1-Plymouth Waltz 4.12
2-Winter Scene 4.18
3-Promised Land Suite 6.15
4-O Magnum Mysterium 6.27*
5-Main Titles 2.08
6-Danny & His Dad 2.04
7-The Hot Springs 1.46
8-Circle K Shooting 4.08
9-Ice Skating 1.45
10-Telephone Call 1.17
11-Bev Cuts Danny's Hair 1.39
12-Leaving Knolls 1.22
13-3/4 #1 1.21
14-Dreams & Promises 5.03

*Composé par Palestrina.

Musique  composée par:

James Newton Howard

Editeur:

Private Music 2035-2-P

Album produit par:
James Newton Howard

Artwork and pictures (c) 1987 Private, Inc. All rights reserved.

Note: **1/2
PROMISED LAND
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by James Newton Howard
'Promised Land' est un drame particulièrement sombre qui met en parallèle deux jeunes couples dans l'Amérique de Ronald Reagan. Hancock (Jason Gedrick) et Danny (Kiefer Sutherland) sont deux camarades de lycée. Le premier est une star du basket-ball, l'autre est un lycéen plus modeste surnommé 'sénateur' par ses camarades depuis le jour où son père a prétendu qu'il pourrait devenir sénateur s'il le voulait. Deux ans plus tard, Danny et Hancock ont changé de vie. Hancock a arrêté les études et est devenu agent de police. Il a beaucoup de mal à entretenir une relation stable avec sa petite-amie, Mary (Tracy Pollan), qui, lasse de leur relation, fréquente un autre homme tout en restant liée à Hancock. De son côté, Danny a quitté le foyer familial pour trouver un travail mais en vain. Il vit de manière assez pauvre avec Bev (Meg Ryan), une alcoolique impulsive avec qui il finit par se marier. Danny décide de revenir ses parents pour présenter sa nouvelle femme, mais Bev a peur que ses parents ne l'apprécient pas. De retour chez ses parents, Danny est bouleversé à la vue de son père malade qu'il n'a pas vu depuis deux ans. Il sait qu'il n'est pas le fils que son père aurait voulu avoir (en particulier à cause du fait qu'il a une situation misérable).

'Promised Land' nous plonge donc dans la facette dramatique du 'rêve américain' revenu au goût du jour aux Etats-Unis pendant l'ère reaganienne. On faisait croire à des millions d'américains que tout irait bien, que les Etats-Unis deviendraient un pays rassurant, véhiculant des valeurs fortes pour le monde entier, deviendrait une sorte de 'terre promise', d'où le titre du film de Michael Hoffman. C'était pourtant sans compter sur le fait que le pays a connu une importante récession économique à cette époque, sans compter le fait que l'écart entre riche et pauvre n'a cessé de se creuser au début des années 80. Hoffman décide de nous montrer ce contexte économique et social à travers l'histoire de deux jeunes couples qui doivent chacun à leur tour affronter leurs propres problèmes. Si Hancock était promit à un avenir brillant au début du film, la suite nous montre très clairement que les choses ont bien changé et que Hancock et Danny -qui cherchait une situation économique stable et a finalement échoué- n'ont pas été capable d'accéder au rêve américain, tout ça parce qu'ils s'étaient mis en tête de réussir plus tôt que prévu (ils sont très jeunes), encouragés par la politique ultra-libéraliste et conservatrice de Reagan. Danny et Hancock sont deux victimes de ce rêve américain, leur déconfiture étant montrée de manière un peu laborieuse dans le film, à travers leurs relations sentimentales assez chaotiques. On se demande même s'il était nécessaire de conclure le film d'une façon aussi tragique (voyez le film, vous comprendrez). A noter un rôle à contre-emploi total pour une Meg Ryan peu connue à l'époque, mais très éloignée de ses futurs rôles d'héroïne romantique pour bluette hollywoodienne. Un film assez pessimiste et un peu laborieux, qui ne tient pas toutes ses promesses malgré un scénario intéressant.

James Newton Howard est encore dans sa période synthétiseur en 1987. Le score de 'Promised Land' ne déroge pas à la règle et permet au compositeur d'aborder le registre du drame, déjà abordé dans 'Five Corners' et 'Russkies'. Howard utilise ses habituels synthétiseurs tendance new-age 'eighties' avec guitares (incluant une mandoline), piano et quelques rythmiques 'pop' plus discrètes. Le thème principal est développé tout au long du film, Howard nous présentant son matériau principal au cours d'un 'Main Title' qui annonce le côté intimiste et émouvant de la partition de 'Promised Land'. La musique affirme déjà ce côté aérien et intimiste que l'on retrouvera tout au long du film (à noter ici l'utilisation du piano et du synthé qui semble imiter les cordes d'un orchestre). Assez discrète au début du film, la musique intervient surtout pour évoquer Hancock et Danny, le premier avec ses tourments sentimentaux, le second avec sa difficulté à gérer sa nouvelle vie. On pourra d'ailleurs regretter que la musique soit aussi sous-mixée au début du film lors de certaines scènes de dialogue où le score semble faire office de papier-peint inutile, pour finalement se mettre en valeur dans la scène où Danny traverse le désert en voiture avec Bev, sa nouvelle femme. C'est là où James Newton Howard développe son thème principal aérien en lui associant des touches de folk-music avec guitares et mandoline qui évoque les décors typiquement américains du film.

On notera l'utilisation très intéressante dans le film de 'O Magnum Mysterium', pièce religieuse de Palestrina qui hante le film en lui conférant un ton religieux assez surprenant, évoquant le côté dramatique de 'Promised Land' - une idée intéressante pourrait être de faire le parallèle entre la 'terre promise' et celle de l'Ancien Testament, ce qui expliquerait alors l'utilisation d'une pièce religieuse dans le film. Le score est nettement plus agréable lors des séquences de la traversée du désert en voiture, Howard accentuant le côté 'folk/country' avec les guitares et le côté plus mélodique et aérien du morceau. Le compositeur semble suggérer l'idée que cette traversée amènera Danny et Bev vers un avenir meilleur. Le reste du score, reposant essentiellement sur les synthés new-age et le piano, crée l'ambiance intimiste parfaite pour le film de Michael Hoffman (sans oublier un passage électronique plus sombre pour la scène finale de la fusillade), même si, au final, on regrettera le côté finalement très quelconque et guère mémorable de la partition de James Newton Howard. Voilà donc un score dramatique sympa sans plus de la part d'un James Newton Howard qui maîtrise son sujet sans pour autant lui apporter un petit 'plus' particulier. Décidément, il faudra vraiment attendre le début des années 90 pour enfin entendre un James Newton Howard réellement convaincant!


---Quentin Billard