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1-Prologue 1.30
2-We Don't Wanna Grow Up* 1.50 3-Banning Back Home 2.22 4-Granny Wendy 2.57 5-Hook-Napped 3.56 6-The Arrival Of Tink and The Flight To Neverland 5.55 7-Presenting The Hook 2.58 8-From Mermaids To Lost Boys 4.24 9-The Lost Boy Chase 3.31 10-Smee's Plan 1.44 11-The Banquet 3.07 12-The Never-Feast 4.39 13-Remembering The Childhood 11.02 14-You Are The Pan 3.59 15-When You're Alone* 3.13 16-The Ultimate War 7.53 17-Farewell Neverland 10.16 *Paroles de Leslie Bricusse Musique composée par: John Williams Editeur: Epic Soundtrax EK-48888 chanson originale du score composée par: John Williams Paroles de Leslie Bricusse Album produit par: John Williams Montage de la musique: Ken Wannberg Artwork and pictures (c) 1991 Columbia TriStar Pictures/Amblin entertainment. All rights reserved. Note: ***** |
HOOK
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ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
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Music composed by John Williams
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'Hook' restera une oeuvre majeure dans la carrière de Steven Spielberg. Le projet de départ du réalisateur était de tourner une comédie musicale à partir de 'Peter Pan', la célèbre oeuvre de J.M. Barrie, et ce au début des années 80 - Disney a adapté cette histoire en dessin animé bien avant que Spielberg n'en fasse un film. Ce dernier avait alors contacté John Williams qui se chargerait d'écrire les chansons du film. Ayant abandonné cette idée, John Williams continua d'écrire de la musique pour ce projet sans scénario. Une dizaine d'années passa sans que le projet ne voit réellement le jour, mais Williams continua à travailler et à réfléchir pendant toutes ces années sur cette oeuvre musicale qui naîtra finalement en 1991 avec la version finale. Ainsi, 'Hook' se sera construit à partir d'anciens projets qui permirent finalement d'aboutir au splendide film qu'a réalisé le 'magicien' Steven Spielberg, ainsi qu'à la splendide partition d'une richesse infinie qu'a crée John Williams pendant ces dix années de travail sur cette oeuvre majeure dans la carrière respective des deux compères.
Si la musique de 'Hook' n'a pas eu le même écho ou le même succès que des oeuvres telles que la trilogie des 'Indiana Jones' ou 'Jurassic Park', cela n'en demeure pas moins une partition somptueuse et très réussie, une oeuvre que Williams a écrite de tout son coeur, une oeuvre réfléchie et très travaillée, mûrie par dix longues années de travail. Tout devait ressortir dans cette musique : l'aventure, l'émerveillement, la gaieté, mais aussi la mélancolie, la tristesse, l'émotion, etc. Williams réussi à sublimer chaque émotion avec une telle force qu'on pourrait même considérer 'Hook' comme son oeuvre phare dans ce début des années 90. Mieux encore, l'aboutissement de toutes ces années de travail en collaboration avec Spielberg. Evidemment, une telle partition ne peut que receler de trésors. Parmi ceux-ci il y'a les thèmes : le thème principal évoque le personnage héroïque de Peter Pan (Robin Williams) et les exploits qu'il peut accomplir. Le second thème évoque le pays imaginaire avec son caractère bon enfant, un côté émerveillé. La fée Clochette (Julia Roberts) possède elle aussi son propre thème, léger et sautillant (on l'entend dans 'The Arrival of Tink'), confié aux bois et à un glockenspiel qui apporte le côté féerique du personnage, un thème possédant un côté malicieux et espiègle, qui rappelle d'ailleurs par moment le morceau d'ouverture du 'Main Title' de 'Home Alone', composé juste un an avant 'Hook'! Le capitaine Crochet (excellent Dustin Hoffman) possède lui aussi son propre thème, un thème au caractère bien plus espiègle que réellement méchant, une sorte de petite marche que l'on entend surtout dans 'Smee's Plan'. On pourra aussi remarquer le thème de l'enfance avec la très belle chanson écrite par Williams sur des paroles de Leslie Bricusse, 'When You Are Alone', que chante la fille de Peter dans le film lorsque cette dernière est retenue prisonnière sur le bateau de Crochet. 'When You are Alone' et la chansonnette enfantine de 'We Don't Wanna Grow Up' (que chantent des enfants au début du film) est le fruit du projet abandonné de comédie musicale. 'Hook-Napped' est quand à lui très sombre. L'écriture orchestrale de Williams est ici très agitée, traits rapides de cordes, fluidité instrumentale qui décrit la panique des enfants (et des parents) lors du kidnapping de Crochet. A noter l'utilisation d'un petit motif de cuivres qui suggère la menace de Crochet au cours de cette scène. Point majeur à relever ici : le style éminemment classique adopté par John Williams dans son écriture orchestrale, un style souvent brillant, sophistiqué et raffiné, qui doit beaucoup aux compositeurs du 19ème siècle, et qui ont guidé le compositeur dans l'esthétique musicale générale de 'Hook'. Avec une thématique aussi importante, on ne peut que s'attendre à une partition très travaillée et riche en émotions. Williams commente d'ailleurs cet aspect là dans 'Hook' : « Comme toujours, j'ai construit une base thématique à partir d'éléments clefs du film. Ensuite, je les ai dispersés en fonction du scénario et des occasions qu'il me procure. Sur 'Hook', l'expression a été incroyablement affirmée car Steven a enrichi l'oeuvre de J.M. Barrie de sa propre imagination. Musicalement, j'ai suivi cet enrichissement. Le long développement de l'histoire m'a permis d'exposer toute ma plénitude thématique. » L'arrivée de Peter au pays imaginaire ('Flight To Neverland') est illustrée dans un climat majestueux et émerveillé, aérien et grandiose, rappelant le thème du pays imaginaire avec les cordes et les cuivres. Puis, son atterrissage en plein milieu des pirates est simplement illustré par une sorte de gigue de pirates un peu folklorique et amusante (petites flûtes en duo, tambourin, violon solo, etc.) pour suggérer la présence des pirates, qui s'enchaîne alors sur l'excellent thème espiègle de Crochet tandis qu'un cortège de pirates amène cérémonieusement le crochet du capitaine sur un coussin dans 'Presenting The Hook'. Si le superbe 'Prologue' du film possède un caractère aventureux qui annonce le thème de Peter Pan ainsi que celui du pays imaginaire, ce sera pour enchaîner rapidement à une autre ambiance dans 'Banning Back Home', morceau qui se différencie de tout le reste de la partition par son emploi d’un piano jazz, d'une batterie swing et d'un mélange guitare/guitare basse jazzy du plus bel effet. Ce morceau particulièrement « fun » illustre la vie quotidienne de Peter au travail, avec une certaine légèreté et une jovialité paisible et insouciante, une flûte venant ensuite se rajouter au lot. Mais alors que Peter tombe dans l'eau, des sirènes viennent l'embrasser et le ramener à la surface. Williams utilise un choeur majestueux pour évoquer le caractère féerique de ces créatures, un peu comme le fit Debussy dans son fameux « Sirènes », oeuvre que beaucoup de compositeurs ont massivement cité par la suite. Peter remonte vite à la surface et atterrit en plein milieu du village des enfants perdus. On remarquera par moment l'écriture un peu mickey-mousing de la musique de Williams, qui, évitant systématiquement de tomber dans la musique de cartoon facile, conserve néanmoins ces quelques touches mickey-mousing qui apparaissent plus ponctuellement dans le léger 'The Arrival of Tink' et la rencontre de Peter avec la fée Clochette. 'The Lost Boy Chase' décrit la course poursuite des enfants perdus qui se lancent après Peter, ne sachant pas encore qui il est réellement. Evidemment, ce n'est pas une course violente, et Williams l’illustre de manière très amusante en utilisant un motif de cuivres enjoué qui revient tout au long du morceau et qui n’est pas sans rappeler par moment 'The Basket Chase' du score de 'Raiders of The Lost Ark'. 'The Banquet' prolonge cette exploration du monde fantaisiste des enfants perdus avec la scène du banquet imaginaire où Peter découvre ses pouvoirs lorsqu'il se concentre bien, Williams l'illustrant ici aussi avec un thème enjoué qui possède un côté solennel mais jamais pompeux, le morceau décrivant avec inventivité une scène amusante où des enfants font sembler de manger (‘The Banquet’ annonce d’ailleurs clairement les futures partitions des ‘Harry Potter’ de John Williams). Le maestro américain nous démontre ici son talent d'écriture dans une pièce extrêmement riche, vivante et intéressante, aux orchestrations très colorées et particulièrement pêchues comme seul John Williams sait en faire (à noter ici l'emploi amusant du tuba un peu grotesque pour souligner le personnage de "bouboule"), un morceau oscillant entre légèreté et insouciance, évoquant toute la fraîcheur de l'imagination enfantine, et qui aboutira à l'excellent 'The Never-Feast' qui reprend ce thème du banquet. La musique illustre donc cette idée d’amusement de l’enfance, de l’insouciance du temps qui passe, une enfance idéalisée où tout est possible, à l’instar de la somptueuse musique de John Williams qui semble évoluer tout le long tout en conservant une très grande cohérence d’ensemble. Mais la partition de ‘Hook’ prend une tournure plus émouvante avec 'Remembering Childhood', lorsque Peter commence à se souvenir de son enfance avec ses moments joyeux et ses moments plus tristes, alors qu’il se confie à Clochette. John Williams débute son morceau sur une reprise brillante du thème de l'enfance avant d’aboutir de façon plus douce sur les souvenirs mélancoliques de Wendy devant une Clochette particulièrement émue. Williams utilise ici un nouveau thème qui pourrait sembler plus nostalgique d’esprit, plus doux et intime, et ce avant que Peter ne s'aperçoive qu'il est en train de flotter dans l'air et qu'il arrive maintenant à voler. Et lorsque notre héros arrive enfin à voler, John Williams laisse éclater toute la brillance triomphante de son orchestre qui interprète alors le thème héroïque de Peter Pan de façon plus victoire et exubérante, bref, un passage inspiré dans lequel on retrouve le grand John Williams des musiques épiques, réutilisant au passage le superbe thème du pays imaginaire en lui conférant un côté aérien et majestueux. Mais l'émotion atteint véritablement son apogée avec le mélancolique 'You're The Pan', introduit d'abord par des choeurs alors qu'un enfant touche le visage de Peter et affirme qu'il est bel et bien Peter Pan, mais qu'il a simplement vieilli. On enchaîne sur une magnifique partie de cordes accompagnée par une harpe avant qu’intervienne la flûte qui interprète un thème mélodique d'une extrême beauté, pour la scène où les enfants comprennent enfin qui est réellement Peter. Cette découverte touche leurs coeurs au plus profond d'eux, alors que Peter réalise encore à peine qu'il est ce célèbre personnage fantaisiste qui vole dans les airs et reste un enfant toute sa vie. 'You're The Pan' représente la quintessence même du lyrisme poignant et bouleversant comme seul le maestro américain sait en écrire avec une magnifique partie de cordes très touchante et une mélancolie quasi nostalgie et profonde de cette période que tous ont vécus ensemble, Peter et les enfants lorsque notre héros était encore un enfant parmi eux. 'When You're Alone' est la chanson enfantine que chante la fille de Peter sur le bateau de Crochet, chanson écrite sur le thème de l'enfance. Véritable hymne à l'innocence du monde de l’enfance, ‘When You’re Alone’ adopte une portée symbolique et quasi universelle dans le film puisqu’elle semble s’adresser à tous, aux enfants comme aux adultes - qui, à l’instar du personnage de Robin Williams dans le film, ont perdu pour la plupart leur âme d’enfant. Chose amusante, on remarquera d’ailleurs comment cette très jolie chansonnette parvient même à émouvoir les pirates qui l'écoutent d'un air naïf et un peu puéril. La partition se conclut de façon plus épique et massive avec le monumental 'The Ultimate War', illustrant la grande bataille finale entre Peter/les enfants perdus et Crochet/les pirates. Les 15 minutes de musique de ‘The Ultimate War’ (raccourci ici sur l’album) décrivent tour à tour la préparation des enfants à la bataille (un début qui rappelle la rythmique de la marche de 'Indiana Jones and The Temple of Doom') avec un bref rappel du thème de Peter. John Williams instaure progressivement une atmosphère de plus en plus agitée avant que son orchestre verse finalement dans la démesure la plus totale pour illustrer la bataille finale. On retrouve une fois de plus le grand John Williams des musiques épiques, nous offrant ses cuivres héroïques avec un orchestre virtuose, complexe et surpuissant. Comme le maestro le dit lui-même, ‘The Ultimate War' est une longue séquence très importante car elle résume parfaitement tout le travail de développement de la thématique qu'a pu fournir John Williams grâce à toutes ces années de travail sur cette partition. Véritable aboutissement dans ce très long processus de création musicale, 'The Ultimate War' oppose parfaitement les thèmes de Peter et du capitaine Crochet, nous proposant par la même occasion quelques rappels au thème de 'The Banquet", très vaguement esquissé alors que les enfants commencent à s'attaquer aux pirates. On retrouve aussi quelques vagues rappels du thème de l'enfance et du pays imaginaire, et même si une bonne partie de cette longue séquence n’a pas été retenue pour l’album (probablement pour des questions de confort d’écoute sue CD), 'The Ultimate War' nous plonge véritablement au sein d'un très grand moment d'aventure épique, prenant et entraînant, résultat une fois de plus de tout le travail colossal qu'a accomplit Williams en amont sur cette très grande œuvre musicale. Le film de Spielberg se conclura finalement sur le magnifique 'Farewell Neverland' alors que Peter fait ses adieux aux enfants perdus du pays imaginaire pour retourner vivre sur terre auprès de sa femme et de ses deux enfants (réutilisation du thème nostalgique entendu dans 'Remembering Childhood'). L’aventure a été grandiose, mais tout a une fin, et tout ce qui a commencé doit s’achever un jour ou l’autre. Pour Peter Pan, c’est l’heure de rentrer chez lui et d’assumer ses responsabilités : il a une famille maintenant et il est le père de deux enfants. Mais il y aura toujours cette âme d’enfant qui sommeille au fond de lui. Les retrouvailles de Maggie et Jack avec leur mère est tout bonnement magnifique. Williams l'illustre avec un choeur féerique vraiment poignant. L'adieu entre Peter et Clochette est illustré avec un rappel léger du petit thème espiègle de Clochette, avant que Peter ne rentre chez lui retrouver sa femme et ses enfants. Williams conclut de manière optimiste et majestueuse sur le rappel du thème de l'enfance et du pays imaginaire, symbolisant les paroles de Peter sur le balcon à la fin du film, c'est-à-dire que la vie est une belle aventure qui vaut la peine d'être vécue. C'est en tout cas le message que l'on pourrait ressortir de la fin de 'Hook'. L'oeuvre de John Williams va ainsi dans ce sens là : elle illumine un peu notre vie, nous permet de nous évader, de rêver naïvement de manière inoffensive, mais surtout de replonger au coeur d'une aventure symphonique splendide, fruit d'un très long travail de composition et de réflexion, qui restera un moment clef dans la filmographie du duo Williams/Spielberg. Apportant une magie et une émotion incroyable au film de Steven Spielberg, la musique de John Williams s’inspire du répertoire classique et permet au maestro de créer une partition d’une richesse incroyable, une grande symphonie en plusieurs mouvements qui s’impose comme l’une des plus belles partitions écrites à ce jour sur l’univers de Peter Pan. En conclusion, 'Hook' est un véritable chef-d'oeuvre de la musique de film comme on en entend rarement ces temps-ci, une partition fabuleuse et inoubliable ! ---Quentin Billard |