1-Bones Opening 1.23
2-Bones' Death 2.57
3-Seance 2.27
4-Revenge Lupovie 1.57
5-Return To The House 2.43
6-Necropolis 2.31
7-In Haunted House 2.39
8-Revenge Shotgun 1.58
9-Bones Rises 2.19
10-Tia Feeds Dog 1.06
11-Neighborhood Goes Bad 1.13
12-In The Cellar 1.32
13-Revenge Eddie Mac 1.41
14-Finding Jimmy Bones 2.48
15-Sacrifice & Necropolis 3.27
16-We Survived 1.04

Musique  composée par:

Elia Cmiral

Editeur:

Intrada Records
MAF 7093

Musique produite par:
Elia Cmiral
Producteur exécutif:
Douglass Fake

Artwork and pictures (c) 2001 Intrada Records. All rights reserved.

Note: **1/2
BONES
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Elia Cmiral
Avec 'Bones', le réalisateur Ernest R.Dickerson a voulu rendre hommage aux films d'horreur de la Blaxpoitation des années 70 en mettant en scène le rappeur Snoop Dogg dans le rôle de Jimmy Bones, sinistre gangster des années 70 qui ressuscite 20 ans plus tard dans sa propre demeure convoitée par une bande de jeunes qui décident d'y installer une boîte de nuit. Malgré les avertissements de Pearl (Pam Grier), Patrick (Khalil Kain) et ses amis vont malgré tout nettoyer cette sinistre demeure désertique et la rendre plus présentable afin de monter leur propre affaire. Seulement, Pearl sait que quelque chose de terrifiant va finir par arriver, et elle a raison. Les ados ont retrouvés dans une cave de la maison un vieux squelette qui semble avoir appartenu à Jimmy Bones. Ce qu'ils ignorent encore, c'est que le mystérieux chien sanguinaire qui hante ces lieux n'est autre que le serviteur du mal qui attend un peu de chair fraîche pour permettre à Bones de ressusciter en reprenant son apparence humaine. Après la mort horrifiante de l'un des leurs, dévoré par le chien, les ados vont devoir faire face au pire des cauchemars: Bones est de retour et prêt à se venger de tous ceux qui sont responsables de sa mort. Vous l'aurez compris, on a droit ici au traditionnel scénario du croque-mitaine fou qui ouvre les portes de l'enfer sur la terre, avec l'inévitable schéma classique de la maison hantée et des jeunes qui légitiment le style 'slasher-movie' du film. Si vous êtes amateurs du genre, nul doute que 'Bones' devrait vous satisfaire pleinement, même s'il s'agit une fois encore d'un de ces films stupides aux effets gores gratuits, uniquement destinés à impressionner les jeunes en manque de sensations fortes. 'Bones' rejoint à son tour le rang des 'Scream', 'I Know What You Did Last Summer', 'Urban Legend', 'Valentine', 'Cherry Falls', etc. Niveau interprétation, le film vaut surtout pour la présence de l'excellente Pam Grier (actrice fétiche des films de la Blaxpoitation des années 70) ainsi que celle de Michael T.Weiss, échappé de la série 'The Pretender' et tout juste reconnaissable dans le rôle de ce flic véreux grassouillet et balafré. Evidemment, le film repose autour du personnage sanguinaire interprété par Snoop Dogg, qui semble s'être bien amusé à jouer le rôle de ce tueur revenu d'entre les morts pour assouvir une vengeance diabolique. La carrière cinématographique du rappeur est encore toute fraîche, et il ne fait nul doute que 'Bones' a été fait pour faire une grosse pub pour Snoop Dogg, certains plans du film ayant une esthétique quasi clip MTV (genre la scène où Bones sort des flammes). Rajoutez à cela quelques tubes de rap U.S. (Dr.Dre, Snoop Dogg, etc.), et vous obtenez un slasher franchement guère mémorable, d'un goût douteux (les femmes sont traitées comme de la merde dans ce film) avec de la violence gratuite et purement commerciale. A éviter!

Décidément, le nom d'Elia Cmiral semble être désormais lié aux films horrifiques en tous genres, depuis 'Stigmata' ou 'Six-Pack'. Un an avant 'Bones', le compositeur d'origine tchèque essuyait l'échec retentissant de 'Battlefield Earth', le film ayant coulé avec la musique de Cmiral (qui elle, possédait pourtant ses bons points). Cmiral aurait put être grillé dans le métier, mais heureusement, il a put se relever à moitié sur 'Bones', pour lequel il nous livre une partition horrifique sans grande surprise, mais qui a au moins le mérite de confirmer que Cmiral est décidément très à l'aise dans le registre du thriller horrifique, et qu'il peut ainsi s'affirmer en bon successeur d'un Christopher Young ou d'un Marco Beltrami! Le score de 'Bones' repose sur une écriture orchestrale massive (plus d'une cinquantaine de musiciens), atonale et extrêmement dissonante, le tout couplé aux inévitables samples et effets électroniques en tout genre. A vrai dire, le synthé occupe une place majeure dans le score d'Elia Cmiral, l'électronique étant utilisé - comme dans 'Ronin', 'Six-Pack' ou 'Battlefield Earth' - afin d'accentuer la dimension horrifique et suffocante de la musique. Depuis 'Battlefield Earth', on connaît le penchant du compositeur pour les expérimentations d'effets électroniques en tout genre. 'Bones' propulse en avant ces effets électroniques à la limite de la saturation, à tel point qu'il paraît difficile de reconnaître qu'il y a un grand orchestre derrière cette pluie d'effets synthétiques en tout genre.

Dès le début du film, Cmiral annonce le style horrifique de sa musique avec les traditionnels effets de cordes macabres (clusters, glissendos, trémolos stridents, etc.) et une utilisation de vents graves avec des clusters de cuivres. La dimension urbaine du film est accentuée par l'utilisation d'un saxophone soprano mixé aux textures orchestrales/électroniques du compositeur, le saxophone évoquant à la fois la maison de Bones et l'univers urbain désertique du quartier dans lequel elle se trouve. Cmiral utilise par moment quelques choeurs discrets, incorporés dans la masse musicale afin d'accentuer la dimension chaotique et infernale de sa musique, le score de 'Bones' évoquant - comme c'est le cas dans le terrifiant 'Necropolis' par exemple - le monde des enfers d'où provient Bones. La musique de Cmiral renforce la dimension horrifique du film en évoquant sans cesse le suspense et la terreur lié aux méfaits de Bones, avec son traditionnel lot de sursaut, de percussions et d'effets orchestraux chaotiques/horrifiques en tout genre. Evidemment, la musique a souvent tendance à être noyée sous des tonnes d'effets sonores en tout genre, ce qui fait qu'il est particulièrement difficile d'apprécier la musique à sa juste valeur dans le film. En dehors de quelques voix et d'un saxophone, le score ne contient pas beaucoup de surprises. Il s'agit une fois encore de ce genre de partition horrifique saturée d'électronique, massive, extrêmement bruyante et sans surprise (et ce même si le résultat à l'écran est pleinement convaincant à défaut d'être d'une grande originalité!).

Amateurs de musique chaotiques, il ne fait nul doute que 'Bones' devrait vous combler pleinement, mais ceux qui s'attendent à retrouver une grande partition dans la lignée de 'Six-Pack' ou 'Ronin' risquent fort d'être déçu. Hélas, ce n'est pas avec 'Bones' que Cmiral réussira à rentrer dans la cours des grands, et ce malgré la bonne surprise d'un 'Ronin' ou d'un 'Six-Pack'. Cmiral a fournit un travail purement alimentaire pour le film d'Ernest R.Dickerson, et ne réussit guère à franchir la barre qu'il s'était fixé haute après ses précédentes partitions. Il ne fait nul doute que Cmiral a besoin d'un projet nettement plus passionnant pour pouvoir prouver ses réelles capacités de compositeur. Croisons les doigts et attendons la suite!


---Quentin Billard