1-Bullet Frenzy 10.17
2-Don't Shoot Me Baby 3.25
3-My Big Black
Assault Weapon 1.38
4-AK-47 Scherzo 3.42
5-Three Chords In
Two Minutes 1.53
6-Run For Your Life 3.05
7-The Fascist Shuffle 1.29
8-S.W.A.T. 911 3.10*
9-Crash Landing 4.48
10-That Cop Stole My Car 2.04
11-S.W.A.T. Sticker 0.53
12-Bullet Frenzy II 1.38
13-Time Is Running Out 4.59**
14-Samuel Jackson 4.03***

*Ecrit par Barry DeVorzon
Arrangé, produit et
interprété par Danny Saber
**Ecrit par Trevor Robert Gray,
Noko et Howard James Gray
Interprété par Apollo Four Forty
***Ecrit par Rob Werthner
et Barry DeVorzon
Produit par Michael Baker
Interprété par Hot Action Cop.

Musique  composée par:

Elliot Goldenthal

Editeur:

Varèse Sarabande
302 066 501 2

Producteurs de la musique:
Teese Gohl, Elliot Goldenthal
Producteurs exécutifs album:
Neal H.Moritz,
Clark Johnson

Producteur exécutif pour
Varèse Sarabande:
Robert Townson
Supervision musicale:
Evyen Klean
En charge de la musique pour
Columbia Pictures:
Lia Vollock
Producteur de la musique
électronique:
Richard Martinez
Monteurs de la musique:
Curtis Roush,
Will Kaplan,
Daryl B.Kell

Artwork and pictures (c) 2003 Columbia Pictures Corporation, Inc. All rights reserved.

Note: ***
S.W.A.T.
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Elliot Goldenthal
Remake d'une série TV américaine de 1975, 'S.W.A.T.' nous plonge dans l'univers de la brigade des 'Special Weapons and Tactics', une unité policière spéciale chargée d'intervenir dans les situations les plus extrêmes et les plus difficiles - une sorte d'équivalent U.S. du G.I.G.N. français. Le réalisateur Clark Johnson nous propose une relecture modernisée de cette série des années 70 avec dans les rôles clés un casting charismatique réunissant Samuel L.Jackson (sergent 'Hondo'), Colin Farrell (Jim Street), Michelle Rodriguez (Chris Sanchez) et LL Cool J (David Kay). D'un point de vue scénaristique, il ne faut pas s'attendre à quelque chose de très brillant. Après avoir été démobilisé de l'équipe du S.W.A.T. à cause d'une bavure de son coéquipier Brian Gamble (Jeremy Renner), Jim se voit soudainement proposé quelque temps après de réintégrer une nouvelle équipe du S.W.A.T. formée par le sergent Dan 'Hondo' Harrelson, fraîchement arrivé dans l'unité et ce malgré la désapprobation du capitaine Thomas Fuller (Larry Poindexter). Hondo a pour objectif de ne réunir que les meilleurs éléments, ceux qui en veulent, ceux qui sont prêts à aller jusqu'au bout pour servir leur cause. C'est pour cela qu'il prend beaucoup de temps pour choisir minutieusement ses nouvelles recrues. Très vite, la nouvelle équipe se trouve ainsi constituée de personnages au caractère bien ferme tels que Deacon Kaye, Jim Street, Michael Boxer (Brian Van Holt), T.J. McCabe (Josh Charles) et Chris Sanchez, l'unique femme du groupe. Peu de temps après, la police arrête Alex Montel (Olivier Martinez), un important trafiquant de drogue français qui offre 100 millions de dollars à qui viendra le délivrer. Son appel ne manque pas de faire effet auprès de tous les criminels de Los Angeles qui s'empressent de partir délivrer Montel pour empocher l'alléchante récompense. Pour le S.W.A.T., il s'agit d'une nouvelle situation de crise: leur mission est d'escorter Montel jusqu'à la prison tout en luttant contre les criminels de tout poil qui tentent par tous les moyens de libérer Alex Montel au cours de son trajet vers le pénitencier. 'S.W.A.T.', c'est donc un nouveau film d'action typiquement hollywoodien, au rythme très soutenu, qui accumule tous les poncifs du genre (ici, les flics sont des gros durs as de la gâchette qui n'ont peur de rien, qui roulent des mécaniques, qui sortent des blagues vaseuses toutes les cinq minutes, etc.) avec son lot de cascades, de fusillades interminables, de bastons, de course-poursuites, de situations explosives et de rebondissements hélas trop prévisibles. Certes, les chansons rock/metal bien 'in' sont très envahissantes, certes le scénario est vide, et certes, les répliques humoristiques sont d'une fadeur rare, mais qu'importe, 'S.W.A.T.' s'avère être un honnête divertissement hollywoodien qui parvient à nous divertir pendant 117 minutes.

Le score d'Elliot Goldenthal pour 'S.W.A.T.' est l'un des bons éléments du film et ce malgré le fait que le score a beaucoup de mal à se faire une petite place dans le film entre deux tubes rock/metal. La confusion de style entre les chansons et le score va même jusqu'à nous faire demander où commencent les chansons et où commence la partition de Goldenthal. Qu'importe, le score est bel et bien présent et nous renvoie à l'époque des expérimentations rock/électro de 'Heat', où Goldenthal réutilise le même style de rythmiques rock/synthétiseur modernes avec son orchestre traditionnel dans un style bien souvent chaotique dans la droite lignée de 'Heat' voire de 'In Dreams' (mais sans le côté horrifique de ce dernier). On pourrait aussi évidemment penser au style de 'Demolition Man', autre film d'action que Goldenthal a mis en musique dans un registre orchestral relativement similaire. Le score de 'S.W.A.T.' se distingue surtout par son utilisation d'éléments rock 'hardos' incluant grosse batterie surexcitée, guitares électriques d'usage et synthé ambiant. La partie orchestrale demeure très présente, surtout dans la dernière partie du film pour la poursuite avec les traîtres qui aident Alex Montel à s'enfuir. D'un point de vue thématique, Goldenthal a choisi de réutiliser le thème principal de la série d'origine composé par Barry DeVorzon, et arrangé à l'occasion par Danny Saber dans certains passages du film. On pourra par exemple apprécier une reprise à la guitare électrique 'rock' dans une scène du début du film lors de l'arrivée de l'équipe du S.W.A.T. pour la scène introductive de la prise d'otage (cf. la pièce 'S.W.A.T. Sticker' et 'S.W.A.T. 911'). Une pièce comme l'imposant 'Bullet Frenzy' résume bien tout l'esprit de la composition de Goldenthal: on a à faire ici à 10 bonnes minutes de musique d'action au rythmes rock frénétiques (limite saturés), avec des guitares électriques surexcités et un orchestre explosif incluant des cordes déchaînées et les traditionnels cuivres massifs du compositeur. Goldenthal véhicule toute l'intensité et la tension des nombreuses scènes d'action du film et plus particulièrement des fusillades qui opposent le S.W.A.T. aux criminels qui tentent de libérer Montel. Goldenthal distille parfaitement à l'écran cette sensation de chaos, de frénésie, de tension, en privilégiant toujours les rythmes rock par dessus tout, probablement pour tenter de se rapprocher du style 'seventies' du score de la série d'origine.

Pour Goldenthal, des pièces comme 'Don't Shoot Me Baby' ou 'Three Chords In Two Minutes' lui permet même de délaisser complètement l'orchestre pour nous offrir une pièce électro/pop avec synthé ambiants, rythmiques sympas et quelques guitares pour donner un côté cool à ces agents du S.W.A.T. C'est aussi l'occasion pour le compositeur de nous faire entendre une autre facette de son style et de son talent créatif, et ce même s'il est certain que Goldenthal ne brille pas particulièrement dans ce style de musique. On retrouve cependant un Goldenthal plus personnel dans 'My Big Black Assault Weapon' où il réutilise rythmiques rock, avec une utilisation étonnante d'un orgue hammond qui se balade au milieu d'un orchestre plus présent. Ce morceau d'action débouche ainsi sur l'excitant et sombre 'AK-47 Scherzo' pour une autre scène de fusillade du film. Dans un registre similaire, 'Run For Your Life' et 'The Fascist Shuffle' font monter la tension avec un orchestre qui accumule les dissonances (un peu comme chez Don Davis) sur fond de rythmiques électroniques omniprésentes pour personnifier l'action et le danger dans le film (on notera la rythmique de style groove/hip-hop dans 'The Fascist Shuffle'). La tension augmente dans le massif et chaotique 'Crash Landing' où le compositeur nous propose un usage de guitares électriques saturées assez intéressant, mélangé aux clusters de l'orchestre et aux rythmiques brutales pour la confrontation finale avec la scène de l'avion sur le pont. On pourra apprécier au passage un pur morceau de course-poursuite dans 'That Cop Stole My Car' et son rythme frénétique, sans oublier le chaotique 'Bullet Frenzy II' dans un style similaire à la première pièce de l'album.

Avec 'S.W.A.T.', Elliot Goldenthal ne fait pas dans la dentelle et nous propose une petite incursion dans le monde du rock/metal bien hard saupoudré d'une bonne touche d'orchestre déchaîné. Certes, comparé à certaines de ses oeuvres précédentes, 'S.W.A.T.' supporte difficilement la comparaison, mais il serait quand même injuste de cracher sur un score qui possède néanmoins ses propres qualités même s'il ne révèle pas forcément le compositeur sous son meilleur angle. Le score renforce toute la frénésie et la tension du film sans pour autant dépasser le côté fonctionnel que Goldenthal arrive souvent à dépasser dans certaines de ses oeuvres ('Alien 3', 'Titus', 'Interview With The Vampire', etc.). Au final, 'S.W.A.T.' est une sorte de 'Heat' amplifié puissance 10, un score d'action explosif mais pas non plus inoubliable, car malgré son impressionnante charge rock/orchestral (digne d'un bon concert de hard-rock symphonique tendance Metallica), 'S.W.A.T.' n'en demeure pas moins un score très fonctionnel bien en dessous du potentiel créatif original du compositeur.


---Quentin Billard