1-Lumos! (Hedwig's Theme) 1.37
2-Aunt Marge's Waltz 2.16
3-The Knight Bus 2.51
4-Apparition on The Train 2.15
5-Double Trouble 1.37
6-Buckbeak's Flight 2.08
7-A Window To The Past 3.53
8-The Whomping Willow
and The Snowball Fight 2.22
9-Secrets Of The Castle 2.31
10-The Portrait Gallery 2.05
11-Hagrid The Professor 1.59
12-Monster Books
and Boggarts! 2.27
13-Quidditch, Third Year 3.45
14-Lupin's Transformation
and Chasing Scabbers 3.03
15-The Patronus Light 1.12
16-The Werewolf Scene 4.24
17-Saving Buckbeak 6.40
18-Forward To Time Past 2.33
19-The Dementors Converge 3.12
20-Finale 3.24
21-Mischief Managed! 12.10

Musique  composée par:

John Williams

Editeur:

Warner Sunset/Nonesuch Records
7567-83711-5

Album produit par:
John Williams
Monteurs de la musique:
Peter Myles,
Ken Wannberg

Chargés de la musique pour
Warner Bros Pictures:
Gary LeMel, Doug Frank
Album Business Affairs
pour Warner Bros Pictures:
Keith Zajic, Lisa Margolis,
Dirk Hebert

Administration musicale
pour Warner Bros Pictures:
Debi Streeter
Album Business Affairs
pour Atlantic Records:
Michael Kushner,
Ariel B.Taitz

Manager de production
de l'album:
Chip Dorsch

Artwork and pictures (c) 2004 Warner Bros Entertainment Inc. All rights reserved.

Note: ****
HARRY POTTER AND THE PRISONER OF AZKABAN
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by John Williams
De retour à l'école des sorciers de Poudlard pour sa troisième année, Harry Potter doit maintenant faire face à une nouvelle menace et affronter de nouveaux dangers. Le jeune célèbre sorcier (Daniel Radcliffe) entre maintenant dans l'adolescence et commence à quitter le monde de l'enfance. Il a maintenant 13 ans, un âge où l'on commence à se poser des questions, à voir la vie sous un autre angle, à l'aube du monde des adultes. De plus en plus dépité par l'hostilité grandissante et la bêtise des Dursley, Harry décide de les quitter plus tôt que prévu après avoir transformé sa tante Marge en grosse baudruche, sous le coup de la colère, et ce malgré l'interdiction de pratiquer la magie chez les moldus -personnes dénuées de pouvoirs magiques-, interdiction qui pourrait se terminer avec son renvoi définitif de Poudlard. Après avoir pris l'étonnant Magicobus, Harry s'arrête en chemin à la taverne du chaudron baveur où il fait la rencontre de Cornelius Fudge, le ministre de la magie. Ce dernier semble ne pas lui en vouloir de son incident de chez les Dursley et est apparemment décidé à passer l'éponge, ce qui n'est pas sans étonner Harry. Au même moment, ce dernier découvre un article de presse qui parle de l'évasion de Sirius Black (Gary Oldman), un dangereux criminel qui s'est échappé de la prison de sorciers d'Azkaban, gardée par les sinistres détraqueurs, des êtres inhumains et monstrueux qui se nourrissent des pensées et des souvenirs heureux des individus et ont aussi le pouvoir de voler définitivement leur âme. Arrivé à Poudlard pour entamer sa nouvelle année, Harry retrouve ses fidèles amis Ron (Rupert Grint) et Hermione (Emma Watson) ainsi que tous les autres. Mais l'évasion de Sirius Black est loin d'être anecdotique, puisqu'il est désormais question de protéger l'école elle-même de la menace du criminel qui, selon les dires, aurait réussi à franchir l'enceinte de l'école et se cacherait quelque part, à la recherche d'Harry Potter. Ce dernier ignore pourquoi Sirius Black le recherche, et il finira par découvrir qu'il est celui qui a trahi ses parents et les a amenés à Voldemort pour qu'il les tue. Black est aussi responsable de la mort d'une dizaine de moldus qu'il a tué un jour, dans une rue. Désormais, Harry est contraint de se cacher dans l'école et de ne surtout pas sortir pour les visites à Pré-au-Lard. Evidemment, Harry ne compte pas se laisser faire, et malgré les avertissements du professeur Lupin (David Thewlis), le nouveau professeur de défense contre les forces du mal avec qui il sympathise -il connaissait bien les parents d'Harry-, Harry compte bien retrouver Black et le tuer pour venger la mort de ses parents. Mais il ignore encore les surprises (bonnes ou mauvaises) qui l'attendent.

Voilà donc un troisième opus passionnant qui s'intéresse désormais à l'entrée d'Harry Potter dans l'adolescence. Ce nouvel épisode a été confié cette fois-ci au réalisateur mexicain Alfonso Cuaron, auteur d'un 'Little Princess' décidément très remarqué. Cuaron a imposé sur 'Harry Potter & The Prisoner of Azkaban' un regard neuf sur l'univers d'Harry Potter, un univers radicalement bien plus sombre et inquiétant que ce que laissait présager les deux premiers épisodes du roman de J.K. Rowling, bien adapté à l'écran par Chris Colombus. Harry Potter devient un ado, en proie à de nouveaux tourments. Il s'interroge sur la mort de ses parents, commence à ressentir une colère qu'il n'arrive pas toujours à exprimer (et qui explosera violemment dans 'The Order of The Phoenix', génial cinquième roman de la saga de J.K. Rowling) et commence à souffrir à l'intérieur de lui-même. Sa quête de vengeance va l'amener à de surprenantes révélations sur Sirius Black et sur lui-même. Avec des éclairages et une mise en scène bien plus sombre (ainsi que des décors bien plus riches et intéressants dans l'univers visuel du film par rapport aux deux précédents opus de Colombus - qui reste lié ici à la production du film), Cuaron apporte décidément quelque chose de neuf sur la saga. Evidemment, les effets spéciaux sont toujours aussi convaincants (mention spéciale aux sinistres détraqueurs, assez fidèles à ceux du livre de Rowling) et la nouvelle galerie de portraits intéressante (Gary Oldman dans le rôle de Sirius Black, Emma Thompson dans le rôle du professeur de divination Sybil Trelawney, David Thewlis dans le rôle du professeur Lupin, Julie Christie dans le rôle de Madame Rosmerta, etc.). A noter que c'est Michael Gambon qui reprend le rôle clé d'Albus Dumbledore après le décès de Richard Harris en 2002. Evidemment, l'absence d'Harris se fait cruellement ressentir (Dumbledore au cinéma sera et restera toujours incarné par Richard Harris dans l'esprit collectif) et c'est là l'un des défauts -inévitable, bien entendu- du film. Au final, et malgré ses inévitables impasses sur certains passages du roman (en particulier avec la fin, étrangement totalement bâclée et ratée dans le film), 'Harry Potter & The Prisoner of Azkaban' est une nouvelle grande réussite, incluant des moments parfaitement mémorables (scène des épouvantards, excellente scène où Harry et Hermione remontent le temps, scènes avec la carte du Maraudeur, scène avec l'hippogriffe, scène avec le Patronus et les détraqueurs à la fin du film, etc.). Plus sombre et plus dramatique, ce troisième épisode confirme l'inventivité et la richesse d'une saga qui, on l'espère bien, saura aller jusqu'au bout des sept romans monumentaux de J.K. Rowling!

Après deux excellentes partitions symphoniques et 'magiques', John Williams nous revient en pleine forme avec une troisième partition qui surprend totalement à la première écoute et déconcerte par son aspect nettement plus sombre et fantaisiste que les deux précédents épisodes. On retrouve bien évidemment le célèbre 'Hedwig's Theme' qui ouvre le film de manière traditionnelle alors que l'on voit le logo du film apparaître au moment où Harry fait apparaître la lumière avec sa baguette sous ses draps. Passé cette ouverture traditionnelle et sans surprise, où l'on retrouve le célèbre thème de célesta (toujours interprété par Randy Kerber), on découvre avec plaisir le surprenant 'Aunt Marge's Waltz', pastiche amusant de la célèbre ouverture de la 'Pie voleuse' de Rossini. Le morceau, au classicisme ironique, accompagne la scène où Harry fait s'envoler la tante Marge transformée en baudruche. Plus surprenant encore, 'The Knight's Bus' étonne par son côté free-jazz délirant et déjanté -le tout premier dans l'univers musical des Harry Potter! Le morceau accompagne à son tour la séquence où Harry voyage à bord du Magicobus, dans un style qui pourrait presque rappeler le fameux 'Cantina Band' jazzy que Williams avait écrit pour 'Star Wars' en 1977 (c'est dire à quel point on avait pas entendu ça de la part de Williams depuis très longtemps!). Visiblement, le changement de réalisateur semble avoir porté ses fruits puisque la musique de John Williams paraît plus originale, plus surprenante, plus osée. Et pourtant, paradoxalement, le score est loin d'atteindre les sommets du précédent opus, et ce pour une raison plus qu'évidente: le score de 'Harry Potter & The Prisoner of Azkaban' manque un peu de thèmes forts, et pourtant, les nouveaux thèmes sont bel et bien présents!

Les nouveaux thèmes du score se comptent ainsi sur les doigts de la main. Alors que le premier et le second opus contenait une foison de thèmes et de motifs tous plus intéressants les uns que les autres, il faudra se contenter de deux nouveaux thèmes pour 'Harry Potter & The Prisoner of Azkaban', un thème associé à Buck l'hippogriffe, un thème familial plus mélancolique lié aux souvenirs d'Harry de ses parents, et le fameux thème de la chanson 'Double Trouble' que chantent le choeur d'enfants des élèves lors de l'arrivée des élèves à Poudlard (sans oublier un petit motif de 9 notes de clavecin associé au mystère entourant la présence de Queudver alias Peter Petitgrow à Poudlard et un petit motif de 4 notes pour Sirius Black, motif qui reste un peu trop mineur malgré l'importance du personnage de Sirius Black!). 'Double Trouble' résume à lui tout le côté fantaisiste de la nouvelle partition de Williams, avec un choeur d'enfants qui chantent d'après les paroles du 'Something Wicked This Way Comes' tiré de 'Macbeth' de Shakespeare (chose étonnante: plus les romans de J.K. Rowling avancent, plus les histoires possèdent justement ce côté Shakespearien tragique!), les chanteurs étant accompagnés ici d'une petite formation de style baroque incluant flûtes à bec et tambourins. C'est d'ailleurs ce côté baroque qui surprend ici aussi, Williams ayant opté pour une approche plus moyenâgeuse afin d'évoquer l'univers magique de Poudlard pour cette troisième année. Ainsi, 'Hagrid The Professor' accompagne la scène du premier cours d'Hagrid de soin aux créatures magiques avec ce style de refrain moyenâgeux qui nous renvoie à la musique tardive du début de la Renaissance (suivi d'une petite variante aux hautbois et aux flûtes à bec de 'Double Trouble'). Pour se faire, Williams a fait appel à des instruments de la collection Dufay, une importante collection d'instruments authentiques d'époque sur lesquels jouent les musiciens pour la trame moyenâgeuse de ce troisième épisode. Voilà donc un nouvel élément surprenant qui nous prouve bien à quel point Williams tente de s'éloigner de ses deux précédents épisodes en suivant une toute autre voie, celle de la fantaisie et des surprises (on pourra par exemple noter cette étonnante partie virtuose de flûte traversière très musique de fin du 19ème siècle à la fin de 'Secret of The Castle' pour une scène où un oiseau bleu se fait happer par le saule cogneur).

Malgré ses originalités et ses surprises, les nouveaux thèmes composés par Williams semblent assez fades comparés à ce que le compositeur avait pu nous donner à entendre au cours de 'The Philosopher's Stone' et 'The Chamber of Secrets'. Ainsi, le thème que l'on entend lors de l'envol de Buck dans 'Buckbeak's Flight' possède ce côté aérien et majestueux introduit par des percussions sauvages détonantes et suivies de cordes amples, mais déçoit par son manque de puissance et par sa banalité étonnante (d'autant plus étonnant que le reste du score est loin d'être aussi banal). A la limite, le thème de Buck ferait presque office de tâche par rapport au reste du score. Le thème de 'Double Trouble' (affreusement traduit en français pour la V.F. du film, alors qu'il était pourtant plus simple de conserver les paroles anglaises en affichant la traduction à l'écran!) a beau être sympathique, il n'en reste pas moins assez sous-développé tout au long du film (il aurait dû être un peu plus présent). Reste que seul le thème du très beau 'A Window To The Past' arrive à tirer ici son épingle du jeu et à assurer la relève des deux précédentes partitions, malgré la banalité des deux autres thèmes. Le thème familial de 'A Window To The Past' illustre les moments où Harry évoque ses parents, tués par Voldemort le jour où il était encore bébé. Le thème familial pourrait ainsi se définir sous la forme d'une petite valse lente introduite par une flûte à bec solitaire sous l'apparence d'une mélodie mélancolique et méditative qui fait beaucoup penser à certaines folksongs anglaises traditionnelles (on sent ici l'influence de la musique anglaise sur John Williams, influence que le compositeur a toujours clairement revendiqué!). La flûte à bec est alors accompagnée d'une harpe, d'un clavecin et de cordes lyriques du plus bel effet. On ressent alors l'émotion nostalgique qui hante Harry lorsqu'il évoque le souvenir de ses parents qu'il partage avec le professeur Lupin au cours de quelques scènes très réussies où Lupin lui apprend qu'il était un ami intime de James et Lily Potter. Le côté légèrement mélancolique de 'A Window To The Past' nous fait clairement comprendre qu'Harry a changé, qu'il entre désormais dans l'adolescence et qu'est venu pour lui le moment de s'interroger sur son passé (et sur son avenir, en même temps), bien que ce très beau thème n'annonce pas forcément encore les évènements dramatiques que devra affronter Harry Potter dans son futur.

Là où le score marque un point, c'est dans son côté nettement plus atonal et sombre. A ce sujet, 'Apparition On The Train' en dit long sur la nouvelle voie que semble suivre désormais John Williams dans la franchise des 'Harry Potter'. Le morceau accompagne la première apparition d'un détraqueur dans la scène du Poudlard Express vers le début du film. 'Apparition On The Train' s'impose ainsi par son ambiance glaciale et résolument macabre, à des années lumières du côté magique et entraînant des deux précédents épisodes. On retrouve un style atonal glacial qui nous renvoie au bon vieux temps du 'Close Encounters of The Third Kind' de John Williams. Les cordes créent ici une atmosphère extrêmement glauque avec des effets de glissendi, de clusters, de quarts de ton, de dissonances stridentes, etc. On ressent alors toute l'horreur qu'inspirent les monstrueux détraqueurs, une idée qui se retrouve aussi dans l'excitant et massif 'Quidditch, Third Year', pour la scène de Quidditch brutalement interrompue par l'intrusion de détraqueurs qui s'en prennent à Harry en plein milieu du ciel. 'Quidditch, Thid Year' est un nouveau morceau tonitruant comme Williams sait si bien en écrire, dans la lignée des deux précédentes pièces d'action que le compositeur a écrit pour les deux précédents épisodes, et qui rend cette scène à la fois excitante et particulièrement sombre (on sent bien que quelque chose est en train de clocher). L'apparition des détraqueurs se fait avec l'irruption d'un choeur qui évoque les pouvoirs maléfiques de ces sinistres créatures. A noter que le motif de 4 notes de Sirius Black apparaît vers la fin du morceau, comme pour rappeler le fait que la présence des détraqueurs soit étroitement liée avec l'évasion de Sirius Black.

Du point de vue de l'action, on pourra sa régaler avec le virtuose 'The Whomping Willow' (scène avec le saule cogneur) et ses élans rythmiques incessants, suivi d'une partie totalement différente ('The Snowball Fight'), petit allegro plus léger et amusant qui accompagne la séquence où Harry s'amuse à maltraiter Drago Malefoy en se cachant sous sa cape d'invisibilité. Mais c'est sans aucun doute la fin qui nous réserve quelques-uns uns des meilleurs morceaux d'action du score. Ainsi, 'Lupin's Transformation & Chasing Scabbers' accompagne la scène de la seconde transformation de Lupin en loup-garou et de la poursuite avec Croûtard, le rat de Ron. Williams reprend ici son matériel action de l'excitant 'The Werewolf Scene' (attaque du loup-garou - LE morceau d'action incontournable de ce score!) pour une sorte de 'Werewolf Scene bis' toujours aussi sombre et massif (cuivres dissonants, cordes surchauffées, percussions brutales incluant notamment d'impressionnants martèlements de timbales), Williams se montrant une fois de plus toujours aussi inspiré lorsqu'il s'agit d'écrire de gros morceaux d'action survitaminés et qui apportent une noirceur et une énergie considérable à ces scènes vers la fin du film. A noter que la poursuite avec Croûtard est suggérée par d'impressionnants pizzicati et des traits de cordes virtuoses, toujours digne des musiciens du grand London Symphony Orchestra.

La partie finale est sans aucun doute la plus sombre de tout le score de 'Harry Potter & The Prisoner of Azkaban'. Ainsi, 'Forward To Time Past' décrit la scène où Harry et Hermione remontent le temps pour secourir Buck sous forme d'une pièce au suspense remarquable! On notera ici l'utilisation étonnante d'un son de montre qui évoque la remontée dans le temps et les minutes qui passent inlassablement (une autre petite surprise du score!), suivi d'un 'Saving Buckbeak' qui évoque la détermination d'Harry et Hermione. Le climax est atteint dans 'The Dementors Converge' où l'on retrouve les glissendi et les clusters de cordes glaciales associés aux détraqueurs. Le morceau illustre la scène où Harry et Sirius se trouvent au bord du lac avant que les détraqueurs convergent vers eux par centaine pour avaler leurs âmes, apportant son lot de chaos, de terreur. C'est là qu'apparaît un choeur saisissant dans cette pièce dissonante et terrifiante, affirmant toute la puissance de cette excellente scène d'une manière très sombre, décidément très éloignée de l'univers musical des deux précédents épisodes. La scène du Patronus est d'ailleurs illustrée avec le magnifique mais trop bref 'The Patronus Light', utilisant une chorale seule dont les voix semblent surgir du paradis, de l'au-delà. On appréciera ici le côté quasi religieux, quasi-mystique de cette magnifique pièce vocale qui décrit le Patronus d'Harry sous la forme d'un cerf qui réussit à éloigner les détraqueurs lors de leur attaque finale près du lac. On regrettera simplement que la pièce soit un peu trop brève malgré sa grande beauté. 'Finale' conclut l'histoire avec la seconde scène d'affrontement contre les détraqueurs après le voyage dans le temps avec Hermione, ce qui permet à Williams de réutiliser les choeurs terrifiants de 'The Dementors Converge' en rendant la scène puissante à l'écran avec une nouvelle apparition des choeurs religieux du Patronus (on notera la manière dont Williams s'amuse à insérer ici le thème de 'A Window To The Past', comme pour évoquer le lien entre le Patronus d'Harry et son père. Après tout, dans 'Patronus', on pourrait aussi voir la racine du mot 'Pater' - le père - en latin? Evidemment, une aventure d'une telle ampleur ne peut finir qu'avec une brillante conclusion, présente dans 'Mischief Managed!', sorte de longue suite de 12 minutes qui résume les principales idées du score de 'Harry Potter & The Prisoner of Azkaban'.

Malgré toutes ses qualités, le score de 'Harry Potter & The Prisoner of Azkaban' déçoit un peu par la banalité de certains de ses nouveaux thèmes (surtout l'assez inutile thème de Buck, qui aurait pu être bien plus puissant et inspiré), et ce malgré le fait que le très beau thème mélancolique de 'A Window To The Past' redéfinit à lui tout seul tout l'univers musical de la saga des 'Harry Potter' crée par John Williams depuis le tout premier épisode. Evidemment, si vous vous attendez à retrouver les grands thèmes des deux précédents scores, vous risquez fort d'être déçus, Williams ayant décidé de les laisser entièrement tomber, même s'il ne conserve que le 'Hedwig's Theme', très peu utilisé tout au long du film (et encore moins sur l'album). Ceci n'a rien d'étonnant, étant donné que Harry Potter quitte enfin le monde de l'enfance et commence à rentrer dans celui de l'adolescence, ce qui explique la disparition d'anciens thèmes et l'apparition de nouveaux thèmes. Reste à espérer que Williams saura mieux développer ses nouveaux thèmes dans les épisodes suivants. Au sujet des thèmes, on regrettera le fait que l'album omette de très nombreux morceaux du score, et plus particulièrement toutes les pièces qui incluent le motif de clavecin de Peter Petitgrow et le motif de 4 notes lié à Sirius Black. La cohérence de l'écoute en souffre alors beaucoup, sans oublier le fait que les morceaux présents sur l'album sont dans le désordre le plus total par rapport à l'ordre chronologique du film (même problèmes que l'on retrouvait dans l'album de 'Harry Potter & The Chamber of Secrets'). Au final, la nouvelle partition de John Williams pour 'Harry Potter & The Prisoner of Azkaban' surprend sur de nombreux points mais déçoit aussi sur d'autres. On appréciera le réel effort qu'a fournit Williams pour se renouveler (chose qu'il n'avait pas tellement fait sur 'The Chamber of Secrets' et qui avait déçu certains fans du premier opus), preuve qu'à 72 ans, John Williams est toujours en pleine forme! D'un autre côté, on regrettera l'absence quasi totale d'anciens thèmes et le fait que parmi les nouveaux thèmes, seul 'A Window To The Past' et 'Double Trouble' sortent véritablement du lot, le thème de Buck étant finalement très décevant et les motifs de Sirius Black et de Peter Petitgrow trop discrets pour qu'on puisse réellement les apprécier dans le film (pourquoi les avoir omit du CD?). Mais que l'on ne s'y trompe pas: cette troisième partition offre un regard original et neuf sur le monde d'Harry Potter et confirme le fait que la musique de John Williams fait désormais partie intégrante de l'univers des Harry Potter! Reste à espérer une partition encore plus riche et des thèmes bien plus inspirés sur 'Harry Potter & The Goblet of Fire', prévu en 2005!


---Quentin Billard