1-Lassie Main Title 1.55
2-Accident 3.14
3-Morning Glory 2.27
4-The Diary/Wolf Attack 4.58
5-New Beginnings 2.51
6-Commitment 2.40
7-Lassie Protects The Herd 2.53
8-Rustling 3.05
9-Lassie Saves Matt 10.25
10-Return/Reunion 3.20

Musique  composée par:

Basil Poledouris

Editeur:

Sony Wonder LK-66414

Album produit par:
Basil Poledouris
Musique montée par:
Curtis Roush

Artwork and pictures (c) 1994 Paramount Pictures. All rights reserved.

Note: ***
LASSIE
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Basil Poledouris
Célèbre héros canin apparu pour la première fois dans le film de 1943 de Fred M.Wilcox (avec Roddy McDowall et une très jeune Elizabeth Taylor), Lassie est de retour dans une nouvelle aventure réalisé cette fois-ci par Daniel Petrie. La famille Turner décide de partir commencer une nouvelle vie à la campagne en Virginie, où Steve Turner (Jon Tenney), le père, espère bien concrétiser son nouveau travail de construction d'une maison. Malheureux depuis la mort de sa mère, Matthew (Tom Guiry) vit reclus sur lui-même, passant la majeure partie de ses journées à écouter de la musique dans les écouteurs de son baladeur. Mais un accident de la route entre deux autres véhicules les oblige à s'arrêter quelques minutes. C'est là que Matthew découvre un magnifique colley au bord de la route, qui s'est retrouvé tout seul depuis la mort de son propriétaire dans l'accident. Jennifer (Brittany Boyd), la petite soeur de Matthew, est convaincue qu'il s'agit de Lassie, la célèbre chienne dont elle ne manque aucun épisode à la télévision. Les Turner décident finalement de recueillir la chienne qui va maintenant faire partie à son tour de la famille. Arrivé dans sa nouvelle demeure, Matthew ne parvient pas à se faire à l'idée qu'il va rester habiter ici. Il va finir par se prendre d'amitié pour Lassie, qui l'accompagnera partout où il ira. En récupérant par hasard le journal intime de sa mère, Matthew découvre que cette dernière rêvait d'avoir un jour une ferme et un élevage de moutons pour elle toute seule. Pour Matthew, tout est clair désormais: il veut honorer le souhait de sa mère en construisant à son tour une ferme et en achetant un troupeau de moutons qui permettra à sa famille de bien gagner sa vie, avec l'aide de Lassie qui sera la chienne bergère. Mais c'est sans compter sur la jalousie et l'hostilité de Sam Garland (Frederic Forrest) et de ses deux fils, des richissimes propriétaires d'un grand ranch qui ne voient pas d'un très bon oeil le fait que les Turner aient rachetés le troupeau qui devait être destiné à l'origine à Garland. Ce dernier va organiser un coup monté en pleine nuit visant à voler les moutons et à enfermer Lassie pour que cette dernière ne puisse plus leur causer de problème.

'Lassie', c'est donc une énième variante sur l'éternel thème de l'amitié entre un homme et un animal, avec, cette fois-ci, la star de tous les animaux du cinéma américain: Lassie, la magnifique chienne au courage et à la fidélité exemplaire. L'histoire du premier film de 1943 se rapprochait davantage de l'intrigue du 'Homeward Bound' de Disney, à savoir un animal qui s'échappe et traverse tout le pays pour retrouver ses maîtres. Dans 'Lassie', on pourrait presque rapprocher l'histoire à celle du 'Free Willy' de Simon Wincer, dans laquelle on retrouvait un jeune garçon malheureux depuis la mort de sa mère et qui retrouvait goût à la vie au contact d'un animal avec qui il se liait d'amitié. Le scénario de 'Lassie' est sensiblement le même, sauf qu'à la place de l'orque c'est un colley, et qu'à la place de l'océan c'est la campagne de Virginie. On pourra regretter ici le côté parfois un peu trop léger du scénario: durant toute la première partie, il ne se passe pas grand chose d'intéressant: certes, on voit la famille s'installer dans leur nouvelle demeure, certes, on voit Matthew s'attacher de plus en plus à Lassie, et certes, on voit le jeune garçon commencer à ressentir ses premiers sentiments pour une fille, incarnée ici par une Michelle Williams encore assez jeune à l'époque (14 ans). Comme le réalisateur ne pouvait pas tenir comme ça pendant 90 minutes, il fallait bien trouver de quoi rebondir, d'où l'intrigue avec le riche propriétaire jaloux et ses deux fils, qui donne un prétexte à une scène d'aventure dans une cascade avant de brusquement changer de comportement à la fin de cette aventure (c'est assez peu crédible) après que Lassie ait disparue dans une chute d'eau pour sauver Matthew. Bref, vous l'aurez compris, 'Lassie' est un énième film familial attachant mais pas très intéressant, à réserver surtout à un jeune public, les autres risquant fort de s'ennuyer ferme!

C'est Basil Poledouris qui a été choisit pour composer le score de 'Lassie'. Chose amusante: c'est aussi Poledouris qui avait composé le score de 'Free Willy' juste un an auparavant. La partition symphonique de 'Lassie' est tout à fait typique des productions orchestrales lyriques d'une facture extrêmement classique que le compositeur fournit régulièrement pour ce type de films familiaux. En un sens, la partition de 'Lassie' possède quelques points communs avec celle de 'Free Willy', avec, en particulier, un excellent thème principal attaché ici au personnage de Lassie. C'est le superbe 'Lassie Main Title' qui expose fièrement ce thème dès la traditionnelle ouverture du film. On retrouve ici le talent de mélodiste de Poledouris, toujours très à l'aise lorsqu'il s'agit d'écrire ce genre de grands thèmes mélodiques émouvants et majestueux (au même titre que le thème de 'Free Willy'), évoquant le courage et la noblesse d'âme de Lassie, exposé par les cordes amples du London Metropolitan Orchestra accompagné par des vents et des harmonies de cuivres qui confèrent à ce thème une certaine grandeur. Il ne fait nul doute que le mémorable thème principal de 'Lassie' est sans aucun doute l'attraction majeure du score de Basil Poledouris, dont la veine mélodique se rapproche beaucoup par moment d'un Bruce Broughton ou d'un Robert Folk.

Poledouris va ainsi décrire par la suite cette jolie histoire d'amitié entre un garçon et son chien en développant un certain lyrisme typique de son style plus comédie familiale, toujours teinté d'un certain classicisme d'écriture certes fort conventionnel mais toujours adéquat pour ce style de film. Malgré une touche légèrement plus sombre dans 'Accident', pour la séquence où Matthew découvre pour la première fois Lassie au bord d'une route au début du film, la partition va très vite reprendre le côté lyrique, majestueux et paisible de l'ouverture dans 'Morning Glory'. Dans cette pièce, Poledouris décrit la beauté des paysages de la campagne et des longues plaines vertes qui se situent derrière la maison des Turner. On retrouve là aussi des orchestrations soignées et fines, typiques des grandes partitions symphoniques de Basil Poledouris, l'accent étant mis ici sur les cordes paisibles, les vents, le piano, etc. Evidemment, une aventure ne serait rien sans quelques passages plus sombres et agités comme c'est le cas dans 'The Diary/Wolf Attack'. Le morceau débute dans un premier temps en illustrant la découverte du journal intime de la mère de Matthew, ce qui permet à Poledouris de nous dévoiler une très belle et délicate phrase de piano et cordes évoquant les souvenirs émouvants de la mère, tandis que la partie concernant 'Wolf Attack' se veut plus sombre et menaçante (scène où le loup est sur le point d'attaquer Matthew avant qu'intervienne l'héroïque Lassie). 'New Beginnings' nous ramène au ton plus paisible et serein du score, évoquant un nouveau départ dans la vie du jeune garçon et de sa famille, comme dans 'Commitment'. A noter que Poledouris en profite pour reprendre de manière brillante et majestueuse le thème de Lassie dans 'New Beginnings', exposé cette fois-ci par des cuivres quasi héroïques qui donnent un côté encore plus puissant à ce noble thème.

'Lassie Protects The Herd' nous dévoile un solide morceau d'action pour la scène où Lassie protège le troupeau et fait fuir les deux fils de Sam Garland. On notera l'importance accordée ici aux cuivres chers à Poledouris, avec les percussions et les cordes sombres et agitées. La musique s'assombrit encore dans 'Rustling' où Poledouris décrit les méfaits de Garland et de ses deux fils lorsqu'ils volent le troupeau des Turner. C'est ce qui permet au compositeur d'atteindre le climax dans l'excellent 'Lassie Saves Matt', dernier morceau d'action agité pour la séquence où Lassie sauve Matt dans le torrent qui emporte le chien dans une chute d'eau. Cuivres, percussions et cordes amples sont mises ici en valeur afin de retranscrire tout le danger de la scène et la bravoure de la chienne, qui retrouve son maître dans une très belle conclusion, 'Return/Reunion'. Après un passage plus mélancolique dominé par un très beau thème émouvant associé au retour de Lassie (mettant en valeur cordes/vents), Poledouris conclut finalement sa partition sur une ultime reprise du superbe thème de Lassie pour un final un peu expéditif dans le film.

Vous l'aurez compris, 'Lassie' est encore une belle partition orchestrale de la part de Basil Poledouris, qui, à défaut d'être hautement originale ou follement mémorable, n'en demeure pas moins une nouvelle réussite et une autre preuve du savoir-faire d'un compositeur décidément toujours très à l'aise dans tous les genres. A la fois lyrique, paisible, majestueuse et parfois plus sombre, la musique de Poledouris pour 'Lassie' est un peu à l'image de la vie: des hauts et des bas, mais étant donné l'immense talent d'un compositeur qui n'a pas toujours eu les meilleurs projets durant les années 90, on passera volontiers sur les quelques 'bas' du score pour apprécier cette jolie partition symphonique à sa juste valeur!


---Quentin Billard