Musique  composée par:

Basil Poledouris

Editeur:


Réalisateur:
Simon Wincer
Genre:
Action
Avec:
Mickey Rourke,
Don Johnson

(c) 1991 Metro-Goldwyn-Mayer.

Note: **
HARLEY DAVIDSON AND
THE MARLBORO MAN
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Basil Poledouris
'Harley Davidson and The Marlboro Man' (Harley Davidson et l'homme aux santiags). A priori, en entendant un titre pareil, on est en droit de penser que le film de Simon Wincer va faire une pub assez douteuse pour les marques Harley Davidson (célèbres motos) et Marlboro (marque célèbre de cigarettes), mais en réalité, il n'en est rien. Le message introductif du film est même clair à ce sujet, pour éviter les embrouilles: aucune compagnie ou filiale n'a donné son autorisation pour faire une quelconque publicité de leurs produits dans le film. En réalité, sous ce titre plutôt énigmatique se cache un simple film d'action typiquement hollywoodien, comme on en a déjà vu des tas à l'époque, au début des années 90. Harley Davidson (Mickey Rourke) et son pote Marlboro (Don Johnson) sont deux motards qui traînent ensemble depuis très longtemps et décident un jour d'aller rendre visite à de vieux amis qui travaillent dans leur bar préféré. Sur place, ils apprennent que le bar est menacé par une banque qui veut raser le bar pour y construire un gigantesque complexe. La banque impose alors un contrat de 2,5 millions de dollars, somme colossale que le gérant du bar ne possède bien évidemment pas. Bien décidé à ne pas les laisser faire, Harley Davidson organise un plan visant à cambrioler l'argent de cette banque corrompue en attaquant l'un de ses fourgons blindés dans une rue. Après un peu d'hésitation, Marlboro et ses amis sont de la partie. L'opération fonctionne à merveille jusqu'à ce qu'ils découvrent que ce qu'ils ont volés n'est pas de l'argent mais de la drogue élaborée sous la forme de lingots bleutés et transparents. Dès lors, ils savent qu'ils ont fait une très grosse erreur et que les criminels de la banque vont les rechercher partout pour leur faire la peau. Effectivement, ils avaient vu juste puisque Chance Wilder (Tom Sizemore), le patron de la banque, envoie ses molosses aux combinaisons anti-balles faire le ménage et régler leur compte. Seuls survivants du carnage, Harley Davidson et Marloboro réussissent à s'échapper, mais les tueurs sont toujours à leurs trousses. Dorénavant, c'est à eux de contre-attaquer. Ils commencent d'abord par demander une rançon en échange de la drogue. Ensuite, ils vont tout faire pour éliminer les tueurs et partir venger la mort de leurs amis en éliminant Chance Wilder.

'Harley Davidson and The Marlboro Man' est le film d'action lambda typique, avec son lot de répliques bidons, de fusillades, de cascades spectaculaires, de bagarres, d'explosion, de gros méchants bien sinistres, etc. Le titre du film pourrait bien être une sorte de grosse blague, une plaisanterie que le réalisateur assume jusqu'au bout en faisant ainsi quelques clins d'oeil à des marques célèbres dans les noms de ses personnages. Ainsi, en dehors des deux protagonistes principaux du film, interprétés par Mickey Rourke et Don Johnson, on trouve un personnage qui s'appelle Jack Daniels (d'après le nom d'une célèbre marque de whisky), sans oublier Virginia Slim, qui fait ainsi référence à une autre célèbre marque de cigarette. A vrai dire, c'est la seule véritable originalité d'un film d'action qui aligne cliché sur cliché (les héros qui s'en sortent toujours même dans les pires situations, le gros méchant sans coeur, les gentils qui ont des fiancés et qui cachent un coeur tendre derrière leur aspect de gros durs, etc.). Si l'introduction surprend de par son côté profondément cynique (on entend un commentateur d'une émission radio parler avec cynisme du monde d'aujourd'hui), le reste du film n'a plus rien à voir avec ce cynisme qui aurait pu être intéressant dans l'histoire, faisant se défiler les scènes d'action et de bagarres sans grande originalité. A voir surtout pour le sympathique duo détonnant de motards Mickey Rourke/Don Johnson.

Basil Poledouris n'est pas étranger aux films de Simon Wincer puisqu'il avait déjà signé auparavant les musiques de deux de ses films, 'Lonesome Dove' (1989) et 'Quigley Down Under' (1990). Pour 'Harley Davidson and The Marlboro Man', Poledouris a écrit un score entièrement électronique, dominé par l'action pure et dure. Ne vous attendez donc pas à un score particulièrement subtil ici. Passé un début plutôt calme où le compositeur utilise un thème de guitare plutôt nostalgique pour évoquer les deux amis en quête d'une vie plus paisible, l'action ne tarde pas à se manifester avec son lot de percussions et de guitares pour la scène de l'attaque du fourgon blindé au début du film. La musique renforce le côté 'cool' des héros avec l'utilisation des guitares et de la batterie, un aspect qui ne tarde pas à être considérablement assombri avec l'attaque des tueurs et la fusillade qui s'ensuit. Poledouris multiplie ainsi ses morceaux d'action comme pour la confrontation dans l'hôtel, dans le cimetière des avions ou lors de l'affrontement final, autant de morceaux ayant recours aux synthétiseurs, à une guitare basse électrique, à des guitares et à un flot important de percussions incluant une batterie samplée, la rythmique étant ici l'atout majeur du score, renforçant de manière efficace mais un peu 'cheap' l'action du film et les épreuves qu'affrontent les deux héros tout au long de leur aventure. Le suspense et la tension sont ainsi bien entretenues tout au long du film, même si l'on regrettera le côté assez insipide d'un score quasiment dénué de toute thématique, avec des synthés 'eighties' qui sonnent un peu 'cheap', rappelant d'anciens scores électroniques de Poledouris tels que 'No Man's Land'. Un score d'action électronique totalement mineur dans la carrière très éclectique de Basil Poledouris!


---Quentin Billard