1-Overture 2.27
2-Main Title 3.00
3-The Door Opens 3.38
4-Zero Gravity 5.53
5-Six Robots 1.59
6-Durant Is Dead 2.31
7-Start The Countdown 3.51
8-Laser 2.51
9-Into The Hole 5.00
10-End Title 2.34

Musique  composée par:

John Barry

Editeur:

Buena Vista 5008

Album produit par:
John Barry

Artwork and pictures (c) 1979 Walt Disney Pictures. All rights reserved.

Note: ***
THE BLACK HOLE
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by John Barry
Grâce à 'Star Wars', la fin des années 70 aura été particulièrement marquée par le renouveau du grand cinéma épique hollywoodien et plus spécifiquement par le genre du 'Space Opera'. C'est dans ce contexte d'aventures spatiales mouvementées qu'apparaît 'The Black Hole' (Le trou noir), grosse production signée Disney et réalisé par Gary Nelson. Un vaisseau de recherche spatiale (le Palamino) fait la découverte d'un immense trou noir et se retrouve attiré par la force du trou noir. Au même moment, l'équipage du capitaine Holland (Robert Forster) découvre qu'un gigantesque vaisseau spatial se tient à son tour immobile à proximité du trou noir. Intrigués, les membres du Palamino arrivent à se tirer d'affaire et à s'amarrer au U.S.S. Cygnus, grand vaisseau spatial pourtant porté disparu depuis plusieurs années déjà. Après s'être introduit à l'intérieur du vaisseau, le capitaine et ses amis rencontrent le Dr. Hans Reinhardt (Maximilian Schell), un mystérieux scientifique qui vit seul sur ce vaisseau depuis des années, entouré de ses robots. Très vite, Reinhardt dévoile à ses nouveaux invités son objectif insensé: rentrer à l'intérieur du trou noir et découvrir le secret de ce phénomène encore inconnu de l'homme. Très vite, l'équipage du Palamino ne tarde pas à comprendre que les étranges robots du vaisseau ne sont en fait que les restes de l'ancien équipage que Reinhardt a tué pour assouvir ses desseins. Le capitaine Holland et ses amis vont ainsi organiser la résistance pour tenter de s'enfuir du U.S.S. Cygnus. 'The Black Hole' vaut surtout pour la qualité de ses effets spéciaux, particulièrement spectaculaires pour l'époque (sans oublier un casting sympa réunissant Anthony Perkins, Maximilian Schell, Robert Forster, Joseph Bottoms, Yvette Mimieux, Ernest Borgnine, etc.). La séquence finale à l'intérieur du trou noir est en soi une scène mémorable d'un point de vue technique. Pour le reste du film, en dehors de l'intéressante intrigue du trou noir, 'The Black Hole' n'est rien d'autre qu'une petite succession de clichés de 'Space Opera' avec ses vaisseaux spatiaux, ses robots ultra évolués, ses héros sans peur et ses batailles au pistolet laser. Bref, un film sympa sans plus, mais qui a tout de même pris un sacré coup de vieux!

Le score de 'The Black Hole', composé par John Barry, est essentiellement connu pour une seule raison: un thème principal très mémorable. Effectivement, tous ceux qui ont vu le film se souviennent certainement encore de cette valse répétitive mémorable qui sert de thème principal au film, surtout dans le générique de début et de fin du film. Le thème de la valse est basé autour d'un motif envoûtant de 7 notes répété inlassablement aux cordes (et doublé par une discrète touche de synthé pour le côté spatial du film) avec des cuivres plus imposants. Le thème est précédé d'un balancement de deux accords mystérieux aux cordes qui rappelle étrangement le début de 'Saturne' des 'Planètes' de Gustav Holst (coïncidence ou ressemblance volontaire par analogie au sujet 'spatial' des deux oeuvres?). Ce balancement de deux accords mystérieux est d'ailleurs lié en lui-même au mystère du trou noir. La valse et son ostinato mélodique répétitif pourrait peut-être servir à exprimer l'impression d'un motif qui tourne sur lui-même, à l'instar du trou noir qui forme une figure circulaire et concentrique. Le thème est repris dans 'Zero Gravity' lorsque le Palamino doit affronter l'attraction du trou noir au début du film, Barry lui conférant un côté quasiment inquiétant et moins mystérieux dans cette scène (le tempo est aussi légèrement plus rapide par rapport au 'Main Title').

Le deuxième thème, nettement moins original et surprenant, est un thème héroïque cuivré dans la plus pure tradition hollywoodienne, entendu dans 'Overture' mais qui se retrouve en fait dans la séquence où les héros affrontent les robots pour sauver Kate (Yvette Mimieux). Ce thème héroïque s'inscrit dans la lignée des partitions épiques pour des 'Space-Opera' tendance 'Star Wars'. Mais dans le même genre, on préfèrera sans aucun doute le thème héroïque de 'Battle Beyond The Stars' de James Horner ou, plus tard, de 'The Last Starfighter' de Craig Safan. Le problème de ce thème héroïque vient surtout ici de son côté kitsch et vieillot, un problème très localisé dans ce score puisqu'il ne concerne véritablement que ce thème à proprement parler. A vrai dire, son utilisation maladroite dans la séquence de l'affrontement contre les robots ('Laser') n'est guère heureuse et, en plus d'être très cliché, a tendance à rendre un peu ridicule la scène en question, surtout à cause du côté un peu simplet de ce thème. Il est donc fort regrettable qu'après l'exposition d'un thème principal aussi génial, Barry n'ait pas réussi à créer un second thème suffisamment fort pour pouvoir maintenir la comparaison avec le thème principal.

Le reste du score s'inscrit dans un registre nettement plus sombre, comme c'est le cas pour une pièce telle que 'The Door Opens' lors de la séquence où le capitaine Holland et ses amis s'introduisent dans le U.S.S. Cygnus, pièce essentiellement dominée par des cuivres sombres et des cordes intrigantes. On retrouve cette atmosphère souvent mystérieuse et intrigante (voire inquiétante) dans 'Six Robots' avec un côté vaguement mélancolique dans l'écriture des cordes, qui suggère que quelque chose de dramatique est déjà survenu à bord de ce vaisseau spatial. On ne pourra d'ailleurs qu'apprécier l'ambiance mystérieuse qu'apporte la musique au film. Plus agité, 'Durant Is Dead' évoque la contre-attaque pour tenter de s'enfuir du vaisseau spatial (comme dans 'Start The Countdown', avec une atmosphère bien plus inquiétante). Barry a alors recours à un ostinato aux cordes graves pour construire un contrepoint répétitif mais bien inscrit dans l'atmosphère globalement sombre de sa musique. La partition atteint finalement l'inévitable climax après quelques passages agités dans 'Into The Hole' pour la traversée finale du trou noir, sans aucun doute le morceau le plus sombre de tout le score (scène dans les enfers, etc.), avant un final plus héroïque et une dernière reprise de l'entêtant thème de valse pour le générique de fin.

Pour un score de science-fiction, 'The Black Hole' est une partition orchestrale assez sombre, Barry ayant joué ici la carte du suspense et de l'atmosphère. On regrettera beaucoup le fait que le thème principal ne soit pas plus présent tout au long du film, de même que l'on regrettera aussi le fait que le thème héroïque ne soit pas mieux développé dans le film (on a pratiquement l'impression qu'il tombe comme un cheveu sur la soupe dans la dernière partie du film). Pour finir, on pourra peut-être reprocher à la partition de John Barry un certain manque d'entrain, car passé une introduction géniale, le reste a tendance à tomber dans une certaine platitude plutôt indigne du talent du compositeur, visiblement relativement peu inspiré par son sujet. Si le choix d'une approche plus sombre et atmosphérique sied à merveille au film de Gary Nelson, il est regrettable que Barry ne lui ait pas conféré un caractère plus développé, plus mémorable et surtout moins morcelé que dans le film. A noter que l'album n'est disponible que par le biais d'un vieux LP publié à la sortie du film, disque vinyl qui omet d'ailleurs plusieurs morceaux du score. Au final, 'The Black Hole' est un score sympa et assez méconnu de la part de John Barry. Malheureusement pour le score, les futurs béophiles ne retiendront certainement que son excellent thème principal, le reste étant finalement d'un niveau plus moyen et dispensable. Dommage, car cela aurait pu être bien plus grandiose étant donné le sujet du film!


---Quentin Billard