The Score

1-Crocodile Dundee In
Los Angeles -Main Title 2.40
2-Croc Sinks The Boat/
Croc Eats The Boat/
Swimming/Mystical Mick 1.43
3-Hypnotize The Pig/
Walking With Mikey/
Beverly Hills 2.00
4-Spider/Spider In Hat 0.52
5-Studio Gate/Jungle Set 0.36
6-Walking With Mikey #2/
Mikey, Mick & Sue 1.40
7-Eraser Rat/
Monkey Wrangler 1.04
8-Jacco Show & Tell/
The Big Nanny/Dine and Drive/
Down The Stairwell/
L.A. Thing 3.36
9-Paintings/Clue Snoop/
Who The Hell Is That? 3.14
10-Up The Ladder/
Into The Jungle 4.37
11-Molotov Cocktail/Lions 2.59
12-Proposal/Wedding Day 3.07

The Songs

13-Down Under 4.46*
14-Strike It Up 5.15**
15-Mr.Big Talker 4.00***
16-Boys From The Bush 2.47+

*Interprété par:
Men At Work
Featuring Cecilia Noël
et The Wild Clams
**Interprété par:
Black Box
***Interprété par:
Mystikal
+Interprété par:
Lee Kernaghan.

Musique  composée par:

Basil Poledouris

Editeur:

Silva Screen SSD 1130

Superviseur de la musique:
Llyswen Vaughan
Monteur de la musique:
Tom Villano
Album produit par:
Basil Poledouris,
Mi Kyoung Chaing,
Tim Boyle

Album produit pour
Silva Screen Records par:
Ford A.Thaxton

"Down Under"
Produit par:
Colin Hay
Ecrit par:
Colin Hay, Ronald Strykert

"Strike It Up"
Ecrit par:
Nelson Cruz, Daniele Davoli,
Mirko Limoni, Oscar Pabon,
Valerio Semplici, Allan Speers


"Mr.Big Talker"
Ecrit par:
Michael Tyler, Samuel C.Lindley

"Boys From The Bush"
Ecrit par:
Lee Kernaghan, Garth Porter

Artwork and pictures (c) 2001 Silva Screen Records America, Inc. All rights reserved.

Note: **1/2
CROCODILE DUNDEE IN LOS ANGELES
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Basil Poledouris
Le plus célèbre chasseur de crocodile australien revient pour une troisième aventure réalisé par Simon Wincer, spécialiste des comédies américaines gentillettes et sans nuances. Paul Hogan (australien d'origine, comme le réalisateur) reprend donc le rôle qu'il l'a fait connaître au grand public, Michael 'Crocodile' Dundee, qui se retrouve cette fois-çi dans la ville de Los Angeles, et plus particulièrement à Hollywood. Aujourd'hui, Crocodile Dundee est âgé et vit avec sa fiancée Sue (Linda Kozlowski) et leur petit garçon, le pétillant Mikey (Serge Cockburn). Réduit à attirer les touristes dans son Australie d'origine, Crocodile Dundee n'est plus le grand chasseur de crocodile qu'il était autrefois. Une de ces bêtes dévore son bateau au début du film, ainsi que celui de son ami Jacko (Alec Wilson), le deuxième plus grand chasseur de crocodile de la région. Les deux compères se retrouvent en haut d'une branche d'un arbre comme deux andouilles. A son retour à la maison, sa femme Sue, une journaliste new-yorkaise dont le père est une importante célébrité de la presse américaine, lui apprend qu'on l'a contacté pour travailler sur un important article inachevé pour un canard de Los Angeles. Apparemment enchanté par la perspective de partir à Los Angeles, Crocodile Dundee convainc Sue d'accepter ce travail, et c'est ainsi que la petite famille se retrouve en plein coeur de la gigantesque ville américaine, où tout paraît tellement plus moderne par rapport à leur bled d'Australie. Crocodile Dundee en profite pour amener avec lui son ami Jacko. C'est le début de l'aventure pour eux. La famille s'installe dans une résidence luxueuse de Beverly Hills. L'investigation de Sue l'emmène à rencontrer les producteurs d'un film hollywoodien intitulé 'Agent fatal 3'. Apparemment, l'ancien rédacteur de l'article inachevé sur lequel elle travaille avait mentionné le nom de ces producteurs hollywoodiens. Crocodile Dundee, qui se cultive en regardant des polars et des documentaires à la télévision, soumet à sa femme l'idée que la production de ce film ne serait qu'un prétexte à un trafic de drogue ou d'armes. Afin de rentrer dans le milieu et de mener lui-même sa propre enquête, Dundee va s'introduire dans le show-biz d'Hollywood grâce à l'aide de sa femme Sue, et, de fil en aiguille, Dundee va réussir à se faire une petite réputation en tant que dresseur d'animaux. Son enquête va finalement l'amener à découvrir un important trafic de tableaux de Yougoslavie.

'Crocodile Dundee In Los Angeles' a reçu une vague de critiques assassines assez impressionnante. Il est clair que le film de Simon Wincer ne peut prétendre rivaliser avec les deux opus précédents, d'autant que l'acteur Paul Hogan avait pourtant précisé qu'il ne ferait pas de suite après 'Crocodile Dundee II'. On s'étonne alors que, 13 ans après, Hogan a finalement accepté de tourner un troisième épisode, une décision qui s'explique probablement par son envie de relancer sa carrière après quelques films mineurs réalisés dans les années 90. Malheureusement, la formule semble être épuisée, puisque le film n'a pas réussi à trouver son public. Mais ne soyons pas trop sévère, 'Crocodile Dundee In Los Angeles' reste malgré tout une sympathique comédie divertissante. On y retrouve un Paul Hogan vieillissant mais toujours amusant dans le rôle de ce chasseur de crocodile bien naïf qui débarque dans une grande ville américaine et qui semble venir d'une autre planète tant ses habitudes et ses coutumes diffèrent radicalement de celles de la population de Los Angeles. Evidemment, les gags et les séquences hilarantes ne manquent pas (l'attaque des loubards dans la Cadillac, le coup du faux anaconda dans le parc d'attraction des studios de la Paramount, la séquence du bar gay, etc.), mais l'intrigue des trafiquants de tableaux est un peu tirée par les cheveux. On a du mal à croire que des bandits puissent tourner un film dans l'unique but de camoufler leur trafic à travers un film. Quelle idée tordue! Ceci étant dit, c'est l'occasion pour Simon Wincer d'égratigner au passage le monde du show-biz et de l'industrie Hollywoodienne, peuplé de profiteurs, de renards, de stars friquées, etc. (et la Paramount, producteur du film, en profite pour se faire un peu de pub gratis grâce au film). Le côté satirique du film est le petit 'plus' apporté par le réalisateur à l'univers des 'Crocodile Dundee', et même si l'on est loin ici de la qualité des deux premiers épisodes (on sent ici que le héros a bien vieilli, d'autant que le script paraît totalement sous-développé), l'ensemble n'en demeure pas moins tout à fait satisfaisant, à défaut d'être extrêmement mémorable!

La participation anodine de Basil Poledouris à 'Crocodile Dundee In Los Angeles' n'a été motivé que par une seule intention: rendre service à un ami. Effectivement, Poledouris et Simon Wincer se connaissent depuis le téléfilm 'Lonesome Dove' (1989). Avec 'Crocodile Dundee In Los Angeles', Wincer a décidé de ne pas faire appel à Peter Best (compositeur des musiques des deux opus précédents) pour céder sa place à un Poledouris en petite forme sur ce film mineur sans grande envergure. La partition de 'Crocodile Dundee In Los Angeles' est tout à l'image du film: sympathique mais sans plus. Poledouris délaisse la grosse artillerie symphonique habituelle pour se concentrer autour d'une écriture instrumentale incluant guitares, guitare électrique, percussions diverses, sonorités 'australiennes', samples de percussions électroniques en tout genre, et la partie orchestrale habituelle, qui se limite ici au strict minimum: cordes, quelques vents et parfois quelques cuivres très discrets. C'est l'électronique qui attire ici notre attention. Ainsi, le 'Main Title' du film pose d'emblée le ton du score: une rythmique électronique étonnante secondée par quelques effets vocaux et le didgeridoo (célèbre longue flûte en bois des aborigènes australiens, considéré comme l'un des plus anciens instruments existant sur terre) nous introduisant avec les cordes, les cors et les guitares un thème plutôt majestueux qui accompagne les quelques plans de l'Australie sauvage au début du film. Les instruments cherchent ici à retranscrire les origines du héros du film, surtout par le biais de l'utilisation des guitares aux sonorités légèrement 'country' dans le début du film. Le procédé paraît usé, mais on se laisse néanmoins convaincre, même si le 'Main Title' est somme toute assez quelconque et peu mémorable.

'Croc Sinks The Boat/Croc Eats The Boat/Swimming/Mystical Mick' nous introduit à une autre facette du score de Poledouris: une musique rock avec la formation traditionnelle batterie/basse/guitare électrique et synthé. Les parties de guitares électriques sont plutôt cool, sur fond de rythmique rock entraînante. Poledouris cherche ainsi à donner du sang neuf à l'univers musical d'une franchise qui s'essouffle déjà. Le morceau accompagne la séquence où le crocodile dévore le bateau de Dundee et de Jacko au début du film. La partie orchestrale demeure toujours présente, se limitant bien souvent à quelques cordes parfois plus atmosphériques. Avec ces deux premiers morceaux, on a déjà vite fait le tour de la partition, le reste ne faisant que confirmer le côté sympathique mais assez anodin de la musique de Poledouris dans le film de Simon Wincer. 'Hypnotize The Pig/Walking With Mikey/Beverly Hills' est plus représentatif du style plus intime de la partition, Poledouris le côté naïf et enjoué de Crocodile Dundee et de son fils Mikey, lorsque les deux personnages marchent tranquillement dans la rue à la sortie de l'école, le compositeur utilisant ici les guitares sèches plus intimistes sur fond de cordes et d'harmonies paisibles, avec quelques petites percussions en bois discrètes (un rappel des origines australiennes du héros?). Cette musique sereine et naïve correspond parfaitement aux deux protagonistes principaux du film, et nous rappelle à quel point Basil Poledouris est un excellent professionnel qui connaît parfaitement son métier.

Poledouris se montre plus inventif dans l'amusant 'Spider/Spider In Hat' où il utilise des samples électroniques plutôt étranges pour la scène de l'araignée dans le chapeau de Dundee. Difficile de décrire 'Spider/Spider In Hat', tant le morceau fait partie de ce genre de petite pièce étrange et inventive au genre inclassable, qui ne demande qu'à être écouté (preuve que Poledouris sait faire preuve d'inventivité, même sur des films sans grande imagination). Hélas, le morceau, bien qu'amusant sur cette petite séquence, est bien trop bref pour apporter un peu d'eau au moulin du compositeur, qui semble se reposer ensuite sur ses lauriers. 'Studio Gate/Jungle Set' nous introduit à des sonorités exotiques agréables pour la séquence où Dundee et son fils visitent les studios de la Paramount et la fausse jungle. On retrouve alors le style intime de 'Walking With Mikey' avec les guitares sèches intimistes avec des cordes paisibles pour le côté innocent de Dundee et de son fils. La séquence du rat est de nouveau illustrée de manière inventive dans 'Eraser Rat/Monkey Wrangler' avec une étonnante écriture de cordes vaguement dissonante et quelques pizz, tandis que la deuxième partie du score est plus inventive, avec ses rythmiques électroniques un peu bizarre. On est loin de reconnaître ici le style habituel de Basil Poledouris dans cet étrange exercice de style à la limite de l'expérimental).

On notera une nouvelle utilisation de la partie rock un brin rétro dans 'Jacco Show and Tell/The Big Nanny/Dine and Drive/Down The Stariwell/L.A. Thing', le morceau accompagnant en majeure partie la séquence où Jacko et Dundee roulent ensemble dans les rues de Los Angeles, la guitare électrique avec la rythmique rock apportant à cette séquence un côté 'cool' très agréable, une certaine détente qui nous prouve à quel point Basil Poledouris a tenu à se faire plaisir, même s'il est loin de faire preuve ici d'une grande ingéniosité. 'Painting/Clue Snoop/Who The Hell Is That?' accompagne la dernière partie du film pour l'enquête de Crocodile Dundee sur les trafiquants de tableaux. Poledouris utilise ici un nouveau petit motif confié à des pizzicati de cordes, sur fond d'une légère rythmique électronique empruntée au 'Main Title', avec quelques cordes plus sombres. Poledouris s'amuse ici à établir une fausse ambiance de musique de polar plutôt inquiétante, plus intrigante que réellement terrifiante. On est proche ici du ton de la pastiche, dans l'esprit comédie du film. Ce motif 'polar' avec sa rythmique électronique toujours assez inventive accompagne ainsi toute la dernière partie du film, surtout dans la poursuite entre Dundee et les tueurs. 'Up The Ladder/Into The Jungle' est un développement du motif polar de pizz avec les rythmiques électroniques auxquelles se rajoutent quelques tenues de cordes plus sombres et la présence du didjeridoo caractérisant le héros. On notera ici une nouvelle utilisation brève mais étonnante de glissendi de cordes dissonantes, mais pas vraiment terrifiantes dans le contexte 'pastiche' de la musique, Poledouris évitant de trop se prendre au sérieux. 'Molotov Cocktail/Lions' conclut cette partie 'polar' dans un esprit tout à fait similaire aux deux morceaux précédents (un jeu du chat et de la souris peu répétitif à la longue), le film aboutissant au sympathique 'Proposal/Wedding Day' avec ses guitares intimes et ses cordes sereines.

'Crocodile Dundee In Los Angeles' est de toute évidence un score totalement mineur dans la carrière très éclectique de l'un des plus talentueux compositeur hollywoodien. Basil Poledouris a cherché à se faire plaisir sur ce petit score honnête et sans prétention, qui a au moins le mérite de prouver la sincérité d'écriture d'un compositeur qui signe là sa cinquième collaboration à un film de Simon Wincer ('Lonesome Dove', 'Quigley Down Under', 'Harley Davidson & The Marlboro Man' et 'Free Willy'). Hélas, la carrière du compositeur semble battre de l'aile depuis le milieu des années 90, Poledouris ayant gaspillé son talent sur des productions misérables telles que 'On Deadly Ground', 'Under Siege 2', 'Robocop 3', etc. 'Crocodile Dundee In Los Angeles' vient malheureusement confirmé ce déplorable état de fait, Poledouris n'étant jamais autant inspiré que lorsqu'il compose pour un film de Paul Verhoeven ('Robocop', 'Flesh & Blood', 'Starship Troopers', etc.) ou de John Milius ('Red Dawn', 'Flight of The Intruder', 'Farewell To The King', 'Conan The Barbarian', etc.). Une partition que l'on pourra néanmoins recommander pour son côté agréable et ses quelques bonnes idées (un peu sous-développées étant donné le peu de place accordée à la musique de Poledouris dans le film), mais avec quelques réserves!


---Quentin Billard