la partition de manière agréable et détendue (avec le saxophone de Kenny G), est attribué au personnage d'Hilary. Ce 'Hilary's Theme' affirme quant à lui la spontanéité sympathique du personnage de Julia Roberts.

'Driving North/Moving In' nous permet de retrouver le style du sympathique thème d'ouverture, avec guitare, piano, basse, saxophone, cordes, vents et une rythmique légère de batterie en rimshot (jeu du batteur qui consiste à taper le bord de la caisse plutôt que la peau, ce qui atténue le son et se rapproche plus légèrement du son d'une clave mais en plus grave. On utilise cet effet lorsque l'on souhaite obtenir une rythmique plus légère et moins percussive). Agréable et détendu, 'Driving North/Moving In' accompagne la scène où Victor et Hilary se rendent ensemble dans leur nouvelle demeure. La pièce d'Howard affirme ici un caractère plus détendu, l'espoir d'un avenir meilleur et heureux pour Hilary et Victor. Une pièce comme 'The Clock' est très représentative quant à elle du style romantique/intime du score de 'Dying Young'. Howard utilise ici les cordes avec une guitare et un piano, dans un registre intime plus poignant, voire nostalgique (On sent déjà ici les prémisses de 'The Man In The Moon' et 'The Prince of Tides'). La musique transcende à l'écran cette poignante histoire d'amour, et affirme l'importance de la musique dans ce genre d'histoire, et même si le score n'évite pas les accès de musiques intimistes larmoyantes, on ne peut qu'être touché par la beauté de cette musique sincère et émouvante. Une pièce comme 'Love Montage' confirme le réel talent du compositeur pour trouver des mélodies mémorables et parfaitement ancrées dans l'esprit du film. Le morceau accompagne à son tour les séquences d'amour entre Victor et Hilary et immortalise le couple sous la forme d'une magnifique pièce pour orchestre, guitare et piano.

Plus dramatique, 'The Maze' fait intervenir les cordes avec le piano et la guitare lors de la séquence de la traversée du labyrinthe, où Victor souffre de vertiges dus à sa maladie. La partition va ainsi alterner entre moments intimes/romantiques et passages plus dramatiques et mélancoliques, rivalisant avec l'espoir de morceaux tels que 'Driving North/Moving In' ou 'Love Montage'. Un exemple représentatif provient de la comparaison entre deux pièces du score qui se suivent sur l'album, 'Victor Teaches Art' et 'The Bluff'. Le plus intimiste 'Victor Teaches Art' accompagne la séquence où Victor apprend à Hilary quelques rudiments sur l'histoire de l'art. 'The Bluff' quant à lui, rompt immédiatement avec l'ambiance chaleureuse de la pièce précédente en établissant une atmosphère plus mélancolique et triste, alors qu'Hilary découvre que Victor est toujours malade, malgré les apparences. Le 'Love Theme' reste toujours particulièrement présent tout au long du film. On le retrouve ainsi dans le magnifique 'San Francisco', accompagné par le piano de James Newton Howard, et qui tente d'apporter ici un peu d'espoir dans cette sombre histoire d'un homme atteint d'un cancer et qui tente de revivre au contact de la femme qu'il aime. Plus intime et restreint, 'Victor' fait appel à un piano solitaire et fragile, sur fond de cordes chaleureuses. Howard représente à merveille le personnage de Campbell Scott en évoquant son caractère fragile et doux, son envie d'être aimé, d'être soutenu, de se battre contre la maladie. A ce sujet, le piano est l'un des principaux éléments émotionnels du score de 'Dying Young'. Dans la séquence où Hilary accompagne Victor à l'hôpital pour la première scène de chimiothérapie, l'héroïne observe les patients dans la salle d'attente et prend pitié d'eux. La musique se veut alors plus triste, plus émouvante, et le piano occupe alors une place majeure dans la musique. Hilary affirme une dernière fois son amour pour Victor dans 'I'll Never Leave You (Love Theme)' au cours d'un final poignant où Hilary jure de se battre avec l'homme qu'elle aime contre sa maladie. Le piano, la harpe et les cordes s'unissent une dernière fois pour nous offrir une dernière reprise orchestrale de ce thème magnifique, qui hante l'auditeur/spectateur tout au long du film.

'Dying Young' est sans aucun doute l'une des plus belles partitions romantiques/intimes/dramatiques écrites par James Newton Howard au début des années 90. Si vous aimez les thèmes de saxophone, de piano, les cordes chaleureuses, les rythmiques légères et les musiques mélancoliques, nostalgiques et chaleureuses, 'Dying Young' devrait vous satisfaire. On sent déjà ici immerger le talent d'un futur grand compositeur, qui maîtrise déjà de manière étonnante l'écriture symphonique, alors qu'il est arrivé à la musique orchestrale seulement deux ans avant ce film ('The Package' en 1989). Au final, un score émouvant sans être vraiment extraordinaire, qui apporte beaucoup au très beau film de Joel Schumacher, une agréable partition que je vous recommande chaleureusement, surtout si vous appréciez les travaux dramatiques du compositeur et que vous ne connaissez pas encore cette jolie partition!


---Quentin Billard