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Musique composée par: James Newton Howard Editeur: Réalisateur: Garry Marshall Genre: Comédie romantique Avec: Julia Roberts, Richard Gere. (c) 1990 Touchstone Pictures/Silver Screen Partners IV. Note: *** |
PRETTY WOMAN
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ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
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Music composed by James Newton Howard
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Grand classique du début des années 90 signé Garry Marshall, 'Pretty Woman' est sans aucun doute LE film à l'origine de toutes les futures comédies romantiques typiquement hollywoodiennes des années 90 avec 'When Harry Met Sally' de Rob Reiner (1989). Et pourtant, quand on regarde aujourd'hui 'Pretty Woman', difficile de croire que ce film a put rencontrer un tel succès. Cette histoire de prostituée bichonnée par un homme d'affaire séduisant qui lui offre une vie de rêve par amour a de quoi nous toucher, elle n'en demeure pas moins peu crédible, édulcorée et boursouflée de clichés. Vivian (Julia Roberts), une prostituée du Hollywood Boulevard, croise un jour la route d'Edward Lewis (Richard Gere), un riche homme d'affaire qui ne vit que pour son travail (il rachète des entreprises en difficulté et les revends ensuite). Sa rencontre avec Vivian va bouleverser sa vie. Pour la première fois, Edward pense à autre chose qu'à son travail, et prend le temps de profiter de la vie. Il accueille Vivian chez elle et la traite avec respect, sans la considérer comme une prostituée. Il va même aller plus loin, puisqu'il va carrément lui proposer de passer une semaine entière avec lui afin qu'elle l'accompagne au cours des dîners d'affaire auxquels Edward doit se rendre. De fil en anguille, les deux individus, que tout semble séparer, vont finir par tomber amoureux l'un de l'autre, et ce malgré le 'travail' de Vivian, qui a toujours rêvé de rencontrer un jour le prince charmant.
'Pretty Woman' contient tous les ingrédients de la comédie romantique basique et charmante. C'est probablement ce qui a assuré son succès à l'époque (à noter que le film contient aussi une sympathique bande-son incluant la célèbre chanson homonyme de Roy Orbison), ainsi que l'alchimie parfaite entre Julia Roberts et Richard Gere. Il est même particulièrement amuser de constater à quel point 'Pretty Woman' a put propulser de l'avant la carrière des deux stars, encore jusqu'ici assez peu connues. Quand à Richard Gere, le succès du film de Garry Marshall lui a aussi permit de faire oublier ses précédents échecs comme celui de 'King David' (1985). Mais, aussi charmant que soit 'Pretty Woman', il reste difficile de digérer le fait que le film tente de rendre glamour la prostitution. Un exemple? Une romance qui commence avec une fellation dans une chambre d'hôtel! Désolé du sarcasme, mais j'ai un peu de mal à voir où est le romantisme là-dedans, de même que le personnage de Julia Roberts n'est guère très attachant au cours de la première demi-heure du film. Une prostituée qui vit un véritable conte de fée avec un homme qui peut se payer n'importe quelle femme et la choisit elle? On a aussi du mal à le croire, d'autant que le film nous montre la prostitution sous un angle assez édulcoré alors qu'il n y a rien de poétique là-dedans. Mais comme le dit un personnage à la fin du film: 'vous êtes à Hollywood, là où tous les rêves sont possibles!'. En clair: il aurait mieux fallut choisir une autre profession pour le personnage de Julia Roberts, cela aurait certainement été bien plus convaincant et bien plus romantique (NDLR: mettez de l'excrément sur une magnifique oeuvre d'art, et essayez ensuite de dire à tout le monde que c'est beau!). Une faute de goût de la part du réalisateur? Certainement, et pourtant, cela n'a pas empêché 'Pretty Woman' d'être l'un des grands gagnants du box-office U.S. de 1990. Comme quoi, tout est relatif! Le score original a été assuré par James Newton Howard, alors à l'aube de la carrière particulièrement florissante qu'on lui connaît aujourd'hui. Avec le peu de score présent dans le film (pas plus d'une demi-heure de musique), difficile de considérer l'ensemble comme une partition importante dans le film, et pourtant, le peu qui nous est donné d'entendre a de quoi ravir les fans du James Newton Howard des comédies romantiques: dans un registre similaire à ce que le compositeur fera plus tard sur 'The Man In The Moon', 'Dying Young', 'One Fine Day' ou 'Junior', Howard nous offre un agréable ensemble incluant orchestre (cordes et vents principalement) avec le traditionnel piano soliste, synonyme d'intimité et de romantisme. Avec le joli 'Coupe de Ville', le score de 'Pretty Woman' est sans aucun doute la première véritable partition orchestrale écrit par le compositeur pour une comédie, lui qui jusqu'à présent avait surtout eu recours au synthétiseur et aux rythmiques pop sur ses partitions précédentes ('Major League', 'Five Corners', etc.). Les traditionnelles rythmiques pop et synthé années 80 chers au compositeur sont toujours présents mais n'apparaissaient ici qu'à deux reprises, et notamment pour la brève scène du jeu d'échec. Très vite, après la première nuit d'amour entre Vivian et Edward, la musique amorce son style intimiste avec une écriture sobre de cordes/piano, préparant l'inévitable 'Love Theme' qui servira de thème principal au score. Le 'Love Theme' est très souvent confié au piano et parfois aux cordes chaleureuses, évoquant la romance entre l'homme d'affaire et la jolie prostituée menue. On regrettera le fait que le compositeur n'ait pas inclus sa superbe version du thème pour flûte jazzy que l'on trouve sur une compilation pirate consacrée au compositeur. La musique évolue ainsi tout au long du film, utilisée avec parcimonie et tout en retenue. Hélas, le score est sans cesse écrasé tout au long du film par de multiples chansons qui laissent peu de place au compositeur pour s'exprimer (à noter que la pièce pour piano interprétée par Richard Gere lors d'une scène du film a été composée par Richard Gere lui-même!), ce qui rend l'écoute du score particulièrement difficile, de même qu'il est assez ardu d'apprécier le score à sa juste valeur. Toujours est-il que le peu qui nous est donné à entendre apporte son lot d'intimité, de tendresse et de romantisme au film, avec une pointe de nostalgie vibrante et rêveuse. On est loin ici du chef-d'oeuvre, mais cela reste un James Newton Howard bien sympathique, mais tombé injustement dans l'oubli au profit de certaines chansons du film qui ont cartonnées à l'époque! ---Quentin Billard |