1-Evil Rises 2.25
2-Darkness Falls 2.33
3-Eye Contact 1.50
4-Interrogatorio 2.12
5-A Bit Crispy 1.20
6-25 Words Or Less 1.40
7-Stay In The Light 1.21
8-Lose A Tooth 1.31
9-Der Zylinder 2.58
10-One Kiss 1.56
11-Let There Be Light
Sort Of 1.06
12-We Are Safe
In Here 0.38
13-We Are Not Safe
In Here 0.41
14-Aftermath 1.28
15-Overhead 0.56
16-Consultation 2.10
17-Utter Darkness 1.28
18-That Has Got To Hurt 1.24
19-Kyle and Michael 2.28
20-Perception Tank 1.38
21-Blood Red Herring 0.43
22-Meet The Tooth Fairy 2.47
23-Reading The Legend 0.42
24-Is This Kyle Walsh? 1.51
25-The Mask 1.02
26-End Titles 7.07

Musique  composée par:

Brian Tyler

Editeur:

Varèse Sarabande
VSD-6449

Produit par:
Brian Tyler
Producteur exécutif
pour Varèse Sarabande:
Robert Townson
Chargé de la musique pour
Columbia Pictures:
Lia Vollack
Monteurs de la musique:
Joe Lisanti, Gary L.Krause
Assistant score:
Dante Dauz

Pictures and artwork (c) 2003 Revolution Studios Distribution Company, LLC./Columbia Pictures Industries, Inc. All rights reserved.

Note: ***
DARKNESS FALLS
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Brian Tyler
Décidément, les films d'horreur ne sont plus ce qu'ils étaient. Avec le ridicule 'Darkness Falls' de Jonathan Liebesman (Nuits de terreur), il y a de quoi s'inquiéter lorsque l'on voit à quel point la plupart des grosses productions horrifiques de ce genre sont devenues totalement édulcorées, sans audace, sans ambition, parfois même sans frisson - bref, des films qui se prétendent 'horrifiques' mais qui se retrouvent quasiment accessibles pour tout public. Avec 'Darkness Falls', on est dans ce schéma conventionnel typique de l'Hollywood d'aujourd'hui (le 'Resident Evil' de Paul W.S. Anderson en était un exemple hélas très flagrant) où les producteurs/réalisateurs n'osent plus prendre de risque comme dans les années 70/80, âge d'or du cinéma d'horreur. 'Darkness Falls' parle ici de la malédiction de Matilda Dixon dans la petite ville de Darkness Falls, une femme qui vécut au 19ème siècle et que les enfants adoraient. Ils la surnommaient 'la petite souris', car lorsqu'ils perdaient leur dent, ils allaient l'offrir à Matilda Dixon qui leur donnaient en échange une pièce d'or. Tout allait pour le mieux jusqu'au jour où un incendie brûla une partie de son visage et l'obligea à porter un masque, peu de temps avant que deux enfants de la ville disparaissent. Accusée à tort d'avoir kidnappé les enfants, Matilda Dixon fut lynchée et pendue sur la place publique. Elle eut alors le temps de lancer une malédiction sur la ville entière avant de rendre l'âme. Aujourd'hui, une légende raconte que lorsqu'un enfant de Darkness Falls perd sa dent, le fantôme de Matilda Dixon vient lui rendre visite durant son sommeil, et s'il a le malheur de se réveiller et de voir son visage, il meurt. Seul la lumière peut faire fuir ou détruire le fantôme. Un siècle plus tard, cette créature démoniaque surprend ainsi un soir le jeune Kyle durant son sommeil alors qu'il vient de perdre sa dent de lait. Le jeune garçon réussi à s'enfuir mais sa mère se fait tuer à sa place. Accusé à tort du crime, Kyle est placé dans un hôpital psychiatrique. 12 ans plus tard, c'est son ancienne fiancée Caitlin (Emma Caulfield) qui retrouve sa trace et reprend contact avec lui. En effet, le petit frère de Caitlin est atteint du même syndrome qui frappa Kyle à l'époque: la phobie du noir qui le hante, l'enfant étant absolument convaincu que le fantôme de Matilda Dixon viendra le tuer dans le noir. Elle fait appel à Kyle pour l'aider à trouver le remède du mal qui ronge son petit frère.

'Darkness Falls' commençait pourtant de manière prometteuse avec cette histoire de malédiction et de hantise basée sur l'intrigue de 'la petite souris'. Mais passé un premier quart d'heure assez frissonnant, le film tombe très vite dans la lourdeur et la banalité lorsque le scénario, linéaire au possible, privilégie les scènes de poursuites ultra stéréotypées. Du coup, l'intérêt du film se relâche totalement, et ce qui s'annonçait comme une intrigue intéressante à l'origine s'envole en fumée dès l'instant où les concepteurs du film nous font clairement comprendre que tout ceci n'était finalement qu'un prétexte à un énième slasher-movie avec sa créature tueuse façon 'Jeepers Creepers', sa trame de père fouettard usé jusqu'à la moelle, ses stéréotypes très convenus et ses pseudo-scènes de frousse qui laissent totalement de marbre, faute d'une mise en scène convaincante et d'un manque d'ambition certain. A noter que les acteurs, tous relativement peu connus (Emma Caulfield a joué dans la série des 'Buffy'), sont assez mauvais et franchement guère convaincants, et que dire du héros interprété par Chaney Kley, le genre de personnage typiquement hollywoodien, fade, sans âme, sans personnalité, qui réagit de manière machinale et peu convaincante face aux pires situations (cf. scène totalement ratée de la prison). Reste les quelques rares effets spéciaux assurés par le toujours aussi excellent Stan Winston, mais un Stan Winston en petite forme cette fois-ci. Bref, un film raté et sans âme que l'on oubliera très vite dès la première vision.

Brian Tyler est désormais un habitué des films d'horreur/thriller puisqu'il a déjà à son actif des partitions pour des films tels que 'The 4th Floor', 'Terror Tract', 'Frailty', 'The Hunted' ou 'Bubba Ho-tep'. Sa partition symphonique pour 'Darkness Falls' est tout à fait représentative de ce genre de partition atonale/chaotique que le compositeur écrit habituellement pour ce style de film, proche ici de l'esthétique du 'Frailty' de Bill Paxton. Pour les besoins du film, Brian Tyler a fait appel à une grande formation orchestrale privilégiant les cuivres et les percussions. Sa partition s'avère être dans la lignée des musiques horrifiques d'aujourd'hui, avec son lot de cuivres dissonants, de cordes stridentes, de percussions agressives et de sursauts orchestraux incessants. Tyler apporte ainsi une énergie considérable au film et parvient presque à nous faire oublier la médiocrité du film (c'est en tout cas ce qui ressort après la première vision du film). La partition utilise deux motifs principaux, le premier introduisant le film de manière mystérieuse et inquiétante ('Darkness Falls'), décrivant la légende de la malédiction de Matilda Dixon. Le second motif, plus proche d'un Love Theme, est entendu dans 'One Kiss', évoquant la relation entre Kyle et Caitlin.

'Evil Rises' est sans aucun doute le morceau emblématique du score de 'Darkness Falls'. Excellent morceau d'action/terreur proche de 'Frailty', 'Evil Rises' montre tout le savoir-faire orchestral du compositeur, maniant l'orchestre pour en tirer toutes les ressources nécessaires. A noter que les orchestrations et l'écriture tendent à rappeler assez fortement les musiques horrifiques de Christopher Young, tandis que l'écriture des cuivres fait parfois penser à Elliot Goldenthal (est-ce un hasard si l'on retrouve Robert Elhai aux orchestrations, Elhai étant l'orchestrateur attitré de Goldenthal?). Formidable déchaînement orchestral, 'Evil Rises' accompagne en fait la confrontation finale dans le phare, retranscrivant à l'écran toute l'intensité de la scène. 'Darkness Falls' développe ainsi le motif principal de 4 notes descendantes confié à des cordes sombres et inquiétantes décrivant la naissance de la malédiction qui s'abat sur la ville de Darkness Falls. Passé une introduction atmosphérique et mystérieuse, la partition prend très vite une proportion massive et terrifiante avec des pièces horrifiques comme 'Eye Contact' et ses cordes stridentes à la Marco Beltrami, 'A Bit Crispy' et ses clusters sans oublier 'Stay In The Light' et ses sursauts orchestraux pour la scène de la traversée dans le couloir sombre de l'hôpital où le fantôme traque les héros, prêt à les attaquer dans le noir. Toutes ces pièces rivalisent ainsi d'intensité et de violence, développant à l'écran un fort sentiment de terreur et d'action avec le style orchestral cher à Brian Tyler, mais sans originalité particulière.

Si vous aimez les déchaînements orchestraux et les grands moments de terreur, vous devriez adorer aussi bien dans le film que sur l'album des morceaux comme l'intense 'We Are Not Safe In Here', décrivant les méfaits sanguinaires du fantôme de Matilda Dixon ou 'That Has Got To Hurt' et son climat d'action frénétique, comme le frissonnant 'Meet The Tooth Fairy' pour la première rencontre avec la créature qui terrorise le jeune Kyle au début du film (on retrouve bien ici le côté terreur/hantise/ambiance fantomatique typique de ce genre de partition horrifique, avec sursauts orchestraux massifs, suspense glauque, cuivres rampants, glissendi et effets de cordes dissonantes en tout genre, etc.). Tyler parsème aussi sa partition de moments plus atmosphériques et calmes comme le sombre 'Interrogatorio' (Kyle est interrogé par la police), le tendu 'Kyle and Michael' (à noter ici le côté envoûtant des cordes et du piano pour une scène de suspense dans le phare), le mélancolique '25 Words or Less' -Caitlin discute avec Kyle en soignant ses blessures-, le mystérieux 'Lose A Tooth' -Caitlin et Kyle tentent de comprendre le problème du petit frère de Caitlin-, 'We Are Safe In Here' (scène dans le phare), sans oublier quelques passages plus intimistes comme 'Blood Red Herring' où Tyler reprend le motif qui fait figure de petit 'Love Theme' modeste et discret, qui conserve néanmoins un côté sombre afin d'éviter l'intrusion d'un élément mélodique reconnaissable, Brian Tyler conservant ainsi l'unité stylistique de sa partition.

'Darkness Falls' est une partition orchestrale massive typique des musiques d'horreur/suspense de Brian Tyler. Le compositeur reste encore ici sous influence, le score faisant parfois penser à du Christopher Young ou à du Marco Beltrami. Néanmoins, et malgré un manque flagrant d'originalité, le score de 'Darkness Falls' s'apprécie pour la qualité de l'écriture orchestrale et l'efficacité de la musique dans le film. L'intensité du score arriverait presque à rehausser le niveau de ce film ridicule, tant l'on sent le compositeur investi dans ce qu'il fait en tant que bon professionnel qui se respecte. On appréciera donc ici l'intensité frénétique des nombreux morceaux d'action/terreur et les déchaînements orchestraux parfois saisissants. Reste que l'on aimerait bien entendre quelque chose d'un peu neuf, d'un peu plus inspiré, où le compositeur pourrait apporter des idées neuves, recherchées, hors des sentiers battus. Hélas, ce n'est pas le cas avec le score de 'Darkness Falls'. Consolons-nous néanmoins en nous disant que le compositeur est encore jeune et qu'il a encore de l'avenir devant lui!


---Quentin Billard