1-Overture
-Rob Roy 2.17
-The Rieving Party 2.23
2-Home From The Hills 2.45
3-Hard Earth 2.08*
4-Procession For The Ill-Used 1.38
5-Blood Sport 1.15
6-The Gaelic Reels 1.06+
7-Aileen Duinn 2.36++
8-The Last Peaceful Night 1.50
9-Troops In The Mist 1.14
10-Honor Inflamed 3.19
11-The Dispossessed
-The Cave 0.56
-Hard Home On The Moor 1.06
12-The Blunt Reels 2.10+
13-Highland Justice
-A Call Of The Claymore 1.24
-Assize Of The Gregorach 1.33
14-A Standing Stone,
A Silk Purse 3.34
15-Theid Mi Dhachaigh
(I'll Go Home) 1.19+++
16-Rannoch Moor Suite
-Scorched Earth 1.11
-Rannoch Moor Retreat 1.45
-The Mists 2.28
-Rob Come To Hand 0.40
17-Morag's Lament 0.50++
18-Born By Rapids 2.24
19-Love and Death Suite
-My Beloves 1.59
-A Matter Of Honor 1.19
-Cunningham's End 0.48
20-Robert and Mary 3.14

*Parties vocales de
Karen Matheson
+Ecrit par Capercaillie
Interprété par Capercaillie
++(Traditionnel)
Solo de Karen Matheson
+++(Traditionnel)
Interprété par Angus Grant
et Karen Matheson.

Musique  composée par:

Carter Burwell

Editeur:

Virgin Records America
7243 8 40351 2 9

Produit par:
Carter Burwell
Consultant musical de Dublin:
Bill Whelan
Monteur de la musique:
Adam Smalley

"Ailein Duinn"
Arrangé par:
Capernaillie
Arrangement additionnel:
Carter Burwell

"Theid Mi Dhachaig
(I'll Go Home)"
Arrangé par:
Capernaillie

"Morag's Lament"
Arrangé par:
Capernaillie
Arrangement additionnel de:
Carter Burwell

Artwork and pictures (c) 1995 Metro-Goldwyn-Mayer, Inc. All rights reserved.

Note: **1/2
ROB ROY
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Carter Burwell
'Rob Roy' évoque l'Ecosse tourmentée de la première moitié du 18ème siècle, aux alentours des années 1713, où le pays se retrouve quasiment ruiné par une noblesse écrasante qui contraint bien souvent les écossais à fuir vers les Amériques. Robert Roy MacGregor (Liam Neeson) vit dans les Highlands écossais en compagnie de sa femme Mary (Jessica Lange), de ses deux enfants et de ses compagnons du clan des McGregor. Rob Roy fait régner la paix dans son village et vit dans l'honneur, une vertu quasi sacrée pour lui. Après avoir réglé son compte au chef des voleurs qui s'étaient emparés de son bétail, Rob Roy retourne chez lui et s'aperçoit finalement que son peuple miséreux est en train de mourir de faim. Afin d'améliorer la situation, il part emprunter 1000 livres au Marquis de Montrose (John Hurt), qui règne en maître sur son territoire, en compagnie de son lieutenant Killeran (Brian Cox) et de son invité, Archibald Cunningham (Tim Roth), un homme rusé et sournois qui passe la majeure partie de son temps à lécher les bottes de Montrose et à comploter dans son dos. Avec la complicité de Killearn, Cunningham organise un complot visant à tuer Alan MacDonald (Eric Stoltz), un ami de Rob Roy parti chercher les 1000 livres à sa place. Après s'être débarrassé de MacDonald et jeté son corps dans un lac, le diabolique Cunningham s'empare des 1000 livres et se paye une vie de luxe. Furieux du fait que Rob Roy ait perdu son argent, le Marquis de Montrose propose un nouvel arrangement à McGregor, sans condition: s'il l'aide à faire un faux témoignage contre son ennemi, le duc d'Argyll (Andrew Keir), ils seront quittes, mais pour une simple question d'honneur, Rob Roy refuse catégoriquement. Son refus fait désormais de lui un hors-la-loi. Traqué par Cunningham et ses hommes de main, Rob Roy va devoir organiser la résistance contre les anglais. Cunningham détruit sa maison et viole sa femme Mary. MacGregor ignore cela, prêt à venger son honneur, jusqu'au jour où il apprend ce qui est réellement arrivé. Furieux, il va tout faire pour retrouver Cunningham et lui faire la peau. Pour cela, lui et sa famille n'ont plus qu'une seule solution: s'allier au duc d'Argyll et défier Cunningham en duel pour lui régler définitivement son compte.

'Rob Roy' nous brosse un portrait de ces temps difficiles où les chefs de clan écossais maintenaient l'honneur de la discipline dans un temps où l'humeur des Highlanders n'était pas au beau fixe devant le mercantilisme et les abus de la noblesse anglaise et écossaise, le film évoquant au passage le monde des clans écossais. La réalisation solide de Michael Caton-Jones apporte du tonus à un film souvent particulièrement dur, violent et très réaliste. A noter que ce sont quasiment les gros méchants de service qui dominent quasiment ici le film. On aura rarement vu dans un film un portrait de méchants aussi convaincant avec en tête de liste le formidable Tim Roth dans le rôle de la grosse ordure de service, l'excellent acteur incarnant certainement là l'un des plus grands rôles de méchants de toute sa carrière. Archibald Cunningham est un être vil et méprisable qui se montre efféminé et maniéré et qui cache en fait un type arrogant, méprisant, haïssable au maximum, pilleur, violeur et tueur, bref, l'ennemi parfait pour un héros tel que Robert Roy MacGregor (incarné par le toujours excellent Liam Neeson). Avec un casting excellent et une mise en scène solide, 'Rob Roy' relate à merveille l'univers rude et brutal des Highlanders au début du 18ème siècle.

Carter Burwell a signé la musique pour les deux films précédents de Michael Caton-Jones, 'Doc Hollywood' (1991) et 'This Boy's Life' (1993). Avec 'Rob Roy', le compositeur aborde cette fois-ci l'univers de la musique celtique avec une partition orchestrale qui ravira tous les fans des musiques irlandaises de James Horner comme 'Braveheart' ou 'The Devil's Own'. Burwell fait donc intervenir tout un groupe instrumental incluant l'inévitable cornemuse, le Penny Whistle, le fiddle (violon de la musique irlandaise/celtique traditionnelle) et le bodhran (tambour de la musique celtique traditionnelle), le tout mélangé à l'orchestre symphonique traditionnel. Burwell a écrit un seul et unique thème principal qui évoque la terre sur laquelle vit le clan MacGregor ainsi que l'amour puissant que porte Rob Roy pour sa femme Mary. Le thème principal, exposé au cours de la traditionnelle ouverture, utilise le fiddle soliste avec des cordes lyriques et quelques vents. Très présent tout au long du film, le thème principal, pas aussi mémorable qu'on aurait put s'y attendre, représente à merveille la famille MacGregor et l'amour entre Rob Roy et Mary. Dommage cependant que le compositeur n'ait pas trouvé un thème un peu plus intéressant (celui-ci donne parfois l'impression de tourner un peu rond. Il rappelle aussi parfois les thèmes un peu simplets qu'écrit Randy Edelman pour ce style de film dramatique). Avec son côté paisible et lyrique, le thème évoque aussi l'enracinement dans la terre des Highlands comme c'est le cas pour 'Home From The Hills' au début du film.

On notera une excellente reprise de ce thème de la famille MacGregor dans 'Hard Earth' où Burwell utilise les instruments celtiques avec la whistle, le fiddle, un petit rythme de tambour discret et la traditionnelle cornemuse qui se reconnaît avec son bourdon (une note tenue indéfiniment, typique de certaines musiques ethniques traditionnelles), sans oublier l'excellent apport vocal de la soliste Karen Matheson. On retrouve une jolie variante du thème confié au Penny Whistle dans 'A Standing Stone, A Silk Purse' (scène où Rob Roy et Mary font l'amour près d'un obélisque). L'orchestre est plus présent dans 'Procession For The Ill-Used', mettant l'accent sur les vents (hautbois, flûtes, etc.) et les cordes, créant une certaine ambiance à la fois intime et dramatique, qui évoque la condition des Highlanders. La musique prend un ton plus sombre et grave dans 'Blood Sport' avec la cornemuse soliste et des timbales quasi funèbres, annonçant déjà les futurs ennuis pour Rob Roy et ses amis. C'est encore le calme et la tranquillité avec une énième reprise paisible du thème principal aux cordes dans 'The Last Peaceful Night', avant que 'Troops In The Mist' ne viennent mettre fin à cette ambiance paisible/lyrique en imposant un style plus sombre et plus grave. Burwell décrit l'attaque des soldats de Cunningham avec un ostinato de timbales/tambours/percussions martiales et un orchestre dominé par les cordes sombres et les cuivres graves. On appréciera cette ambiance de gravité que Burwell installe dans les moments sombres et violents du film, et qui réussit très bien à l'écran. La musique prend même une tournure dramatique/tragique dans 'Honor Inflamed' et ses cordes torturées (l'honneur de Rob Roy et de sa famille a été bafoué après le viol de Mary et l'incendie de sa maison).

La musique devient encore plus sombre et tendue dans 'Highland Justice' qui évoque le début de la vendetta de Rob Roy contre Cunningham. On retrouve ici la cornemuse soliste doublée par les cordes avec ces ostinatos de tambours qui martèlent un rythme évoquant cette idée de vengeance et de danger. On retrouve une ambiance similaire dans le sombre 'Rannoch Moor Suite' avec cet ostinato synonyme de danger et une cornemuse qui semble se lamenter sur le sort de Rob Roy et de ses confrères Highlanders (il s'agit sans aucun doute de l'un des passages les plus sombres du score de 'Rob Roy'). On appréciera l'utilisation du très beau chant traditionnel 'Morag's Lament' dans une scène où les soldats de Cunningham tue un villageois après avoir pillé une maison en guise de représailles. Burwell utilise un arrangement de ce chant de lamentation traditionnel pour évoquer la connerie humaine et la tragédie pour les villageois, une idée finalement assez peu présente dans ce score mais qui méritait néanmoins d'être relevée. Les tambours de 'Born By Rapids' martèlent à leur tour un rythme soutenu pour la scène où Rob Roy s'échappe en se jetant dans une cascade d'eau. Finalement, c'est le 'Love & Death Suite' qui permet au film d'atteindre son climax avec, dans un premier temps, une jolie reprise du thème principal pour les retrouvailles entre Rob Roy et Mary ('My Beloves'), puis, avec une partie plus sombre dans 'Cunningham's End' pour la mort bien sanguinaire du personnage de Tim Roth, le film se concluant sur une énième reprise du thème principal dans 'Robert and Mary'.

Ceux qui adorent le score de 'Braveheart' de Horner (composé la même année) devraient apprécier le 'Rob Roy' de Carter Burwell, et ce même si ce dernier n'a ni la puissance ni la force lyrique de l'oeuvre phare de James Horner. 'Rob Roy' nous dévoile une autre facette d'un compositeur très éclectique, qui explore ici l'univers de la musique celtique/écossaise dans une partition orchestrale à la fois sombre et parfois lyrique. On regrettera le manque d'originalité d'un score un peu plat qui se contente de suivre chaque scènes du film sans jamais réussir à les transcender (et le thème principal devient un peu saoulant à la longue, en plus de ne pas être particulièrement intéressant). Malgré la présence de nombreuses touches celtiques/écossaises, on était en droit de s'attendre à un score plus poignant et un peu plus inspiré. Carter Burwell a donc fourni le strict nécessaire pour le film de Michael Caton-Jones. Une oeuvre orchestrale certes plutôt banale, mais qui reflète quand même bien la beauté des paysages des Highlands et la rudesse de l'époque à laquelle vivent les personnages de cette sombre histoire de vengeance sur fond d'honneur.


---Quentin Billard