Un de nos plus célèbre compositeur de musique de film français, Eric Serra a connu une gloire importante avec le succès du 'Grand Bleu' en 1988 (suivi de la ressortie 10 ans plus tard du film en salle ainsi que la reédition du score en double album). Ce Parisien guitariste depuis l'âge de 11 ans est très vite devenu un musicien professionnel en collaborant avec différents artistes et c'est au début des années 80 qu'Eric Serra fit sa rencontre déterminante avec le réalisateur Luc Besson qui lui demanda à ce moment là s'il voulait écrire la musique de son premier court-métrage, 'L'Avant Dernier'(1981) avec Pierre Jolivet et Jean Reno. Suivirent ensuite une collaboration intéressante entre les deux hommes sur Le Dernier Combat (1983), Subway (1985), Le Grand Bleu (1988), Nikita (1990, Atlantis (1991), Léon (1994), Le Cinquième Element (1997) et Jeanne D'Arc (1999), sa dernière partition avec Besson pour laquelle il a dut maîtriser l'écriture orchestrale et chorale pour une musique épique et sombre à la fois. Si le succès de sa musique inspirée du new-age pour 'Le Grand Bleu' a assis sa réputation de compositeur pour le cinéma français (on a néanmoins beaucoup reproché à Serra d'avoir plagié de la musique new-age préexistante pour Le Grand Bleu même si cela n'a jamais été prouvé...méfions nous des personnes jalouses du succès d'un artiste), c'est surtout grâce à sa fructueuse collaboration avec Luc Besson qu'il a put se faire un nom, partant de ses synthés pop/new-age pour atterrir sur une partition symphonique et épique pour Jeanne d'Arc tout en passant pour une série de délires inhérents à la musique du Cinquième Elément. On notera ses deux collaborations au cinéma américain avec deux partitions vivement critiqués: le très sous-estimé 'Goldeneye' (1995) et le très critiqué 'Rollerball' (2002). Si le premier score est pourtant un bon score d'action pour le moins pire des James Bond, le deuxième est un score techno trop commercial et qui n'a absolument rien à voir avec ce que Serra voulait faire au début sur le film de McTiernan, à qui on a imposé de sévères restrictions et changements, défigurant au passage le film du réalisateur et la musique du compositeur qui avait prévu d'écrire quelque chose de très original et d'intéressant pour ce film complètement raté à cause d'une production lunatique. Quoiqu'il en soit, Eric Serra est une valeur sure dans la musique de film française, même si ses partitions pour le cinéma se font plus rares de nos jours (on notera l'édition de son fameux album RXRA en 1997, plus proche de son style de musique pop).