1-The Punisher 0.56
2-Otto Krieg 3.14
3-Unusual Resurrection 1.40
4-Moving 3.09
5-I Can't Believe I'm Home 1.23
6-His Whole Family 1.27
7-The Massacre 5.45
8-Death and Resurrection
Of Frank Castle 1.47
9-God's Gonna Sit
This One Out 3.57
10-Ice Lolly and Meat 1.28
11-You're Gonna Help Me 1.24
12-Entering The Fort 1.58
13-About Your Family/
Setting A Trap 3.11
14-A Bomb For John Saint 1.08
15-Good Memories Can
Save Your Life 1.13
16-The Thugs 1.30
17-The Torture 3.12
18-Elevator and Headache 1.07
19-A New Family/
Joan's Suffering 3.34
20-Quentin's Glass Home 1.32
21-Killing A Best Friend 1.43
22-You Don't Understand...
End Of A Dark Lady 2.34
23-She Took The Train/
The Punishment 1.47
24-The Arrow 1.48
25-Both Of Them 1.32
26-The Skull 2.34
27-Castle's Loneliness 1.35
28-Call Me 'The Punisher' 2.23
29-Jealous One 3.52*
30-La Donna E' Mobile 2.06**

*Ecrit par J.C. Loader,
Robert Stoney, Gregory Marchak
et Doug Besterman
Interprété par J.C. Loader
Produit par Doug Besterman
**Ecrit par Giuseppe Verdi
Extrait de l'opéra 'Rigoletto'
Interprété par Peter Dvorsky
et le Slovak Radio
Symphony Orchestra.

Musique  composée par:

Carlo Siliotto

Editeur:

La-La-Land Records
LLLCD1020

Producteurs de l'album:
Carlo Siliotto,
Michael V.Gerhard

Producteur exécutif de l'album:
Matt Verboys
Producteur exécutif de la musique:
David Jordan
Consultant de production:
Ford A.Thaxton
En charge de la musique
pour Lions Gate Films:
Joel C.High
En charge de la musique
pour Artisan Entertainment:
Oji Nwankwo
Coordinateur de la musique
pour Lions Gate:
Tiffany Ryan
Music & Legal Clearance:
Christine Bergren
Coordinateur de la musique:
Jojo Villanueva
Monteur de la musique:
Dave Tinsley
Production musicale:
Sud Ovest Records Srl.

Artwork and pictures (c) 2004 Film & Entertainment VIP Medienfonds 2 GmbH & Co. KG, Film & Entertainment VIP Medienfonds 3 GmbH & Co. KG & Artisan GmbH. All rights reserved.

Note: **1/2
THE PUNISHER
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Carlo Siliotto
Après 'Batman', 'Judge Dredd', 'Spawn', 'X-Men', 'Spiderman', 'Daredevil', 'Hulk' et co., c'est au tour d'un autre super héros de comics américain -'The Punisher'- d'être adapté au cinéma, et comme très souvent, le film ne tient pas ses promesses. Après Dolph Lundgren dans la version de 1989 réalisé par Mark Goldblatt, c'est au tour de Thomas Jane d'interpréter le célèbre héros vengeur imaginé par les dessinateurs de chez Marvel dans cette nouvelle version signée Jonathan Hensleigh. Une opération d'infiltration menée par Frank Castle (Thomas Jane) pour tenter d'arrêter un trafic illégal d'armes se conclut avec la mort de l'un des dealers, qui se trouve être le fils de l'homme d'affaire Howard Saint (John Travolta). Ce dernier n'a qu'une idée en tête: venger la mort de son fils. Il retrouve alors la trace de Castle et envoie des tueurs pour l'éliminer lui et toute sa famille lors de leur réunion familiale à Puerto Rico. Blessé mais toujours vivant, Castle reprend des forces et décide de devenir le 'Punisher', celui qui combattra le mal et assouvira sa vengeance par tous les moyens existants. Habillé avec le tee-shirt de son fils (tué dans la fusillade) qui porte le motif macabre d'un crâne blanc sur fond noir, Frank Castle devient une véritable machine à tuer, qui va pourrir la vie d'Howard Saint avant de l'éliminer lui et tous ses proches. Scénario basique donc pour un film tout aussi basique, bourrin et finalement bien ennuyeux. Thomas Jane a beau jouer de son regard de fou furieux tendance 'me cherchez pas les mecs!', tout en alignant les répliques typiquement hollywoodiennes du genre 'ce n'est pas une vengeance, c'est une punition', il n'en reste pas moins assez décevant dans le rôle du 'Punisher', même s'il arrive néanmoins à ne pas nous faire regretter Dolph Lundgren, qui a décidément bien fait de mettre un frein à sa carrière d'acteur. Quand on regarde Thomas Jane dans le film (qui se prend ici pour Charles Branson tendance 'Death Wish'), on a du mal à croire qu'il interprète un super héros tant il est loin d'avoir la carrure d'un vrai héros - il faut dire que le fait que le personnage du comics d'origine soit un héros sans super pouvoir particulier n'arrange rien à la chose (d'ailleurs, à vrai dire, Frank Castle n'est pas vraiment un super héros, plutôt un anti héros brutal et sauvage). Il se fait pratiquement voler la vedette par John Travolta, qui, de toute façon, ne gagnera pas l'oscar du meilleur acteur sur ce nanar hollywoodien de bas étage. Le film prône de manière assez douteuse l'auto justice à la 'Dirty Harry' et affirme bien haut et fort à qui veut l'entendre que dans certaines situations extrêmes, la justice n'est d'aucune utilité et qu'il faut alors laisser agir la justice 'naturelle' (encore faudrait il être capable d'expliquer le concept de 'justice naturelle'). Dès lors, 'The Punisher' n'est qu'un prétexte à une banale histoire de vendetta qui sombre très rapidement dans le ridicule, la violence ultra gratuite limite sadique (le film échappe de justesse à la censure américaine), les bastons à répétition, les gros méchants stupides, les scènes d'humour maladroites (quelle idée stupide de faire s'affronter Castle avec un géant russe sur fond de Verdi!!!) et les répliques bidons. En un mot: navrant!

La production de 'The Punisher' en a étonné plus d'un en apprenant que c'était le compositeur italien Carlo Siliotto qui allait écrire la musique du film de Jonathan Hensleigh, là où l'on se serait attendu à retrouver Marco Beltrami, Danny Elfman ou Graeme Revell. Siliotto n'est pas encore très connu en Europe et aux USA, même s'il est déjà auteur de plusieurs partitions pour la télévision et le cinéma italien et qu'il a déjà écrit en Amérique la musique d'un film comme 'Fluke' de Carlo Carlei (avec qui il collabora auparavant sur 'La corsa dell'innocente' en 1993). Aussi étonnant que cela puisse paraître, le réalisateur du film a rencontré Siliotto après qu'un agent du compositeur ait envoyé une démo au superviseur de la musique qui a apparemment convaincu Jonathan Hensleigh. Il est rare qu'à Hollywood, on demande à un compositeur étranger d'écrire la musique d'une grosse production aussi calibrée. Deuxième point étonnant: le réalisateur souhaitait entendre une musique 'old fashion' sur 'The Punisher', un score symphonique traditionnel (ici, le Bulgarian Symphony Orchestra) qui délaisse les sonorités électroniques d'usage, même si ces dernières restent présentes malgré leur grande discrétion. Plus concrètement, qu'en est-il alors du résultat final? Bizarrement, il s'avère être finalement assez décevant, Siliotto n'ayant apparemment pas été touché d'une inspiration divine pour l'écriture de sa musique pour 'The Punisher (il a pourtant eu tout le temps et les moyens nécessaires). La première écoute du score dans le film déçoit d'une part par son manque de rythme et d'action, et d'autre part par la qualité relativement quelconque des thèmes du score. Pourtant, l'introduction du thème principal dans le générique de début s'avérait être très prometteur, avec ce thème de trompette solennel et triste à la fois, illustrant l'idée du héros vengeur sur fond d'orchestre dramatique qui rappelle beaucoup certains passages lyriques de scores western d'Ennio Morricone (sans aucun doute l'influence 'italienne' évidente de Carlo Siliotto). A vrai dire, on retrouve par moment dans ce film cette influence des western-spaghetti comme dans la scène du duel où Frank Castle tue deux sbires du méchant dans l'entrée d'un immeuble (un peu comme au début de 'C'era une volta il west' de Sergio Leone), la musique conservant discrètement cette petite touche western dans l'idée d'un thème principal illustrant la vengeance sur un côté solennel attribué au drame que vit le héros du film (la perte de toute sa famille).

'Otto Krieg' et 'Unusual Resurrection' sont les passages atmosphériques traditionnels évoquant Frank Castle après sa mission spéciale, sur fond de cordes sombres. On pourra à l'occasion apprécier un joli thème familial guère mémorable mais quand même assez réussi dans 'Moving', confié à une jolie association piano/cordes/vents (avec une clarinette soliste entre autre), un thème un peu 'rétro' dans sa manière qu'il a d'évoquer la chaleur familiale par le biais d'un piano ou des instruments à vent, comme dans 'I Can't Believe I'm Home' (on ressent presque par moment le côté plus 'européen' de cette pièce, dans la façon dont elle a d'être écrite et orchestrée). D'un autre côté, Siliotto suggère la haine et la menace de Howard Saint et ses proches dans 'His Whole Family' avec un motif de 5 notes associé aux 'bad guys'. Là où le score s'éloigne du style hollywoodien traditionnel, c'est dans 'The Massacre' qui, malgré son côté dissonant et l'utilisation de percussions, illustre plus le drame de la scène que l'action en elle-même. Là où un compositeur hollywoodien aurait suggéré l'action et la violence dans sa musique, Carlo Siliotto a préféré évoquer le drame de cette scène de massacre. L'approche souhaitée par le compositeur est valable et tout à fait honnête, mais il est dommage qu'elle ne suive pas vraiment la scène qui, elle, s'attarde plus sur l'action que l'émotion proprement dite (d'où une certaine maladresse dans l'accompagnement de la musique sur les images). On pourra quand même apprécier au passage l'utilisation d'une voix féminine associée à la femme de Frank Castle, peu de temps avant qu'elle soit tuée avec son fils. Dès lors, le compositeur nous propose de nous faire ressentir toute l'amertume et la douleur du personnage dans 'Death and Resurrection Of Frank Castle' ou 'God's Gonna Sit This One Out', le thème principal restant présent sous des variantes plus restreintes et modestes, suggérant son appétit de vengeance. A noter que pour exprimer cette idée de vengeance, Siliotto n'hésite pas à avoir souvent recours à un orgue, qui illustre de manière très intéressante la détermination de Castle à venger la mort de sa famille.

On notera l'utilisation d'un thème plus rythmique dans 'About Your Family/Setting A Trap', thème que l'on pourrait associer au piège que prépare Castle et qu'il tend à la fois à Quentin (Will Patton), le bras droit de Saint, et Livia (Laura Harring), sa femme, un thème sympa sans plus qui reviendra pour une autre scène de préparatif du piège (thème qui s'avère être moins sombre que prévu). Plus sombre, 'The Thugs' nous dévoile une facette plus sombre et atonale de la partition qui se prolonge dans 'The Torture' (scène où Quentin torture l'un des voisins de Castle). On retrouve alors un motif envoûtant associé au sbire d'Howard Saint avec des nappes sombres de cordes, bassons, clarinettes basses, piano, le tout créant un climat de menace assez particulier et très réussi à l'écran (avec une approche presque plus psychologique de la chose), ce motif revenant dans 'Quentin's Glass Home' avec une jolie écriture de cordes au classicisme étonnant (dans un style presque fugué), illustrant la terrible scène où Saint est sur le point de tuer son bras droit ('Killing A Best Friend'). L'approche plus psychologique et tourmentée de ces passages ('You Don't Understant/End Of A Dark Lady') dans la dernière partie du film sont intéressants mais nous font presque regretter un certain manque d'action dans le score, action qui pointe alors timidement le bout de son nez dans 'She Took The Train/Punishement' pour évoquer les préparatifs du 'Punisher', bien décidé à tuer Saint et tous ses complices. Cette séquence de la 'punition' finale est alors illustrée dans 'The Arrow' où le compositeur utilise de manière plus efficace les percussions suggérant la vengeance bestiale de Castle. C'est là que l'on pourra apprécier la reprise émouvante du thème principal du 'Punisher' dans 'The Skull' lorsqu'il se venge finalement de Saint, la musique créant alors une sorte de climat dramatique pour cette scène (qui n'a finalement rien d'héroïque - d'où le côté assez dramatique de la musique à ce moment-là, étonnant pour un film de ce genre), la partition s'achevant sur une coda plus enlevée dans 'Call Me The Punisher'.

L'approche orchestrale de Siliotto surprend à la première écoute et nous rassure quant à l'avenir de la musique symphonique à Hollywood qui a encore de beaux jours devant elle. Malgré tout, on est très vite déçu par le manque d'efficacité de la musique à l'écran qui, bien qu'elle apporte une énergie orchestrale nécessaire au film, n'arrive que très rarement à retenir notre attention, hormis trois ou quatre passages qui semblent se détacher du reste du score. Avec une approche plus introspective du sujet, Carlo Siliotto surprend mais ne convainc pas totalement. On s'étonne ainsi du manque d'action de sa partition, du côté finalement assez quelconque de ses thèmes qui manquent un peu de puissance, hormis peut-être le thème principal que l'on garde en mémoire dès la première écoute, surtout grâce à son excellent côté solennel et dramatique à la Morricone. Bilan mitigé au final pour un score symphonique qui s'annonçait prometteur mais qui ne tient finalement pas totalement ses promesses, même s'il reste malgré tout un bon effort de la part du compositeur italien. Peut-être qu'un peu plus d'inspiration aurait été la bienvenue!


---Quentin Billard