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Swimming Pool
1-Thème 5.37 2-Writing 1.44 3-Fausse Piste 0.59 4-Révélation 1.07 5-Journal Intime 1.36 6-Méfiance 2.15 7-Soupçons 1.07 8-Flashback Meurtre 1.40 Sous le Sable 9-Ouverture 7.11 10-Apparition de Jean 2.20 11-Sur le Sable 1.10 12-Générique 1.42 Les Amants Criminels 13-Adagio 5.55 8 Femmes 14-Générique Fin 3.53* *Composé par Krishna Lévy. Musique composée par: Phillipe Rombi Editeur: Warner Music/Fidélité 2564-60-270-2 Album produit par: Philippe Rombi, François Ozon Artwork and pictures (c) Canal+/Fidélité Productions. All rights reserved. Note: *** |
SWIMMING POOL
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ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
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Music composed by Phillipe Rombi
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Après la déception de '8 Femmes', François Ozon nous revient en meilleure forme sur 'Swimming Pool', énigmatique thriller dans lequel il raconte l'histoire mystérieuse de Sarah Morton (Charlotte Rampling), une écrivaine anglaise venue se détendre en France, dans la villa de son éditeur John Bosload (Charles Dance), afin de terminer l'écriture de son nouvel ouvrage. Mais alors que John lui avait bien précisé qu'elle serait toute seule et tranquille dans sa villa, surgit soudainement une jeune fille nommée Julie (Ludivine Sagnier), qui prétend être la fille de John. Furieuse que John lui ait caché le fait que sa fille devait débarquer chez lui, Sarah se met à détester Julie et son attitude étrange: c'est une jeune nymphomane totalement délurée qui ramène un homme différent (souvent bien plus âgé qu'elle) tous les soirs pour s'en débarrasser ensuite après s'être envoyée en l'air. Puis, petit à petit, la relation entre Sarah et Julie semble évoluer, l'écrivaine commençant à s'intéresser étrangement à la jeune fille de manière parfois ambiguë (cf. scène où elle l'observe en train de faire l'amour avec un homme). Elle va très vite comprendre que Julie cache des secrets liés à la mort de sa mère et à propos de son père. La situation dégénère un soir où Julie tue Frank (Jean-Marie Lamour), un autre homme qu'elle a tenté de séduire dans la piscine de la villa mais qui l'a finalement repoussé. 'Swimming Pool' est un film énigmatique, dans le sens où l'histoire peut s'interpréter de différentes façons. A la première vision du film, on ne comprend pas très bien toutes les révélations finales avec la dénommée Julia qui serait apparemment la véritable fille de John et qui n'a pas l'air de connaître Sarah lorsqu'elle la croise dans le couloir du bureau de l'éditeur. Au cours d'une seconde vision du film, on peut plus facilement reconstituer le puzzle et saisir tout le talent du scénario de François Ozon, qui nous manipule depuis le début de l'histoire jusqu'à la fin, puisqu'à force d'indices, il finit par nous faire comprendre que Julie n'a jamais vraiment existé dans la réalité et qu'elle est sans aucun doute le fruit de l'imagination de l'écrivaine. A vrai dire, la fin relativement ouverte du film nous laisse supposer ce que l'on veut. Dès lors, on pourrait par exemple penser que Sarah était seule durant tout son séjour en France, et qu'elle s'est inventé tous ces personnages pour écrire son roman, un peu comme dans le fameux 'Providence' d'Alain Resnais. Sans vouloir forcer la comparaison (Ozon est loin d'avoir la maturité et le talent de metteur en scène de Resnais), on peut dire que 'Swimming Pool' est malgré tout un film sympa à l'énigme très réussie, maîtrisée et complexe sur plusieurs plans, chaque spectateur pouvant se forger sa propre opinion et sa propre théorie sur le film (et il en existe plusieurs!). Evidemment, le film vaut surtout pour la performance de la charmante Ludivine Sagnier, transformée au passage en véritable déesse du sexe qui passe la majeure partie du film à moitié nue ou en bikini. Après son rôle de petite gamine asexuée dans '8 Femmes', il est particulièrement étonnant de voir à quel point Ozon a offert un rôle à total contre-emploi de celui qu'a eu Ludivine Sagnier dans son avant-dernier film. Une bonne dose d'érotisme, beaucoup de mystère et une énigme psychologique intéressante à la Hitchcock font de 'Swimming Pool' une bonne surprise, et ce malgré le gros défaut habituel du réalisateur: une lenteur toujours aussi ennuyeuse dans la réalisation, un peu comme dans 'Sous le sable'.
Philippe Rombi retrouve François Ozon après avoir écrit les musiques pour 'Les amants criminels' (1999) et 'Sous le sable' (2000). Pour sa troisième collaboration avec Ozon, Philippe Rombi se tourne désormais vers un style 'thriller' intéressant, preuve de l'éclectisme de cet excellent jeune compositeur français touche-à-tout. La partition de 'Swimming Pool' se distingue ainsi de par son climat envoûtant et son thème principal (une sorte de motif de 4 notes descendantes répétées plusieurs fois) particulièrement intrigant. Evidemment, le thème principal est ici l'atout majeur du score de Rombi. On connaît déjà le goût du compositeur pour les thèmes simples et mémorables, et celui de 'Swimming Pool' n'échappe pas à la règle. Le compositeur nous l'expose ainsi dès le générique de début ('Writing'), introduit par un piano, une guitare, quelques cordes et une flûte (et plus tard, un cor anglais). Minimaliste, la partie instrumentale du score ne retient que l'essentiel et tournera sans surprise autour de ces mêmes instruments. Pas de grosses pièces ultra sophistiquées ici, Philippe Rombi cherche à faire simple mais efficace, et c'est cette efficacité que l'on appréciera ici à l'écran. On notera l'utilisation d'une mystérieuse voix féminine qui double le thème, la voix féminine étant évidemment associée au personnage de Julie et - pourquoi pas- au personnage de Sarah, interprétée par Charlotte Rampling. Rombi crée ainsi cette ambiguïté en utilisant ici des cordes et une flûte, doublée par la voix féminine. L'ambiguïté est donc suggérée par le mélange des deux sonorités, qui correspondrait alors par analogie à cette ambiguïté entre la fiction (l'esprit/le roman de Sarah - la voix féminine) et la réalité (la véritable fille de John - la flûte ou les cordes). la voix féminine pourrait aussi être utilisée afin de suggérer plus directement l'érotisme fort du film. Toujours est-il que le compositeur a sut trouver le thème parfait pour ce film mystérieux et énigmatique. Dès lors, il n'aura de cesse de développer cette ambiance envoûtante et intrigante tout au long de l'histoire, apportant un climat psychologique essentiel au film de François Ozon. 'Fausse Piste' est ainsi très représentatif de ce climat intrigant apporté par la musique de Rombi, à la limite ici du suspense, suggérant l'enquête de Sarah sur Julie, lorsqu'elle tente d'en savoir plus sur elle. Le travail autour du piano, de la harpe et des cordes permet au compositeur de développer une atmosphère psychologique quasi inquiétante, dans la droite lignée des travaux de Bernard Herrmann sur les films d'Hitchcock. On notera d'ailleurs ici le caractère dissonant des tenues de cordes, dans un style plutôt atonal et qui correspond bien à l'ambiance du film. On notera l'utilisation excellente de deux violons dans le sombre 'Révélation', où Rombi renforce le caractère inquiétant avec un ostinato d'une note de piano inlassablement répétée de manière hypnotique et des cordes mystérieuses. D'un point de vue du mystère, effet garanti à l'écran! Plus inquiétant, 'Méfiance' suggère par son climat à l'atonalité assumée un certain suspense qui évoque la relation troublante et méfiante entre Julie et Sarah, qui commence à se demander si la jeune fille n'aurait pas fait quelque chose à Frank. Cette ambiance se confirme dans l'atonal 'Soupçons' et son excellent travail autour du piano et des cordes froides et inquiétantes. 'Flashback meurtre' est sans aucun doute le seule passage de terreur du film, avec des effets de gargouillis stridents aux cordes pour la séquence du meurtre, le film s'achevant sur une dernière reprise envoûtante du thème dans 'Thème'. Sans être le nouveau chef-d'oeuvre du compositeur, 'Swimming Pool' confirme néanmoins le talent sûr de Philippe Rombi, jeune compositeur plein d'idées qui devrait gagner à acquérir une grande réputation dans le milieu de la musique de film française s'il continue dans cette voie là. Certes, le score de 'Swimming Pool' n'a peut-être rien d'exceptionnel en soi, d'autant que le peu de musique écrit par le compositeur pour le film l'empêche de nous faire entendre une partition plus développée et plus complexe, mais il n'en demeure pas moins un nouveau travail réussi de la part d'un Philippe Rombi qui lorgne cette fois-ci du côté de Bernard Herrmann. Reste à espérer que le compositeur se verra un jour confier la tâche d'écrire une partition plus ambitieuse pour un film qui le révèlera définitivement au grand public, comme il le mérite. En tout cas, après des petites réussites telles que 'Oui, mais' ou 'Une hirondelle a fait le printemps', Philippe Rombi continue de nous convaincre en poursuivant tranquillement son petit bonhomme de chemin. ---Quentin Billard |