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1-Give Me A Sign 5.22
2-F.B.I.? 4.39 3-A New Leaf 1.42 4-Slim & Joe 2.02 5-Get Out Of The House 7.13 6-Goodbye Gracie 1.41 7-Training Day 3.10 8-Breaking In 2.21 9-Setting The Trap 5.39 10-Fight Club 8.49 11-One Of The Lucky Ones 1.37 Musique composée par: David Arnold Editeur: Varèse Sarabande VSD-6366 Produit par: David Arnold Producteur exécutif pour Varèse Sarabande: Robert Townson Monteur de la musique: Dina Eaton Assistant monteur: Joe Lisanti Préparation de la musique: Steven Juliani American Federation of Musicians. Artwork and pictures (c) 2002 Columbia Pictures Industries, Inc. All rights reserved. Note: **1/2 |
ENOUGH
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ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
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Music composed by David Arnold
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Le très versatile Michael Apted nous revient avec un nouveau thriller, 'Enough' (Plus jamais), dans lequel Jennifer Lopez incarne Slim Hiller, une jeune femme trompée et battue par son mari (Bill Campbell), et qui, lasse de toujours fuir avec sa petite fille de 5 ans, se décide un jour à retrouver son mari Mitch et à l'affronter après avoir pris des cours de self-défense. 'Enough' n'a rien d'un thriller particulièrement original en soi, mais Apted arrive à conserver la tension et le suspense tout au long du film. Le personnage de Bill Campbell fait planer la menace sur Slim et sa fille tout au long du film, Mitch et son complice de la police (Noah Wyle) ayant apparemment la capacité de retrouver sa femme où qu'elle puisse aller (mais comment fait-il?). Hélas, l'intrigue sent un peu le réchauffé car Joseph Ruben est déjà passé derrière avec son fameux 'Sleeping With The Enemy', dans lequel on retrouvait de façon similaire une Julia Roberts battue par un mari violent et qui réussissait à s'échapper avant d'être traquée par son mari fou furieux. 'Enough', c'est donc un peu une sorte de variante féministe de 'Sleeping With The Enemy', une certaine métaphore hollywoodienne de la femme qui se rebelle contre l'homme, avec son lot de suspense routinier et de clichés en tout genre - le méchant très méchant, la femme très gentille et tendre qui fait tout pour sa fille, quitte à se transformer en Rambo à la fin du film et à apprendre la self-défense en un temps records (ce n'est pas crédible pour un sou, et comme par hasard, Mitch ne sait même plus se battre comme il faut à la fin du film et se fait démonter le portrait en moins de 5 minutes!). A noter, pour finir, un effet de mise en scène intéressant dans lequel le réalisateur inclut des intertitres à l'ancienne pour la transition d'une scène à l'autre, un peu comme dans les vieux films de Charlie Chaplin, où il s'agissait de commenter une scène avec un bref texte d'explication. Malgré ses nombreux défauts (un manque d'honnêteté évident dans le traitement du sujet, traité de manière trop 'hollywoodienne') et son avalanche de clichés routiniers (la jeune femme romantique et idéaliste qui ne s'est jamais battue de toute sa vie se transforme en véritable stratège/machine à tuer à la fin du film), 'Enough' nous donne au moins l'occasion de nous rappeler que la violence conjugale existe hélas toujours dans notre société d'aujourd'hui.
Quoique l'on puisse penser des musiques de David Arnold, personne ne pourra nier le fait que le compositeur anglais produit un véritable effort depuis quelques années pour s'échapper du carcan hollywoodien dans lequel Roland Emmerich et le producteur Dean Devlin ont voulus l'enfermer par le biais de 'Stargate', 'Independence Day' et 'Godzilla'. Dans 'Enough', exit les fanfares héroïques, les percussions martiales ou les thèmes épiques. 'Enough' est une bonne vieille partition thriller à l'ancienne, avec son lot de percussions brutales, de cordes stressantes et tendues, et d'électronique menaçant. Seule ombre au tableau: si vous vous attendez ici à quelque chose de bien mémorable, passez votre chemin, car vous risquez fort d'être déçus! Si les 10 premières minutes du film sont accompagnées par des tas de chansons, le score fait irruption au cours de la première scène où Slim découvre que Mitch la trompe et commence à se montrer violent avec elle. 'Give Me A Sign' accompagne ainsi la scène où Slim tente de s'enfuir discrètement en pleine nuit avec sa fille. On notera ici l'importance accordée à des cordes sombres et tendues, agrémentées des traditionnelles touches d'électronique qui renforce l'ambiance de suspense et de tension de la scène. C'est aussi l'occasion pour le compositeur d'aborder les rythmiques électro/techno à la 'Tomorrow Never Dies' au cours de quelques scènes d'action ou lors des explosions de violence du film. On appréciera ici ce premier passage d'action accompagnant de manière terrifiante et effrénée la scène où Mitch tabasse Slim avant que ses amis Ginny (Juliette Lewis) et Phil (Christopher Maher) tentent d'arrêter Mitch. Arnold nous dévoile ici un certain goût pour l'atonalité et les effets orchestraux chaotiques, un élément très peu abordé jusqu'à présent au cours de ses précédentes partitions. Le seul et unique thème principal apparaît ici aux cordes, évoquant le combat désespéré de Slim. Ici aussi, on aurait simplement aimé entendre un thème bien plus mémorable et pas aussi passe-partout (cela sent un peu le manque d'inspiration de la part du compositeur). 'F.B.I. ?' reste dans un style similaire lors de l'arrivée des agents du FBI qui débarquent violemment chez Joe (Dan Futterman) pour tenter de mettre la main sur Slim et sa fille. Ici aussi, Arnold ménage le suspense par le biais de sonorités électroniques assez glauques et de cordes tendues. La tension se relâche dans 'A New Leaf', avec ses rythmiques électro plutôt calmes et sympas, mais qui ont parfois tendance à prendre le pas sur la partie orchestrale. Arnold utilise ces rythmiques pour dynamiser le film de Michael Apted et ajouter une tension supplémentaire au cours des scènes d'action et de suspense. Ici, le compositeur cherche simplement à évoquer l'espoir d'un avenir meilleur pour Slim, mais, à l'instar du film, on regrettera le côté un peu fade de l'aspect dramatique du film. On replonge toujours très vite dans la tension et le suspense, 'Get Out Of The House' étant une nouvelle évocation orchestrale du danger personnifié sous les traits du menaçant Bill Campbell (qui semble avoir pris un malin plaisir à jouer le rôle d'un méchant, pour une fois!). Après la séparation plutôt mélancolique entre Slim et sa fille Gracie ('Goodbye Gracie', mélangeant la traditionnelle écriture intimiste cordes/piano), on entre progressivement dans la partie finale du film débutant sur 'Training Day' et ses rythmiques électro évoquant ici la détermination de Slim lors de la scène où elle apprend la self-défense et se prépare pour l'affrontement final contre son mari (la partie orchestrale, partagée principalement entre cordes, cuivres et quelques vents, évoque l'espoir). Finalement, 'Breaking In', 'Setting The Trap', 'Fight Club' et 'One Of The Lucky Ones' (fin du film) servent de climax brutal au film de Michael Apted, le premier ménageant une atmosphère de tension et de suspense lorsque Slim s'introduit chez Mitch, le second étant sur le point d'exploser de par son bref crescendo de tension/suspense, le troisième débouchant sur le violent affrontement final tant attendu, où l'orchestre atteint son apogée au cours d'un long morceau d'action de 8 minutes assez intense et violent (avec une puissante reprise orchestrale du thème pour le final, repris de manière plus intime dans 'One Of The Lucky Ones' aux cordes). Entre action et suspense glauque, le score d'Enough remplit parfaitement le cahier des charges mais déçoit par son manque évident d'inspiration. Effectivement, avec un sujet aussi grave, on aurait put s'attendre à un score plus émotionnel et moins orienté vers les sursauts de terreur ou les séquences d'action à la 'Tomorrow Never Dies' ou à la 'Shaft', seulement voilà, c'est le style du film de Michael Apted qui veut cela, et le compositeur devait forcément s'y accommoder. Une semi-déception donc, qui se laisse malgré tout écouter sans pour autant se révéler comme le nouvel album incontournable de David Arnold. A noter, pour finir, que les fans de Ji-Lo sont prévenus grâce à l'album de Varèse Sarabande qui contient l'indication suivante: 'this album does not contain any recordings by Jennifer Lopez'! ---Quentin Billard |